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15 octobre 2024

3 obstacles rencontrés par les femmes enceintes en RDC pour accoucher…et leurs solutions !

Toutes les heures, 3 femmes meurent en RDC de causes liées à leur grossesse ou à des complications durant l’accouchement [1]. Comment expliquer ce constat alarmant ? Découvrez 3 obstacles majeurs auxquels les femmes enceintes sont confrontées en RD du Congo, et qui mettent leur vie en danger.

femme assise sur un lit d'hôpital avec son bébé

1. Les femmes enceintes doivent parcourir plusieurs heures de route pour accoucher

2h30 de marche aller-retour, sur une route en terre, glissante et cahoteuse. Voilà l’effort réalisé par Rose* (prénom fictif) pour atteindre la maternité. Dans l’idéal, Rose devrait faire ce trajet 5 fois en 9mois : 4 fois pour des visites de contrôle, et une fois pour aller accoucher. Malheureusement, Rose n’a pas les moyens financiers pour voyager en moto et n’a pas d’autre solution que d’y aller à pied.

Le chemin qui sépare les patientes des établissements de soins est l’une des raisons qui explique le taux élevé de mortalité maternelle et infantile en RD du Congo. Les routes sont souvent en très mauvais état. Les transports d’urgence sont la plupart du temps inexistants.

Solution : Memisa livre des motos-ambulances dans les petites maternités rurales. Ces motos peuvent se faufiler partout, des petits sentiers de brousse aux grandes routes en terre battue. En cas d’urgence, la moto-ambulance peut faire rapidement le trajet entre un centre de santé et l’hôpital. Cela augmente les chances de survie des mamans et de leurs bébés.

*(prénom fictif)

2. Les accouchements coûtent cher pour les femmes

En RDC, le prix de l’accouchement varie entre 10 et 20 dollars pour un accouchement classique, et 150 dollars pour une césarienne [2]. Les mamans les plus pauvres ne peuvent pas se permettre de dépenser autant. Certaines prennent alors le risque d’accoucher à la maison, sans aucun accompagnement médical. En cas de complications, c’est un risque énorme pour leur vie.

femme sur table d'accouchement en RDC

Solution : Memisa encourage la solidarité entre les femmes enceintes. Dans certaines régions où nous travaillons, toutes les femmes enceintes contribuent à une caisse de solidarité, par un tout petit montant. Si une femme a besoin d’une césarienne, c’est ce fonds qui financera en partie les coûts de chirurgie. Cela permet d’alléger le poids de la césarienne dans les dépenses des ménages.

Depuis début 2024, le pays a lancé un programme de gratuité des accouchements à Kinshasa, avec l’objectif de s’étendre au reste du pays. Ce projet ambitieux se met petit à petit en place.

3. Les maternités ne sont pas accueillantes

Beaucoup de maternités en RDC sont en très mauvais état. Il n’y a pas de lit d’accouchement, pas de matelas, pas de douches ni de toilettes pour les femmes qui viennent d’accoucher…

infirmier devant centre de santé en terre, RD Congo

Les femmes sont également confrontées à une pénurie de personnel qualifié. En effet, beaucoup d’infirmiers et d’infirmières ne sont pas spécialisés dans les soins maternels et néonatals. L’accompagnement médical n’est pas toujours adapté et peut être rude et difficile à vivre pour les femmes enceintes.

Solution : Memisa rénove les maternités en mauvais état. Nous y apportons des lits, et fournissons le matériel médical de base comme des kits d’accouchement ou des échographes. Memisa accorde également une place très importante à la formation continue du personnel. Nous organisons régulièrement des formations auprès du staff médical en contact avec les femmes enceintes.

Ensemble, nous pouvons aider les femmes enceintes en RD du Congo à surmonter ces obstacles !

Vous pouvez y contribuer, même sans faire de don !

Je soutiens Memisa, sans faire de don

 

 

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23 septembre 2024

Au Bénin : une clinique sur bateau pour les communautés isolées

Memisa souhaite développer une clinique flottante, sur bateau, pour améliorer l’accès aux soins de santé des habitants de Sô Ava et des Aguégués (Bénin). Dans ces deux régions lacustres, la vie se déroule entièrement sur l’eau. Sô Ava et les Aguégués sont de véritables joyaux touristiques. Pourtant, l’accès aux soins de santé y demeure très difficile…

L’isolement géographique ne doit pas priver du droit aux soins

Sô-Ava et les Aguégués sont deux communes situées au Sud du Bénin. Plus de 210 000 habitants y vivent sur l’eau, dans des habitations sur pilotis. L’accès aux soins médicaux y est extrêmement difficile. « Pour rejoindre le centre de santé le plus proche, les femmes enceintes et les malades doivent effectuer un trajet de deux heures. Pour ceux qui trouvent le courage de réaliser ce périple, ils sont souvent confrontés à des centres vétustes et dépourvus de matériel médical et de médicaments. Cela doit changer ! », explique Joséphine Dossou, Responsable Régionale Benin pour Memisa.

Dans ces communes, le taux de pauvreté avoisine les 50%. La majorité des habitants n’a pas les moyens de se rendre jusqu’au centre de santé éloigné, pour bénéficier de soins médicaux.

Amener en bateau les soins de santé jusqu’aux patients

Pour Memisa, chaque personne doit avoir accès à des soins de santé de qualité, peu importe où elle vit. C’est pourquoi, avec notre partenaire l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille, nous voulons créer une clinique flottante qui parcourra Sô-Ava et des Aguégués. Chaque mois, 1 à 2 consultations seront organisées dans chaque commune. A bord de la clinique se trouveront 2 sages-femmes ainsi qu’un conducteur.

Projet clinique sur bateau Memisa et ABPF, au Bénin

Pour concrétiser ce projet, nous devons acheter un bateau et le transformer en clinique mobile.

Cela implique :

  • de créer des espaces de consultation,
  • de les équiper avec du matériel médical (table de consultation, tensiomètre, petit matériel gynécologique, pinces, etc.)
  • installer des toilettes.

 JE CONTRIBUE À CE PROJET

La clinique sera accompagnée en permanence par une petite barque motorisée, avec à son bord des volontaires de l’ABPF. Ces bénévoles se déplaceront dans les villages pour annoncer l’arrivée de la clinique et sensibiliser les familles à l’importance des soins de santé, en particulier des soins de santé sexuelle et reproductive.

Ensemble, nous pouvons rapprocher les soins de santé des villages les plus isolés, pour que chaque personne soit soignée correctement !

 Faire un don

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19 septembre 2024

Pour la naissance de mon bébé, je veux récolter des dons pour une bonne cause !

La naissance d’un enfant est un moment de joie dans une famille. Traditionnellement en Belgique, l’arrivée d’un bébé va de pair avec la création d’une liste de naissance. Toutefois de plus en plus de parents se détournent des listes de naissance classiques. Ils souhaitent faire de la naissance de leur enfant un vrai moment de solidarité. Memisa propose 2 outils solidaires, à la place d’une liste de naissance classique, ou en complément.

1. Créez votre propre page de collecte de dons sur together.memisa.be

 

Rendez-vous sur together.memisa.be et créez votre page de collecte en quelques clics.

Partagez le lien à vos amis et votre famille sur votre faire-part de naissance, dans votre groupe Whatsapp familial, etc. Vous serez automatiquement tenu au courant des personnes qui soutiennent votre liste, et pour quel montant. Rien de plus facile pour remercier vos proches !

Bonus non négligeable : si vos amis contribuent à hauteur de 40€, ils recevront un avantage fiscal ! Ainsi, en faisant un don de 40€ au nom de votre bébé, ils ne paieront en réalité que 22€.

En 2023, 36 familles ont choisi de créer une liste de naissance en ligne Memisa, invitant leurs proches à faire un don à Memisa. Cela a notamment permis à l’organisation d’acheter un échographe à l’hôpital de Bokonzi. Grâce à la générosité des donateurs, nous soutenons les mamans d’Afrique et leurs bébés.

2. Soutenir Memisa : l’astuce Kadolog

 

Vous créez une liste Kadolog ou sur un autre site ? Pourquoi ne pas ajouter « faire un don » à Memisa comme possibilité de cadeau ?

  • Fixez un objectif de collecte à atteindre.
  • Renvoyez vers le site http://donate.memisa.be
  • Laissez vos proches participer librement à l’atteinte de votre objectif de collecte.
  • Dans ce cas-ci également, tout don supérieur à 40€ donne droit à une réduction fiscale.

Témoignages

Caroline (maman de Paco) et Jolien (maman de Barry et Lorre), nous expliquent pourquoi elles ont choisi Memisa pour faire leur liste de naissance solidaire.

Jolien : « Nous attendons notre deuxième enfant, nous avons donc déjà tout ce que l’on met habituellement sur une liste de naissance. Nous sommes très heureux que la croissance de notre bébé et ma santé soient suivies de près par un médecin. Je ne pourrais pas imaginer que cela se passe autrement. C’est pourquoi nous voulons donner à nos proches la possibilité de soutenir les mamans en Afrique, qui ont difficilement ou pas accès aux soins de santé. »

Caroline : « Paco est notre seul enfant, mais nous n’avons pas eu besoin de beaucoup de choses nouvelles, car nous avions reçu beaucoup de nos cousins. Nous aimons la récup ». Nous savions que notre famille et nos amis aimeraient offrir quelque chose à la naissance. Pour éviter de nous retrouver avec trop de doudous et de pyjamas, nous avons donc décidé de créer une liste de naissance solidaire. La générosité de notre famille et de nos amis a permis de soutenir les mamans et les bébés qui n’ont pas les mêmes chances que nous. »

Comment votre entourage a-t-il réagi  ?

Caroline : « Certains ont été surpris et n’ont pas tout de suite compris. D’autres, surtout les proches parents, voulaient faire un “vrai” cadeau. Mais notre liste a été un grand succès et nous avons reçu de nombreux commentaires positifs et félicitations pour notre initiative. »

Pourquoi était-ce important pour vous de soutenir Memisa ?

Jolien : « Je pense qu’il est important que nous soyons conscients des différences qui existent dans le monde. Nous devrions être reconnaissants que nous et nos enfants puissions grandir en bonne santé. Je pense que la solidarité est très importante. Que ce soit à l’international ou en Belgique. »

Vous aussi, partagez votre bonheur !

Comme Jolien, Caroline et bien d’autres parents, optez pour une liste de naissance solidaire. Vous pouvez également décider de créer une liste Memisa en plus de votre liste de naissance classique.

 

Je crée ma page de collecte

 

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9 septembre 2024

Flambée de mpox : Memisa agit pour la prévention et la formation du personnel médical

La mpox, également connue sous le nom de « variole du singe », gagne dangereusement du terrain en RD du Congo et sur le continent africain. Plus de 15.000 cas ont été confirmés sur le sol congolais depuis le début de l’année 2024. 537 personnes sont décédées. La maladie touche en particulier les enfants.

mains d'enfant mpox RD du Congo

La mpox se propage dangereusement sur le continent africain

La mpox est présente en RD du Congo depuis plus de 10 ans. Chaque année, depuis une décennie, le nombre de cas signalés n’a cessé d’augmenté. En 2023, une nouvelle souche virale particulièrement contagieuse a fait son apparition. En août 2024, constatant la recrudescence de la maladie, l’OMS déclarait la mpox comme urgence de santé publique de portée internationale. La RD du Congo n’est désormais plus le seul pays touché, alors que des cas sont détectés au Burundi, au Kenya, Rwanda et en Ouganda [1].

Dans les centres de santé et les hôpitaux où Memisa travaille, nous constatons également la hausse des cas. Dans la province du Sud-Ubangi, à l’ouest de la RD du Congo, 1541 malades ont été identifiés depuis janvier 2024. Le Sud-Kivu n’est pas épargné non plus. A Miti-Murhesa, 830 cas ont été notifiés depuis le mois d’avril. Enfin, l’inquiétude monte également au Burundi qui a signalé 150 cas à ce jour [2].

Sensibiliser pour ralentir la propagation de la mpox

La mpox est une maladie infectieuse virale très contagieuse. Elle se transmet :

  • Par contact avec des fluides corporels, des lésions cutanées ou des muqueuses de personnes infectées
  • Par contact direct avec des animaux infectés
  • De façon indirecte via des matériaux contaminés tels que les matelas, le linge ou d’autres surfaces.

mains et bras mpox RD du Congo

Il est donc essentiel pour la population de connaître les facteurs de risque de transmission. Memisa et ses partenaires locaux s’activent pour sensibiliseret informer les communautés.

Les visites à domicile, l’impression de dépliants, et la diffusion de messages de prévention à la radio font partie des moyens mis en place pour informer rapidement et correctement les communautés des symptômes et des moyens de transmission.

Du personnel médical formé pour une bonne prise en charge de la maladie

La formation du personnel médical est également cruciale. La prise en charge de la mpox requiert en effet certaines connaissances spécifiques. Les médecins, infirmiers et laborantins doivent bien sûr maîtriser les fondamentaux pour soigner les patients et confirmer le diagnostic.

personnel médical en blouse, masque et bonnet de protection se lave les mains

D’autres travailleurs du secteur médical doivent également être sensibilisés. C’est le cas notamment des hygiénistes et du personnel d’entretien, responsable de la désinfection des locaux et de la literie des malades.

Vous voulez nous aider à lutter contre la propagation de la mpox ?

Faites un don à Memisa et contribuez à la formation du personnel de santé et à la sensibilisation de la population.

Je réponds à l’urgence : je fais un don

 

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2 septembre 2024

La formation continue contre la mortalité maternelle et néonatale en Mauritanie

En Mauritanie, trop de mamans et de bébés meurent pendant ou juste après l’accouchement. Grâce au soutien de ses généreux donateurs, l’ONG belge Memisa forme les professionnels de la santé, tout au long de leur carrière, pour qu’ils et elles soient capables d’apporter aux femmes et à leurs nouveau-nés les soins nécessaires à leur survie.

nouveau-né dans des couvertures, Mauritanie

Les dons nous permettent de former les prestataires de soins en soins obstétricaux et néonataux d’urgence

 

En 2023, Memisa a formé 21 sages-femmes et 79 infirmiers en soins obstétricaux et néonataux d’urgence en Mauritanie, en collaboration avec l’Association pour la Promotion de la Santé à Dar Naïm.  La formation permet la mise à jour des connaissances et des compétences des agents de santé par rapport à certaines complications liées à la grossesse, à l’accouchement et au post-partum, comme :

  • La prévention et la prise en charge des hémorragies du post-partum,
  • La prévention et la prise en charge de l’hypertension artérielle (prééclampsie),
  • La prévention et la prise en charge des infections chez la maman
  • Les soins néonataux essentiels, en particulier pour les prématurés
  • La réanimation du nouveau-né.

Ces soins sont essentiels pour assurer la santé et le bien-être des mères et des nouveau-nés et pour réduire la mortalité et les complications à court et à long terme.

Centre de Santé Bababé (Mauritanie) - 2 sages-femmes à leur bureau

« Nous avons suivi la formation en soins obstétricaux et néonataux donnée par l’APSDN. Cela a beaucoup changé notre manière de travailler. »

Sages-femmes du CS de Bababé

Des taux de mortalité maternelle et néonatale élevés en Mauritanie

 

En Mauritanie, les mortalités maternelles et néonatales sont un véritable problème de santé publique.

Le taux de mortalité maternelle est élevé, avec 464 décès de femmes pour 100 000 naissances vivante [1], selon la Banque Mondiale. La plupart des décès des mamans sont dus à des complications qui pourraient pourtant être facilement évitées. Ainsi, les femmes peuvent décéder d’une hémorragie, en particulier une hémorragie postpartum, d’une infection ou des suites d’une crise convulsive provoquée par de l’hypertension artérielle (eclampsie) [2].

Le taux de mortalité néonatale s’élève quant à lui à 33,6 décès pour 1 000 naissances vivantes [3]. Les principales causes de mortalité chez les nouveau-nés sont le manque d’oxygène à la naissance, les infections et les complications liées aux naissances prématurées [4].

L’une des clés pour faire baisser ces deux chiffres préoccupants réside dans la formation le personnel de santé en soins obstétricaux et néonataux d’urgence (appelés également SONU). Chaque agent de santé doit être capable de surveiller l’état de santé de la mère et du bébé pendant la grossesse, l’accouchement et la période post-partum, ainsi que de détecter et gérer les complications (hémorragies, hypertension, infections) ou les anomalies de croissance qui sont les causes majeures de décès maternel ou néonatal.

Continuer à apprendre, même après l’obtention de son diplôme : la formation continue est cruciale pour le personnel de santé

 

Chaque jour, les connaissances médicales évoluent. Nous faisons de nouvelles découvertes, nous développons des thérapies innovantes. Dans ce contexte changeant, il est indispensable que les professionnels de santé restent en phase avec ces évolutions et se tiennent informés des derniers progrès médicaux. En Mauritanie, Memisa agit pour la formation continue des prestataires médicaux. Nous collaborons avec l’Association pour la Promotion de la Santé à Dar Naïm, une association mauritanienne reconnue pour son offre de formations pratiques. L’APSDN organise des formations destinées aux agents de santé, portant aussi bien sur les soins aux nouveau-nés que sur l’utilisation de l’outil informatique

Aidez-nous à organiser d’autres formations pour les sages-femmes et les infirmiers de Mauritanie !

Faites un don à Memisa

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13 août 2024

Au Burundi, la digitalisation des données de santé rapproche les patients et les structures médicales

Dans les régions rurales du Burundi, les soins de qualité ne sont pas toujours disponibles, en raison de l’absence de certaines nouvelles technologies. A Muyinga, Memisa soutient un projet de digitalisation des données de santé à l’échelle communautaire. Grâce à l’application OPEN CARE NET, les travailleurs communautaires pourront améliorer la qualité des soins et mieux répondre aux besoins de la population.

 

Des données médicales encore enregistrées sur papier

Au Burundi, Memisa soutient les systèmes de santé pour que les soins soient accessibles pour toutes et tous. Les nouvelles technologies et autres applications numériques sont aujourd’hui d’une aide incontournable pour atteindre cet objectif. Dans la plupart des zones rurales au Burundi, cette technologie fait malheureusement défaut.

 L’e-santé (ou santé numérique) est « l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) au profit de la santé. L’e-santé favorise la santé publique et les soins de santé primaire en améliorant, par exemple, la surveillance de maladies, la collecte et l’analyse des données relatives aux soins de santé primaires, le soutien aux agents de santé communautaires, la gestion des patients, etc. » (OMS).

A Gashoho, dans la province de Muyinga, les dossiers médicaux des malades n’existent qu’en version papier. Les données de santé des patients sont mal encodées. Elles sont incomplètes ou incorrectes et ne peuvent être à la base d’une prise en charge médicale de qualité. De plus, les informations des patients soignés à domicile sont difficiles à partager avec les centres de santé.  Cela complique le suivi des dossiers médicaux, ce qui est un véritable risque pour les patients.

 

Les dossiers médicaux sur papier sont rarement fiables

« La saisie manuelle des rapports de patients sur papier prend beaucoup de temps et d’énergie aux agents communautaires. Et ce n’est pas fini, car ensuite ils doivent parcourir des kilomètres jusqu’au centre de santé pour remettre leur rapport ». Dr Eric Nkunzimana, directeur médical dans la province de Muyinga.

La digitalisation des données de santé est cruciale pour les travailleurs communautaires

A Gashoho, 170 travailleurs communautaires (rattachés à 16 zones de santé) réalisent des visites à domiciles auprès des patients. Dans les régions rurales, ces hommes et ces femmes jouent un rôle clé dans la surveillance épidémiologique, la sensibilisation du public sur des thématiques de santé et dans la prévention des maladies les plus courantes, comme la malaria, la diarrhée et la pneumonie. Ce travail essentiel, ils et elles ne peuvent le réaliser parfaitement, tant que les données médicales sont encore conservées sur papier. En effet, avec le papier, certaines données se perdent, tandis que les données disponibles sont souvent peu fiables. Et puis, ces formalités administratives prennent également beaucoup de temps et d’énergie aux travailleurs communautaires.

Pour remédier à cette situation, l’application OPEN CARE NET a été développée par l’entreprise burundaise « Interconnecting Burundi ». Memisa soutient le déploiement de cette application qui facilite le transfert d’informations rapide et génère des rapports sur les patients pris en charge. Un outil numérique innovant qui permet réellement d’améliorer et de rendre plus fiable le suivi des dossiers des patients.

(Photo: l’application OPEN CARE NET)

Grâce à la digitalisation, les travailleurs communautaires ont plus de temps pour prendre soin des patients

L’application assure la disponibilité de tous les dossiers médicaux sous forme numérique. Les données de santé sont collectées, analysées et com­muniquées plus facilement au système sanitaire central. Cela permet aux prestataires de soins d’offrir des soins adaptés à chacun de leurs patients.  De plus, la vie privée des patients est mieux protégée.

Les travailleurs communautaires réduisent également leur charge de travail administratif. Ils n’ont plus besoin de tout noter sur papier ni de se déplacer inutilement jusqu’au centre de santé pour communiquer leurs rapport. Le temps gagné leur permet de passer plus de temps auprès des patients.

Quelques avantages de la digitalisation sur la santé

La numérisation des données de santé apporte de nombreux bénéfices de santé aux habitants de Gashoho :

  • Les raisons de la prise en charge et les soins apportés sont enregistrés de manière fiable et sont connus.
  • Le personnel des centres de santé connaît ces informations, sans qu’un déplacement physique de la part du travailleur communautaire soit nécessaire.
  • La qualité et la fiabilité des données s’améliorent par rapport au papier. Les dossiers médicaux sur papier sont souvent incomplets, peu fiables. Il arrive aussi qu’ils se perdent dans la masse de documents.
  • Les épidémies et les urgences sanitaires peuvent être plus rapidement détectées.
  • On dispose d’une meilleure vue d’ensemble des besoins sanitaires de la population locale. C’est essentiel pour un bon accès aux soins de santé.
  • Les agents communautaires perdent moins de temps dans l’encodage papier des données. Ils peuvent se concentrer sur leur prestation de service, et offrir un traitement plus humain. 

 

 

 

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5 août 2024

En Guinée, Memisa lutte contre les violences basées sur le genre

La lutte contre les violences basées sur le genre a connu de nombreux succès l’année dernière grâce à notre programme « Accès aux soins pour les plus vulnérables en Guinée ». Memisa soutient activement l’ONG locale F2DHG (Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée) pour prévenir les violences basées sur le genre et offrir un soutien psychologique essentiel aux victimes. Découvrez comment ces initiatives améliorent la vie des plus vulnérables en Guinée.

 

Les victimes de violences basées sur le genre ont droit à un soutien psychologique de qualité

En Guinée, les violences basées sur le genre sont omniprésentes et sont un véritable problème de santé publique. Les mutilations génitales féminines en sont l’exemple le plus courante. Les survivantes de violences sexuelles développent couramment des troubles anxieux, sont sujettes à la dépression et au stress post-traumatique. Il est essentiel qu’elles reçoivent le soutien psychologique adéquat.

Pour Memisa, les violences basées sur le genre représentent, au même titre que la santé mentale, un axe d’intervention prioritaire en Guinée. Nous appuyons nos partenaires locaux, notamment en formant des sages-femmes à la prise en charge psychologique et médicale des survivantes. Nous soutenons également les victimes et leur offrons un soutien psychosocial, médical et juridique.

Dans la préfecture de Télimélé, à l’ouest de la Guinée, Memisa soutient l’ONG locale F2DHG (Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée), spécialisée dans les violences basées sur le genre. L’organisation existe grâce à ses bénévoles. F2DHG apporte de l’aide et du soutien psychosocial aux les survivantes de violences basées sur le genre. Par exemple, les bénévoles veillent à ce qu’en cas de viol, l’auteur soit poursuivi et que la victime reçoive l’aide nécessaire.

Des actions concrètes pour des résultats tangibles

Memisa et ses partenaires locaux F2DHG (Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée) et FMG (Fraternité Médicale Guinée) ont développé le programme « Accès aux soins pour les plus vulnérables en Guinée ». Nous avons mis en place un plan d’action pour lutter contre les violences basées sur le genre et améliorer la prise en charge des victimes. Entre mai 2023 et avril 2024, des « agents de changement » ont ainsi sillonné la commune urbaine de Télimélé et les municipalités rurales de Tarihoye et Sarékaly.

Les agents de changement joue un rôle important pour la sensibilisation des communautés aux violences basées sur le genre

Les principaux objectifs de ce programme étaient de réduire le nombre de victimes de violences basées sur le genre à Télimélé, de les impliquer dans la lutte contre les violences basées sur le genre au sein de leur communauté, et d’offrir un soutien psychologique et financier aux survivantes.  Ces objectifs en tête, F2DHG et FMG ont réalisé les activités suivantes à Télimélé, Tarihoye et Sarékaly, avec le soutien de Memisa :

• Sessions d’apprentissage

Dans la commune urbaine de Télimélé et dans les communes rurales de Tarihoye et Sarékaly, 19 séances éducatives ont été organisées dans des écoles, des ateliers de couture ou à domicile. Les thèmes abordés étaient variés : violences faites aux femmes, mariages d’enfants et mariages forcés, viol, planification familiale, mutilations génitales féminins, violence domestique,… Au total, 263 personnes ont été sensibilisées, dont 163 filles et femmes.

• Groupes de parole 

A Sarékaly 24 groupes de parole ont été organisés. 388 femmes et filles ont pu y discuter librement de violences basées sur le genre.  Le viol n’est malheureusement pas toujours considéré comme un acte criminel. C’est pourquoi il est primordial de sensibiliser la population sur la gravité des violences basées sur le genre, aussi pour rompre les déséquilibres de pouvoir entre hommes et femmes. Organiser des groupes de parole permet ainsi de lever le tabou sur les violences sexuelles.

La sensibilisation est d’ailleurs le fil conducteur de notre programme.

Le dialogue entre différentes générations est essentiel pour rompre le tabou des violences sexuelles.

Au sein des groupes de parole, les participants sont invités à signaler les cas de viol sur mineurs. Les victimes peuvent ensuite être orientées vers des services de soutien psychologique professionnel. Une jeune femme victime de violence domestique, et qui souhaite rester anonyme, témoigne :

« Lorsque mon mari a voulu m’épouser, il m’a promis que je pourrais poursuivre mes études. Malheureusement, il a refusé de tenir cette promesse après le mariage. J’ai alors fui Conakry et je suis arrivée à Télimélé. J’étais déjà enceinte de son enfant. Mon bébé a maintenant 6 à 7 mois, et mon mari ne prend aucune responsabilité. »

• Dialogue intergénérationnel

Pour briser le tabou autour des violences basées sur le genre, il est également essentiel d’encourager le dialogue entre les générations, des jeunes adolescents aux anciens directeurs d’école. Au total, 14 dialogues intergénérationnels ont été facilités par les « agents de changement » sur des sujets liés aux violences basées sur le genre. 395 personnes ont été touchées, dont 231 filles et femmes.

• Visites à domicile 

Les visites à domicile jouent un rôle crucial dans l’assistance et la sensibilisation autour des violences basées sur le genre. Au cours du programme, 16 visites ont été effectuées. Les victimes et leurs familles expriment une profonde gratitude envers Memisa, FMG et F2DHG pour le soutien psychosocial et financier reçu. Elles témoignent de leur détermination à continuer la lutte contre les violences basées sur le genre.

Les violences basées sur le genre sont un problème de santé publique en Guinée

En 2023, nous avons sensibilisé des centaines de personnes en Guinée à propos des violences basées sur le genre, grâce à notre partenariat avec F2DHG et FMG. Les activités se sont déroulées dans de bonnes conditions et ont porté leurs fruits. Au total, Memisa a pu venir en aide à 1083 personnes, dont 819 femmes.

Après une année couronnée de succès, nous réaffirmons notre engagement à poursuivre ces activités et à maintenir nos partenariats pour le bien-être des survivantes de violences basées sur le genre.

Pour poursuivre la lutte contre les violences basées sur le genre en Guinée, des ressources et du matériel sont nécessaires. Nous comptons sur le soutien de nos donateurs et sympathisants. Pour garantir la continuité du projet soutenu par Memisa avec F2DHG et FMG, nous avons besoin :

De fonds pour payer la prime mensuelle des agents de changement. Ils sont des acteurs clé dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

De fonds pour couvrir les frais hospitaliers des filles victimes de violences sexuelles

De vêtements de pluie pour les agents de changement, afin qu’ils puissent affronter les intempéries pendant la saison des pluies.

De vêtements de travail pour les agents de changement, afin d’améliorer leur visibilité. De vêtements de travail pour les agents de changements, afin d’améliorer leur visibilité. 

Faites un don à Memisa et soutenez ainsi les femmes victimes de violences basées sur le genre !

 

 

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30 juillet 2024

A l’hôpital de Pawa, les plus pauvres peuvent bénéficier de soins de santé… gratuitement !

L’hôpital de Pawa (RD du Congo), soutenu par Memisa et le Groupe Santé CHC , propose des soins gratuits pour les patients qui vivent dans la grande précarité. Ce système solidaire est financé par la vente de produits à la cafétéria de l’hôpital. En RD du Congo, il n’y a pas de système d’assurance santé et très peu de mutuelles. Par conséquent, les patients doivent assumer eux-mêmes l’intégralité de leurs frais médicaux. Malheureusement, les soins et les médicaments restent hors de portée pour les personnes les plus pauvres.

Guichet dans un hôpital en RD du Congo pour payer les consultations

Bénéficier de soins de santé quand on n’a pas les moyens financiers

En RD du Congo, l’Etat ne participe pas au remboursement des soins de santé. Les familles doivent prendre en charge l’intégralité des coûts liés aux soins. Les ménages réfléchissent donc mûrement avant de se rendre au centre de santé ou à l’hôpital. En effet, chaque visite médicale peut avoir des effets catastrophiques sur leur portefeuille. Quand les moyens financiers conditionnent l’accès aux soins, cela a des conséquences préjudiciables sur la santé, comme :

  • Le risque de référence tardive. Le malade hésite, et tarde à rencontrer un professionnel de santé. Il était peut-être possible de le prendre facilement en charge il y a quelques mois. Mais aujourd’hui, sa maladie a évolué. Les traitements sont désormais beaucoup plus lourds, voire inexistants.
  • Le recours à l’automédication. Outre les erreurs de dosage, le risque de l’automédication est lié à la qualité des médicaments. En effet, beaucoup de pharmacies privées vendent des contrefaçons. Les effets de ces médicaments ne sont pas garantis, et peuvent même être dangereux.

Pour un meilleur accès financier aux soins : Memisa prône la tarification forfaitaire

Pour que chacun ait accès à des soins de santé de qualité, sans obstacle financier, Memisa encourage le système de tarification forfaitaire au sein des structures sanitaires. Le coût des actes médicaux est connu à l’avance, par le patient et est affiché à l’entrée du centre de santé ou de l’hôpital. Cela permet aux familles d’éviter les surprises et de rassembler l’argent nécessaire pour payer les soins. La Zone de santé de Pawa utilise ce type de tarification dans tous les centres de santé ainsi qu’à l’hôpital.

Affichage des tarifs médicaux à l'hôpital de Pawa

Affichage des tarifs en vigueur à l’hôpital de Pawa

Malheureusement, des patients restent dans l’incapacité de payer leurs soins de santé, malgré la mise en place de ce système.

A Pawa, l’hôpital compte plus de 2 000 dollars de factures impayées par les patients en 2023. Dr. Blaise, le Directeur de l’hôpital, raconte : « Les malades insolvables nous laissent parfois symboliquement des biens comme une radio, une chaise. Ils sont désolés de ne pas pouvoir payer mais nous laissent un petit quelque chose. »

Offrir des soins de santé pour les plus pauvres : la cantine de Pawa

Pour offrir gratuitement des soins médicaux aux personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté, l’équipe hospitalière de Pawa a ouvert une cafétéria. L’hôpital reverse une partie des recettes issues de la vente de boissons fraîches dans la caisse de solidarité.

Avec l’appui de Memisa, l’hôpital a acheté un congélateur pour proposer de l’eau et des boissons réfrigérées à la vente. L’hôpital vend ces produits aux visiteurs, aux garde-malades et à la population des environs. Un tiers des recettes est utilisé pour payer les soins de santé des personnes les plus pauvres. Le reste est dédié au renouvellement des stocks et au salaire du personnel de la cafétaria.

 L'hôpital de Pawa en RD du Congo, développe des initiatives pour que les plus pauvre bénéficient de soins de santé

L’hôpital et la communauté ont travaillé main dans la main pour déterminer le profil des personnes qui peuvent peut bénéficier de la gratuité. Ensemble, ils ont identifié 3 profils. Il s’agit de :

  • Des anciens lépreux mutilés encore assez présents dans la région.
  • Des indigents identifiés dans la communauté avec le concours des autorités locales sur base de certains critères : les personnes âgées vivant seules, les orphelins démunis, certaines personnes avec un handicap physique ou mental vivant seul, etc. Chaque village a dressé sa propre liste et l’a remise à l’hôpital.
  • Les indigents « temporaires », identifiés à l’hôpital. Le plus souvent, les personnes dont l’hospitalisation dure plusieurs semaines ou mois, rencontrent des difficultés pour honorer le coût de leurs soins. Les comité de direction de l’hôpital discute au cas par cas de la situation des patients avant de leur accorder la gratuité des soins.

Entre janvier et mai 2024, ce projet a permis de prendre en charge 24 personnes en grande précarité, de manière totalement gratuite.

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24 juillet 2024

Genre et santé : une réussite pour notre programme au Sud-Kivu

Pour qu’elles puissent vivre en bonne santé, les filles doivent pouvoir prendre les décisions qui les concernent et qui concernent leur corps. C’est essentiel. Pendant 2 ans, Memisa a mené un vaste projet d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des adolescents et adolescentes de Miti Murhesa (Sud-Kivu, RD du Congo). Pour que la santé et les droits sexuels et reproductifs soient une réalité pour les jeunes filles et les garçons.

Equipe d'Action d'Espoir (Sud-Kivu) et Memisa 2023

Les équipes de Memisa et Action d’Espoir au Sud-Kivu

La santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes est une priorité de santé publique. Il s’agit d’un levier important pour réduire la mortalité maternelle des adolescentes, lutter contre les mariages précoces, les grossesses non désirées, la transmission des infections sexuellement transmissibles, etc.

Un programme d’équité de genre en santé à Mithi Murhesa

Dans la région de Mithi Murhesa (Sud-Kivu) en 2020, aucun médecin ni infirmier n’était formé en matière de services de santé et de droits sexuels et reproductifs. Moins d’1 personne sur 5 utilisait des méthodes contraceptives modernes, et encore moins les jeunes. Memisa et Action d’Espoir ont voulu répondre à ce constat inquiétant. Ensemble avec le financement de l’Etat belge (DGD), nous avons développé un programme ambitieux qui a été mis en œuvre entre 2022 et 2024. Notre objectif : atteindre l’équité de genre en santé à Miti Murhesa, en particulier auprès des jeunes et des adolescents.

Pour ce faire, nous avons identifié 3 leviers d’action : le renforcement des compétences du personnel de santé, la collaboration et le renforcement des associations locales et enfin, la sensibilisation des adolescents et de leurs parents.

1. Renforcer les capacités du personnel de santé en matière de services de santé sexuelle et reproductive

Les professionnels de la santé doivent pouvoir assurer des prestations de qualité en santé sexuelle et reproductive. C’est-à-dire : pouvoir conseiller les jeunes en termes de santé sexuelle, dépister et traiter les infections sexuellement transmissibles (IST), offrir des consultations prénatales de qualité, proposer des méthodes contraceptives adaptées, etc.

En 2 ans, Memisa et Action d’Espoir ont ainsi assuré la formation de 39 prestataires de soins. Nous avons également approvisionné les 25 centres de santé et les hôpitaux de Miti Murhesa en moyens de contraception (préservatifs, pilule contraceptive…) ainsi qu’en dépliants informatifs et en tests de diagnostic rapide (détection de la grossesse, du VIH et de l’hépatite).

2. Collaborer avec les associations communautaires pour garantir l’appropriation du programme

Les aspects de la santé et des droits sexuels et reproductifs se heurtent souvent à un contexte social et culturel, au mieux réticent, au pire franchement défavorable à ces questions. La collaboration avec des associations locales est donc incontournable pour favoriser l’acceptation de ces thématiques au sein des communautés. Il est même primordial d’impliquer certains représentants de la communauté souvent hermétiques à cette approche, comme les leaders traditionnels ou religieux. C’est ce qu’ont fait Action d’Espoir et Memisa à Miti Murhesa, en collaborant avec les « cadres permanents » (voir encadré), dès le début du projet.

Avec les cadres permanents, la communauté prend le contrôle de sa santé

La santé des populations ne concerne pas uniquement les soignants. Les communautés de Miti Murhesa l’ont bien compris. Elles ont créé des espaces d’échange (appelés « cadres permanents ») au sein desquels des représentants de la communauté (chefs de village, directeur.trice d’école, prêtres, personnes issues de la société civile,…) débattent de sujets de santé ou de développement et essaient d’y trouver une solution collective.

Au cours du programme, 436 membres des cadres permanents ont bénéficié de formations sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, en particulier sur :

  • Les caractéristiques physiologiques, psychologiques et sociologiques des adolescents
  • Les problèmes de santé sexuelle et reproductive des adolescents
  • La manière dont communiquer et aborder le sujet avec un public jeune.

Forts de leurs nouvelles connaissances, les cadres permanents se sont ensuite mobilisés pour sensibiliser les adolescents et leurs parents aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

3. Sensibiliser les plus jeunes quant à leurs droits en matière d’équité de genre

Les jeunes filles et les garçons doivent être sensibilisés aux questions liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Dans le cadre du programme mené par Memisa et Action d’Espoir, plus de 20.000 adolescents ont pu recevoir des informations via :

  • Les visites à domicile des cadres permanents
  • Les sessions d’information et d’éducation au centre de santé, avec les prestataires de soins
  • La diffusion d’émissions de radio
  • Les dépliants d’information disponibles dans les centres de santé
  • La projection de films de sensibilisation dans les centres de santé
  • La création d’ « espaces sûrs» où les jeunes peuvent échanger entre eux en toute confidentialité

Des premiers résultats encourageants et un effet sur le long-terme attendu

Le programme de Memisa et Action d’Espoir a boosté les connaissances, les attitudes et les pratiques des jeunes en termes de santé sexuelle et reproductive. Au terme du programme, plus de 20.000 adolescents ont participé à des séances de sensibilisation. Le nombre de nouvelles utilisatrices de méthodes de planification familiale à Miti Murhesa a également augmenté. Il est passé de 18 à 31%.

Grâce à son ancrage au sein de la communauté, le programme continuera de porter ses fruits sur le long-terme.

La santé sexuelle et reproductive occupe une place très importante dans les projets de Memisa. RD du Congo, en Guinée, en Mauritanie… Si vous souhaitez soutenir nos actions, faites un don sur https://donate.memisa.be/

Soutenez Memisa

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12 juillet 2024

Bien vivre sa ménopause quand on est une femme en RD du Congo

La ménopause touche toutes les femmes, à un moment ou l’autre de leur vie. En RD du Congo le sujet reste souvent tabou, même pour les professionnels de santé. La ménopause impacte pourtant la santé physique et mentale des femmes de manière concrète. Dans le Sud-Ubangi, Memisa organise des journées d’information pour aider les femmes à vivre cette nouvelle période de leur vie de manière sereine.

La ménopause, c’est quoi ?

La ménopause désigne la période de la vie d’une femme associée à la disparition des règles et à l’arrêt définitif de l’ovulation. On parle de ménopause quand une femme n’a connu aucun saignement menstruel pendant une période continue d’au moins 1 an. La ménopause survient avec le vieillissement – souvent vers des 45-55 ans -, suite à une baisse de la production d’œstrogènes par le corps.

L’impact de la ménopause sur la santé physique et mentale

Selon l’OMS, ce changement hormonal peut avoir des conséquences sur le bien-être  physique, émotionnel et mental des femmes [1].

La ménopause est en effet souvent accompagnée par des symptômes qui peuvent être gênants au quotidien. Ces symptômes sont :

  • les bouffées de chaleur
  • les douleurs pendant les rapports sexuels et les sécheresses vaginales
  • l’incontinence
  • les troubles du sommeil
  • les changements d’humeur
  • l’anxiété
  • la prise de poids

De plus, à la ménopause, le risque augmente de développer des pathologies plus graves comme l’ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires [2]

Il ne faut pas que la ménopause soit un tabou !

La ménopause est souvent mal comprise et mal considérée par la société. Elle reste associée à l’idée de perte et de déficience. Dans beaucoup de cultures, être une femme ménopausée, ce n’est plus « être une femme ». Comme si le corps fertile était la norme dont la femme non menstruée parvenait à s’échapper [3].

La plupart du temps, les femmes ménopausées se retrouvent seules face à leurs interrogations et à un corps qu’elles ne comprennent plus.

Cependant, la ménopause est un véritable enjeu de santé public. Il est important de bien la comprendre. D’une part pour permettre aux femmes de mieux vivre cette période de leur vie et, d’autre part, pour réduire le risque de maladies associées à la ménopause, comme l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires.

Des sensibilisations proposées par Memisa dans la province du Sud-Ubangi (RD Congo)

C’est pourquoi Memisa organise des séances d’information sur la ménopause dans les communautés rurales. A Bominenge (dans la province du Sud-Ubangi), 837 femmes ont participé à l’une ou l’autre journée de sensibilisation.

Sensibilisation femmes Bominenge (Sud-Ubangi)

Sensibilisation auprès des « mamans » à Bominenge

Mélanie a 47 ans. Elle a 7 enfants. Depuis plusieurs mois, elle avait remarqué qu’elle était sujette à des sautes d’humeur et à des sécheresses vaginales. Cela a créé des problèmes dans son couple. Elle a participé à une séance de sensibilisation organisée par Memisa et son partenaire sur place, le BDOM Budjala :

« Lorsqu’on m’a expliqué ce qui arrive aux femmes à la veille et à après l’arrêt des règles, j’ai tout de suite fait le lien avec ce que je ressentais ! J’ai mis un mot sur mes symptômes et j’ai appris à mieux les gérer. »

Mélanie a ensuite invité son mari à participer avec elles aux autres séances d’informations. En effet, si la ménopause touche le corps des femmes, elle est aussi une affaire de société et de relations sociales. Mélanie ajoute : « Souvent, les prestataires de soins oublient de s’occuper de nous, les « vieilles mamans. Mais nous aussi on a besoin de s’informer sur notre santé ! ».

En organisant des séances d’information autour de la ménopause, Memisa et le BDOM Budjala agissent pour la santé de toutes les femmes.

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