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6 décembre 2023

Comment lutter contre les violences obstétricales

Pour beaucoup de femmes, il n’est pas rare de subir des violences gynécologiques et obstétricales dans le cadre médical. Cette situation inacceptable est notamment fréquente en Afrique de l’Ouest.

Le terme « violences gynécologiques » fait référence à des violences physiques, verbales, psychologiques et/ou sexuelles qui se produisent pendant un accouchement, une consultation chez le gynécologue ou une consultation prénatale. 

Ces violences peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé physique des femmes qui ont subi ces situations. Dans le cadre d’examens brutaux, par exemple, on parle de véritables blessures, d’infections, de complications obstétricales et même, dans les cas les plus graves, de décès. Elles ont également un impact négatif sur la santé mentale des femmes, pouvant entraîner des troubles de l’anxiété, des dépressions ou du stress post-traumatique.

En Guinée, plus d’un tiers des femmes ont subi des violences obstétricales ou ont été victimes de discrimination lors de leur accouchement [1]. L’OMS y recense un taux anormalement élevé d’examens vaginaux, d’épisiotomies et de césariennes pratiqués sans le consentement des patientes.

DES VIOLENCES AUX ORIGINES MULTIPLES

Les causes des violences obstétricales notamment en RD du Congo et en Guinée sont multiples. Elles sont liées à des facteurs culturels, sociaux, économiques et politiques.

Il est parfois attendu qu’une femme soit « forte » lorsqu’elle accouche. La maman fait ainsi face à une pression qui n’autorise aucun signe de faiblesse. Pleurer pendant un accouchement ou un acte médical est source de grand déshonneur pour ces femmes et leur famille. Les douleurs ressenties par les femmes  sont alors minimisées par les accoucheurs et les accoucheuses. Certains membres du personnel médical peuvent même avoir des comportements brutaux pour que leur patiente reste « calme ». Des cris, des insultes peuvent fuser.

Les violences obstétricales sont également dues à la perpétuation de la discrimination et la stigmatisation fondées sur le genre, l’ethnie ou l’âge. Les adolescentes et jeunes femmes sont plus à risque de subir des violences durant les actes obstétriques que les femmes plus âgées. Cela s’explique par des facteurs culturels et symboliques qui posent un jugement sur la sexualité des patientes, bien souvent considérée comme taboue. Les normes sociales patriarcales perpétuent les inégalités de genre et contribuent à cette violence.

Par ailleurs, le mauvais traitement des patientes est aussi lié aux conditions de travail du personnel de santé et aux contraintes liées au système de santé. Cela inclut le manque de ressources, de matériels et de formation du personnel de la santé. En effet, les standards professionnels sont souvent ignorés, entrainant l’abandon ou la négligence dans la prise en charge des patient.e.s, le recours à la force ainsi que la transgression de la confidentialité.

Enfin, de nombreuses femmes sont régulièrement retenues dans les hôpitaux après avoir accouché, faute de moyens financiers pour payer les soins.

Ces violences découragent les femmes enceintes à se rendre dans les hôpitaux ou les centres de santé pour être suivies et pour accoucher. Cela contribue au taux très élevé de mortalité maternelle et infantile. En RD Congo, 547 décès maternels pour 100 000 naissances ont été enregistrés en 2022 (UNICEF).

DES FORMATIONS POUR SENSIBILISER LE PERSONNEL SOIGNANT

Dans le Sud-Ubangi, Memisa et ses partenaires locaux ont imaginé un nouveau module de formations qui sera donné dès 2024. Ces formations, appelées « accouchements humanisés » sont destinées aux accoucheur.euse.s. L’objectif : sensibiliser le personnel soignant à l’importance de la manière dont les femmes sont prises en charge lors de leurs accouchements. Ces formations seront conformes aux lignes directrices de l’OMS « soins de maternité respectueux ».

Parce que les soins de santé, en particulier les soins de maternité, doivent aller de pair avec le respect de la confidentialité, de la dignité, et de l’intimité de chacun et chacune. Les femmes en visite au centre de santé ou à l’hôpital  doivent avoir la possibilité de faire des choix éclairés et de bénéficier d’un soutien bienveillant durant leur accouchement.

***

Les violences obstétricales doivent être prises au sérieux. Il est important de sensibiliser à la fois la population et le personnel de soin de santé à cette problématique et de mettre en place des mesures pour  prévenir et combattre ces violences dans le cadre médical. En outre, conscientiser la population à ses droits et lever le voile sur certains sujets tabous permet d’impulser un changement et une amélioration durable des traitements.

 

Soutenez Memisa dans notre lutte pour un meilleur accès aux soins de santé de qualité pour toutes et tous. Faites un don !

 

 


[1] https://www.who.int/fr/news/item/09-10-2019-new-evidence-shows-significant-mistreatment-of-women-during-childbirth

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30 octobre 2023

« Nous devons continuer à sensibiliser la population locale à la santé mentale »

En RD Congo , comme dans beaucoup d’autres pays, y compris occidentaux, il existe un grand tabou autour des patient.e.s souffrant de problèmes mentaux. Les souffrances  mentales ne sont pas considérées comme des problèmes de santé à part entière. Pour remédier à ce problème, Memisa travaille en RD Congo avec des partenaires locaux pour intégrer la santé mentale dans le système de santé. C’est notamment le cas à Mangembo, dans l’ouest de la RD Congo. Memisa et les équipes locales y aident les personnes vulnérables sur le plan mental, avec l’appui de « l’Abbé » Marc, un prêtre belge qui vit à Mangembo depuis de nombreuses années.

Memisa intègre les soins de santé mentale à l’hôpital de Mangembo

Les Congolais.ses sont confronté.e.s au quotidien à de nombreux défis, ce qui entraîne inévitablement des souffrances psychologiques . La malnutrition, la maladie, le chômage, le manque de sommeil, la sexualité, etc., ont en effet un impact important sur la santé mentale de la population locale.  La santé mentale est ainsi l’un des plus grands défis du pays en matière de santé.

Les problèmes mentaux ne sont pas pris au sérieux

E n République Démocratique du Congo, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sont souvent confrontées à la discrimination, à la stigmatisation et à des violations de leurs droits humains. De nombreuses personnes nécessitant de l’aide n’ont pas accès aux soins de santé. « En raison du tabou qui entoure la détresse mentale, beaucoup de personnes sont abandonnées à leur sort. Parfois, elles sont exclues de leur communauté. Souvent, elles n’ont même pas la chance d’aller dans un centre de santé ou un hôpital, car elles ne sont pas prises au sérieux par leur famille », explique Marc.

Le prêtre  belge s’est rendu au Congo en 2010. Il soutient des projets de développement dans la région et de se met à disposition en tant que pasteur . De plus, Marc souhaite aussi lutter contre la discrimination vécue par les personnes en souffrance mentale.  Cette volonté fait écho à sa profonde conviction qu’il faut venir en aide aux plus vulnérables de la société.  « Ce sont ces personnes qui sont les plus discriminées dans la société congolaise. Sur le plan social, ces patient.e.s sont complètement isolé.e.s« , explique Marc.

Les Amis de Mangembo

En Belgique, Marc a créé il y a quelques années l’association sans but lucratif « Les Amis de Mangembo ». En plus de sensibiliser la population, Marc peut compter sur de nombreux.ses bénévoles en Belgique, dont d’ancien.ne.s médecins, qui partagent leurs connaissances avec lui. Il collecte également des fonds qui sont utilisés pour financer à la fois des médicaments et des formations pour le personnel de santé. Grâce à son expérience sur le terrain, Marc a identifié le besoin d’intégrer la santé mentale dans le système des soins de santé.

Le soutien de Memisa et des « Amis de Mangembo » permet à la santé mentale d’être intégrée dans le système de santé local depuis plusieurs années, en collaboration avec les autorités sanitaires locales. Outre les soins maternels, l’intégration des soins de santé mentale est la priorité du programme quinquennal de Memisa dans l’ouest de la RDC.

À Mangembo, en collaboration avec des partenaires locaux et Marc, Memisa lutte contre le tabou qui existe autour de ce problème. En tant que pasteur, Marc agit comme intermédiaire dans la zone de santé de Mangembo, en essayant de créer un lien entre les patient.e.s, les familles et les centres de santé. « Une première étape consiste à expliquer à la fois aux patient.e.s et aux membres de la famille que les problèmes mentaux sont bel et bien des problèmes de santé graves. » Tout comme en Occident, les problèmes de santé mentale dans la région ne sont souvent pas pris au sérieux.

Solutions et défis

La plupart des gens ne sont pas conscients que les vulnérabilités mentales sont des problèmes de santé à part entière qui peuvent être résolus par un traitement et des médicaments. Marc sensibilise les gens et les encourage à se rendre au centre de santé ou à au moins essayer des médicaments lorsque c’est nécessaire.  « Dans presque tous les cas, un traitement médicamenteux est efficace », explique Marc. « J’essaie d’expliquer aux gens qu’ils ne doivent pas seulement prier, mais qu’ils doivent également se rendre dans un centre de santé ou un hôpital. ».

Outre l’aspect culturel et le tabou qui entourent les problèmes de santé mentale, il existe bien sûr d’autres obstacles qui empêchent les gens de recevoir l’aide dont ils ont besoin. Le coût des médicaments est malheureusement très élevé. C’est pourquoi le soutien financier de partenaires comme Memisa est important. En outre, une grande partie du personnel de santé n’est pas ou pas suffisamment au courant de l’importance des soins de santé mentale. « C’est pourquoi la formation du personnel de santé local sur ce problème est également primordiale », déclare Marc.

La collaboration avec le pasteur Marc est essentielle, car il est en contact direct avec la population congolaise. Il insiste sur la nécessité de sensibiliser la population locale, afin de briser le tabou existant. Et comme les problèmes de santé mentale sont mal connus de la population locale, il est important d’être en contact direct avec elle. « Lorsque nous voulons changer la mentalité des gens, il est important d’avoir une relation personnelle avec eux. Les sensibiliser de manière correcte reste une priorité », conclut Marc.

En tant qu’organisation non gouvernementale (ONG) médicale, Memisa lutte pour l’accès à des soins de santé de qualité pour tous. Cela inclut les soins de santé mentale. Memisa considère l’intégration des soins de santé mentale dans ses projets comme extrêmement importante. En organisant notamment des formations spécifiques pour le personnel de santé et en sensibilisant la population sur le sujet, Memisa s’engage à apporter sa pierre à l’édifice.

 

 

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30 août 2023

Garde-malades en RD du Congo : un accompagnement fondamental

La présence d’un proche à l’hôpital, aux côtés des patients hospitalisés est très précieuse. En RD du Congo et dans d’autres pays d’Afrique, en plus d’apporter un soutien affectif crucial, les accompagnant.e.s (aussi appelé.e.s garde-malades) sont responsables du confort de leur proche à l’hôpital. Ils s’assurent que le patient soit nourri, lavé et ne manque de rien.

Les rôles des accompagnants

Une présence réconfortante, une oreille attentive … Les accompagnants sont tout cela et bien plus encore !
Les accompagnants jouent un rôle important en fournissant un soutien émotionnel à la personne hospitalisée. Partager l’expérience de l’hospitalisation avec un proche peut aider à réduire son anxiété et son stress, car il sait qu’il n’est pas seul pendant son séjour à l’hôpital.

Par ailleurs, les accompagnants peuvent également aider à faciliter la communication entre le patient, les médecins et les infirmières. Ils peuvent poser des questions sur le traitement, les procédures médicales et les médicaments.

Dans certaines circonstances, un patient hospitalisé peut avoir besoin d’aide pour les activités quotidiennes telles que se lever, se déplacer, manger, etc. L’accompagnant peut apporter son aide dans ces domaines si nécessaire.

Comment l’accueil des accompagnants est organisé dans les hôpitaux

Beaucoup d’hôpitaux en Belgique autorisent la présence permanente d’un parent dans la chambre d’un patient hospitalisé (souvent moyennant un coût supplémentaire), surtout dans les cas d’hospitalisation en pédiatrie.

Il est également possible de loger à ses propres frais dans des hôtels ou gîtes privés situés aux abords de l’hôpital. Mais la plupart du temps, les familles des personnes hospitalisées font de nombreux allers-retours de leur domicile vers l’hôpital pour visiter leur proche. Ces déplacements sont longs et coûteux.

Il existe toutefois des alternatives sous forme de maisons d’accueil, mais ce type de service reste encore trop limité !

Accompagner et prendre soin en RDC

En RDC, la présence d’accompagnants est d’autant plus cruciale, car, outre le soutien émotionnel, les « garde-malades » assurent l’alimentation du patient et lui prodiguent les soins d’hygiène élémentaire.

En effet, les hôpitaux ruraux de RDC, ne proposent actuellement pas de service interne de restauration ni de toilette. Chaque patient arrive donc à l’hôpital accompagné d’une ou deux personnes qui se chargent de lui préparer les repas durant le temps de son hospitalisation.

Des cuisines improvisées s’installent dans la cour de l’hôpital où les feux crépitent tout au long de la journée pour préparer les repas et faire bouillir l’eau. Les garde-malades (majoritairement des femmes) font également la lessive ainsi que la toilette du patient. Pour réaliser toutes ces tâches, elles se rendent plusieurs fois par jour à la source la plus proche, parfois située à plusieurs kilomètres – lorsque l’hôpital n’est pas approvisionné en eau potable.

 

« Je suis ici à l’hôpital, car je suis venue accompagner ma maman qui est atteinte de cardiopathie. Je suis ce que l’on appelle « garde-malade » pour elle, c’est-à-dire que durant son séjour en hospitalisation, je lui fais à manger ici, dans la cour de l’hôpital, j’assure son hygiène corporelle tous les jours, je fais sa lessive, etc. C’est moi également qui me charge des formalités administratives et qui vais chercher ses médicaments. Cela fait maintenant un mois que nous sommes ici toutes les deux. »

Rose, Hôpital Général de Référence de Pawa

Très peu d’infrastructures sont développées pour accueillir dignement ces accompagnantes. Pas de bâtiment, de cuisine, de toilettes spécifiques, ni de chambres. Bien souvent, les patients partagent leur lit avec leur proche pour la nuit.

 

Des projets tels que la construction de forages dans l’enceinte de l’hôpital, la réhabilitation de locaux et l’électrification des bâtiments bénéficient à la fois au personnel de santé, aux patients et à leurs accompagnants.  

Découvrez quelques projets menés par Memisa en RD du Congo dans notre rapport annuel : https://memisa.be/fr/rapportannuel/  

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16 août 2023

L’importance de la consultation prénatale pour les femmes en RD du Congo

En RD du Congo, le taux de mortalité maternelle est élevé. En moyenne, 547 mamans perdent la vie pour 100.000 naissances vivantes1, c’est-à-dire 80 fois plus qu’en Belgique2!

Des consultations d’une importance primordiale

Les consultations prénatales (CPN) sont un ensemble de soins prodigués aux futures mamans durant leur grossesse. Tant en Belgique qu’en RD du Congo, ces séances sont l’occasion de réaliser une multitude d’examens (prise de sang, analyse d’urine…), pour vérifier que le bébé se développe bien et que la maman se porte bien et est en bonne santé. Ces soins permettent de réduire considérablement les risques liés à la grossesse et à l’accouchement comme les fausses couches, les grossesses prématurées ou les problèmes de croissance du fœtus.

Un ensemble de soins

Le ministère de la Santé en RD du Congo recommande aux femmes enceintes de suivre quatre consultations tout au long de la grossesse (aux 1er et 2e trimestres ainsi que 2 séances au 3e trimestre). Les cas de grossesses à risque détectés nécessitent des visites additionnelles.

Il est important que les femmes se rendent au centre de santé dès le début de leur grossesse. Une infirmière, un infirmier ou une accoucheuse les y accueillent et discutent avec la future mère de sa grossesse. Le ou la prestataire de soins essaie d’identifier avec elle la date probable d’accouchement. Il dépiste et traite les maladies qui influencent l’évolution de la grossesse (diabète, hypertension artérielle, infections sexuellement transmissibles…). Il détecte également les signes de complications potentielles et planifie avec la famille l’accouchement à l’hôpital pour les grossesses à risque.

Causeries éducatives

Dans le cadre de la CPN, l’infirmier.e organise également des séances de groupes (nommées « causeries éducatives ») sur des thèmes spécifiques. Le conseiller médical y prodigue des conseils sanitaires et nutritionnels, sur les aliments à privilégier durant la grossesse et sur les risques liés à la consommation d’une eau impropre. Les futures mamans ressortent du centre de santé avec une moustiquaire imprégnée d’insecticide pour se protéger des moustiques pendant la nuit. Le paludisme chez la femme enceinte entraîne en effet des conséquences très graves aussi bien pour la mère que le nouveau-né.

Le rôle des papas dans les consultations prénatales

Il est primordial d’impliquer toute la famille pour améliorer la santé de la mère et de l’enfant. Aussi, les hommes sont encouragés à se rendre au centre de santé pour accompagner leur partenaire lors des séances de CPN. C’est ce que l’on appelle la CPN papas.

Les messages adressés aux conjoints portent sur l’importance du dépistage VIH/SIDA, de l’espacement des naissances, de la bonne alimentation des femmes enceintes, etc.

Les centres de santé ruraux manquent souvent de matériel et d’un accès à l’électricité. Les prestataires médicaux ne réalisent donc pas d’échographie durant les CPN.

Pensez à la liste de naissance Memisa pour soutenir les mamans ! Vous contribuerez ainsi à l’achat d’échographes pour les hôpitaux en RD du Congo ! 

-> Je me renseigne sur les listes de naissance Memisa

 


[1] https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SH.STA.MMRT

[2] https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/mortalite-et-esperance-de-vie/mortalite-maternelle

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17 juillet 2023

Du personnel médical formé pour des soins de santé de qualité

Du matériel médical adapté, des médicaments, des centres de santé accueillants, de l’eau potable,… Tout ces éléments contribuent à l’amélioration de la qualité des soins mais ne sont pas suffisants.  Comment garantir que le matériel soit bien utilisé ? Que les médicaments soient correctement prescrits ? Que les diagnostics posés soient précis ? La présence de prestataires de santé qualifiés est ainsi essentielle pour améliorer la qualité des soins. C’est pourquoi Memisa appuie le renforcement de compétences du personnel médical à travers des formations, dans tous les pays dans lesquels nous sommes actifs.

Que fait Memisa pour la formation du personnel ?

En 2022, nous avons financé la formation du personnel de santé sur diverses thématiques. Par exemple :

  • En Mauritanie, 32 sages-femmes ont reçu une formation sur les soins obstétricaux et néonataux d’urgence.
  • Au Burundi, nous avons formé plus de 1.500 professionnel.le.s de la santé en prise en charge de la santé mentale.
  • En Inde, notre partenaire WBVHA a organisé des formations pour renforcer les compétences des organisations locales sur des thèmes divers : grossesse chez les adolescentes, santé de la reproduction, maladies non transmissibles,… Au total, 7.022 participants ont suivi une formation. 
  • En RD du Congo, des médecins et infirmiers de l’hôpital de Bunia (Province de l’Ituri) ont été formés à la prévention et au traitement médico-chirurgical des fistules.  

Retrouvez d’autres chiffres liés à nos réalisations de 2022 dans notre Memisa Info « 2022, en bref »

Des formateurs et formatrices motivés

En RD du Congo, les stages financés par Memisa se déroulent le plus souvent à Kisantu ou à Kinshasa. Nous y collaborons avec 2 hôpitaux reconnus pour la qualité de leurs formations : l’hôpital Saint-Joseph de Kinshasa et l’hôpital Saint-Luc de Kisantu. Les médecins et infirmiers des zones rurales où Memisa est active s’y rendent pour quelques mois. Ils y sont formés sur des thématiques diverses telles que l’échographie, l’ophtalmologie, la radiologie ou l’anesthésie.

Les formateurs et les formatrices apportent énormément à leurs stagiaires. Jacques Kutiwo est chef du service d’ophtalmologie à l’Hôpital Saint-Joseph (Kinshasa). Il a eu l’occasion de former des prestataires de zones de santé soutenues par Memisa et témoigne :

« Dans ma carrière, j’ai formé plus de 300 personnes en ophtalmologie ! Il y a 20 ans, comme il y avait peu de prestataires qualifiés en ophtalmologie, la population n’était pas traitée à temps. On recevait à l’hôpital des malades qui étaient déjà à des stades très avancés. Il était difficile de les soigner. Les formations que l’on organise à Kinshasa ont permis à plusieurs milliers de patients d’accéder beaucoup plus tôt à un personnel qualifié en ce qui concerne les soins oculaires. Et ça, c’est une grande fierté pour nous, les formateurs »

Un stage en échographie pour l’hôpital de Bokonzi

En 2023, Memisa a commandé un appareil d’échographie pour l’hôpital de Bokonzi (Nord-ouest de la RDC, dans la région de Gemena). Pour que cet appareil soit utilisé de façon optimale, il est primordial de former un membre du personnel de l’hôpital au maniement de l’appareil. L’accoucheuse Niclette se rendra cette année à Kisantu afin d’y suivre une formation de 3 mois en échographie. Grâce à cette formation, le suivi des grossesses sera de meilleure qualité. L’hôpital de Bokonzi attend au moins 10.000 femmes enceintes en consultation par année ainsi que 200 cas en urgences chirurgicales pour qui le recours à une échographie serait vitale. La formation d’une seule personne impacte ainsi positivement plusieurs centaines de patients !

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16 janvier 2023

Accroître l’accessibilité et la qualité des services de santé au Burundi

Grâce au soutien financier de l’Union européenne, Memisa forme un consortium avec Enabel, Louvain Coopération et Médecins Sans Vacances. Ensemble, nous mettons en œuvre le programme « Twiteho Amagara ». Un volet sanitaire du programme de l’UE visant à soutenir la résilience de la population au Burundi.

En plus de rendre les soins de santé plus accessibles, nous nous concentrons sur les soins de santé sexuelle et reproductive ainsi que sur l’intégration des soins de santé mentale dans les centres de santé et les hôpitaux de district. Toutes ces actions s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de santé.

Plus de trois ans après le début du projet, plusieurs activités ont déjà été menées à bien en renforcement des capacités du système de santé.

Plus de 1500 professionnel.le.s de la santé formé.e.s en santé mentale

Au total, 99 médecins généralistes, 575 infirmiers et infirmières (hôpitaux et centres de santé) et 850 agents de santé communautaire ont suivi une formation en santé mentale dispensée par Twiteho Amagara.« La santé mentale était une branche presque inexistante dans notre hôpital. Dès qu’on recevait un cas, on le transférait vers d’autres centres de soins. Grâce à cette formation, nous sommes maintenant qualifiés pour prendre en charge les patient.e.s souffrant de pathologies mentales. » Dr Gloria Biranduzaya, médecin à l’hôpital de Buhiga.

Sensibilisation santé mentale

4 hôpitaux formés en chirurgie de district

Les formations en chirurgie de district ont pour but de permettre à un-e médecin qui n’a pas reçu de formation chirurgicale classique d’acquérir les techniques appropriées afin de sauver la vie de ses patient-e-s, de soulager leur douleur, d’empêcher l’apparition de complications sérieuses ou encore de stabiliser leur état dans l’attente d’un transfert. (Enabel) 4 hôpitaux de districts ont été formés par le consortium : Muyinga, Giteranyi, Bubanza, Buhiga. 12 prestataires ont été formés : 3 par hôpital. Les 4 hôpitaux concernés par cette formation ont également été réhabilités.

Formation chirurgie district

Renforcement de la santé sexuelle et reproductive des jeunes.

Au Burundi, la santé sexuelle et reproductive est un sujet plutôt tabou. « Dans la tradition burundaise, la mère est en grande partie responsable de l’éducation sexuelle de la fille et le père est responsable de celle du fils. Ce n’est pas toujours facile d’aborder ce sujet, il y a encore des tabous » Joséphine Nayaho. Le Centre de Santé amis des jeunes est un centre classique mais qui offre des services adaptés aux jeunes et aux adolescent.e.s en améliorant l’accueil et les prestations, tout en préservant leurs droits. Les jeunes qui se rendent au centre ont entre 10 et 24 ans, ils peuvent venir et s’exprimer sans craintes sur les sujets qui les intéressent.

Découvrez en image comment le programme Twiteho Amagara contribue à soutenir la résilience de la population du Burundi :

Sur le même sujet :

 

 

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22 août 2022

Memisa, FMG et l’UE améliorent l’accès aux soins de santé de qualité

En Guinée, pour renforcer le système de santé et améliorer l’accès aux soins de santé de qualité, surtout pour les plus vulnérables, Memisa et son partenaire local Fraternité Médicale Guinée (FMG) mettent en œuvre un programme financé par l’Union Européenne. Ce projet intervient dans 4 régions : Conakry, Kindia, Mamou et Labé. Les principaux bénéficiaires sont les 38 centres de santé et 3 hôpitaux de ces régions.

200 prestataires de santé ont été formés en prévention et contrôle des infections

« Je suis l’une des personnes bénéficiaires de la formation offerte par FMG et Memisa et financée par l’Union européenne. Cette formation touche plusieurs points, dont entre autres : le lavage des mains, le port des équipements de protection individuelle et le tri des déchets. » Mr Diallo Mamadou, laborantin.

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12 juillet 2022

Fraternité Médicale Guinée : « Nous sommes fiers de pouvoir guider autant de stagiaires ».

« Je pense que cette femme souffre de dépression postnatale », explique Mamadou Abdoulaye Diallo, stagiaire au centre de santé de Labé, en Guinée. Le docteur Sangara acquiesce lorsque Mamadou lui explique sur quoi il fonde ce diagnostic. Il traite le patient avec patience et respect, tout en écoutant attentivement les médecins qui le corrigent de temps en temps.

« Pourquoi ai-je choisi d’étudier les soins infirmiers ? Mamadou n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour répondre à cette question. “L’amour de la profession, je ne peux pas l’expliquer autrement. Je veux aider les autres”, dit-il.

Il effectue un stage de trois mois sous la direction de Fraternité Médicale Guinée (FMG), partenaire de Memisa en Guinée. Cette organisation défend les droits des personnes les plus vulnérables de la société et favorise leur accès aux soins de santé. Elle est unique dans son approche, car elle se concentre sur les soins de santé mentale. Pour FMG il est tout aussi important de guider et de former le futur personnel de santé à ces thématiques grâce à des stages.

salle attente Guinée

Des patients non contagieux

Docteur sow Le docteur Abdoulaye Sow a fondé FMG en 1994 avec quelques médecins nouvellement diplômés et il en est toujours le directeur aujourd’hui. Leur mission est restée inchangée depuis lors.  “Pendant l’épidémie de choléra, nous avons remarqué que de nombreuses personnes n’avaient pas accès aux soins de santé”, explique-t-il.

« Nous ne pouvions pas fermer les yeux sur cette injustice et avons décidé de travailler dans les quartiers les plus touchés. Très vite, nous avons traité toutes sortes de patients, en particulier des malades qui ne pouvaient être soignés nulle part ailleurs, comme les personnes homosexuelles ou les personnes atteintes de maladies mentales. Ce n’était pas facile. Au cours des premières années, nous avons également dû convaincre notre propre personnel qu’il était possible de traiter les personnes atteintes de maladies mentales. Que ce n’est pas contagieux.”

“J’ai vu des patients malades qui hésitaient à entrer dans un centre de santé simplement parce qu’ils ne voulaient pas partager la salle d’attente avec une personne homosexuelle ou une personne ayant une maladie mentale. C’est heureusement différent aujourd’hui dans nos centres de santé. Nous ne voulons tout simplement pas faire de distinction entre les différentes salles d’attente et de traitement, afin de ne pas encourager la stigmatisation.”

De la théorie à la pratique

Lorsque le Dr Sow évalue ces 20 dernières années, il est fier d’employer aujourd’hui plus de 60 personnes, assurant ainsi un revenu à 60 familles. “Ces 60 familles contribuent directement ou indirectement à briser le tabou autour de la santé mentale. Je suis également heureux que nous puissions offrir aux jeunes infirmiers, infirmières et médecins motivé.e.s un stage dans un centre de santé. Les connaissances théoriques, c’est bien, mais l’expérience pratique, c’est tellement mieux.”

Mamadou, stagiaire, le confirme. “J’apprends tellement de choses en travaillant dans ce centre de santé. On n’apprend pas le contact humain avec les patients à l’école.”

En Guinée, Memisa travaille avec son partenaire FMG, d’une part dans le cadre du programme cofinancé par la Belgique, et d’autre part depuis septembre 2020 dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne. Ce dernier projet vise à renforcer les structures de santé pour assurer la continuité des soins pendant l’épidémie de COVID-19 et au-delà. Un deuxième volet du projet comprend des actions qui protègent spécifiquement les groupes de population vulnérables tels que les patients atteints de tuberculose, les filles et les jeunes femmes et les patients souffrant de problèmes de santé mentale.

 

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5 juillet 2022

Vidéo : Comment le consortium Memisa s’attaque-t-il aux défis de la santé sexuelle et reproductive au Burundi ?

Grâce au soutien financier de l’Union européenne, Memisa forme un consortium avec Enabel, Louvain Coopération et Médecins Sans Vacances. Ensemble, nous mettons en œuvre le programme « Twiteho Amagara ». Un volet sanitaire du programme de l’UE visant à soutenir la résilience de la population au Burundi. En plus de rendre les soins de santé plus accessibles aux plus vulnérables, Memisa se concentre sur les soins de santé sexuelle et reproductive ainsi que sur l’intégration des soins de santé mentale dans les centres de santé et les hôpitaux de district. Toutes ces actions s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de santé.

 

Pourquoi investir dans les droits sexuels et reproductifs pour les jeunes ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la deuxième cause de décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde (chiffres 2019 de l’UNFPA). Au Burundi, environ 1 700 filles doivent interrompre leur scolarité chaque année parce qu’elles sont enceintes. La plupart des problèmes de santé sexuelle et reproductive chez les jeunes peuvent être évités ou traités. Lorsque les besoins et les droits des jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive sont satisfaits, leur santé s’en trouve améliorée et ils seront mieux à même de profiter des possibilités d’éducation et d’emploi. Cela a un impact positif sur leur bien-être, au bénéfice de toute la communauté. Enfin, il est important que les jeunes comprennent et remettent en question certaines normes et valeurs relatives au genre, à la sexualité et à la reproduction. De cette façon, ils pourront s’intégrer dans la société et avoir la possibilité de devenir des adultes critiques et sûrs d’eux.

 

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22 juin 2022

Memisa et ses partenaires combinent leurs expériences dans un livre sur les soins de santé en Inde

En raison d’un contexte local complètement différent, l’approche de Memisa en Inde diffère profondément de celle des autres pays partenaires. Memisa soutient la communauté dans le développement de mécanismes qui permettent de rapprocher les services de santé et la population. Avec notre partenaire West Bengal Voluntary Health Association (WBVHA), nous soutenons un réseau de 43 ONG locales, regroupées dans 5 districts. Grâce à ce réseau, 4 500 000 habitants peuvent bénéficier directement ou indirectement des améliorations. L’une des principales activités de la WBVHA est le Basic Health Care Support Program (BHCSP), qui améliore l’accès aux soins et la qualité des soins dans l’État du Bengale occidental. En 2019, WBVHA et Memisa ont organisé une conférence à Calcultta. Les méthodes, les résultats et les défis du programme y ont été présentés. La conférence a été l’occasion idéale pour tous les partenaires du BHCSP de partager leurs expériences. Ensuite, est arrivée l’idée d’écrire un livre pour documenter les expériences du programme de manière systématique. 13 personnes, collègues indiens et personnel de Memisa, y ont travaillé.

Dessins

Le résultat est une publication en deux parties avec, d’une part, un livre d’histoires (Story book) qui décrit le contexte, l’évolution, les résultats et les méthodes du programme. D’autre part, un livre d’images, qui utilise des dessins réalisés par la population et les différentes ONG pour montrer comment le processus de réflexion et les actions de tous les acteurs ont été influencés. Cette publication a été élaborée en collaboration avec la WBVHA, l’Institut de médecine tropicale (IMT), l’agence de développement belge Enabel et la Direction générale de la coopération au développement (DGD).

livre images inde Memisa

Passion et motivation

« Le livre réussit à montrer une autre dimension des soins de santé. À travers les yeux de la population : ses réalités, ses préoccupations et ses passions », déclare Elies Van Belle, directrice générale de Memisa. « Ce livre n’aurait pas pu voir le jour sans l’engagement enthousiaste de l’équipe de coordination de la WBVHA. Ils étaient la première source d’information. »

« Tout le processus, de la composition du contenu jusqu’à l’élaboration des dessins, a été très agréable à réaliser », déclare Karel Gyselinck, conseiller médical bénévole chez Memisa.

« C’était une expérience enrichissante de voir le dynamisme et la passion des communautés, des ONG et des organisations qui ont participé. Ce livre est un exemple magnifique et pragmatique de la manière dont une œuvre collaborative peut être créée par des personnes ayant des expériences et des compétences différentes », concluent Meena Putturaj et Arima Mishra, qui ont coordonné le livre et les dessins.

couverture livre

Sailing below the waves, a 20-year journey of Strengthening Local Health Systems in India
Karel Gyselinck, Abhijit Das, Aloysius James, Biswanath Basu

Sailing below the waves, Sketching the 20-journey of Strengthening Local Health Systems in India
Meena Putturaj, Arima Mishra, Ketaki Das

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