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9 janvier 2024

Appui au bien-être des populations congolaises avec le projet USE

Memisa oeuvre pour l’amélioration de la santé des communautés et le bien-être des populations en RD du Congo dans le cadre du Projet Unis pour la Santé et l’Education (USE). Un projet mis en œuvre par Memisa avec l’appui de l’Union européenne. Ce projet de grande envergure a été lancé il y a près d’un an. Il s’articule autour de plusieurs thématiques. De belles réussites ont déjà été enregistrées en Ituri et au Kongo Central, les deux provinces où le projet est mis en œuvre. Dr. Yves Sossou travaille pour Memisa dans la province du Kongo Central en tant qu’assistant technique international Médecin Santé Publique. Dans cet article, il nous donne un aperçu du projet.

 

Yves Sossou est responsable de la mise en oeuvre du Projet USE dans la province du Kongo Central (RD du Congo)

Une approche multidimensionnelle

Avec le projet USE (Unis pour la Santé et l’Education), Memisa contribue à l’amélioration de la santé et le bien-être de la population congolaise en renforçant le système de santé local. Les bénéficiaires du projet sont les populations des provinces d’intervention du projet, environ 2 000 000 d’habitants de la province de l’Ituri, ainsi que les habitants du Kongo Central, où vivent plus de 500 000 personnes. Ce projet d’envergure est financé par l’Union européenne.

Au Kongo Central, le projet USE est mené dans trois zones de santé. Nous y renforçons le système de santé local grâce à un soutien technique et financier. Par exemple, des stages sont organisés pour les professionnels de la santé, ce qui leur permet d’affiner leurs connaissances et leurs expériences pratiques.

Ainsi, des médecins suivent un stage dans un autre hôpital pour y acquérir une expertise technique. A leur retour dans leur hôpital d’origine, ces médecins peuvent désormer traiter des patients qu’ils ne pouvaient pas soigner dans le passé. Un médecin témoigne :

«  Je suis fier de pouvoir maintenant contribuer à sauver des vies et à donner le sourire à mes patients. » «  Dr Padou Luwawu Kiangebeni

Le projet accorde une importance particulière à la gestion efficace et efficiente des médicaments. Cet aspect est essentiel pour améliorer la qualité des soins. « Memisa appuie les différentes zones de santé dans la gestion des médicaments. L’obejctif est de distribuer les médicaments vers les différents centres de santé de manière efficiente », explique Yves Sossou. Memisa soutient par exemple la CAAMEKI, le centre de distribution régionale des médicaments du Kongo Central. Des tables rondes d’échanges sur la gestion des médicaments ont également été organisées, au cours desquelles des informations ont été partagées sur les difficultés, les défis et les approches de solutions en matière de gestion des médicaments.

 

Le thème de la gestion efficiente des médicaments est au coeur du projet USE

L’importance de l’enregistrement des naissances 

En RD du Congo, l’enregistrement des naissances est un des droits de l’enfant, inscrit dans la loi sur la protection de l’enfance. L’enregistrement des naissances est déterminant pour la santé des populations. En effet, si la naissance d’un enfant n’est pas enregistrée, cela nuit à son accès aux soins de santé. Il est donc important que les parents fassent cette démarche dans les 90 jours qui suivent la naissance de leur enfant. Après ces 90 jours, l’enregistrement de la naissance est toujours possible, mais relativement coûteux.

En matière d’enregistrement des naissances (et donc des droits correspondants de l’enfant) en RD du Congo, et plus particulièrement dans la province du Kongo Central, la situation est préoccupante. Dans un centre de santé test, seulement 31% des naissances étaient enregistrées, avant l’intervention de Memisa. Cela signifie que plus de deux tiers des enfants n’ont pas de document d’état civil. Cela met en péril leur citoyenneté.

« Grâce à l’appui de Memisa, le taux d’enregistrement des naissances dans ce centre de santé, est passé à 61 %, ce qui est très encourageant et prometteur« , explique Dr. Sossou. C’est loin d’être parfait, mais c’est une amélioration significative. Cela est dû en partie à l’introduction d’un formulaire de procuration pour les naissances à la maternité. Les prestataires de soins remettent eux-même ce formulaire à l’état civil. Les parents reçoivent ensuite les actes de naissance, quelques semaines plus tard, sans avoir mené eux-mêmes les démarches administratives.

 

Disposer d’un acte de naissance est crucial pour l’avenir des enfants

L’introduction du dossier familial

L’introduction du dossier familial améliore également la situation sanitaire de la population. Ce dossier comprend les informations relatives à la santé pour chaque membre de la famille. Ces données sont conservées sur papier ou sous forme numérique. « Avec un tel dossier familial, la situation sanitaire des membres de la famille est toujours mise à jour et le personnel médical a une meilleure connaissance de l’état de santé du patient », explique Dr. Sossou.

Le dossier familial permet une connaissance approfondie des situations familiales et, par conséquent, une prise en charge globale de chaque membre de la famille. L’existence d’un dossier familial améliore l’accès à des soins de qualité et est une situation gagnant-gagnant pour l’ensemble de la société.

Un projet couronné de succès

Un certain nombre de succès ont déjà été obtenus dans le cadre du projet USE. Le projet a démarré début 2023 et se poursuit jusqu’en juin 2024.

Outre l’augmentation des enregistrements de naissances, un nouveau « contrat social » entre les centres de santé et la population, une gestion plus efficace des médicaments et une meilleure expertise des médecins grâce aux stages, le projet USE améliore la santé de la population en général. Des centaines de femmes bénéficient d’une meilleure prise en charge gynécologique, d’un accès à des interventions chirurgicales de qualité et d’une réduction des infections post-opératoires dans les hôpitaux.

La formation, l’appui à la gestion des médicaments, la facilitation de l’enregistrement des naissances et l’introduction du livret de famille améliorent l’accès à des soins de santé de qualité au Kongo Central.

 

Dans la zone de Kisantu (Kongo Central) Memisa soutient les soins de santé pour les femmes et les enfants.

 

Gardez un œil sur nos réseaux sociaux dans les semaines et les mois à venir pour en savoir plus sur l’avancement du projet USE. 

 

 

 

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2 janvier 2024

Article d’opinion: La justice climatique, c’est aussi l’accès aux soins de santé de qualité

Nous savons tous aujourd’hui que le changement climatique ne se limite pas à une crise écologique. Il est également à l’origine de crises sanitaires et a des conséquences désastreuses sur la santé publique mondiale, et sur les d’accès aux soins médicaux. En tant qu’employé de Memisa, je considère qu’il est de mon devoir d’attirer l’attention sur ce thème.

 

En RD du Congo, les centres de santé sont difficilement accessibles

La justice climatique, fait, à raison, couler beaucoup d’encre. Il est important de souligner, et je le fais à nouveau, que la crise climatique n’affecte pas tout le monde de la même manière. Les pays du Sud Global, à plus faible revenu, sont touchés de manière disproportionnée par le changement climatique, même s’ils y ont le moins contribué. À cela s’ajoute le fait que des milliards de personnes dans le monde – dont la plupart vivent dans les pays du Sud – n’ont pas accès aux soins de santé ou n’y ont qu’un accès insuffisant. Ces deux inégalités se renforcent mutuellement.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le changement climatique constitue la plus grande menace pour la santé des populations dans le monde. Le changement climatique pourrait remettre en cause des décennies de progrès dans le domaine de la santé mondiale. « Sans soutien extérieur, ce sont les systèmes de santé fragiles des pays à faible revenu qui seront les moins à même de faire face aux effets du changement climatique », a déclaré Ishmael Nyasulu (OMS, 2023).

Chez Memisa, nous travaillons chaque jour pour améliorer l’accès et la qualité des soins de santé dans nos pays partenaires, avec une attention particulière pour les plus vulnérables (les femmes enceintes et les jeunes enfants en particulier). Chaque jour, des centaines de femmes meurent des suites d’une grossesse ou d’un accouchement. En République Démocratique du Congo, pays où Memisa est présente, plus de 500 femmes meurent en moyenne pour 100 000 naissances enregistrées (Banque mondiale). C’est 75 fois plus qu’en Belgique (Statbel, 2023).

Accès aux soins de santé

Si l’accès à des soins de santé de qualité est une évidence en Belgique, il n’en est pas de même pour les habitants de nos pays partenaires. Le système de santé des pays dans lesquels Memisa intervient est loin d’être accessible aux personnes en situation de vulnérabilité. Comme nous l’avons vu plus haut, les taux de mortalité maternelle et infantile y sont encore beaucoup trop élevés. Et le changement climatique renforce ces tendances.

L’impact du changement climatique sur les soins de santé prend des proportions désastreuses. Le réchauffement de la planète est à l’origine d’un nombre croissant de problèmes de santé et complique l’accès à des soins de santé de qualité.

En raison du changement climatique et de ses conséquences directes et indirectes, de nombreux problèmes de santé surviennent plus fréquemment chez les femmes enceintes et les jeunes enfants. Par exemple, le nombre de maladies infectieuses augmente. Les grossesses chez les femmes deviennent plus difficiles sous les fortes températures. De plus, les enfants sont davantage exposés à la malnutrition chronique en raison de l’insécurité alimentaire croissante. Ce ne sont que quelques conséquences, parmi une longue liste d’autres effets néfastes du changement climatique sur la santé publique.

Par ailleurs, la crise climatique complique également l’accès à des soins de santé de qualité. Les systèmes de santé locaux sont durement touchés par les effets du changement climatique. Les constructions et infrastructures de soins, fragiles, sont les premières à tomber lors de catastrophes climatiques. Pensez aussi à l’accessibilité des hôpitaux et des centres de santé. Les inondations rendent les routes impraticables, empêchant par exemple les femmes enceintes d’atteindre le centre de santé à temps.

 

Il est de plus en plus difficile d’accéder aux centres de santé, lorsque des routes sont détruites par des catastrophes climatiques (Photo: RD Congo)

Le changement climatique impacte des millions de personnes – déjà –  vulnérables. Les enfants d’aujourd’hui, mais aussi leurs descendants. La justice climatique exige que le secteur de la santé agisse  sur l’atténuation, c’est-à-dire sur la réduction des émissions afin que le problème du changement climatique ne s’aggrave pas. Il est également primordial de travailler sur l’adaptation des systèmes de santé locaux aux effets du changement climatique, afin d’en minimiser les impacts.

En tant qu’ONG, Memisa aide les structures de santé à s’organiser pour mieux faire face aux effets du changement climatique. La construction de nouveaux centres de santé se fait ainsi dans des endroits où le risque d’inondation est plus faible qu’ailleurs.

En outre, les ONG ont la responsabilité de réduire leurs émissions de CO2 dans le cadre de leurs activités, afin de contribuer le moins possible au problème du changement climatique. Mais il est également important que les ONG encouragent les acteurs belges à agir, afin que nous prenions également nos responsabilités en Belgique. Par ailleurs, il est essentiel de réfléchir à la manière dont le secteur peut agir face aux conséquences du changement climatique sur le terrain. « Comment pouvons-nous rendre les systèmes de santé locaux plus résilients et résistants aux impacts du changement climatique ? ». Une question qui devient de plus en plus pertinente pour les ONG médicales telles que Memisa.

Lutter contre l’injustice climatique

Nous avons pleinement soutenu la campagne de 11.11.11 de 2023, dont le thème était l’injustice climatique. En tant qu’ONG de solidarité internationale, nous pensons qu’il est important de se joindre à la lutte contre l’injustice climatique. Car si nous n’agissons pas collectivement, la crise climatique risque de provoquer une crise sanitaire encore plus grave pour les populations du Sud, pour lesquelles nous travaillons tous les jours.

À terme, le changement climatique menace notre santé à tous. L’injustice climatique n’est plus une réalité lointaine, comme le pensent encore trop de personnes. L’impact de la crise climatique sur la santé et les soins est réel, en Belgique également. Il n’est pas inconcevable que l’accès aux soins de santé devienne plus difficile pour nous aussi, dans les pays occidentaux, comme pour les femmes enceintes en RD du Congo. Que se passerait-il si, en Belgique aussi, les femmes enceintes ne pouvaient pas se rendre à l’hôpital car les inondations ont rendu les routes impraticables ? Quelle importance accorderions-nous alors à la lutte contre l’injustice climatique ?

Memisa espère que des politiques climatiques plus équitables seront mises en œuvre de toute urgence afin que les populations vulnérables du Sud aient un accès à des soins de santé de qualité. L’inégalité d’accès aux soins de santé dans le monde ne fera que s’aggraver à mesure que le changement climatique se poursuivra. Le secteur de la solidarité internationale s’associe donc à la recherche de solutions transversales et commence à travailler sur cette question cruciale.

Car c’est ensemble que nous pourrons élaborer de manière constructive des solutions pour que les systèmes de santé locaux des pays du Sud puissent mieux s’armer contre les conséquences du changement climatique.

Thibaut Verhaeghe – Communication Officer chez Memisa

Cet article d’opinion a également été publié dans MO Magazine: https://www.mo.be/opinie/klimaatrechtvaardigheid-gaat-ook-over-de-toegang-tot-kwaliteitsvolle-gezondheidszorg

 

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12 décembre 2023

Des soins pédiatriques de qualité pour les enfants de Bokonzi (RD du Congo)

Beaucoup d’enfants dans le monde ne bénéficient pas des soins de santé auxquels ils ont  droit. C’est le cas dans la zone de santé de Bokonzi, en RD Congo.

Un accès limité aux soins de santé pédiatriques

A l’hôpital de Bokonzi, au nord-ouest de la RD du Congo, le service de pédiatrie est trop petit pour accueillir tous les enfants malades. Les enfants se partagent les 8 lits disponibles dans le service.

Le personnel formé se compte sur les doigts d’une main. 3 infirmiers seulement se relaient 7 jours sur 7 et 24h sur 24 pour soigner leurs petits patients.

Le matériel médical adapté et les médicaments font également défaut.

“Avec tous les enfants qui arrivent à l’hôpital, nous sommes parfois débordés par manque de place. Nos lits sont souvent tous occu­pés. De plus, nous ne disposons pas de certains équipements nécessaires, comme des tensiomètres, des stéthos­copes et des machines à oxygène”. Lydie, cheffe du service de pédiatrie à l’hôpital de Bokonzi (RD du Congo)

La malnutrition, à l’origine de nombreux problèmes de santé chez les enfants

Dans la région de Bokonzi, la malnutrition chronique touche de nombreux enfants. Près de la moitié des enfants qui arrivent au service des urgences souffrent de malnutrition sévère. En cause : l’accès limité à l’eau potable et le manque de nourriture de qualité qui causent des diarrhées fréquentes chez les plus petits. D’autres pathologies courantes au service pédiatrique sont l’anémie, l’insuffisance rénale, les maladies pulmonaires et le paludisme.

Construction et équipement d’un nouveau service de pédiatrie

Memisa et ses partenaires locaux souhaitent améliorer la qualité de la pédiatrie dans la région de Bokonzi.

La construction d’un nouveau bâtiment a débuté avec les moyens locaux. Memisa appuie cette initiative locale pour finaliser les travaux et, en priorité, achever la construction d’un bâtiment de pédiatrie séparé. Nous achetons également des lits supplémentaires pour permettre à chaque enfant hospitalisé de disposer de son propre lit.

Nous nous assurons en outre que les infirmières disposent de suffisamment de matériel et d’équipements. Nous dotons ainsi l’hôpital en kits de pédiatrie (dont des stéthoscopes, tensiomètres et appareils à oxygène).

“Nous avons besoin urgemment d’équipements et de médicaments pour mieux prendre en charge les enfants. Une meilleure alimentation électrique serait également bienvenue, pour nous permettre d’utiliser les appareils électriques à tout moment” Dr. Benjamin Mabe, directeur médical de l’hôpital à Bokonzi (RD Congo).

Que fait Memisa pour la santé des enfants ?  

En plus de la construction et de la rénovation de services de pédiatrie en RD du Congo, Memisa investit également dans la formation du personnel de santé. Il est en effet essentiel d’apporter des soins spécifiques aux plus petits. Ainsi, des formations en soins d’urgence pédiatriques sont organisées. Permettre aux prestataires de de soins se former de manière continue, c’est également agir sur leur motivation et réduire le turn-over du personnel.

Beaucoup de pathologies pédiatriques sont liées à la malnutrition. C’est pour cette raison que Memisa organise avec le per­sonnel médical des ateliers pour la popu­lation locale. Les parents y apprennent des recettes à base d’aliments locaux et frais pour nourrir leurs enfants.

Les actions de Memisa dans la communauté ont un réel impact

Grâce à Memisa et ses partenaires locaux, les enfants ont enfin droit aux soins qu’ils méritent. Au fil du temps, le soutien de Memisa à la pédiatrie en RD Congo contribue à l’épanouissement d’une population en meilleure santé, plus productive et plus résistante. Les parents et les autres membres de la famille sont heureux que leurs enfants soient soignés dans de bonnes conditions.

 

Pouvons-nous compter sur vous pour contribuer à l’amélioration des conditions de prise en charge des enfants à Bokonzi ?  

FAITES UN DON À MEMISA

ET SOUTENEZ LA CONSTRUCTION ET L’ÉQUIPEMENT D’UN SERVICE DE PÉDIATRIE À BOKONZI, POUR DES ENFANTS EN MEILLEURE SANTÉ !  

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6 novembre 2023

Les soins de santé comme rempart à la crise climatique en RD Congo

L’accès aux soins de santé de qualité est indispensable pour permettre aux communautés de résister aux conséquences du changement climatique, en particulier dans les pays du Sud.

« Le changement climatique touche le continent africain de manière disproportionnée », déclare Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). « Les chaleurs extrêmes, les sécheresses et les inondations toucheront plus de 118 millions de personnes en Afrique d’ici à 2030 si nous ne prenons rapidement aucune mesure. »

Ce ne sont pas des paroles en l’air. En mai 2023, par exemple, le Kivu (RD Congo) a été frappée par de fortes pluies torrentielles qui ont-elles-même provoqué des éboulements, des inondations et des coulées de boue dévastatrices. Des villages entiers ont été anéantis.

Les conséquences ont été accablantes. Janvier (48 ans) est agriculteur dans le centre d Bushushu (Kivu). Il témoigne : « Je n’ai plus rien. Mes deux chèvres ont disparu, mes champs ont été détruits. Je porte les mêmes vêtements que je portais lorsque les inondations m’ont surpris. C’est tout ce qu’il me reste. »

Cette catastrophe naturelle a touché plus de 20 000 personnes. 428 d’entre elles sont mortes, souvent disparues dans les décombres ou emportées par des coulées de boue.

« Je n’ai plus rien. Mes deux chèvres ont disparu, mes champs ont été détruits. Je porte les mêmes vêtements que je portais lorsque les inondations m’ont surpris. C’est tout ce qu’il me reste. » Janvier, agriculteur.

L’Afrique injustement touchée par la crise climatique

Memisa travaille depuis de nombreuses années avec Action D’Espoir (ADE) au Sud-Kivu. Les deux organisations ont donc immédiatement cherché à porter secours aux survivant.e.s de la catastrophe. 105 abris d’urgence ont été rapidement construits, pour accueillir 677 personnes déplacées. 100 adolescentes et femmes ont également reçu des kits d’hygiène. Cette aide est cruciale pour la population, mais ne constitue cependant pas une solution à long terme.

La crise climatique ne fait que débuter. Les experts prédisent encore plus de catastrophes naturelles sur le continent africain dans le futur. Mais il n’est pas trop tard pour inverser la tendance. Memisa œuvre pour l’accès et la qualité des soins de santé en Afrique. Car, en cas de catastrophe naturelle, il est important que les systèmes de santés et les populations soient résilientes.

Ne croyez pas que cet objectif est irréaliste ! La résilience proviendra d’investissements dans les infrastructures sanitaires, les routes, les médicaments, la formation continue, le matériel, l’accès à l’électricité, à l’eau et aux transports. Des activités soutenues par Memisa, avec une attention portée aux solutions durables et respectueuses de l’environnement. Par exemple, l’achat de panneaux solaires et des vélos dans la zone de santé de Katako Kombe (RD Congo) pour améliorer la qualité des soins dans cette zone rurale isolée. (lien vers A Katako Kombe, un grand projet pour 9 centres de santé – Memisa)

 

Cet article a initialement été publié sur le site de 11.11.11. Memisa est membre de 11.11.11. Nous nous engageons activement dans la campagne 2023 de 11.11.11, ayant pour thématique « La justice climatique ».  Pour plus d’informations, consultez leur site : Internationale Solidariteit | 11.11.11

 

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30 octobre 2023

« Nous devons continuer à sensibiliser la population locale à la santé mentale »

En RD Congo , comme dans beaucoup d’autres pays, y compris occidentaux, il existe un grand tabou autour des patient.e.s souffrant de problèmes mentaux. Les souffrances  mentales ne sont pas considérées comme des problèmes de santé à part entière. Pour remédier à ce problème, Memisa travaille en RD Congo avec des partenaires locaux pour intégrer la santé mentale dans le système de santé. C’est notamment le cas à Mangembo, dans l’ouest de la RD Congo. Memisa et les équipes locales y aident les personnes vulnérables sur le plan mental, avec l’appui de « l’Abbé » Marc, un prêtre belge qui vit à Mangembo depuis de nombreuses années.

Memisa intègre les soins de santé mentale à l’hôpital de Mangembo

Les Congolais.ses sont confronté.e.s au quotidien à de nombreux défis, ce qui entraîne inévitablement des souffrances psychologiques . La malnutrition, la maladie, le chômage, le manque de sommeil, la sexualité, etc., ont en effet un impact important sur la santé mentale de la population locale.  La santé mentale est ainsi l’un des plus grands défis du pays en matière de santé.

Les problèmes mentaux ne sont pas pris au sérieux

E n République Démocratique du Congo, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sont souvent confrontées à la discrimination, à la stigmatisation et à des violations de leurs droits humains. De nombreuses personnes nécessitant de l’aide n’ont pas accès aux soins de santé. « En raison du tabou qui entoure la détresse mentale, beaucoup de personnes sont abandonnées à leur sort. Parfois, elles sont exclues de leur communauté. Souvent, elles n’ont même pas la chance d’aller dans un centre de santé ou un hôpital, car elles ne sont pas prises au sérieux par leur famille », explique Marc.

Le prêtre  belge s’est rendu au Congo en 2010. Il soutient des projets de développement dans la région et de se met à disposition en tant que pasteur . De plus, Marc souhaite aussi lutter contre la discrimination vécue par les personnes en souffrance mentale.  Cette volonté fait écho à sa profonde conviction qu’il faut venir en aide aux plus vulnérables de la société.  « Ce sont ces personnes qui sont les plus discriminées dans la société congolaise. Sur le plan social, ces patient.e.s sont complètement isolé.e.s« , explique Marc.

Les Amis de Mangembo

En Belgique, Marc a créé il y a quelques années l’association sans but lucratif « Les Amis de Mangembo ». En plus de sensibiliser la population, Marc peut compter sur de nombreux.ses bénévoles en Belgique, dont d’ancien.ne.s médecins, qui partagent leurs connaissances avec lui. Il collecte également des fonds qui sont utilisés pour financer à la fois des médicaments et des formations pour le personnel de santé. Grâce à son expérience sur le terrain, Marc a identifié le besoin d’intégrer la santé mentale dans le système des soins de santé.

Le soutien de Memisa et des « Amis de Mangembo » permet à la santé mentale d’être intégrée dans le système de santé local depuis plusieurs années, en collaboration avec les autorités sanitaires locales. Outre les soins maternels, l’intégration des soins de santé mentale est la priorité du programme quinquennal de Memisa dans l’ouest de la RDC.

À Mangembo, en collaboration avec des partenaires locaux et Marc, Memisa lutte contre le tabou qui existe autour de ce problème. En tant que pasteur, Marc agit comme intermédiaire dans la zone de santé de Mangembo, en essayant de créer un lien entre les patient.e.s, les familles et les centres de santé. « Une première étape consiste à expliquer à la fois aux patient.e.s et aux membres de la famille que les problèmes mentaux sont bel et bien des problèmes de santé graves. » Tout comme en Occident, les problèmes de santé mentale dans la région ne sont souvent pas pris au sérieux.

Solutions et défis

La plupart des gens ne sont pas conscients que les vulnérabilités mentales sont des problèmes de santé à part entière qui peuvent être résolus par un traitement et des médicaments. Marc sensibilise les gens et les encourage à se rendre au centre de santé ou à au moins essayer des médicaments lorsque c’est nécessaire.  « Dans presque tous les cas, un traitement médicamenteux est efficace », explique Marc. « J’essaie d’expliquer aux gens qu’ils ne doivent pas seulement prier, mais qu’ils doivent également se rendre dans un centre de santé ou un hôpital. ».

Outre l’aspect culturel et le tabou qui entourent les problèmes de santé mentale, il existe bien sûr d’autres obstacles qui empêchent les gens de recevoir l’aide dont ils ont besoin. Le coût des médicaments est malheureusement très élevé. C’est pourquoi le soutien financier de partenaires comme Memisa est important. En outre, une grande partie du personnel de santé n’est pas ou pas suffisamment au courant de l’importance des soins de santé mentale. « C’est pourquoi la formation du personnel de santé local sur ce problème est également primordiale », déclare Marc.

La collaboration avec le pasteur Marc est essentielle, car il est en contact direct avec la population congolaise. Il insiste sur la nécessité de sensibiliser la population locale, afin de briser le tabou existant. Et comme les problèmes de santé mentale sont mal connus de la population locale, il est important d’être en contact direct avec elle. « Lorsque nous voulons changer la mentalité des gens, il est important d’avoir une relation personnelle avec eux. Les sensibiliser de manière correcte reste une priorité », conclut Marc.

En tant qu’organisation non gouvernementale (ONG) médicale, Memisa lutte pour l’accès à des soins de santé de qualité pour tous. Cela inclut les soins de santé mentale. Memisa considère l’intégration des soins de santé mentale dans ses projets comme extrêmement importante. En organisant notamment des formations spécifiques pour le personnel de santé et en sensibilisant la population sur le sujet, Memisa s’engage à apporter sa pierre à l’édifice.

 

 

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16 octobre 2023

Impact du changement climatique sur les soins de santé : conférence en ligne

Memisa, Médecins sans Vacances et Médecins du Monde ont organisé le 19 septembre 2023 un moment d’échange sur les liens entre le changement climatique et les soins de santé. Cette session s’est déroulée dans le cadre du Trajet des Ambassadeurs développé par l’initiative Santé pour Tous. Notre invitée, Dr. Iris Blom, a parlé de l’impact du changement climatique sur les soins de santé dans le monde et a donné quelques conseils aux ONG et aux professionnel.le.s de la santé sur le rôle que le secteur médical peut avoir pour atténuer les effets du changement climatique.

Memisa lutte pour l’accès aux soins de santé de qualité pour toutes et tous. Cette mission, nous la menons notamment en contribuant à la formation du personnel médical et à la réhabilitation des infratructures de santé dans le Sud Global. Nous agissons également en Belgique en défendant le droit à la santé. Ainsi, nous menons en Belgique, en collaboration avec Médecins sans Vacances et Médecins du monde, un programme d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire.  Via le Trajet des Ambassadeurs, nous aidons les bénévoles de nos 3 organisations à développer leurs compétences pour devenir des véritables acteurs de changement et des porte-paroles de l’accès aux soins de santé pour toutes et tous.

L’injustice climatique affecte les systèmes de santé en Afrique

Pour la première session du trajet des Ambassadeurs de l’année, Iris Blom, docteure à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, a abordé la thématique de l’impact du changement climatique sur les systèmes de santé, en particulier en Afrique. Les populations des pays dans lesquels Memisa est active sont touchées de manière disproportionnée par les effets du changement climatique ; les pays et les populations ayant le moins contribué à la crise climatique en subissent pourtant les plus lourdes conséquences. En tant qu’acteur de la coopération internationale, Memisa s’intéresse à cette problématique et réfléchit à la meilleure manière de remédier à cette injustice climatique.

Le changement climatique et ses conséquences (directes et indirectes) entraînent des problèmes de santé plus nombreux et plus fréquents. On observe ainsi une hausse du nombre de maladies infectieuses dans le monde, comme la grippe et la maladie à virus Ebola. Le réchauffement climatique impacte également les femmes enceintes : la chaleur extrême peut en effet causer des complications durant les accouchements ou des naissances prématurées. Les populations touchées par le changement climatique sont également victimes d’insécurité alimentaire, entraînant la malnutrition d’un plus grand nombre d’enfants. La santé mentale n’est pas épargnée, notamment celle des jeunes qui sont préoccupés par les dangers et les risques des catastrophes climatiques futures.

La liste des effets négatifs du changement climatique sur la santé est encore longue.

Nécessité d’atténuation et d’adaptation au changement climatique

Aujourd’hui, la plus grande menace pour la santé publique dans le monde est l’incapacité des dirigeants à maintenir l’augmentation des températures sous les 1,5°C. Il est donc urgent de renforcer les mesures d’atténuation, c’est-à-dire de réduire les émissions, pour que les conséquences du changement climatique ne s’aggravent pas. Il est également nécessaire de s’adapter, c’est-à-dire d’adapter les systèmes de santé locaux aux effets du changement climatique afin d’en minimiser les impacts.

En premier lieu, les ONG doivent s’adapter afin de réduire l’impact de leurs interventions sur le changement climatique. Les ONG doivent également prendre position pour que nous prenions nos responsabilités ici, en Belgique. Par ailleurs, il est important de réfléchir à la manière dont le secteur de la coopération internationale peut aider les populations locales à faire face aux impacts du changement climatique. Comment, en tant qu’ONG, pouvons-nous contribuer à rendre les systèmes de santé locaux plus résilients et plus résistants aux effets du changement climatique ?

Dr Iris Blom cite l’exemple du Kenya, où elle-même mène des recherches sur l’impact du changement climatique sur les soins de santé. Le Kenya s’est engagé à rendre son système de santé neutre sur le plan climatique d’ici à 2030. Pour les professionnels de la santé et le personnel des ONG belges, la question essentielle est de savoir quels enseignements pouvons-nosu retirer d’un pays aussi ambitieux que le Kenya. Cet exemple peut être une inspiration pour les pays à revenu élevé, comme la Belgique, sur la manière dont nous pouvons fournir des soins de santé de haute qualité avec moins d’émissions de CO2. Selon Dr Iris Blom, il existe de nombreuses opportunités dans ce domaine.

Il est primordial d’éduquer et de sensibiliser les professionnels de la santé à ces questions. Ils et elles sont en effet des acteurs incontournables de la transition climatique. C’est pourquoi des initiatives telles que le Trajet des Ambasseurs sont importantes. La coopération sur ces questions entre les acteurs de la solidarité internationale est essentielle. Mettons-nous au travail !

 

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