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30 octobre 2023

« Nous devons continuer à sensibiliser la population locale à la santé mentale »

En RD Congo , comme dans beaucoup d’autres pays, y compris occidentaux, il existe un grand tabou autour des patient.e.s souffrant de problèmes mentaux. Les souffrances  mentales ne sont pas considérées comme des problèmes de santé à part entière. Pour remédier à ce problème, Memisa travaille en RD Congo avec des partenaires locaux pour intégrer la santé mentale dans le système de santé. C’est notamment le cas à Mangembo, dans l’ouest de la RD Congo. Memisa et les équipes locales y aident les personnes vulnérables sur le plan mental, avec l’appui de « l’Abbé » Marc, un prêtre belge qui vit à Mangembo depuis de nombreuses années.

Memisa intègre les soins de santé mentale à l’hôpital de Mangembo

Les Congolais.ses sont confronté.e.s au quotidien à de nombreux défis, ce qui entraîne inévitablement des souffrances psychologiques . La malnutrition, la maladie, le chômage, le manque de sommeil, la sexualité, etc., ont en effet un impact important sur la santé mentale de la population locale.  La santé mentale est ainsi l’un des plus grands défis du pays en matière de santé.

Les problèmes mentaux ne sont pas pris au sérieux

E n République Démocratique du Congo, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sont souvent confrontées à la discrimination, à la stigmatisation et à des violations de leurs droits humains. De nombreuses personnes nécessitant de l’aide n’ont pas accès aux soins de santé. « En raison du tabou qui entoure la détresse mentale, beaucoup de personnes sont abandonnées à leur sort. Parfois, elles sont exclues de leur communauté. Souvent, elles n’ont même pas la chance d’aller dans un centre de santé ou un hôpital, car elles ne sont pas prises au sérieux par leur famille », explique Marc.

Le prêtre  belge s’est rendu au Congo en 2010. Il soutient des projets de développement dans la région et de se met à disposition en tant que pasteur . De plus, Marc souhaite aussi lutter contre la discrimination vécue par les personnes en souffrance mentale.  Cette volonté fait écho à sa profonde conviction qu’il faut venir en aide aux plus vulnérables de la société.  « Ce sont ces personnes qui sont les plus discriminées dans la société congolaise. Sur le plan social, ces patient.e.s sont complètement isolé.e.s« , explique Marc.

Les Amis de Mangembo

En Belgique, Marc a créé il y a quelques années l’association sans but lucratif « Les Amis de Mangembo ». En plus de sensibiliser la population, Marc peut compter sur de nombreux.ses bénévoles en Belgique, dont d’ancien.ne.s médecins, qui partagent leurs connaissances avec lui. Il collecte également des fonds qui sont utilisés pour financer à la fois des médicaments et des formations pour le personnel de santé. Grâce à son expérience sur le terrain, Marc a identifié le besoin d’intégrer la santé mentale dans le système des soins de santé.

Le soutien de Memisa et des « Amis de Mangembo » permet à la santé mentale d’être intégrée dans le système de santé local depuis plusieurs années, en collaboration avec les autorités sanitaires locales. Outre les soins maternels, l’intégration des soins de santé mentale est la priorité du programme quinquennal de Memisa dans l’ouest de la RDC.

À Mangembo, en collaboration avec des partenaires locaux et Marc, Memisa lutte contre le tabou qui existe autour de ce problème. En tant que pasteur, Marc agit comme intermédiaire dans la zone de santé de Mangembo, en essayant de créer un lien entre les patient.e.s, les familles et les centres de santé. « Une première étape consiste à expliquer à la fois aux patient.e.s et aux membres de la famille que les problèmes mentaux sont bel et bien des problèmes de santé graves. » Tout comme en Occident, les problèmes de santé mentale dans la région ne sont souvent pas pris au sérieux.

Solutions et défis

La plupart des gens ne sont pas conscients que les vulnérabilités mentales sont des problèmes de santé à part entière qui peuvent être résolus par un traitement et des médicaments. Marc sensibilise les gens et les encourage à se rendre au centre de santé ou à au moins essayer des médicaments lorsque c’est nécessaire.  « Dans presque tous les cas, un traitement médicamenteux est efficace », explique Marc. « J’essaie d’expliquer aux gens qu’ils ne doivent pas seulement prier, mais qu’ils doivent également se rendre dans un centre de santé ou un hôpital. ».

Outre l’aspect culturel et le tabou qui entourent les problèmes de santé mentale, il existe bien sûr d’autres obstacles qui empêchent les gens de recevoir l’aide dont ils ont besoin. Le coût des médicaments est malheureusement très élevé. C’est pourquoi le soutien financier de partenaires comme Memisa est important. En outre, une grande partie du personnel de santé n’est pas ou pas suffisamment au courant de l’importance des soins de santé mentale. « C’est pourquoi la formation du personnel de santé local sur ce problème est également primordiale », déclare Marc.

La collaboration avec le pasteur Marc est essentielle, car il est en contact direct avec la population congolaise. Il insiste sur la nécessité de sensibiliser la population locale, afin de briser le tabou existant. Et comme les problèmes de santé mentale sont mal connus de la population locale, il est important d’être en contact direct avec elle. « Lorsque nous voulons changer la mentalité des gens, il est important d’avoir une relation personnelle avec eux. Les sensibiliser de manière correcte reste une priorité », conclut Marc.

En tant qu’organisation non gouvernementale (ONG) médicale, Memisa lutte pour l’accès à des soins de santé de qualité pour tous. Cela inclut les soins de santé mentale. Memisa considère l’intégration des soins de santé mentale dans ses projets comme extrêmement importante. En organisant notamment des formations spécifiques pour le personnel de santé et en sensibilisant la population sur le sujet, Memisa s’engage à apporter sa pierre à l’édifice.

 

 

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16 octobre 2023

Impact du changement climatique sur les soins de santé : conférence en ligne

Memisa, Médecins sans Vacances et Médecins du Monde ont organisé le 19 septembre 2023 un moment d’échange sur les liens entre le changement climatique et les soins de santé. Cette session s’est déroulée dans le cadre du Trajet des Ambassadeurs développé par l’initiative Santé pour Tous. Notre invitée, Dr. Iris Blom, a parlé de l’impact du changement climatique sur les soins de santé dans le monde et a donné quelques conseils aux ONG et aux professionnel.le.s de la santé sur le rôle que le secteur médical peut avoir pour atténuer les effets du changement climatique.

Memisa lutte pour l’accès aux soins de santé de qualité pour toutes et tous. Cette mission, nous la menons notamment en contribuant à la formation du personnel médical et à la réhabilitation des infratructures de santé dans le Sud Global. Nous agissons également en Belgique en défendant le droit à la santé. Ainsi, nous menons en Belgique, en collaboration avec Médecins sans Vacances et Médecins du monde, un programme d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire.  Via le Trajet des Ambassadeurs, nous aidons les bénévoles de nos 3 organisations à développer leurs compétences pour devenir des véritables acteurs de changement et des porte-paroles de l’accès aux soins de santé pour toutes et tous.

L’injustice climatique affecte les systèmes de santé en Afrique

Pour la première session du trajet des Ambassadeurs de l’année, Iris Blom, docteure à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, a abordé la thématique de l’impact du changement climatique sur les systèmes de santé, en particulier en Afrique. Les populations des pays dans lesquels Memisa est active sont touchées de manière disproportionnée par les effets du changement climatique ; les pays et les populations ayant le moins contribué à la crise climatique en subissent pourtant les plus lourdes conséquences. En tant qu’acteur de la coopération internationale, Memisa s’intéresse à cette problématique et réfléchit à la meilleure manière de remédier à cette injustice climatique.

Le changement climatique et ses conséquences (directes et indirectes) entraînent des problèmes de santé plus nombreux et plus fréquents. On observe ainsi une hausse du nombre de maladies infectieuses dans le monde, comme la grippe et la maladie à virus Ebola. Le réchauffement climatique impacte également les femmes enceintes : la chaleur extrême peut en effet causer des complications durant les accouchements ou des naissances prématurées. Les populations touchées par le changement climatique sont également victimes d’insécurité alimentaire, entraînant la malnutrition d’un plus grand nombre d’enfants. La santé mentale n’est pas épargnée, notamment celle des jeunes qui sont préoccupés par les dangers et les risques des catastrophes climatiques futures.

La liste des effets négatifs du changement climatique sur la santé est encore longue.

Nécessité d’atténuation et d’adaptation au changement climatique

Aujourd’hui, la plus grande menace pour la santé publique dans le monde est l’incapacité des dirigeants à maintenir l’augmentation des températures sous les 1,5°C. Il est donc urgent de renforcer les mesures d’atténuation, c’est-à-dire de réduire les émissions, pour que les conséquences du changement climatique ne s’aggravent pas. Il est également nécessaire de s’adapter, c’est-à-dire d’adapter les systèmes de santé locaux aux effets du changement climatique afin d’en minimiser les impacts.

En premier lieu, les ONG doivent s’adapter afin de réduire l’impact de leurs interventions sur le changement climatique. Les ONG doivent également prendre position pour que nous prenions nos responsabilités ici, en Belgique. Par ailleurs, il est important de réfléchir à la manière dont le secteur de la coopération internationale peut aider les populations locales à faire face aux impacts du changement climatique. Comment, en tant qu’ONG, pouvons-nous contribuer à rendre les systèmes de santé locaux plus résilients et plus résistants aux effets du changement climatique ?

Dr Iris Blom cite l’exemple du Kenya, où elle-même mène des recherches sur l’impact du changement climatique sur les soins de santé. Le Kenya s’est engagé à rendre son système de santé neutre sur le plan climatique d’ici à 2030. Pour les professionnels de la santé et le personnel des ONG belges, la question essentielle est de savoir quels enseignements pouvons-nosu retirer d’un pays aussi ambitieux que le Kenya. Cet exemple peut être une inspiration pour les pays à revenu élevé, comme la Belgique, sur la manière dont nous pouvons fournir des soins de santé de haute qualité avec moins d’émissions de CO2. Selon Dr Iris Blom, il existe de nombreuses opportunités dans ce domaine.

Il est primordial d’éduquer et de sensibiliser les professionnels de la santé à ces questions. Ils et elles sont en effet des acteurs incontournables de la transition climatique. C’est pourquoi des initiatives telles que le Trajet des Ambasseurs sont importantes. La coopération sur ces questions entre les acteurs de la solidarité internationale est essentielle. Mettons-nous au travail !

 

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