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12 juillet 2024

Bien vivre sa ménopause quand on est une femme en RD du Congo

La ménopause touche toutes les femmes, à un moment ou l’autre de leur vie. En RD du Congo le sujet reste souvent tabou, même pour les professionnels de santé. La ménopause impacte pourtant la santé physique et mentale des femmes de manière concrète. Dans le Sud-Ubangi, Memisa organise des journées d’informations pour aider les femmes à vivre cette nouvelle période de leur vie de manière sereine.

La ménopause, c’est quoi ?

La ménopause désigne la période de la vie d’une femme associée à la disparition des règles et à l’arrêt définitif de l’ovulation. On parle de ménopause quand une femme n’a connu aucun saignement menstruel pendant une période continue d’au moins 1 an. La ménopause survient avec le vieillissement – souvent vers des 45-55 ans -, suite à une baisse de la production d’œstrogènes par le corps.

L’impact de la ménopause sur la santé physique et mentale

Selon l’OMS, ce changement hormonal peut avoir des conséquences sur le bien-être  physique, émotionnel et mental des femmes [1].

La ménopause est en effet souvent accompagnée par des symptômes qui peuvent être gênants au quotidien. Ces symptômes sont :

  • les bouffées de chaleur
  • les douleurs pendant les rapports sexuels et les sécheresses vaginales
  • l’incontinence
  • les troubles du sommeil
  • les changements d’humeur
  • l’anxiété
  • la prise de poids

De plus, à la ménopause, le risque augmente de développer des pathologies plus graves comme l’ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires [2]

Il ne faut pas que la ménopause soit un tabou !

La ménopause est souvent mal comprise et mal considérée par la société. Elle reste associée à l’idée de perte et de déficience. Dans beaucoup de cultures, être une femme ménopausée, ce n’est plus « être une femme ». Comme si le corps fertile était la norme dont la femme non menstruée parvenait à s’échapper [3].

La plupart du temps, les femmes ménopausées se retrouvent seules face à leurs interrogations et à un corps qu’elles ne comprennent plus.

Cependant, la ménopause est un véritable enjeu de santé public. Il est important de bien la comprendre. D’une part pour permettre aux femmes de mieux vivre cette période de leur vie et, d’autre part, pour réduire le risque de maladies associées à la ménopause, comme l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires.

Des sensibilisations proposées par Memisa dans la province du Sud-Ubangi (RD Congo)

C’est pourquoi Memisa organise des séances d’information sur la ménopause dans les communautés rurales. A Bominenge (dans la province du Sud-Ubangi), 837 femmes ont participé à l’une ou l’autre journée de sensibilisation.

Sensibilisation femmes Bominenge (Sud-Ubangi)

Sensibilisation auprès des « mamans » à Bominenge

Mélanie a 47 ans. Elle a 7 enfants. Depuis plusieurs mois, elle avait remarqué qu’elle était sujette à des sautes d’humeur et à des sécheresses vaginales. Cela a créé des problèmes dans son couple. Elle a participé à une séance de sensibilisation organisée par Memisa et son partenaire sur place, le BDOM Budjala :

« Lorsqu’on m’a expliqué ce qui arrive aux femmes à la veille et à après l’arrêt des règles, j’ai tout de suite fait le lien avec ce que je ressentais ! J’ai mis un mot sur mes symptômes et j’ai appris à mieux les gérer. »

Mélanie a ensuite invité son mari à participer avec elles aux autres séances d’informations. En effet, si la ménopause touche le corps des femmes, elle est aussi une affaire de société et de relations sociales. Mélanie ajoute : « Souvent, les prestataires de soins oublient de s’occuper de nous, les « vieilles mamans. Mais nous aussi on a besoin de s’informer sur notre santé ! ».

En organisant des séances d’information autour de la ménopause, Memisa et le BDOM Budjala agissent pour la santé de toutes les femmes.

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3 juillet 2024

Améliorer la prise en charge des soins de santé mentale en Guinée

La santé mentale est universelle. Nous pouvons toutes et tous, à un moment de notre vie, souffrir de traumatismes ou de souffrances psychologiques, où que nous habitions. Malheureusement dans certains pays, la population a peu d’informations sur la santé mentale. Les professionnels de santé ne sont pas toujours formés pour aider correctement les patients en souffrance. En Guinée, pays de plus de 12 millions d’habitants, il n’y a que cinq psychologues et un seul hôpital psychiatrique pour répondre aux besoins de la population !

Travailler avec les familles sur la santé mentale

En Guinée, les familles sont en première ligne pour aider leurs proches atteints troubles mentaux. Les communautés sont souvent démunies face aux comportements inexpliqués de leurs proches. Les esprits, le mauvais sort sont parfois invoqués.

 

Ci-dessus, Mariama a été prise en charge au centre de santé

Mariama a souffert d’une psychose post-partum, après la naissance de son premier enfant. La psychose post-partum est un trouble psychiatrique grave qui survient dans les premières semaines suivant l’accouchement. Elle est considérée comme une urgence psychiatrique qui nécessite une prise en charge spécialisée et immédiate. Ces informations, ainsi qu’un traitement, Mariama les a découverts en allant au centre de santé. Mais la route pour se rendre au centre médical a été longue. Quand Mariama a commencé à agir étrangement, puis violemment, ses parents ont pris la lourde décision de l’enchaîner dans la maison familiale. Ils pensaient agir ainsi dans son intérêt, pour la protéger d’elle-même. Il a fallu la visite d’un agent communautaire dans le village pour que Mariama et sa famille fassent appel à un infirmier spécialisé.

« J’ai vécu des moments très difficiles. Quand j’ai commen­cé à devenir agressive, ma famille m’a enchaînée pour m’empêcher de me faire du mal. Un jour, un agent com­munautaire est passé au village. Il a convaincu mes pa­rents de m’emmener au centre de santé. Là-bas, on m’a écoutée et on m’a donné un traitement. Depuis, je me sens beaucoup mieux et ma famille est là pour me soutenir. »

Mariama

Ce que fait Memisa pour la santé mentale en Guinée

Memisa, en collaboration avec son partenaire guinéen Fraternité Médicale Guinée (FMG), œuvre en faveur de la santé mentale dans plusieurs centres de santé en Guinée. Nous agissons, entre autres pour que ces centres de santé soient de véritables lieux d’accueil, d’écoute et de traitement des troubles mentaux. Cela passe par :

  • La formation des médecins généralistes, sages-femmes, infirmières et infirmiers. Une fois sensibilisés et formés en santé mentale, les prestataires des centres de santé peuvent identifier les cas qui nécessitent des traitements spécifiques. Ils sont également capables d’offrir des soins adaptés à ces patients.
  • L’appui aux agents de santé communautaire. Les agents sont des membres de la communauté. Ils ont été formés et réalisent des visites à domicile et des séances d’écoute avec les habitants. Ils sont les mieux placés pour identifier les personnes vulnérables et les aiguiller vers un centre de santé. Les agents sensibilisent également leur entourage pour qu’ils comprennent mieux ce qu’est la santé mentale et les défis qui y sont liés.
  • La fourniture en médicaments pour les centres de santé et attention portée aux structures. Nous veillons à ce que des médicaments pour les troubles de santé mentale soient disponibles dans les centres médicaux. Nous faisons aussi en sorte que les infrastructures soient accueillantes pour les malades et qu’elles bénéficient d’eau courante et d’électricité.

Des résultats probants et la volonté d’étendre le projet à de nouvelles régions

Jusqu’en 2023. Memisa a développé la prise en charge de la santé mentale dans 10 centres de santé. Au vu du succès des actions et des résultats obtenus auprès des familles, des malades et des institutions locales, nous avons étendu étendre notre stratégie dans 4 nouveaux centres de santé.

Notre approche reste la même :

  • Nous apportons un appui aux agents communautaires et les formons. Ces hommes et femmes sillonnent les villages, à la rencontre des familles, et repèrent les personnes en situation de détresse psychologique qui méritent un accompagnement médical. Pour faciliter leurs déplacements, Memisa a également apporté 2 motos pour permettre la réalisation de visites à domicile auprès des malades.
  • Nous formons les infirmiers et les médecins dans les nouveaux centres de santé. En 2024, Memisa a assuré la formation de 20 infirmiers et infirmières qui, à leur tour, formeront leurs collègues.
  • Nous avons approvisionné les 4 centres de santé en médicaments de santé mentale
  • Nous avons rénové le centre de santé de Taboussy. Il est désormais relié à un réseau d’eau potable.

Ce projet n’aurait pas pu voir le jour sans la générosité de nos donateurs. Chez Memisa, nous pensons que les personnes qui souffrent de troubles mentaux ont droit à une prise en charge médicale de qualité.  En faisant un don pour ce projet, nos donateurs ont montré qu’ils s’engageaient à nos côtés pour la santé mentale.

Vous aussi, faites un don pour les projets de Memisa

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3 juillet 2024

Lutter contre les violences basées sur le genre

Outre la santé mentale, Memisa travaille également sur les sujets de santé sexuelle et reproductive et de violence basées sur le genre. Nous organisons la formation des sage-femmes à la prise en charge psychologique et médicale des victimes de violences sexuelles. Nous soutenons les associations locales d’assistance aux victimes de violences.

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19 juin 2024

Drépanocytose : A Katako, Memisa améliore le dépistage de la maladie génétique la plus répandue en RD du Congo

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue en RD du Congo. On estime à 50.000 le nombre de naissances d’enfants drépanocytaires chaque année. La moitié de ces enfants n’atteindront jamais l’âge de 5 ans [1]. A Katako Kombe, dans la province du Sankuru, Memisa investit dans le dépistage pour repérer les cas et aider les patients à vivre avec cette maladie.

Infirmière RDC avec une poche de sang

La drépanocytose entraîne la déformation des globules rouges

La drépanocytose est une maladie génétique qui provoque une déformation des globules rouges. La forme normale d’un globule rouge est ronde. Touchés par la maladie, ils adoptent la forme d’une faucille. Cette déformation des globules favorise l’obstruction des petits vaisseaux sanguins. Des caillots peuvent se former.

Cette maladie impacte la qualité de vie des malades et cause des douleurs extrêmement difficiles à vivre. Les malades drépanocytaires souffrent généralement d’anémie, car les globules rouges drépanocytaire ont une durée de vie beaucoup plus courte que les globules sains. Les patients sont aussi exposés à des complications diverses : accident vasculaire cérébrale, insuffisance rénale, infections en tous genre, etc.

peinture murale : le sang c'est la vie

Une maladie héréditaire

La drépanocytose est une maladie est héréditaire, à transmission récessive. Lorsqu’un seul des 2 des parents est porteur du gêne muté, le bébé peut contracter la forme « hétérozygote » de la maladie.  L’enfant sera alors un “porteur sain”. Il ne sera pas malade mais pourra transmettre le gêne à sa progéniture.  Par contre, quand les 2 parents sont porteurs du trait drépanocytaire, la maladie peut se déclarer chez leur bébé sous sa forme grave. C’est la forme dite « homozygote ». Tous les globules rouges de l’enfant prendront cette forme de faucille. Dans la Région africaine, la majorité des enfants atteints de la forme la plus grave de la drépanocytose meurent avant l’âge de 5 ans, généralement d’une infection ou d’une anémie grave.

Vivre avec la drépanocytose en RD du Congo

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement curatif permettant de guérir de la drépanocytose, outre la greffe de moelle osseuse. Cette pratique est rare et très coûteuse. Elle n’est actuellement pas possible en RD du Congo. Des solutions existent toutefois pour permettre au malade de vivre avec cette maladie.

Ainsi, les transfusions de sang régulières sont incontournables dans la prise en charge des patients atteints de drépanocytose. On transfuse le malade avec le sang d’un donneur compatible :

  • pour retrouver un taux acceptable de globules rouges en cas d’anémie
  • pour remplacer temporairement une partie des globules rouges falciformes avec des globules rouges sains [2].

poche de sang suspendue à une potence en bois

Dans les zones rurales de la RD du Congo, comme à Katako Kombe, avoir accès en temps voulu à du sang dépisté et testé, est un défi majeur. Il n’y a pas de stock de sang dans les hôpitaux. Ce sont souvent les parents qui assurent le rôle de donneur pour leur enfant. Le matériel adéquat n’est pas toujours disponible. Poches en plastique vides, tests de groupe sanguin, kit de dépistage,… Autant de matériel indispensable pour assurer une transfusion sûre, sans risque de transmission de l’hépatite ou du VIH.

L’importance du dépistage à Katako Kombe

Un examen sanguin appelé électrophorèse permet le diagnostic de la drépanocytose. Grâce au dépistage, les situations problématiques peuvent être identifiées. Cela permet au personnel soignant de mieux prendre en charge le patient et de tout faire pour réduire les complications liées à la maladie. A Katako Kombe, Memisa finance le matériel nécessaire pour la réalisation de cette analyse, ainsi que la formation du personnel de santé.

Louise est biologiste et responsable du service de laboratoire de l’hôpital de Katako.  Elle a suivi une formation pointue à Ngaliema en électrophorèse pour améliorer la précision de son diagnostic de la drépanocytose. Cette formation a été organisée par Memisa avec l’appui de la Fondation Roi Baudouin.  Outre les aspects techniques, de manipulation et d’interprétation, la biologiste a également été formée sur les aspects plus humains. Comment accueillir un patient pendant un examen ? Comment le rassurer ou lui annoncer le diagnostic ?

Louise, biologiste et responsable du laboratoire à Katako Kombe

Louise Odungola, responsable du laboratoire à Katako Kombe

Après 1 an, à Katako, 289 patients ont été dépistés, dont 79 identifiés drépanocytaires homozygotes (forme grave). Soit 27% des tests réalisés. Ces patients atteints de la forme grave peuvent bénéficier de consultations gratuites à l’hôpital.

Vivre avec la peur de transmettre la maladie à son enfant

Un autre tiers des patients testés est quant à lui « porteur » du gêne muté. Cela veut dire qu’il pourrait transmettre la maladie à son enfant, si son ou sa conjointe est également porteur du trait drépanocytaire. Ces résultats sont alarmants.

Sur les ondes de la radio de Katako, des spots de sensibilisation encouragent les plus jeunes à se faire dépister. Beaucoup de jeunes couples choisissent de se faire tester avant de se marier. Si le risque est trop grand de transmettre la maladie à leur futur enfant, ils prennent la douloureuse décision de se séparer.

***

La drépanocytose est une maladie héréditaire douloureuse, très fréquente en RD du Congo.  Ses conséquences peuvent être désastreuses, surtout sur la santé des enfants. Le dépistage est une première étape pour aider les patients à vivre avec la maladie. Dans la province du Sankuru, et grâce à Memisa, le personnel de santé est désormais outillé pour dépister les patients et les accompagner tout au long du processus de la maladie.

 

La zone de Katako Kombe est jumelée à l’hôpital gantois de Maria Middelares, dans le cadre du programme Hôpital pour Hôpital de Memisa. Chaque année, les équipes de Maria Middelares récoltent des fonds  au bénéfice de Katako. Une fois tous les 2 ans, des membres du personnel hospitalier se rendent à Katako  pour rencontrer leurs homologues congolais et visiter la zone jumelée. 

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31 mai 2024

Memisa s’associe à Sant’Egidio pour l’accès à la santé des sans-abris en Belgique

Memisa agit aussi pour la santé des plus vulnérables en Belgique depuis 2023. L’ONG belge s’est ainsi associée à Sant’Egidio Belgique pour permettre aux personnes en situation de rue d’avoir accès à des soins de santé de qualité et des services d’hygiène.

Au cœur notre mission : une attention particulière aux plus vulnérables

La mission de Memisa est d’améliorer l’accès aux soins de qualité pour toutes et tous, en portant une attention particulière aux populations les plus vulnérables. Des personnes en situation de précarité, il en existe également en Belgique. C’est pourquoi Memisa collabore avec Sant’Egidio en Belgique, en plus de nos activités de coopération en Afrique et en Inde.  En particulier, Memisa et Sant’Egidio unissent leurs forces pour le projet Kamiano Care, dans la ville d’Anvers.

Etre en bonne santé quand on vit à la rue

Beaucoup de sans-abris souffrent de problèmes de santé physiques ou psychiques. Parfois, ces problèmes médicaux sont la cause de l’arrivée à la rue. Pour d’autres, il s’agit plutôt de la conséquence. Un sans-abri en Belgique a ainsi une espérance de vie de seulement 48 ans, contre 81,7 pour le reste de la population belge [1].

Parmi les problèmes de santé les plus rencontrés, on retrouve les plaies ouvertes, mais aussi les problèmes liés à l’hygiène ainsi que les troubles psychiques.

Le Kamiano care, un lieu de soins pour les sans-abris à Anvers

Le Kamiano Care est un lieu où les personnes sans-abri peuvent recevoir des soins médicaux, prendre une douche chaude et laver leur linge. Une équipe de bénévoles (médecins, infirmiers et infirmières) apporte les soins aux patient.e.s, avec une attention toute particulière pour le soin des plaies et des problématiques liées à l’hygiène. Un psychiatre bénévole est également présent pour les personnes en détresse mentale.

Sant’Egidio est un mouvement chrétien laïc composé d’environ 80 000 membres dans plus de 70 pays. Sant’Egidio mène en Belgique des initiatives pour les enfants et les personnes âgées qui vivent dans les périphéries urbaines. La communauté mène également des actions en faveur de sans-abris, de nouveaux arrivants, de réfugiés et des personnes vivant avec un handicap.

Plus d’informations sur leur site : https://www.santegidio.be/fr/asbl/

Le Kamiano Care a ouvert ses portes en juin 2023, entre autres grâce à l’appui de Memisa qui prend en charge une partie des frais énergétiques pour le fonctionnement quotidien du centre.

En 2023, il y a eu 142 consultations médicales au centre Kamiano. Chaque jour, 18 personnes ont pu bénéficier d’une douche.

Plus que jamais, Memisa œuvre ainsi pour l’amélioration de la santé pour toutes et tous, en Belgique aussi.

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13 mai 2024

Comment Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri (RD du Congo)

Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri dans le cadre de son programme Unis pour la Santé et l’Education (USE). Ce programme est financé par l’Union européenne. Il a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des populations en RD du Congo. Dr. Houssinnet Lipelba est responsable de ce programme pour Memisa, en Ituri. Il nous explique comment l’ONG belge agit pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante dans la province.

 

Memisa lutte contre la malnutrition en RD du Congo

Le programme USE, financé par l’Union européenne, permet à Memisa de mener des projets très variés, aussi bien au Kongo-Central qu’en Ituri. Après les premiers succès enregistrés au Kongo-Central, d’autres sont également à saluer dans la province orientale.

En Ituri, le programme atteint 1.5 millions d’habitants, dans 7 zones de santé. L’un des projets phares du programme USE dans cette province est la lutte contre la malnutrition, qui est l’une des principales causes de mortalité chez les enfants. Memisa encourage la production et la consommation d’aliments locaux pour combattre ce fléau. Nous sensibilisons également la population. Dr Lipelba Houssinnet travaille pour Memisa dans la province de l’Ituri en tant qu’assistante technique et médecin de santé publique. Il nous explique plus en détails comment Memisa y lutte contre la malnutrition.

La malnutrition est influencée par de facteurs politiques et économiques 

En RD Congo, la malnutrition est un défi structurel. Et des facteurs externes comme les épidémies, les crises économiques ou les conflits aggravent l’insécurité alimentaire. C’est le cas en Ituri, une province déchirée par la guerre. Dans cette région, plus de 1,6 million de personnes ont quitté leur foyer, laissant leurs biens derrière eux.

Souvent, être déplacé signifie ne pas être sûr de pouvoir donner à manger à son enfant. « Les gens se retrouvent en territoire inconnu après avoir dû fuir leur maison », explique le Dr Houssinnet. « Il est difficile pour eux de pratiquer l’agriculture et de rester autosuffisant. Par conséquent, des milliers de familles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins ».

 

Dr. Lipelba Houssinnet est Assistant Technique International pour Memisa

L’insécurité en Ituri rend également l’accès aux soins de santé difficile pour des millions de personnes. Les femmes et les jeunes enfants sont particulièrement touchés. L’incapacité à accéder aux établissements de santé aggrave la problématique de la malnutrition. De plus, les ménages manquent de ressources financières pour nourrir convenablement leurs enfants. C’est la raison pour laquelle la malnutrition est également beaucoup plus fréquente dans les familles défavorisées.

Outre les facteurs politiques et économiques, certaines maladies courantes ont également un impact sur le taux élevé de malnutrition dans la région. Par exemple, le paludisme, qui entraîne à un stade avancé une anémie grave. « Ces conditions accélèrent la malnutrition chez les enfants », explique le Dr Houssinnet. Le manque d’eau potable dans la région entraîne également des complications qui provoquent une augmentation du nombre d’enfants malnutris. « Lorsque les enfants manquent d’eau potable, ils ont souvent la diarrhée. Cela les affaiblit et les rend plus susceptibles de souffrir de malnutrition.

Consommation et production d’aliments locaux contre la malnutrition

Pour améliorer la sécurité alimentaire des populations locales en Ituri, Memisa veut accroître l’autonomie alimentaire. Concrètement, nous encourageons l’utilisation de produits locaux pour les repas des enfants. « Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi comme solution à court-terme, il est préférable, à long-terme, de s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas et des plats équilibrés ».

Pour lutter contre la malnutrition, de nombreuses organisations internationales réagissent en introduisant des aliments thérapeutiques (tels que plumpy’nut). Cette solution peut aider beaucoup d’enfants à se rétablir à court terme. Toutefois, elle n’est pas viable sur la durée. Pour réduire la dépendance à l’égard des produits importés, Memisa encourage la préparation d’une bouillie riche en calories pour les enfants qui souffre de malnutrition sévère. Les ingrédients de cette bouillie sont des produits locaux tels que la farine de maïs, l’huile et les cacahuètes.

“ »Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi, il vaut mieux, à long terme, s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas équilibrés », déclare Dr. Lipelba Houssinnet

 

La consommation de repas équilibrés est essentielle pour combattre la malnutrition infantile

Un rôle clé pour les relais communautaires

Les relais communautaires sont des bénévoles issus de la communauté. Ils sont formés par Memisa et conseillent aux gens des recettes à base d’aliments locaux pour préparer des plats équilibrés. Car la cause de l’état de sous-nutrition des enfants n’est pas seulement due au fait qu’ils ne mangent pas assez. Beaucoup d’enfants ne reçoivent pas suffisamment de vitamines et de nutriments essentiels. Leur régime alimentaire trop peu varié, ce qui entraîne des problèmes de santé.

L’amélioration de l’autonomie est encouragée par des démonstrations culinaires. « Au cours de ces ateliers de cuisine, soutenus par Memisa, les parents apprennent à préparer des repas. Grâce à cela, les enfants bénéficient d’une alimentation variée et riche en micronutriments », explique le Dr Houssinet.

Les relais communautaires sont en contact direct avec la communauté locale. Ils sont idéalement placés pour détecter la malnutrition à un stade précoce. Ils jouent également un rôle important dans la sensibilisation de la communauté. En effectuant des visites à domicile, les agents communautaires encouragent la population locale à prendre de nouvelles habitudes dans la confection des repas. « Par exemple, ils recommandent les aliments qui conviennent aux différentes tranches d’âge des enfants. »

Memisa soutient des ateliers de cuisine en Ituri

 

Un dispositif durable en réponse à un contexte particulier

La promotion en Ituri de l’utilisation de produits locaux dans l’alimentation des enfants est une réponse à 2 phénomènes. Tout d’abord, les frontières ont été fermées durant l’épidémie d’Ebola et la pandémie de Covid-19. L’importation d’aliments industriels était alors impossible. Ensuite, les produits locaux sont beaucoup moins chez que les aliments manufacturés, en cas de crise économique.

Produire des aliments localement, c’est avoir la garantie d’une disponibilité de nourriture, à court et à long-terme. L’un des inconvénients des produits importés est la longueur du cycle logistique. « Souvent, ces produits n’arrivent que six mois après la commande. C’est beaucoup trop long pour inverser la situation d’un enfant souffrant de malnutrition », explique le Dr Houssinnet. « En produisant et en consommant des aliments localement, nous controns ce problème ».

 

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