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31 mai 2024

Memisa s’associe à Sant’Egidio pour l’accès à la santé des sans-abris en Belgique

Memisa agit aussi pour la santé des plus vulnérables en Belgique depuis 2023. L’ONG belge s’est ainsi associée à Sant’Egidio Belgique pour permettre aux personnes en situation de rue d’avoir accès à des soins de santé de qualité et des services d’hygiène.

Au cœur notre mission : une attention particulière aux plus vulnérables

La mission de Memisa est d’améliorer l’accès aux soins de qualité pour toutes et tous, en portant une attention particulière aux populations les plus vulnérables. Des personnes en situation de précarité, il en existe également en Belgique. C’est pourquoi Memisa collabore avec Sant’Egidio en Belgique, en plus de nos activités de coopération en Afrique et en Inde.  En particulier, Memisa et Sant’Egidio unissent leurs forces pour le projet Kamiano Care, dans la ville d’Anvers.

Etre en bonne santé quand on vit à la rue

Beaucoup de sans-abris souffrent de problèmes de santé physiques ou psychiques. Parfois, ces problèmes médicaux sont la cause de l’arrivée à la rue. Pour d’autres, il s’agit plutôt de la conséquence. Un sans-abri en Belgique a ainsi une espérance de vie de seulement 48 ans, contre 81,7 pour le reste de la population belge [1].

Parmi les problèmes de santé les plus rencontrés, on retrouve les plaies ouvertes, mais aussi les problèmes liés à l’hygiène ainsi que les troubles psychiques.

Le Kamiano care, un lieu de soins pour les sans-abris à Anvers

Le Kamiano Care est un lieu où les personnes sans-abri peuvent recevoir des soins médicaux, prendre une douche chaude et laver leur linge. Une équipe de bénévoles (médecins, infirmiers et infirmières) apporte les soins aux patient.e.s, avec une attention toute particulière pour le soin des plaies et des problématiques liées à l’hygiène. Un psychiatre bénévole est également présent pour les personnes en détresse mentale.

Sant’Egidio est un mouvement chrétien laïc composé d’environ 80 000 membres dans plus de 70 pays. Sant’Egidio mène en Belgique des initiatives pour les enfants et les personnes âgées qui vivent dans les périphéries urbaines. La communauté mène également des actions en faveur de sans-abris, de nouveaux arrivants, de réfugiés et des personnes vivant avec un handicap.

Plus d’informations sur leur site : https://www.santegidio.be/fr/asbl/

Le Kamiano Care a ouvert ses portes en juin 2023, entre autres grâce à l’appui de Memisa qui prend en charge une partie des frais énergétiques pour le fonctionnement quotidien du centre.

En 2023, il y a eu 142 consultations médicales au centre Kamiano. Chaque jour, 18 personnes ont pu bénéficier d’une douche.

Plus que jamais, Memisa œuvre ainsi pour l’amélioration de la santé pour toutes et tous, en Belgique aussi.

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28 mai 2024

Au Burundi, pluies torrentielles et inondations menacent l’accès aux soins de santé

Les Burundais subissent les effets du changement climatique de plein fouet. Depuis septembre 2023, les pluies sont plus fréquentes que d’habitude. Et plus fortes. Ces derniers mois, le phénomène s’est encore aggravé. Plus de 100.000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer pour fuir les inondations et se protéger des potentiels glissements de terrain.

Pluies torrentielles, glissements de terrain et risque de crues : une réaction en chaîne 

Selon l’ONU, plus de 200.000 personnes ont été impactées par les pluies diluviennes, les grêles, les inondations ou les glissements de terrain depuis l’automne 2023 (OCHA, 2024). Et 100.000 d’entre elles ont dû quitter leur domicile pour rejoindre des zones épargnées par les eaux. A la hâte et sous la pluie – qui n’en finit décidément pas de tomber -, ces familles construisent leur nouveau foyer avec des bâches et des bouts de bois ou trouvent refuge dans des écoles et des églises. Mais après quelques mois ou quelques semaines à peine, elles ont l’ordre de quitter la place : la zone est à son tour menacée par des inondations et glissements de terrain. Il faut trouver un nouvel espace pour se protéger et recommencer. De nombreux habitants ont ainsi dû se déplacer à de multiples reprises ces dernières années [1].

Le 19 avril 2024, un nouveau glissement de terrain a eu lieu à Kirasa. Une personne est décédée et plus de 375 maisons sont endommagées. La centrale hydroélectrique de Kirasa est détruite. Des réservoirs d’eau sont endommagés.
Avec toutes ces pluies, le niveau du lac Tanganyika monte dangereusement [2]. Si le lac venait à déborder, les conséquences seraient encore plus dévastatrices pour le pays.

Le phénomène El Niño

Le Burundi connaît normalement 2 saisons des pluies : la première de septembre à janvier, la seconde de mars à mai. Cette année, la saison des pluies n’a pas connu de pause. Le phénomène climatique El Niño n’est pas étranger à cette catastrophe.

Un désastre pour la santé des habitants du Burundi

Actuellement, 5 structures de santé ont été détruites par les inondations. Beaucoup d’autres ne sont plus accessibles à cause des routes inondées. Cela veut dire que des milliers de personnes n’ont plus accès aux soins de santé. Que des centaines de femmes enceintes ne peuvent plus se rendre à l’hôpital ou au centre de santé pour accoucher avec l’accompagnement d’un professionnel de santé. Que les structures de soins encore fonctionnelles sont dans l’impossibilité de s’approvisionner en médicaments, par contrainte logistique.

Inondations Burundi - pharmacie sous eaux

Et puis, plus de 20.000 ménages ont perdu leurs récoltes. Des hectares de champs cultivés (au moins 40.000) ont été inondés. Cela laisse à prévoir un manque de nourriture dans les mois à venir, et donc un impact sur la nutrition des enfants.

De plus, dans son rapport, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) met également en évidence le nombre de latrines détruites par les inondations. L’accès à des toilettes aménagées est en effet un enjeu majeur de santé publique. Les déjections humaines contiennent des bactéries et des agents infectieux. Ces agents peuvent contaminer les sources d’eau. Des maladies telles que la diarrhée, le choléra, la dysenterie et la fièvre typhoïde peuvent se déclarer auprès des personnes vivant près de sites de défécation non protégés.

Une réponse humanitaire est nécessaire

Les populations déplacées ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Des abris d’urgence sont nécessaire, ainsi que du matériel de cuisine, des matelas et des moustiquaires. Le besoin en alimentation est aussi urgent. A Kirasa, au moins 2500 personnes ont besoin d’assistance en vivres (OCHA). Enfin, l’installation de latrines dans les camps de réfugiés et des kits de collecte et de conservation de l’eau sont également une priorité.

Inondations Burundi - personnes et voiture dans les rues

Que fait Memisa au Burundi ?

Ces catastrophes climatiques montrent combien il est important d’avoir un système de santé solide, résilient aux effets du changement climatique. Un système de santé qui peut, quoi qu’il arrive, assurer la continuité des soins de santé. Au Burundi, Memisa travaille chaque jour pour renforcer le système de santé local. Afin que le système de santé burundais puisse améliorer la santé de la population, même en cas de chocs.

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21 mai 2024

Opinion: les violences basées sur le genre dépassent les frontières géographiques et culturelles

Les violences sexistes et sexuelles sont universelles. Elles ne connaissent pas de frontières sociales ou géographiques. Nous devons de toute urgence nous mobiliser contre les violences basées sur le genre, que ce soit en Belgique, en RD du Congo, ou ailleurs dans le monde. C’est ce qu’écrivent dans cet article Anna Salvati et Thibaut Verhaeghe, tous les deux membres du personnel de Memisa. Nos collègues souhaitent ainsi sensibiliser le grand public à cette dure réalité. 

L’inégalité entre les hommes et les femmes, au fondement de la violence basée sur le genre 

La violence fondée sur le genre désigne tout acte préjudiciable à l’encontre d’un individu ou d’un groupe en raison de son identité de genre. Selon l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), la violence fondée sur le genre est l’une des pires formes que peut prendre l’inégalité entre les hommes et les femmes. Cette violence touche les femmes de manière disproportionnée, car elle est directement liée à la répartition inégale du pouvoir entre les hommes et les femmes (EIGE, 2016).

Les données recueillies montrent que la violence fondée sur le genre est omniprésente. Qu’il s’agisse de viols, de violences domestiques ou de féminicides, les violences basées sur le genre ont une dimension universelle. Elles dépassent les frontières géographiques et sociales. Aucune femme dans le monde ne peut être certaine d’échapper à cette forme de violence. Selon ONU Femmes, 1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles à un moment ou à un autre de sa vie (OMS, 2018).

La violence basée sur le genre se manifeste partout. Elle peut toucher n’importe qui, à n’importe quel moment, indépendamment de la culture, de la langue, de l’appartenance ethnique ou de la religion. À la maison, sur le lieu de travail, dans les zones de conflit, dans les camps de réfugiés… Le viol, par exemple, ne se produit pas seulement dans les régions où l’insécurité, la pauvreté ou l’exploitation économique affectent la population, comme dans l’est de la RD du Congo. Même dans les régions les plus prospères du monde, la violence sexiste et sexuelle n’est pas une exception. En Italie, en 2023, 103 femmes ont été assassinées en raison de leur sexe, selon les chiffres de l’Observatoire national du féminicide en Italie.

Violence sexuelle: une souffrance mentale et physique

La violence sexuelle est une forme de violence fondée sur le genre. Elle constitue une expérience traumatisante et entraîne de profondes blessures psychologiques ainsi qu’un sentiment de honte. Une atteinte à notre intimité provoque un sentiment indescriptible d’humiliation et souvent de honte. L’impact de la violence sexuelle sur le bien-être mental est énorme. Les survivantes de la violence sexuelle (en raison de leur force et de leur persévérance, il serait erroné de les qualifier de « victimes ») sont confrontées à des troubles anxieux, à la dépression et au stress post-traumatique.

Tant sur le plan mental que physique, la violence sexuelle ruine d’innombrables vies dans le monde entier. Les blessures physiques ne sont pas seulement douloureuses. Elles brisent les rêves de l’enfance et ont un impact sérieux sur la vie sexuelle. Cette forme de violence a de graves conséquences sur la santé physique des femmes. Il s’agit souvent de blessures irréparables et, dans certains cas, la violence sexuelle peut même entraîner la mort. Les femmes doivent poursuivre leur vie avec une blessure mentale et souvent physique qui ne peut être guérie, comme l’explique Denis Mukwege dans son livre « Le pouvoir des femmes » (Mukwege, 2021).

En RD du Congo, la vie des victimes est à jamais bouleversée. Après le crime, la survivante est généralement rejetée et son mariage avec son mari est souvent dissous. En fait, elle est souvent tenue pour responsable de l’abus, comme si elle avait provoqué la violence par son propre comportement. C’est d’ailleurs ce qui est trop souvent mis en avant en Occident pour légitimer des comportements sexuels non désirés.

Les mutilations génitales sont encore pratiquées dans 33 pays d’Afrique, 6 pays d’Asie et 5 pays du Moyen-Orient. Les mutilations génitales ne sont pas non plus une exception dans certaines communautés d’Europe de l’Est et au sein de la diaspora en Europe et aux États-Unis. On estime qu’environ 4 millions de filles sont exposées chaque année au risque de mutilation génitale féminine.

Le viol est également une forme encore très répandue de violence sexuelle à l’égard des femmes. L’absence de chiffres fiables ne nous empêche pas de parler d’une véritable crise du viol qui sévit actuellement, et depuis de nombreuses années, en RD du Congo. En particulier dans l’est du pays, des millions de personnes sont touchées par l’insécurité. En Ituri et au Sud-Kivu, où Memisa opère en tant qu’ONG, le viol est utilisé comme arme de guerre.

En raison du manque de données fiables, il est difficile de quantifier les cas de violence sexuelle dans le monde. Et puis, les femmes hésitent souvent à dénoncer les crimes commis à leur encontre, ce qui est compréhensible. La violence sexuelle est la forme de violence la moins signalée dans le monde. Les recherches montrent que, contrairement à d’autres formes de violence, la violence fondée sur le genre ne diminue pas dans les pays occidentaux (source). C’est inquiétant.

Les femmes sont considérées comme des citoyennes de seconde zone 

Les causes de la violence fondée sur le genre sont culturelles, sociales, économiques et politiques. Dans cet article, nous aborderons les 2 premières, qui se traduisent par l’oppression des femmes. Les normes sociales patriarcales perpétuent l’inégalité entre les sexes et contribuent à ce type de violence.

En RD du Congo, mais aussi, dans une plus ou moins grande mesure, dans la plupart des sociétés, les femmes sont souvent considérées comme des citoyennes de seconde zone dès leur naissance. Dans les sociétés où les hommes détiennent le pouvoir social et politique, la violence sexuelle est un effet collatéral bien toléré.

Encore aujourd’hui, dans nombreuses communautés de l’Afrique à l’Europe, on attend des femmes qu’elles s’occupent des enfants, qu’elles fassent le ménage et qu’elles obéissent à leur mari. En général le travail de ‘care’ non rémunéré est traditionnellement réservé aux femmes.. Elles sont encore trop souvent considérées comme « inférieures » dans le monde entier. Pendant des millénaires, la société a été façonnée par la domination masculine, ce qui a conduit des millions, voire des milliards, de filles et de femmes à subir des discriminations et des injustices. Le mépris de la vie des femmes est en fin de compte la cause des crimes sexuels

La violence masculine à l’égard des femmes est également alimentée par une culture de l’impunité, où l’ « agresseur » n’est pas suffisamment puni et où les victimes ne sont pas suffisamment protégées et soutenues. Une écrasante majorité de femmes sont abandonnées par le système de justice pénale. Partout dans le monde, le viol reste souvent en dehors de la sphère pénale et trop souvent les femmes et filles sont obligées par leur même famille à accepter des accords à l’amiable voir marier leur bourreau.

Rompre le déséquilibre de pouvoirs 

L’un des moyens de lutter contre la violence sexuelle est de continuer à réduire les déséquilibres de pouvoir entre les hommes et les femmes. Car la violence sexiste est et restera toujours une histoire de pouvoir. Cet article d’opinion est un appel fait aux personnes en position d’influence : prenez la parole au sujet des violences sexuelles. Ensemble, en tant que citoyens, politiciens et activistes, nous pouvons jouer un rôle à bien des égards pour faire du monde un endroit plus sûr pour les femmes. En faisant entendre nos voix et celles des femmes.

Nous avons écrit ce texte pour exprimer notre indignation face à ce qui est fait à nos semblables. Personne ne mérite de souffrir physiquement et mentalement à cause des violences sexuelles. En tant que membres du personnel de l’ONG médicale Memisa, qui fait de la lutte contre la mortalité maternelle une priorité, nous pensons qu’il est important de sensibiliser le grand public à ce problème. Nous considérons également qu’il est nécessaire que des mesures soient prises au niveau politique, partout dans le monde, pour les prévenir et les combattre. En sensibilisant le grand public, ainsi qu’en éliminant certains sujets tabous comme les violences sexuelles, des changements positifs peuvent survenir dans la manière dont les femmes sont traitées. C’est ce en quoi nous croyons.

Anna Salvati est responsable régionale pour Memisa pour l’Ituri.  

Thibaut Verhaeghe est chargé de communication pour Memisa.

Ce texte est une traduction de l’opinion publiée sur le site du Mo* Magazine: https://www.mo.be/opinie/gendergerelateerd-geweld-overschrijdt-geografische-en-culturele-grenzen 

 

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13 mai 2024

Comment Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri (RD du Congo)

Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri dans le cadre de son programme Unis pour la Santé et l’Education (USE). Ce programme est financé par l’Union européenne. Il a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des populations en RD du Congo. Dr. Houssinnet Lipelba est responsable de ce programme pour Memisa, en Ituri. Il nous explique comment l’ONG belge agit pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante dans la province.

 

Memisa lutte contre la malnutrition en RD du Congo

Le programme USE, financé par l’Union européenne, permet à Memisa de mener des projets très variés, aussi bien au Kongo-Central qu’en Ituri. Après les premiers succès enregistrés au Kongo-Central, d’autres sont également à saluer dans la province orientale.

En Ituri, le programme atteint 1.5 millions d’habitants, dans 7 zones de santé. L’un des projets phares du programme USE dans cette province est la lutte contre la malnutrition, qui est l’une des principales causes de mortalité chez les enfants. Memisa encourage la production et la consommation d’aliments locaux pour combattre ce fléau. Nous sensibilisons également la population. Dr Lipelba Houssinnet travaille pour Memisa dans la province de l’Ituri en tant qu’assistante technique et médecin de santé publique. Il nous explique plus en détails comment Memisa y lutte contre la malnutrition.

La malnutrition est influencée par de facteurs politiques et économiques 

En RD Congo, la malnutrition est un défi structurel. Et des facteurs externes comme les épidémies, les crises économiques ou les conflits aggravent l’insécurité alimentaire. C’est le cas en Ituri, une province déchirée par la guerre. Dans cette région, plus de 1,6 million de personnes ont quitté leur foyer, laissant leurs biens derrière eux.

Souvent, être déplacé signifie ne pas être sûr de pouvoir donner à manger à son enfant. « Les gens se retrouvent en territoire inconnu après avoir dû fuir leur maison », explique le Dr Houssinnet. « Il est difficile pour eux de pratiquer l’agriculture et de rester autosuffisant. Par conséquent, des milliers de familles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins ».

 

Dr. Lipelba Houssinnet est Assistant Technique International pour Memisa

L’insécurité en Ituri rend également l’accès aux soins de santé difficile pour des millions de personnes. Les femmes et les jeunes enfants sont particulièrement touchés. L’incapacité à accéder aux établissements de santé aggrave la problématique de la malnutrition. De plus, les ménages manquent de ressources financières pour nourrir convenablement leurs enfants. C’est la raison pour laquelle la malnutrition est également beaucoup plus fréquente dans les familles défavorisées.

Outre les facteurs politiques et économiques, certaines maladies courantes ont également un impact sur le taux élevé de malnutrition dans la région. Par exemple, le paludisme, qui entraîne à un stade avancé une anémie grave. « Ces conditions accélèrent la malnutrition chez les enfants », explique le Dr Houssinnet. Le manque d’eau potable dans la région entraîne également des complications qui provoquent une augmentation du nombre d’enfants malnutris. « Lorsque les enfants manquent d’eau potable, ils ont souvent la diarrhée. Cela les affaiblit et les rend plus susceptibles de souffrir de malnutrition.

Consommation et production d’aliments locaux contre la malnutrition

Pour améliorer la sécurité alimentaire des populations locales en Ituri, Memisa veut accroître l’autonomie alimentaire. Concrètement, nous encourageons l’utilisation de produits locaux pour les repas des enfants. « Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi comme solution à court-terme, il est préférable, à long-terme, de s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas et des plats équilibrés ».

Pour lutter contre la malnutrition, de nombreuses organisations internationales réagissent en introduisant des aliments thérapeutiques (tels que plumpy’nut). Cette solution peut aider beaucoup d’enfants à se rétablir à court terme. Toutefois, elle n’est pas viable sur la durée. Pour réduire la dépendance à l’égard des produits importés, Memisa encourage la préparation d’une bouillie riche en calories pour les enfants qui souffre de malnutrition sévère. Les ingrédients de cette bouillie sont des produits locaux tels que la farine de maïs, l’huile et les cacahuètes.

“ »Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi, il vaut mieux, à long terme, s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas équilibrés », déclare Dr. Lipelba Houssinnet

 

La consommation de repas équilibrés est essentielle pour combattre la malnutrition infantile

Un rôle clé pour les relais communautaires

Les relais communautaires sont des bénévoles issus de la communauté. Ils sont formés par Memisa et conseillent aux gens des recettes à base d’aliments locaux pour préparer des plats équilibrés. Car la cause de l’état de sous-nutrition des enfants n’est pas seulement due au fait qu’ils ne mangent pas assez. Beaucoup d’enfants ne reçoivent pas suffisamment de vitamines et de nutriments essentiels. Leur régime alimentaire trop peu varié, ce qui entraîne des problèmes de santé.

L’amélioration de l’autonomie est encouragée par des démonstrations culinaires. « Au cours de ces ateliers de cuisine, soutenus par Memisa, les parents apprennent à préparer des repas. Grâce à cela, les enfants bénéficient d’une alimentation variée et riche en micronutriments », explique le Dr Houssinet.

Les relais communautaires sont en contact direct avec la communauté locale. Ils sont idéalement placés pour détecter la malnutrition à un stade précoce. Ils jouent également un rôle important dans la sensibilisation de la communauté. En effectuant des visites à domicile, les agents communautaires encouragent la population locale à prendre de nouvelles habitudes dans la confection des repas. « Par exemple, ils recommandent les aliments qui conviennent aux différentes tranches d’âge des enfants. »

Memisa soutient des ateliers de cuisine en Ituri

 

Un dispositif durable en réponse à un contexte particulier

La promotion en Ituri de l’utilisation de produits locaux dans l’alimentation des enfants est une réponse à 2 phénomènes. Tout d’abord, les frontières ont été fermées durant l’épidémie d’Ebola et la pandémie de Covid-19. L’importation d’aliments industriels était alors impossible. Ensuite, les produits locaux sont beaucoup moins chez que les aliments manufacturés, en cas de crise économique.

Produire des aliments localement, c’est avoir la garantie d’une disponibilité de nourriture, à court et à long-terme. L’un des inconvénients des produits importés est la longueur du cycle logistique. « Souvent, ces produits n’arrivent que six mois après la commande. C’est beaucoup trop long pour inverser la situation d’un enfant souffrant de malnutrition », explique le Dr Houssinnet. « En produisant et en consommant des aliments localement, nous controns ce problème ».

 

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24 avril 2024

Paludisme : la première cause de mortalité en RD du Congo est pourtant une maladie dont on peut guérir

Le paludisme, ou malaria, est une maladie évitable, et dont on peut guérir. Pourtant, le paludisme reste la première cause de mortalité en RD du Congo. En cause notamment : la pauvreté et le manque d’information. Souvent, les familles les plus vulnérables ne se rendent pas au centre de santé et choisissent l’automédication avec des médicaments de mauvaise qualité. L’information et la sensibilisation des communautés sont primordiales pour lutter contre cette « fièvre des marais ».

2 femmes assises sur un lit avec moustiquaire, centre de santé en RD du Congo

Comprendre le paludisme : une maladie particulièrement dangereuse pour les enfants et les femmes enceintes

Le paludisme (appelé aussi « malaria ») est une maladie infectieuse transmise à l’homme par certains types de moustiques. Elle se rencontre surtout dans les pays tropicaux. En piquant leur victime, les moustiques infectés injectent un parasite dans le sang de leur hôte. Ces parasites se multiplient en quelques minutes et détruisent rapidement les globules rouges de la personne. L’anémie sévère est ainsi l’une des complications fréquentes rencontrée chez les patients atteints de paludisme grave.

En particulier, le paludisme est très dangereux pour les enfants de moins de 5 et les femmes enceintes. Ainsi, en RD du Congo, 67% des décès dus au paludisme en 2020 étaient des décès d’enfants âgés de moins de 5 ans (https://pnlprdc.org/).

Une maladie pourtant évitable…

Il est possible de prévenir le paludisme, tout d’abord en se protégeant des piqûres de moustiques. C’est ce que les infirmiers expliquent à leurs patients – en particulier les femmes enceintes – durant des « causeries éducatives » organisées au centre de santé. Les moustiquaires imprégnées d’insecticide, au-dessus du lit, sur les fenêtres et les vêtements protecteurs sont les premiers alliés pour éviter l’infection. Mêlant le geste à la parole, les infirmiers distribuent gratuitement des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée (MILD), grâce aux subventions du Fonds mondial.

causerie éducative, femmes enceintes, RD Congo

Pour les femmes enceintes la participation aux consultations prénatales  (CPN) est déterminante, car elles y recevront également un médicament pour les protéger, elles et leur bébé. C’est pour cela que les équipes médicales, souvent aidées par des bénévoles de la communauté, font régulièrement le tour des villages, pour informer les familles et encourager les femmes à faire suivre leur grossesse au centre de santé.

… et dont on peut guérir

La mortalité due au paludisme peut être réduite, grâce au diagnostic rapide et à une prise en charge précoce.

En RD du Congo, les prestataires de soins peuvent poser le diagnostic grâce au test de la goutte épaisse. Ce test, réalisé au laboratoire consiste à analyser une goutte de sang au microscope pour y détecter la présence du parasite.

Ce test peut être réalisé facilement dans les centres de santé ruraux, à condition de disposer, notamment :

  • D’un microscope
  • D’un liquide de coloration spécifique
  • D’un laborantin formé

Un homme en blouse médicale regarde dans un microscope, RD Congo

A l’hôpital de Pawa (Province du Haut-Uele), la majorité des patients en consultations sont atteints de paludisme (65.718 cas en 2020). Memisa rénove et agrandit le laboratoire de l’hôpital. De nouveaux équipements sont achetés. Les techniciens de laboratoire vont également suivre une formation supplémentaire pour les aider à poser des diagnostics précis.

 

Une fois le diagnostic posé, plusieurs médicaments – gratuits, approvisionnés par le Fonds Mondial – sont utilisés traiter le paludisme. Depuis fin 2021, un vaccin existe même !  Il réduirait la morbidité et la mortalité palustres chez le jeune enfant et est recommandé par l’OMS.  Toutefois, sa disponibilité est encore très faible et, actuellement, très peu d’enfants y ont accès.

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20 mars 2024

3 actions de Memisa pour favoriser l’accès à l’eau en RD Congo

L’eau potable est indispensable pour préserver la santé de tous, surtout celle des enfants. Pourtant, dans la plupart des établissements de santé en RD du Congo, l’accès à l’eau n’est pas facile, ni pour les patients, ni pour le personnel médical. Memisa met en œuvre 3 types de projets pour améliorer la disponibilité en eau dans les centres de santé.

Au Sud-Kivu, une femme remplit son bidon d'eau à une source

L’eau potable n’est pas toujours disponible au centre de santé

 

L’eau est essentielle lorsque l’on parle de santé : pour permettre aux malades de s’hydrater et de se rétablir, pour laver les pansements, les draps, pour nettoyer le sol de la maternité ou de la salle d’opération.

Pourtant, au niveau mondial, plus d’1 établissement de santé sur 10 en milieu rural ne dispose pas de service d’eau. C’est notamment le cas en RD du Congo, où la plupart des centres de santé ne sont pas reliés à un réseau d’eau potable.

C’est un réel danger pour les malades. Comment peuvent-ils récupérer et combattre la maladie sans pouvoir s’hydrater correctement ? Pour les enfants, le risque est encore plus grand : en buvant de l’eau de mauvaise qualité, ils risquent de contracter des maladies diarrhéiques et de souffrir de malnutrition.

Memisa a toujours eu à cœur d’améliorer l’accès à l’eau dans les structures de santé où nous intervenons. Car accéder à l’eau potable est vital, encore plus quand on est souffrant. Découvrez les 3 manières dont Memisa contribue à cet objectif.

1. Réalisation de forages de puits d’eau

 

Dans les hôpitaux, le besoin en eau est très important tout au long de l’année. Pour garantir un accès à une eau de qualité 365 jours par an, Memisa réalise des forages sur les parcelles des hôpitaux. Mais creuser n’est pas suffisant ! Il faut également :

  • construire ou rénover un château d’eau
  • prévoir une pompe électrique (solaire) et installer des panneaux solaires
  • installer le réseau d’adduction
  • prévoir des robinets, des bornes-fontaines, etc.
  • réaliser une étude de potabilité de l’eau
  • constituer une équipe au sein de l’hôpital pour la maintenance des installations

Château d'eau à l'hôpital de Pawa (Haut-Uele, RDC) Panneaux solaires pour faire fonctionner la pompe, hôpital de Pawa

Château d’eau et panneaux solaires à l’hôpital de Pawa

A Pawa par exemple, dans la province du Haut-Uele, il a fallu creuser très profondément pour trouver de l’eau. Un château d’eau a été construit ainsi qu’un système d’adduction complet. Désormais, les chirurgiens peuvent se laver les mains et nettoyer la salle d’opération en ouvrant simplement un robinet.

2. Réhabilitation de sources d’eau aux abords des centres médicaux 

 

Memisa travaille avec ses partenaires locaux pour réhabiliter les sources d’eau potable à proximité des lieux de soin. Dans la zone de Miti Murhesa, dans le Sud-Kivu, Memisa et son partenaire Action d’Espoir ont réaménagé 4 sources d’eau en 2023, dans les villages de Mashengo, Karhandiko, Bidorho et Kabirehmbo. Avant l’intervention de Memisa, il y avait déjà de l’eau dans ces communautés. Mais une eau sale et non potable. Le bétail s’abreuvait directement à la source et les enfants venaient y jouer.

En modernisant les sources d’eau, Memisa et Action d’Espoir permettent aux malades, au personnel de santé mais également à la population vivant aux alentours de s’approvisionner en eau salubre toute l’année. 1 000 familles peuvent désormais consommer de l’eau en toute sécurité, ce qui constitue une avancée majeure pour la santé de ces populations.

3. La récupération de l’eau de pluie

 

Même si elle n’est pas immédiatement potable, l’eau de pluie reste tout de même appréciée au centre de santé. Elle permet de laver le sol, les draps, les vêtements. Bouillie et filtrée, elle peut également être utilisée pour cuisiner des aliments. Memisa équipe des centres de santé en gouttières et citernes pour récolter l’eau tombée du ciel pendant la saison des pluies.

 

Récupération de l'eau de pluie au Centre de santé d'Ibambi

Centre de santé d’Ibambi, Province du Haut-Uele

A défaut d’eau consommable, les citernes permettent de disposer sur place de certaines quantités d’eau, sans devoir parcourir plusieurs kilomètres jusqu’à la source la plus proche.

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11 mars 2024

Au Bénin, quand soins de qualité riment avec patients satisfaits

Le niveau de satisfaction des patient.e.s est un indicateur important pour évaluer la qualité des soins dans les structures de santé. Au Bénin, la Plateforme Nationale des Utilisateurs des Services de Santé (PNUSS) réalise des enquêtes de satisfaction auprès des usagers et facilite le dépôt de plaintes par les patients.

Avoir des patients satisfaits, c’est une manière de s’assurer que les soins apportés dans l’établissement sont de qualité. La satisfaction du patient est ainsi indissociable de la qualité des soins.

Une patiente assise est assistée par une prestataire de soins

Un impact sur le comportement du futur patient

L’expérience positive ou négative vécue par un usager influence son comportement en tant que patient. Un patient satisfait à la suite de sa prise en charge serait ainsi plus enclin à suivre son traitement à la lettre. Il serait également plus susceptible de se présenter à ses visites de contrôle, par exemple (1).

La renommée d’un établissement de santé dépend aussi des patients satisfaits

Les patients contribuent également à la réputation de l’hôpital ou du centre de santé. Des patients heureux, c’est la garantie d’une image positive pour l’établissement. Et donc, d’un meilleur taux de fréquentation !

Des enquêtes de satisfaction réalisées auprès de 1500 patients au Bénin

Au Bénin, Memisa soutient l’action de la Plateforme Nationale des Utilisateurs des Services de Santé (PNUSS). La PNUSS réalise des enquêtes de satisfaction auprès des usagers des services de santé.

Un main tenant un bic. Le prestataire de soins prend note dans un carnet.

Une enquête a ainsi été réalisée dans 14 hôpitaux de zone et 62 centres de santé. Au total, 1562 patient.e.s ont été interrogé.e.s. Les enquêteurs ont recueilli leurs avis sur les services et les soins dont ils ont bénéficié. Ils ont également pris note de leurs propositions d’amélioration. Une mine d’informations inestimables pour améliorer de la qualité de soins !

Les résultats de l’enquête ont été partagés avec les équipes médicales concernées. La PNUSS a également partagé des recommandations à l’encontre de chaque infrastructure sanitaire.

L’accueil, le temps d’attente et l’hygiène comme motifs d’insatisfaction

A la suite de cette enquête, plusieurs thèmes d’insatisfaction ont été relevés. De manière générale, le mauvais accueil réservé au patient est la première source de mécontentement. Les paroles déplacées et les gestes brusques sont encore trop souvent communs, surtout dans les services de maternité.

« Lors de l’accouchement, certaines sage-femmes giflent les patientes, quand elles ont du mal à écarter les jambes ».  Anonyme

Une femme ayant fréquenté un centre de santé déclare :

« Après l’accouchement, c’est nous les patientes qui prenons le balai pour nettoyer les lieux. Si on refuse de le faire, on doit payer plus cher notre séjour. » Anonyme

La lenteur de la prise en charge est également pointée du doigt par plusieurs d’usagers.

Mais les patients partagent aussi leur satisfaction vis-à-vis de la prise en charge reçue !

« Pour mon accouchement, la sage-femme a été très correcte et gentille avec moi. On échangeait comme des sœurs. » Anonyme

La possibilité de déposer plainte à l’hôpital

A l'hôpital de Boko (Bénin), les patients peuvent se rendre à la cabine de la PNUSS pour faire part de leur plainte

Cabine d’écoute de la PNUSS à l’hôpital de Boko

La PNUSS souhaite également faciliter les démarches des patients qui souhaitent faire part de leur mécontentement. Elle a ainsi permis la création de cabines d’écoute dans 4 hôpitaux béninois. Ces cabines se trouvent dans la cour des hôpitaux. Leurs portes sont ouvertes à tous les patients. Des membres de la PNUSS y sont disponibles pour enregistrer votre plainte.

*

De plus en plus, les établissements de soins prêtent attention à la satisfaction de leurs patient.e.s. Au Bénin, la PNUSS mène divers projets pour que le ressenti des patients soit davantage pris en compte par les professionnels de la santé et les équipes administratives.

 


(1)  https://www.cairn.info/revue-l-expansion-management-review-2014-3-page-51.htm#:~:text=Les%20points%20forts,et%20influe%20sur%20la%20fid%C3%A9lisation.

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10 mars 2024

3 raisons de vous inscrire aux séances photo de Memisa

Les shootings photo de Memisa, c’est reparti ! Découvrez 3 raisons pour lesquelles vous devriez vous y inscrire de toute urgence. 

1. Vous êtes solidaire avec les mamans d’Afrique

Dans le monde, 800 femmes meurent chaque jour des conséquences de leur grossesse ou de leur accouchement (OMS, 2023). 95 % de ces femmes vivent dans des pays revenus faibles ou intermédiaires. Cependant, les complications peuvent souvent être évitées grâce à une assistance médicale professionnelle. Votre inscription à une séance photo Memisa, permettra de soutenir de nombreuses femmes dans plusieurs pays d’Afrique.

prenatale consultatie

2. Vous soutenez les projets de Memisa

 Les fonds récoltés via les séances photo solidaires permettent à Memisa et à ses partenaires de rendre les soins de santé accessibles aux futures mamans au Bénin, au Burundi, en Guinée, en Mauritanie et en RD du Congo.

Il s’agit concrètement de :

  • Fournir des médicaments
  • Equiper les centres de santé et les hôpitaux en matériel médical (table d’accouchement, échographe, etc
  • Soutenir la formation des infirmiers, infirmières et sages-femmes

3. Vous partagez un moment privilégié avec votre maman et/ou vos enfants

En plus de de soutenir de nombreuses femmes dans plusieurs pays d’Afrique, chaque séance photo  est synonyme d’émotions, de sourires et de complicité. Vous y passerez un moment inoubliable en famille et vous repartirez avec une photo professionnelle gratuite.

 

Pas encore convaincu ? Découvrez l’ambiance familiale des séances photo Memisa grâce à notre making of.

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8 mars 2024

Les fistules : une tragédie silencieuse pour des milliers de femmes

En RD du Congo, la fistule obstétricale toucherait près de 2 femmes sur 1000. Les femmes accouchent souvent à la maison et sans assistance médicale professionnelle. Les accouchements peuvent durer des heures, voire des jours. Plus l’accouchement est long, plus le risque de fistule est élevé. Les fistules sont dangereuses pour la naissance du bébé et pour la vie future de la patiente. 

Qu’est-ce que la fistule obstétricale ?

Une fistule se produit lorsque la tête du bébé exerce une pression de longue durée sur les parois du canal pelvi-génital. Les tissus sont alors privés de sang pendant un long moment et sont endommagés, ce qui crée une ouverture entre le vagin et la vessie ou entre le vagin et le rectum (ou les deux). Il en résulte une incontinence permanente (émission de selles ou d’urines).  90 % des grossesses impliquant une fistule se terminent par le décès du nouveau-né.

La fistule obstétricale, responsable de l’exclusion sociale des femmes

Plus de 2 millions de femmes et de filles en Asie et en Afrique subsaharienne vivent avec une fistule non traitée. Chaque année, environ 50 000 à 100 000 nouveaux cas s’ajoutent (OMS, 2018). Ces chiffres ne reflètent qu’une partie de la réalité. En effet, la plupart des femmes n’osent pas exprimer leurs symptômes. Beaucoup subissent une fuite urinaire constante, ce qui cause des odeurs désagréables. Le problème de la fistule dépasse le cadre médical. Les femmes qui souffrent de fistule sont souvent rejetées par leur époux, leur famille et leur communauté. Isolées et marginalisées, elles ont peu accès aux informations sur le traitement dont elles pourraient pourtant bénéficier.

Et puis, n’oublions pas que ce handicap s’ajoute au traumatisme intense que les femmes ont déjà vécu : la perte d’un bébé à la suite d’un accouchement difficile.

La pauvreté comme cause indirecte des fistules

En Belgique, les fistules obstétricales sont rares. « En trente ans de travail, je n’ai rencontré le problème que deux fois et il a été immédiatement traité chirurgicalement », explique Sabine Van de Vyver, sage-femme en chef à l’hôpital AZ Sint-Vincentius de Deinze et bénévole de l’initiative Hôpital pour Hôpital.

Les fistules sont un signe qu’un système de soins de santé ne fonctionne pas correctement. En effet, une femme qui est correctement suivie lors de son accouchement ne développera pas de fistule.

Souvent, la fistule touche les femmes les plus vulnérables de la société qui ne bénéficient pas d’un suivi correct de leur grossesse. Il s’agit de futures mères qui ne peuvent pas se rendre à l’hôpital ou au centre de santé (à temps), des femmes déjà affaiblies par la malnutrition, ou de jeunes filles dont le corps n’a pas encore atteint sa pleine maturité.

La prévention est la clé

Il est possible de prévenir et d’empêcher l’apparition d’une fistule, grâce :

  • Au suivi régulier de la patiente tout au long de sa grossesse, dans le cadre des consultations prénatales
  • À la détection de certains signes avant-coureurs durant l’accouchement et à la réalisation de certains gestes techniques
  • A la référence rapide des patientes vers l’hôpital, en cas de nécessitéµ

Former les sage-femmes pour prévenir les cas de fistule

Aussi, les sage-femmes qui accompagnent les femmes enceintes dans les zones rurales jouent un rôle déterminant dans la lutte contre les fistules. Ce sont elles qui peuvent déterminer si une femme est à risque. Elles prennent également la décision de référer la parturiente vers l’hôpital, dans le cas où une femme doit bénéficier d’une césarienne d’urgence. C’est pourquoi, Memisa organise la formation des sage-femmes à la prévention des fistules.

Dr Dolores Nembuzu est gynécologue et directrice de la « Clinique de la fistule », à l’hôpital Saint-Joseph de Kinshasa. Elle s’est rendue en Ituri pour assurer la formation des sage-femmes de Bunia. Elle insiste sur le suivi à long-terme des patientes et sur l’appui que les sage-femmes peuvent apporter. « Après la chirurgie, il est important de continuer d’assister ces femmes. Elles souffrent d’un traumatisme profond et méritent un appui psychologique et social pour permettre leur réinsertion sociale. »

Dr Dolores Nembuzu, gynécologue spécialiste de la fistule à Kinshasa

Le renforcement du système de santé pour lutter contre les fistules

Pour prévenir l’apparition de fistules, Memisa appuie le système de soins dans sa globalité. Nous réhabilitons des salles de maternité et construisons de nouveaux centres de santé pour permettre aux femmes d’accoucher avec l’assistance de professionnels de la santé.

Avec nos partenaires locaux, nous organisons également des campagnes de sensibilisation pour encourager les femmes enceintes à se rendre aux consultations prénatales.

Memisa appuie également les systèmes de moto-ambulances pour permettre aux femmes enceintes d’être envoyées à temps l’hôpital en cas d’urgence.

Ituri : « La violence sexuelle peut aussi conduire à des fistules »

« En Ituri, dans l’est du Congo, la fistule est un problème de santé majeur », déclare Sœur Jean Cécicle Nyamungu Atimnedi, médecin et coordinatrice médicale de notre partenaire le BDOM. « L’insécurité dans la région signifie que les femmes enceintes ne peuvent pas se rendre dans les centres de santé, elles accouchent à domicile sans assistance, ce qui augmente le risque d’une fistule grave. Les femmes qui sont violées pendant cette guerre peuvent aussi avoir une fistule par la suite et avoir des fuites urinaires constantes. En mars, mois consacré aux femmes, prenons un moment pour nous souvenir de toutes les femmes qui ont perdu leur dignité à cause d’une fistule, quelle qu’en soit l’origine. »

 

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4 mars 2024

Memisa construit un nouveau centre de santé à Pay, en RD Congo

Le centre de santé de Pay Kongila (province du Kwilu) a ouvert ses portes ! Il a été construit par Memisa et ses partenaires locaux. Chaque mois, près de 700 patients viennent désormais s’y faire soigner.

Centre de santé Pay Kongila Congo Memisa

Un centre de santé construit grâce à la générosité de nos sympathisants

En mai 2023, Memisa a organisé son shooting solidaire annuel. Les montants générés par l’inscription des participants et la vente des photos ont été totalement reversés pour la construction du nouveau centre de santé de Pay Kongila.

En novembre 2023, Memisa a mis sur pied sa première exposition solidaire. La vente des œuvres d’art a également contribué à la construction du centre médical et à son équipement.

Au total, nous avons récolté près de 50.000 € pour ce projet.

 

« Ici, à Pay, nous avions des difficultés pour accueillir les malades et les femmes enceintes à cause du manque d’infrastructures. Depuis que nous avons un grand bâtiment, la population et l’équipe des infirmiers est très heureuse. »

Marie, infirmière au centre de Pay

Pay est une région rurale où les centres de santé sont difficilement accessibles

Pay Kongila est une grande région rurale de la RD Congo. Elle compte 184.000 habitants. Pourtant, il n’y a qu’un seul centre de santé à Pay ainsi qu’un unique hôpital.

Pour beaucoup de patient.e.s, se rendre au centre de santé est un défi à part entière. Même si le centre médical est situé à moins de 5km de la maison, les routes en très mauvais état, voire impraticables rendent le trajet extrêmement long et compliqué.

Atteindre le centre de santé : un véritable défi pour les femmes enceintes et leur bébé

Les femmes enceintes qui souhaitent accoucher au centre de santé marchent pendant des heures jusqu’au bâtiment.

Route RDC Pay Kongila voiture et personnes

Elles prennent le risque de ne pas arriver au centre à temps et d’accoucher au bord de la route. Beaucoup préfèrent malheureusement accoucher chez elle, sans l’accompagnement d’un professionnel de la santé. Cela peut s’avérer très dangereux pour leur santé et celle de leur bébé.

Il était urgent de construire un nouveau centre de santé

Pour rendre les soins de santé plus accessibles, il est indispensable que les centres médicaux soient situés à distance raisonnable de tous les villages de la région. C’est pourquoi l’ONG belge Memisa et ses partenaires ont souhaité construire un nouveau centre médical, au plus près de la population. Un centre en briques, plus spacieux, avec électricité solaire et disponibilité en eau potable.

Découvrez les photos du nouveau centre santé ci-dessous :

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