Bénin : Memisa empêche que des dépenses de santé plongent les familles dans la pauvreté
Au Bénin, comme dans les autres pays où Memisa est active, une admission à l’hôpital peut plonger une famille dans la pauvreté pour plusieurs années. Contrairement à la Belgique, le Bénin n’a pas de système d’assurance maladie ni de système de santé financé par l’impôt. Les factures d’hôpital sont donc élevées et les familles doivent parfois consacrer une part très importante de leurs revenus aux soins de santé.
Afin de mieux comprendre cette question des dépenses de santé catastrophiques, Memisa a commandé une étude dans le département du Borgou, au nord-est du Bénin. Les résultats de cette étude devraient nous permettre de mieux cibler nos actions pour améliorer l’accès aux soins de santé des personnes vulnérables telles que les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées.
« Cette pauvreté extrême, à laquelle sont confrontés de nombreux patients de l’hôpital, complique notre travail », confirme le docteur Jean Pierre Hounyet. « Les patients doivent payer immédiatement, car le gouvernement ne prévoit pas de système de prépaiement. Grâce au programme de Memisa et de Médecins Sans Vacances, la population du Borgou peut compter sur un filet de sécurité sous la forme d’un fonds de solidarité. »
Heureusement, les choses bougent au niveau politique. Le gouvernement du Bénin met progressivement en place un système de protection sociale, dont la couverture des soins de santé est un élément essentiel. En attendant que ce programme soit pleinement opérationnel, Memisa continuera à travailler avec son partenaire pour limiter les coûts des soins de santé pour les patients les plus vulnérables, et ce, grâce à un fonds de solidarité.
L’étude a été menée par l’équipe du professeur N’koué Emmanuel Sambieni (Université de Parakou) en collaboration avec le partenaire local de Memisa : AMCES. La population, les travailleurs de la santé et les autorités (locales) ont coopéré. L’étude concerne les revenus des ménages dans les quatre zones de santé du département du Borgou au Bénin.
Une remarque importante à propos des études qui évaluent les dépenses de santé catastrophiques est qu’elles n’identifient que les ménages qui payent les dépenses de santé catastrophiques. Elles ne prennent pas en compte les ménages qui ne sont pas en mesure de payer ces coûts de santé. Avec toutes les conséquences que cela implique : parce que leur état de santé se détériore faute de traitement précis. Ce qui représente une perte de bien-être encore plus importante que celle des personnes qui engagent des dépenses élevées (et sont donc incluses dans les études). En tenant compte de cette limitation, une estimation de l’exposition à des dépenses médicales catastrophiques a été réalisée. |