Violence sexuelle dans l’est du Congo

27 / 07 / 2020

L’est de la RD du Congo souffre de tensions et de conflits depuis des décennies. Quelque 120 groupes armés y sont actifs. Les causes de la violence y sont complexes : il y a notamment, des tensions toujours plus fortes entre éleveurs et agriculteurs (groupes ethniques Hema et Lendu). En effet, les milices s’y battent pour le contrôle des mines d’or et de cobalt dans la région. La violence s’est encore intensifiée en 2019, lorsque l’armée a lancé une offensive contre la CODECO et d’autres milices en Ituri. Depuis mars, plus de 200 000 personnes ont fui, selon les chiffres du Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants.

Ce conflit sanglant a été oublié. Les médias et les responsables politiques concentrent leur attention sur d’autres foyers de tension dans le monde. Dans cette série d’articles, nous mettons en lumière les divers problèmes auxquels la région est confrontée, nous montrons comment Memisa essaie de contribuer à une solution et nous laissons les gens eux-mêmes s’exprimer. De cette façon, nous essayons de donner aux habitants de l’est du Congo l’attention qu’ils méritent.

 

Lisez-ici la partie 1 : Rencontre avec le personnel infirmier qui – au péril de sa vie – fait fonctionner l’hôpital de fataki

Lisez-ici la partie 2Corona, Ebola et rougeole ? Cela ne s’arrêtera-t-il jamais à l’est du Congo ?

PARTIE 3 : Des réfugiés qui ne sont en sécurité nulle part

Les villages sont vidés, les maisons sont brûlées et les enfants sont tués à la machette. Dans l’est du Congo, la violence semble ne pas avoir de fin. Au cours des premiers mois de 2020, 1 777 personnes sont mortes en Ituri. 14 517 maisons ont été détruites, dont 140 établissements scolaires. 3 millions de personnes sont en fuite, selon un rapport de la coordination de la société civile locale. Ces chiffres ne révèlent probablement pas toute la vérité. Ils ne sont qu’une indication car les données ne peuvent être collectées dans toutes les zones en raison de l’insécurité. Les chiffres réels peuvent donc être beaucoup plus élevés…

« La situation est terrible« », souligne le Dr. Soeur Jeanne Cécile de Bunia. « Depuis quelques mois, la guerre s’est intensifiée. Tout ce qui se trouvait dans les villages environnants a été détruit. Des maisons aux infrastructures, en passant par les récoltes. Il s’agit d’une catastrophe économique et humanitaire. »

Même dans les camps de réfugiés, la population n’est pas en sécurité. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) signale que ces camps font l’objet d’attaques ciblées. De plus, les gens qui retournent dans leurs villages après des semaines ou des mois risquent à nouveau leur vie. Plusieurs personnes qui sont retournées chez elles ont été à nouveau la cible d’attaques et de menaces de la part des groupes armés, car accusés de collaborer avec l’armée.

Des kits d’hygiène

Fataki est l’une des régions les plus touchées. Des milliers d’habitants ont fui vers Bule, qui se trouve à quelques kilomètres de l’hôpital. Notre partenaire Caritas y a installé un camp, non sans difficultés, pour accueillir la population déplacée.

La population vit dans des conditions précaires. Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables. Les mauvaises conditions d’hygiène (dues au manque d’eau propre et à l’absence de latrines) augmentent le risque de propagation des maladies. En outre, elles sont plus souvent victimes de violences (sexuelles). Afin de donner à ces jeunes femmes un minimum de dignité, Memisa a distribué des kits d’hygiène en fin d’année 2019 (pour une valeur de 13 250 euros). Les kits étaient composés de matériaux durables (serviettes hygiéniques réutilisables) produits localement. Ces kits n’avaient pas uniquement pour but d’améliorer l’hygiène mais également d’augmenter la confiance en elles des jeunes femmes.

La violence sexuelle comme arme de guerre

« Il est extrêmement triste que le nombre de cas d’abus (sexuels) et de violence contre les femmes et les enfants ne fasse qu’augmenter », rapporte le UNHCR. Un rapport des Nations unies montre que les groupes rebelles armés ne sont pas les seuls à se rendre coupables de ces crimes. Les soldats du gouvernement et les membres de la police nationale commettraient également des crimes contre leur propre population.

L’est de la RD du Congo a une longue histoire de violences sexuelles. Ce qui a entraîné un bouleversement de la société et une fausse image de la sexualité et des droits des femmes en général. Memisa travaille avec des partenaires tels que Caritas et Action d’Espoir qui, d’une part, soutiennent les victimes de violences sexuelles et, d’autre part, sensibilisent à la violence contre les femmes et aux droits sexuels et reproductifs.

 

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