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16 août 2023

L’importance de la consultation prénatale pour les femmes en RD du Congo

En RD du Congo, le taux de mortalité maternelle est élevé. En moyenne, 547 mamans perdent la vie pour 100.000 naissances vivantes1, c’est-à-dire 80 fois plus qu’en Belgique2!

Des consultations d’une importance primordiale

Les consultations prénatales (CPN) sont un ensemble de soins prodigués aux futures mamans durant leur grossesse. Tant en Belgique qu’en RD du Congo, ces séances sont l’occasion de réaliser une multitude d’examens (prise de sang, analyse d’urine…), pour vérifier que le bébé se développe bien et que la maman se porte bien et est en bonne santé. Ces soins permettent de réduire considérablement les risques liés à la grossesse et à l’accouchement comme les fausses couches, les grossesses prématurées ou les problèmes de croissance du fœtus.

Un ensemble de soins

Le ministère de la Santé en RD du Congo recommande aux femmes enceintes de suivre quatre consultations tout au long de la grossesse (aux 1er et 2e trimestres ainsi que 2 séances au 3e trimestre). Les cas de grossesses à risque détectés nécessitent des visites additionnelles.

Il est important que les femmes se rendent au centre de santé dès le début de leur grossesse. Une infirmière, un infirmier ou une accoucheuse les y accueillent et discutent avec la future mère de sa grossesse. Le ou la prestataire de soins essaie d’identifier avec elle la date probable d’accouchement. Il dépiste et traite les maladies qui influencent l’évolution de la grossesse (diabète, hypertension artérielle, infections sexuellement transmissibles…). Il détecte également les signes de complications potentielles et planifie avec la famille l’accouchement à l’hôpital pour les grossesses à risque.

Causeries éducatives

Dans le cadre de la CPN, l’infirmier.e organise également des séances de groupes (nommées « causeries éducatives ») sur des thèmes spécifiques. Le conseiller médical y prodigue des conseils sanitaires et nutritionnels, sur les aliments à privilégier durant la grossesse et sur les risques liés à la consommation d’une eau impropre. Les futures mamans ressortent du centre de santé avec une moustiquaire imprégnée d’insecticide pour se protéger des moustiques pendant la nuit. Le paludisme chez la femme enceinte entraîne en effet des conséquences très graves aussi bien pour la mère que le nouveau-né.

Le rôle des papas dans les consultations prénatales

Il est primordial d’impliquer toute la famille pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant. Aussi, les hommes sont encouragés à se rendre au centre de santé pour accompagner leur partenaire lors des séances de CPN. C’est ce que l’on appelle la CPN papas.

Les messages adressés aux conjoints portent sur l’importance du dépistage VIH/SIDA, de l’espacement des naissances, de la bonne alimentation des femmes enceintes, etc.

Les centres de santé ruraux manquent souvent de matériel et d’un accès à l’électricité. Les prestataires médicaux ne réalisent donc pas d’échographie durant les CPN.

Pensez à la liste de naissance Memisa pour soutenir les mamans ! Vous contribuerez ainsi à l’achat d’échographes pour les hôpitaux en RD du Congo ! 

-> Je me renseigne sur les listes de naissance Memisa

 


[1] https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SH.STA.MMRT

[2] https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/mortalite-et-esperance-de-vie/mortalite-maternelle

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17 juillet 2023

Du personnel médical formé pour des soins de santé de qualité

Du matériel médical adapté, des médicaments, des centres de santé accueillants, de l’eau potable,… Tout ces éléments contribuent à l’amélioration de la qualité des soins mais ne sont pas suffisants.  Comment garantir que le matériel soit bien utilisé ? Que les médicaments soient correctement prescrits ? Que les diagnostics posés soient précis ? La présence de prestataires de santé qualifiés est ainsi essentielle pour améliorer la qualité des soins. C’est pourquoi Memisa appuie le renforcement de compétences du personnel médical à travers des formations, dans tous les pays dans lesquels nous sommes actifs.

Que fait Memisa pour la formation du personnel ?

En 2022, nous avons financé la formation du personnel de santé sur diverses thématiques. Par exemple :

  • En Mauritanie, 32 sages-femmes ont reçu une formation sur les soins obstétricaux et néonataux d’urgence.
  • Au Burundi, nous avons formé plus de 1.500 professionnel.le.s de la santé en prise en charge de la santé mentale.
  • En Inde, notre partenaire WBVHA a organisé des formations pour renforcer les compétences des organisations locales sur des thèmes divers : grossesse chez les adolescentes, santé de la reproduction, maladies non transmissibles,… Au total, 7.022 participants ont suivi une formation. 
  • En RD du Congo, des médecins et infirmiers de l’hôpital de Bunia (Province de l’Ituri) ont été formés à la prévention et au traitement médico-chirurgical des fistules.  

Retrouvez d’autres chiffres liés à nos réalisations de 2022 dans notre Memisa Info « 2022, en bref »

Des formateurs et formatrices motivés

En RD du Congo, les stages financés par Memisa se déroulent le plus souvent à Kisantu ou à Kinshasa. Nous y collaborons avec 2 hôpitaux reconnus pour la qualité de leurs formations : l’hôpital Saint-Joseph de Kinshasa et l’hôpital Saint-Luc de Kisantu. Les médecins et infirmiers des zones rurales où Memisa est active s’y rendent pour quelques mois. Ils y sont formés sur des thématiques diverses telles que l’échographie, l’ophtalmologie, la radiologie ou l’anesthésie.

Les formateurs et les formatrices apportent énormément à leurs stagiaires. Jacques Kutiwo est chef du service d’ophtalmologie à l’Hôpital Saint-Joseph (Kinshasa). Il a eu l’occasion de former des prestataires de zones de santé soutenues par Memisa et témoigne :

« Dans ma carrière, j’ai formé plus de 300 personnes en ophtalmologie ! Il y a 20 ans, comme il y avait peu de prestataires qualifiés en ophtalmologie, la population n’était pas traitée à temps. On recevait à l’hôpital des malades qui étaient déjà à des stades très avancés. Il était difficile de les soigner. Les formations que l’on organise à Kinshasa ont permis à plusieurs milliers de patients d’accéder beaucoup plus tôt à un personnel qualifié en ce qui concerne les soins oculaires. Et ça, c’est une grande fierté pour nous, les formateurs »

Un stage en échographie pour l’hôpital de Bokonzi

En 2023, Memisa a commandé un appareil d’échographie pour l’hôpital de Bokonzi (Nord-ouest de la RDC, dans la région de Gemena). Pour que cet appareil soit utilisé de façon optimale, il est primordial de former un membre du personnel de l’hôpital au maniement de l’appareil. L’accoucheuse Niclette se rendra cette année à Kisantu afin d’y suivre une formation de 3 mois en échographie. Grâce à cette formation, le suivi des grossesses sera de meilleure qualité. L’hôpital de Bokonzi attend au moins 10.000 femmes enceintes en consultation par année ainsi que 200 cas en urgences chirurgicales pour qui le recours à une échographie serait vitale. La formation d’une seule personne impacte ainsi positivement plusieurs centaines de patients !

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10 juillet 2023

A Katako Kombe, un grand projet pour 9 centres de santé

La disponibilité d’électricité dans les centres de santé et les hôpitaux est une priorité en RD du Congo, et en particulier dans la zone de santé de Katako Kombe.

Si vous vous rendez dans un centre de santé de Katako après la nuit tombée, vous rencontrerez des infirmiers, au chevet des patients, en train de travailler à l’aide de lampes torches ou de lampes à huile. « Lorsqu’une femme enceinte arrive en pleine nuit, suite à une hémorragie, nous utilisons des lampes traditionnelles qui fonctionnent avec de l’huile de palme et un coton naturel. Ce qui n’est vraiment pas idéal. » raconte Lambert Otaka Lohota, Infimier titulaire au centre de santé de Mende.

La solution la plus durable pour que les structures disposent d’électricité est d’y installer des panneaux solaires. Memisa a initié un grand projet pour équiper 9 centres de santé. Au final, ce sont plus de 83.000 patients potentiels qui seront impactés.

Une batterie solaire pour l’Hôpital Général de Katako Kombe

L’Hôpital de Katako Kombe, lui, fonctionne avec de l’énergie solaire depuis 2016. Cependant, depuis 2022, les batteries ne fonctionnent plus et ne permettent plus d’utiliser le courant la nuit. Quand des urgences de nuit nécessitent l’utilisation d’appareils électriques (radiographie, échographe, etc.), il faut solliciter l’ancien générateur. En plus d’être très polluant, le générateur représente un coût très élevé pour l’hôpital, le prix du carburant dépassant aujourd’hui les trois dollars par litre. Lorsque le carburant vient à manquer, les patients ne peuvent parfois pas être prises en charge.

De nouvelles batteries sont donc nécessaires pour que l’hôpital puisse disposer d’électricité en continu.
« L’année passée, nous avons eu 145 césariennes, principalement pendant la nuit. En cas d’accouchement par césarienne, nous avons besoin de lumière et d’oxygène pour la maman et le bébé. Malheureusement, les batteries ne fonctionnent plus, ce qui complique les conditions d’accueil et de soins des patients. » Pius Omole Wonga, chirurgien à l’HGR de Katako-Kombe.

Des vélos pour faciliter les transports du personnel soignant

En plus de l’achat de panneaux et de batteries, Memisa a pour objectif de doter les centres de santé en vélos. Chaque mois en effet, les infirmiers-ières des centres de santé doivent se rendre au Bureau central de la Zone de santé pour partager les données mensuelles du centre [nombre de consultations prénatales, accouchements, décès et causes, etc.] et réapprovisionner le stock de médicaments et de vaccins. Actuellement, nombreuses sont les infrastructures qui n’ont pas de vélo à disposition, ou des vélos en mauvais état. Le personnel est alors obligé de faire le trajet à pied et de s’absenter pendant une plus longue durée.
Pour les postes de santé, le vélo est également très utile. Le personnel des postes de santé réalise régulièrement des visites à domicile chez les malades chroniques et assure des campagnes de sensibilisation dans les villages.

Où en sommes-nous ? *

En novembre 2022, Memisa a initié une grande collecte pour financer ce projet.

Nous avons acheté les vélos, panneaux solaires et batteries  début 2023.

En juillet 2023, les panneaux et les vélos sont à Kinshasa, en attente de transport vers Katako Kombe. Après un long trajet en bateau (via les fleuves Congo et Kasaï) et en camion qui durera plus de 30 jours, ils seront dotés aux bénéficiaires de Katako.

En décembre 2023, après un long périple, les batteries ont été réceptionnées par le BDOM de Tshumbe et ont été montées à l’hôpital de Katako Kombe.

En janvier 2024, l’électricité est installée dans les centres de santé, comme celui de Kiete, par exemple.

*nous mettons ces informations régulièrement mises à jour au fur et à mesure de l’avancement du projet

Electricité dans un centre de santé, la nuit (Katako Kombe)

Découvrez  ICI d’autres projets d’électrification des structures sanitaires 

 

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26 mai 2023

Notre partenaire Action d’Espoir sur le terrain après les inondations dévastatrices à Kalehe

Le 4 mai dernier, des coulées de boues ont emporté une grande partie des villages de Bushushu et Nyamukubi dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu). Le bilan est lourd : plus de 400 morts, 5000 disparus et des milliers de sinistrés (UN, 2023).
Action d’Espoir est le partenaire de Memisa au Sud-Kivu. Cette organisation sans but lucratif cherche à contribuer à la restauration des forces sociocommunautaires et économiques des personnes survivantes des crises diverses, partout où elle conduit ses activités. Ce mandat se traduit aussi en appui pour la promotion de la santé pour tous et en assistance humanitaire d’urgence en cas de calamités, dans l’objectif de soulager les victimes les plus vulnérables et leur permettre de rejoindre une phase de stabilité.
Marie-Noël Cikuru, Directrice d’Action d’Espoir, s’est rendue à Nyamukubi pour aller à la rencontre des habitants. Elle nous partage avec beaucoup de respect et d’empathie les notes prises durant sa visite.

 

Nyamukubi, 10 mai 2023, il est presque midi. Nous venons d’accoster, je m’élance du haut de la pirogue motorisée (il faut faire un bond jusqu’au sol pour en sortir) comme tous les autres passagers, et très vite, je suis sur la voie principale. C’était une route jusqu’il y a une semaine. C’est ici que passaient les véhicules pour relier les différents villages, et même les villes de Bukavu et de Goma. Je veux sentir l’air du lieu après la catastrophe survenue le soir du 04 mai 2023. Le lac reste la seule voie d’accès pour le moment. Depuis tous ces évènements, 6 jours sont passés, et le cauchemar dure.

A Nyamukubi, les eaux ont tout balayé au passage

Je salue, je passe les condoléances, je m’arrête pour échanger quelques mots. Un groupe de femmes, debout, au pied d’un manguier tout au bord de la route. Leur regard doux et aimable m’invite. Je demande ce qu’elles font là. « Rien ! répondent-elles à l’unisson. Nous tuons le temps. C’est pour ne pas rester seule à la maison. » Elles sont 4. Il faut dire que la route est remplie des gens qui vont et viennent, les locaux mêlés aux autres qui débarquent ou arrivent des villages voisins. Chacun avec sa mission, ses raisons. Parmi eux des « humanitaires » qui viennent pour évaluer les dégâts en vue d’une riposte.

L’une des femmes prend la parole et désigne tour à tour les autres. « Voyez-vous, celle-ci, par exemple, a perdu son fils. C’était un directeur d’école primaire. Il est mort avec 7 de ses enseignants alors qu’ils étaient en réunion. Tandis que celle-ci a perdu sa fille qui faisait la 5e des humanités… » A ces mots, la dame concernée se met à sangloter. Elle murmure quelque chose. Les autres veulent l’en empêcher. Je leur dis de la laisser verser les larmes qui lui viennent. C’est tout à fait naturel. C’est son corps qui exprime la douleur qui vient de son cœur. Et elles commencent à relater les évènements. « Ma fille est partie faire quelques petits achats au marché après l’école. C’est là qu’elle a été surprise par les eaux. Elles n’en est jamais revenue. »

« Ma fille est partie faire quelques petits achats au marché après l’école. C’est là qu’elle a été surprise par les eaux. Elles n’en est jamais revenue»

On trouve plusieurs petits attroupements spontanés de ce genre. Ils commentent sur les évènements. Un papa dans un groupe que je rejoins en marchant impose son analyse et le confirme : « Ce sont les creuseurs miniers qui sont à la base de ces dégâts. Ils dévient les rivières pour avoir de l’eau sur les lieux où ils travaillent. Ils font des barrages avec les eaux qu’ils dévient pour être sûrs d’en avoir pour longtemps, tant qu’ils en auront besoin. Et quand la pluie survient, elle trouve les choses dans cet état. Non seulement les eaux remplissent les trous déjà creusés par eux, mais aussi, elles cassent les barrages et les eaux se frayent un passage. Les rivières ainsi déroutées emportent tout au passage. Et voilà les dégâts ! »

Cette analyse est contredite par d’autres : « Non, c’est la faute à ceux qui coupent les arbres. Ils ne font que rechercher le « makala » (charbon de bois) sans se soucier de la suite. Et les arbres ne sont pas replantés. »

Les sinistrés construisent des abris de fortune

Les sinistrés construisent des abris de fortune

« Une catastrophe d’une telle ampleur n’a jamais été enregistrée ici, poursuit une dame dans le petit groupe. C’est la première du genre. Les catastrophes ne sont plus distancées, alors qu’avant elles laissaient un peu de répit. Les deux dernières sont séparées juste par un mois. La dernière avait eu lieu le 04 avril, mais elle n’avait pas causé autant de dégâts. » Pensez-vous que c’était une pluie ordinaire, celle-là ? – rétorque un homme – il y avait des forces surnaturelles à l’œuvre ! et la preuve : voyez ces grosses pierres ! Des eaux ordinaires ne peuvent pas à elles seules, faire ce que vous voyez là. On dirait qu’il n’a jamais existé ni maison, ni route ici. » C’est alors que je prends la parole aussi, et déjà nous marchons à trois tout en discutant. Je lui dis que les eaux sont puissantes et qu’elles sont capables de telles dégâts lorsque dans leur descente des hauts plateaux elles ne trouvent pas d’obstacle à leur passage. Et que la destruction se fait progressivement dans le temps, si rien n’est fait pour l’arrêter. Déjà en cours de route, quelque temps avant d’arriver à Bushushu, un autre lieu où la catastrophe est survenue, nous avons vu une colline en train de descendre. Et nous nous sommes dit qu’à l’occasion d’une prochaine pluie qui dure quelques heures, le glissement sera complet. Dans cet endroit, les quelques ménages sous menace commençaient à chercher où se réfugier.

« Le temps pour eux s’est arrêté il y a quelques jours»

J’avance avec ces interlocuteurs en m’éloignant progressivement du petit groupe. Je veux en savoir plus sur les deux dont l’aspect dissimule mal leur errance existentielle. Ils voient en moi, sans doute, une aide potentielle. Je leur dit l’objet de ma présence dans le lieu. Ils n’ont pas de peine à me croire. De toute manières, ils ne perdent rien à marcher encore des distances de plus avec l’inconnue que je suis. Le temps pour eux s’est arrêté il y a quelques jours.

J’apprends que l’homme a perdu sa femme et un de ses enfants, le petit dernier, le jour de la catastrophe. Tous les deux exerçaient comme enseignants dans le milieu. « Ma femme enseignait dans cette école. » Il montre du doigt quelque chose qui n’existe plus. « Elle était en réunion avec le directeur et ses collègues. Ils ont tous péri. » (Je me rappelle que j’ai croisé quelques minutes auparavant, dans le premier petit groupe, une dame qui indiquait que son fils qui était directeur d’école avait péri avec 7 de ses enseignants alors qu’ils étaient en pleine réunion). « Nous n’avons jamais retrouvé son corps, dit l’homme, tandis que celui du bébé, nous l’avons identifié parmi les autres. Nous avions l’habitude de laisser les enfants auprès de leur grand-mère maternelle pendant que nous étions à l’école et nous les récupérions le soir en rentrant à la maison. Ce jour-là, ma belle-mère venait de se séparer des trois plus grands (l’aîné a 7 ans), alors qu’elle gardait le tout petit (1 an et demi) attaché au dos. Elle allait fermer la porte de sa maison et quitter aussi. Elle a été surprise par les eaux. Son corps n’a pas été retrouvé alors que celui du bébé qu’elle avait au dos, nous l’avons retrouvé. » L’homme qui parle reste l’ombre de lui-même. Il dit que tout son corps tremble. Il n’arrive pas à dormir depuis les évènements malheureux. Il se sent perdu, seul avec les enfants sans sa femme. Il dit ne pas savoir par quel bout recommencer.

Plusieurs corps, comme celui de la femme de mon interlocuteurs sont encore sous les décombres entassés et recouverts de grosses pierres, difficiles à dégager à la main. A Nyamukubi comme à Bushushu, la présence des corps en décomposition se signale par une odeur fétide lorsqu’on passe à proximité. On ne saura probablement jamais le nombre exact des décès. A la date d’aujourd’hui, 10 mai, on dénombrait quelques 400 corps retrouvés et enterrés. 264 rescapés reçus dans des structures pour les soins. Des informations de bouche à oreille renseignent aussi que des corps ont été retrouvés à Idjwi, une île qui se trouve dans le lac Kivu. La catastrophe est survenue un jeudi, jour de marché à Nyamukubi. Des gens viennent des différents milieux pour vendre ou acheter des produits. Il est donc certain que tous les corps retrouvés ne sont pas nécessairement ceux des habitants du lieu.

A ce jour, aucune aide significative n’a encore été apportée à ces populations. Les rues sont « envahies » par les rescapés, du moins ceux qui ne sont pas hospitalisés. Ils espèrent quelque chose. Ils se mêlent aux visiteurs venus d’ailleurs, dont des parents des disparus venus constater de leurs yeux et pleurer sur les lieux où autrefois, ils rencontraient leurs proches. Depuis la catastrophe, chaque jour voit débarquer des délégations de divers ordres pour s’enquérir de la situation. Certains politiciens ont apporté quelques vivres et matelas. Trop insignifiants pour répondre aux besoins. Nous avons entendu que les sinistrés ont décliné la proposition de délocalisation pour un campement, préférant rester à proximité de chez eux et de la route. Chaque pluie ravive les peurs, mais une solution durable n’est pas de sitôt. L’une des pistes serait d’envisager un reboisement systématique en remontant aux moyens et hauts plateaux.

Marie-Noël Cikuru, mai 2023

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16 janvier 2023

Accroître l’accessibilité et la qualité des services de santé au Burundi

Grâce au soutien financier de l’Union européenne, Memisa forme un consortium avec Enabel, Louvain Coopération et Médecins Sans Vacances. Ensemble, nous mettons en œuvre le programme « Twiteho Amagara ». Un volet sanitaire du programme de l’UE visant à soutenir la résilience de la population au Burundi.

En plus de rendre les soins de santé plus accessibles, nous nous concentrons sur les soins de santé sexuelle et reproductive ainsi que sur l’intégration des soins de santé mentale dans les centres de santé et les hôpitaux de district. Toutes ces actions s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de santé.

Plus de trois ans après le début du projet, plusieurs activités ont déjà été menées à bien en renforcement des capacités du système de santé.

Plus de 1500 professionnel.le.s de la santé formé.e.s en santé mentale

Au total, 99 médecins généralistes, 575 infirmiers et infirmières (hôpitaux et centres de santé) et 850 agents de santé communautaire ont suivi une formation en santé mentale dispensée par Twiteho Amagara.« La santé mentale était une branche presque inexistante dans notre hôpital. Dès qu’on recevait un cas, on le transférait vers d’autres centres de soins. Grâce à cette formation, nous sommes maintenant qualifiés pour prendre en charge les patient.e.s souffrant de pathologies mentales. » Dr Gloria Biranduzaya, médecin à l’hôpital de Buhiga.

Sensibilisation santé mentale

4 hôpitaux formés en chirurgie de district

Les formations en chirurgie de district ont pour but de permettre à un-e médecin qui n’a pas reçu de formation chirurgicale classique d’acquérir les techniques appropriées afin de sauver la vie de ses patient-e-s, de soulager leur douleur, d’empêcher l’apparition de complications sérieuses ou encore de stabiliser leur état dans l’attente d’un transfert. (Enabel) 4 hôpitaux de districts ont été formés par le consortium : Muyinga, Giteranyi, Bubanza, Buhiga. 12 prestataires ont été formés : 3 par hôpital. Les 4 hôpitaux concernés par cette formation ont également été réhabilités.

Formation chirurgie district

Renforcement de la santé sexuelle et reproductive des jeunes.

Au Burundi, la santé sexuelle et reproductive est un sujet plutôt tabou. « Dans la tradition burundaise, la mère est en grande partie responsable de l’éducation sexuelle de la fille et le père est responsable de celle du fils. Ce n’est pas toujours facile d’aborder ce sujet, il y a encore des tabous » Joséphine Nayaho. Le Centre de Santé amis des jeunes est un centre classique mais qui offre des services adaptés aux jeunes et aux adolescent.e.s en améliorant l’accueil et les prestations, tout en préservant leurs droits. Les jeunes qui se rendent au centre ont entre 10 et 24 ans, ils peuvent venir et s’exprimer sans craintes sur les sujets qui les intéressent.

Découvrez en image comment le programme Twiteho Amagara contribue à soutenir la résilience de la population du Burundi :

Sur le même sujet :

 

 

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6 décembre 2022

Pour les fêtes de fin d’année, optez pour un cadeau qui a du sens

Chaque année, nous recevons et nous offrons des cadeaux dont nous n’avons pas besoin, qui finissent souvent au fond d’un tiroir ou sur des sites de seconde-main. Un gadget, un énième pull, une paire de chaussettes rigolotes… Et si on changeait ces habitudes de consommation ? En proposant une liste de cadeaux Memisa, vous et vos proches contribuez à améliorer l’accès aux soins de santé des futures mamans et leurs bébés grâce aux généreux dons. Et c’est ça, l’esprit des fêtes de fin d’année chez Memisa!

Pour des cadeaux de fin d’année qui ont du sens, créez votre liste solidaire Memisa. C’est rapide et gratuit!

Comment ça marche ?

En 2 minutes seulement, créez votre liste de cadeaux solidaire et soutenez les mamans d’Afrique ! Suivez les étapes pour personnaliser votre page et partagez-la ensuite avec votre famille et vos proches et demandez-leur de vous soutenir.

CRÉER UNE LISTE DE CADEAUX SOLIDAIRE

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22 août 2022

Memisa, FMG et l’UE améliorent l’accès aux soins de santé de qualité

En Guinée, pour renforcer le système de santé et améliorer l’accès aux soins de santé de qualité, surtout pour les plus vulnérables, Memisa et son partenaire local Fraternité Médicale Guinée (FMG) mettent en œuvre un programme financé par l’Union Européenne. Ce projet intervient dans 4 régions : Conakry, Kindia, Mamou et Labé. Les principaux bénéficiaires sont les 38 centres de santé et 3 hôpitaux de ces régions.

200 prestataires de santé ont été formés en prévention et contrôle des infections

« Je suis l’une des personnes bénéficiaires de la formation offerte par FMG et Memisa et financée par l’Union européenne. Cette formation touche plusieurs points, dont entre autres : le lavage des mains, le port des équipements de protection individuelle et le tri des déchets. » Mr Diallo Mamadou, laborantin.

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25 juillet 2022

Ensemble, nous soutenons les mamans en Afrique : rencontre avec 3 ambassadrices de Memisa

Dans sa lutte contre la mortalité maternelle, Memisa n’est pas seule. En plus de la générosité de nos donateurs et donatrices, nous pouvons compter sur le soutien de partenaires et ambassadrices fidèles. En voici 3 qui ont décidé de soutenir les projets de Memisa.

Saar Vangeel & GreenKit

Saar est la créatrice de Greenkit, un coffret découverte qui contient des échantillons écologiques pour les bébé et les mamans. « Avant de devenir maman, je trouvais déjà important de vivre de façon écoresponsable. Je voulais continuer une fois que j’aurais des enfants. Mais pendant ma grossesse, il m’a fallu beaucoup de temps et d’efforts pour trouver des produits (et des services) qui soient sûrs et agréables pour mon bébé, tout en étant écologiques. C’est pourquoi j’ai lancé GreenKit. Je veux épargner aux futurs parents cette recherche longue et difficile. »

Mais Saar veut aller encore plus loin que la simple mise en avant des valeurs écologiques. « Lorsque j’ai pris connaissance du travail de Memisa et des circonstances dans lesquelles les femmes des pays africains doivent accoucher, j’ai été choquée. Cela m’a motivé à faire connaître plus largement le travail de Memisa ». C’est pourquoi, elle distribue des informations sur Memisa par le biais de Greenkit. Dans l’espoir de convaincre les futures mamans de partager leur bonheur et de soutenir Memisa, en créant par exemple une liste de naissance solidaire. Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://together.memisa.be

greenkit

Annelies & Mic Mac Minuscule

Mic Mac Minuscule offre aux futurs parents une alternative durable à la liste de naissance traditionnelle. Cela les aide à dresser une liste de naissance avec des objets d’occasion. De plus, 10 % de la liste sont reversés à une association de leur choix, Memisa fait partie des associations qui peuvent être choisies.

« Lorsque j’ai lu pour la première fois un article sur Memisa et que j’ai entendu les histoires de femmes en RD du Congo qui souvent n’arrivent pas à l’hôpital pour accoucher, cela m’a paru très injuste. Memisa travaille pour éliminer cette injustice », déclare Annelies qui a fait don d’une partie de sa liste de naissance à Memisa.

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Emilie Duchêne & Thea Jewelry

Émilie Duchêne – entrepreneuse, influenceuse et maman de 3 enfants – s’est rendue bénévolement au Bénin en 2020 pour découvrir le travail de Memisa. Elle a visité différents centres de santé et hôpitaux et a pris le temps de discuter avec le personnel de santé et de rencontrer des mères béninoises. Elle a partagé son expérience sur ses réseaux sociaux afin de faire connaître Memisa et ses activités à un plus large public. Lors des shootings Mamans pour la vie, elle a également animé notre compte Instagram pendant tout un weekend. Aux côtés de Memisa, Emilie est très engagée dans la lutte contre la mortalité maternelle.

Par le biais de sa marque de bijoux Thea Jewelry, Emilie a soutenu Memisa à plusieurs reprises en organisant plusieurs ventes dont une partie des bénéfices ont été reversés à Memisa.

 

 

Vous souhaitez soutenir Memisa à votre façon ? Vous avez des questions ? Contactez Sander Vandendriessche – 02 454 15 49 – [email protected]

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12 juillet 2022

Fraternité Médicale Guinée : « Nous sommes fiers de pouvoir guider autant de stagiaires ».

« Je pense que cette femme souffre de dépression postnatale », explique Mamadou Abdoulaye Diallo, stagiaire au centre de santé de Labé, en Guinée. Le docteur Sangara acquiesce lorsque Mamadou lui explique sur quoi il fonde ce diagnostic. Il traite le patient avec patience et respect, tout en écoutant attentivement les médecins qui le corrigent de temps en temps.

« Pourquoi ai-je choisi d’étudier les soins infirmiers ? Mamadou n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour répondre à cette question. “L’amour de la profession, je ne peux pas l’expliquer autrement. Je veux aider les autres”, dit-il.

Il effectue un stage de trois mois sous la direction de Fraternité Médicale Guinée (FMG), partenaire de Memisa en Guinée. Cette organisation défend les droits des personnes les plus vulnérables de la société et favorise leur accès aux soins de santé. Elle est unique dans son approche, car elle se concentre sur les soins de santé mentale. Pour FMG il est tout aussi important de guider et de former le futur personnel de santé à ces thématiques grâce à des stages.

salle attente Guinée

Des patients non contagieux

Docteur sow Le docteur Abdoulaye Sow a fondé FMG en 1994 avec quelques médecins nouvellement diplômés et il en est toujours le directeur aujourd’hui. Leur mission est restée inchangée depuis lors.  “Pendant l’épidémie de choléra, nous avons remarqué que de nombreuses personnes n’avaient pas accès aux soins de santé”, explique-t-il.

« Nous ne pouvions pas fermer les yeux sur cette injustice et avons décidé de travailler dans les quartiers les plus touchés. Très vite, nous avons traité toutes sortes de patients, en particulier des malades qui ne pouvaient être soignés nulle part ailleurs, comme les personnes homosexuelles ou les personnes atteintes de maladies mentales. Ce n’était pas facile. Au cours des premières années, nous avons également dû convaincre notre propre personnel qu’il était possible de traiter les personnes atteintes de maladies mentales. Que ce n’est pas contagieux.”

“J’ai vu des patients malades qui hésitaient à entrer dans un centre de santé simplement parce qu’ils ne voulaient pas partager la salle d’attente avec une personne homosexuelle ou une personne ayant une maladie mentale. C’est heureusement différent aujourd’hui dans nos centres de santé. Nous ne voulons tout simplement pas faire de distinction entre les différentes salles d’attente et de traitement, afin de ne pas encourager la stigmatisation.”

De la théorie à la pratique

Lorsque le Dr Sow évalue ces 20 dernières années, il est fier d’employer aujourd’hui plus de 60 personnes, assurant ainsi un revenu à 60 familles. “Ces 60 familles contribuent directement ou indirectement à briser le tabou autour de la santé mentale. Je suis également heureux que nous puissions offrir aux jeunes infirmiers, infirmières et médecins motivé.e.s un stage dans un centre de santé. Les connaissances théoriques, c’est bien, mais l’expérience pratique, c’est tellement mieux.”

Mamadou, stagiaire, le confirme. “J’apprends tellement de choses en travaillant dans ce centre de santé. On n’apprend pas le contact humain avec les patients à l’école.”

En Guinée, Memisa travaille avec son partenaire FMG, d’une part dans le cadre du programme cofinancé par la Belgique, et d’autre part depuis septembre 2020 dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne. Ce dernier projet vise à renforcer les structures de santé pour assurer la continuité des soins pendant l’épidémie de COVID-19 et au-delà. Un deuxième volet du projet comprend des actions qui protègent spécifiquement les groupes de population vulnérables tels que les patients atteints de tuberculose, les filles et les jeunes femmes et les patients souffrant de problèmes de santé mentale.

 

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