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20 mars 2024

3 actions de Memisa pour favoriser l’accès à l’eau en RD Congo

L’eau potable est indispensable pour préserver la santé de tous, surtout celle des enfants. Pourtant, dans la plupart des établissements de santé en RD du Congo, l’accès à l’eau n’est pas facile, ni pour les patients, ni pour le personnel médical. Memisa met en œuvre 3 types de projets pour améliorer la disponibilité en eau dans les centres de santé.

Au Sud-Kivu, une femme remplit son bidon d'eau à une source

L’eau potable n’est pas toujours disponible au centre de santé

 

L’eau est essentielle lorsque l’on parle de santé : pour permettre aux malades de s’hydrater et de se rétablir, pour laver les pansements, les draps, pour nettoyer le sol de la maternité ou de la salle d’opération.

Pourtant, au niveau mondial, plus d’1 établissement de santé sur 10 en milieu rural ne dispose pas de service d’eau. C’est notamment le cas en RD du Congo, où la plupart des centres de santé ne sont pas reliés à un réseau d’eau potable.

C’est un réel danger pour les malades. Comment peuvent-ils récupérer et combattre la maladie sans pouvoir s’hydrater correctement ? Pour les enfants, le risque est encore plus grand : en buvant de l’eau de mauvaise qualité, ils risquent de contracter des maladies diarrhéiques et de souffrir de malnutrition.

Memisa a toujours eu à cœur d’améliorer l’accès à l’eau dans les structures de santé où nous intervenons. Car accéder à l’eau potable est vital, encore plus quand on est souffrant. Découvrez les 3 manières dont Memisa contribue à cet objectif.

1. Réalisation de forages de puits d’eau

 

Dans les hôpitaux, le besoin en eau est très important tout au long de l’année. Pour garantir un accès à une eau de qualité 365 jours par an, Memisa réalise des forages sur les parcelles des hôpitaux. Mais creuser n’est pas suffisant ! Il faut également :

  • construire ou rénover un château d’eau
  • prévoir une pompe électrique (solaire) et installer des panneaux solaires
  • installer le réseau d’adduction
  • prévoir des robinets, des bornes-fontaines, etc.
  • réaliser une étude de potabilité de l’eau
  • constituer une équipe au sein de l’hôpital pour la maintenance des installations

Château d'eau à l'hôpital de Pawa (Haut-Uele, RDC) Panneaux solaires pour faire fonctionner la pompe, hôpital de Pawa

Château d’eau et panneaux solaires à l’hôpital de Pawa

A Pawa par exemple, dans la province du Haut-Uele, il a fallu creuser très profondément pour trouver de l’eau. Un château d’eau a été construit ainsi qu’un système d’adduction complet. Désormais, les chirurgiens peuvent se laver les mains et nettoyer la salle d’opération en ouvrant simplement un robinet.

2. Réhabilitation de sources d’eau aux abords des centres médicaux 

 

Memisa travaille avec ses partenaires locaux pour réhabiliter les sources d’eau potable à proximité des lieux de soin. Dans la zone de Miti Murhesa, dans le Sud-Kivu, Memisa et son partenaire Action d’Espoir ont réaménagé 4 sources d’eau en 2023, dans les villages de Mashengo, Karhandiko, Bidorho et Kabirehmbo. Avant l’intervention de Memisa, il y avait déjà de l’eau dans ces communautés. Mais une eau sale et non potable. Le bétail s’abreuvait directement à la source et les enfants venaient y jouer.

En modernisant les sources d’eau, Memisa et Action d’Espoir permettent aux malades, au personnel de santé mais également à la population vivant aux alentours de s’approvisionner en eau salubre toute l’année. 1 000 familles peuvent désormais consommer de l’eau en toute sécurité, ce qui constitue une avancée majeure pour la santé de ces populations.

3. La récupération de l’eau de pluie

 

Même si elle n’est pas immédiatement potable, l’eau de pluie reste tout de même appréciée au centre de santé. Elle permet de laver le sol, les draps, les vêtements. Bouillie et filtrée, elle peut également être utilisée pour cuisiner des aliments. Memisa équipe des centres de santé en gouttières et citernes pour récolter l’eau tombée du ciel pendant la saison des pluies.

 

Récupération de l'eau de pluie au Centre de santé d'Ibambi

Centre de santé d’Ibambi, Province du Haut-Uele

A défaut d’eau consommable, les citernes permettent de disposer sur place de certaines quantités d’eau, sans devoir parcourir plusieurs kilomètres jusqu’à la source la plus proche.

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11 mars 2024

Au Bénin, quand soins de qualité riment avec patients satisfaits

Le niveau de satisfaction des patient.e.s est un indicateur important pour évaluer la qualité des soins dans les structures de santé. Au Bénin, la Plateforme Nationale des Utilisateurs des Services de Santé (PNUSS) réalise des enquêtes de satisfaction auprès des usagers et facilite le dépôt de plaintes par les patients.

Avoir des patients satisfaits, c’est une manière de s’assurer que les soins apportés dans l’établissement sont de qualité. La satisfaction du patient est ainsi indissociable de la qualité des soins.

Une patiente assise est assistée par une prestataire de soins

Un impact sur le comportement du futur patient

L’expérience positive ou négative vécue par un usager influence son comportement en tant que patient. Un patient satisfait à la suite de sa prise en charge serait ainsi plus enclin à suivre son traitement à la lettre. Il serait également plus susceptible de se présenter à ses visites de contrôle, par exemple (1).

La renommée d’un établissement de santé dépend aussi des patients satisfaits

Les patients contribuent également à la réputation de l’hôpital ou du centre de santé. Des patients heureux, c’est la garantie d’une image positive pour l’établissement. Et donc, d’un meilleur taux de fréquentation !

Des enquêtes de satisfaction réalisées auprès de 1500 patients au Bénin

Au Bénin, Memisa soutient l’action de la Plateforme Nationale des Utilisateurs des Services de Santé (PNUSS). La PNUSS réalise des enquêtes de satisfaction auprès des usagers des services de santé.

Un main tenant un bic. Le prestataire de soins prend note dans un carnet.

Une enquête a ainsi été réalisée dans 14 hôpitaux de zone et 62 centres de santé. Au total, 1562 patient.e.s ont été interrogé.e.s. Les enquêteurs ont recueilli leurs avis sur les services et les soins dont ils ont bénéficié. Ils ont également pris note de leurs propositions d’amélioration. Une mine d’informations inestimables pour améliorer de la qualité de soins !

Les résultats de l’enquête ont été partagés avec les équipes médicales concernées. La PNUSS a également partagé des recommandations à l’encontre de chaque infrastructure sanitaire.

L’accueil, le temps d’attente et l’hygiène comme motifs d’insatisfaction

A la suite de cette enquête, plusieurs thèmes d’insatisfaction ont été relevés. De manière générale, le mauvais accueil réservé au patient est la première source de mécontentement. Les paroles déplacées et les gestes brusques sont encore trop souvent communs, surtout dans les services de maternité.

« Lors de l’accouchement, certaines sage-femmes giflent les patientes, quand elles ont du mal à écarter les jambes ».  Anonyme

Une femme ayant fréquenté un centre de santé déclare :

« Après l’accouchement, c’est nous les patientes qui prenons le balai pour nettoyer les lieux. Si on refuse de le faire, on doit payer plus cher notre séjour. » Anonyme

La lenteur de la prise en charge est également pointée du doigt par plusieurs d’usagers.

Mais les patients partagent aussi leur satisfaction vis-à-vis de la prise en charge reçue !

« Pour mon accouchement, la sage-femme a été très correcte et gentille avec moi. On échangeait comme des sœurs. » Anonyme

La possibilité de déposer plainte à l’hôpital

A l'hôpital de Boko (Bénin), les patients peuvent se rendre à la cabine de la PNUSS pour faire part de leur plainte

Cabine d’écoute de la PNUSS à l’hôpital de Boko

La PNUSS souhaite également faciliter les démarches des patients qui souhaitent faire part de leur mécontentement. Elle a ainsi permis la création de cabines d’écoute dans 4 hôpitaux béninois. Ces cabines se trouvent dans la cour des hôpitaux. Leurs portes sont ouvertes à tous les patients. Des membres de la PNUSS y sont disponibles pour enregistrer votre plainte.

*

De plus en plus, les établissements de soins prêtent attention à la satisfaction de leurs patient.e.s. Au Bénin, la PNUSS mène divers projets pour que le ressenti des patients soit davantage pris en compte par les professionnels de la santé et les équipes administratives.

 


(1)  https://www.cairn.info/revue-l-expansion-management-review-2014-3-page-51.htm#:~:text=Les%20points%20forts,et%20influe%20sur%20la%20fid%C3%A9lisation.

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4 mars 2024

Memisa construit un nouveau centre de santé à Pay, en RD Congo

Le centre de santé de Pay Kongila (province du Kwilu) a ouvert ses portes ! Il a été construit par Memisa et ses partenaires locaux. Chaque mois, près de 700 patients viennent désormais s’y faire soigner.

Centre de santé Pay Kongila Congo Memisa

Un centre de santé construit grâce à la générosité de nos sympathisants

En mai 2023, Memisa a organisé son shooting solidaire annuel. Les montants générés par l’inscription des participants et la vente des photos ont été totalement reversés pour la construction du nouveau centre de santé de Pay Kongila.

En novembre 2023, Memisa a mis sur pied sa première exposition solidaire. La vente des œuvres d’art a également contribué à la construction du centre médical et à son équipement.

Au total, nous avons récolté près de 50.000 € pour ce projet.

 

« Ici, à Pay, nous avions des difficultés pour accueillir les malades et les femmes enceintes à cause du manque d’infrastructures. Depuis que nous avons un grand bâtiment, la population et l’équipe des infirmiers est très heureuse. »

Marie, infirmière au centre de Pay

Pay est une région rurale où les centres de santé sont difficilement accessibles

Pay Kongila est une grande région rurale de la RD Congo. Elle compte 184.000 habitants. Pourtant, il n’y a qu’un seul centre de santé à Pay ainsi qu’un unique hôpital.

Pour beaucoup de patient.e.s, se rendre au centre de santé est un défi à part entière. Même si le centre médical est situé à moins de 5km de la maison, les routes en très mauvais état, voire impraticables rendent le trajet extrêmement long et compliqué.

Atteindre le centre de santé : un véritable défi pour les femmes enceintes et leur bébé

Les femmes enceintes qui souhaitent accoucher au centre de santé marchent pendant des heures jusqu’au bâtiment.

Route RDC Pay Kongila voiture et personnes

Elles prennent le risque de ne pas arriver au centre à temps et d’accoucher au bord de la route. Beaucoup préfèrent malheureusement accoucher chez elle, sans l’accompagnement d’un professionnel de la santé. Cela peut s’avérer très dangereux pour leur santé et celle de leur bébé.

Il était urgent de construire un nouveau centre de santé

Pour rendre les soins de santé plus accessibles, il est indispensable que les centres médicaux soient situés à distance raisonnable de tous les villages de la région. C’est pourquoi l’ONG belge Memisa et ses partenaires ont souhaité construire un nouveau centre médical, au plus près de la population. Un centre en briques, plus spacieux, avec électricité solaire et disponibilité en eau potable.

Découvrez les photos du nouveau centre santé ci-dessous :

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29 février 2024

4 manières de contribuer à la lutte contre la mortalité maternelle, sans faire un don

Memisa lutte pour que chacun ait un meilleur accès aux soins de santé. En particulier, les femmes enceintes et les enfants. Nous comptons sur la générosité de nos donateurs pour nous aider à mener des projets en Afrique et en Inde. Mais saviez-vous que vous pouvez contribuer à la mission de Memisa grâce à d’autres actions que le don ?

1. Vous attendez un enfant ? Créez une liste de naissance solidaire pour accueillir bébé

Une liste de naissance permet à vos amis et à votre famille de contribuer, eux aussi, à l’arrivée de bébé. Quand il s’agit d’un deuxième enfant, les parents ont parfois déjà tout ce qu’il faut à la maison pour accueillir leur nouveau-né. Dans ce cas, pourquoi ne pas faire de la naissance de votre enfant une occasion unique pour aider d’autres mamans dans le monde à accoucher dans de bonnes conditions ?

Bébé endormi pagne wax Congo

Bien sûr, rien ne vous empêche de combiner liste classique ET liste solidaire. Ainsi, vos amis pourront à la fois gâter votre bébé et offrir un accouchement digne à une autre femme en RD du Congo.

Pour créer votre liste de naissance, c’est ici que ça se passe : https://together.memisa.be/

2. Pour votre anniversaire, luttez contre la mortalité maternelle

« Que souhaites-tu pour ton anniversaire ? » Cette question, à l’approche de la date fatidique, nous la connaissons toutes et tous. Et quelque fois, nous ne savons pas quoi répondre… Cessez de vous creuser les méninges ! Demandez à vos proches de faire un don à Memisa pour fêter votre anniversaire. Créez une cagnotte d’anniversaire sur notre site et laissez vos amis faire parler leur générosité.

Pour créer votre liste d’anniversaire, rien de plus simple : https://together.memisa.be/

3. Participez à des événements solidaires

Memisa organise régulièrement des événements de solidarité. Exposition ou shooting photo, en participant à ces événements exceptionnels, vous nous aidez à poursuivre nos projets pour améliorer l’accès aux soins de santé de toutes et tous.

Les partenaires de Memisa, comme les hôpitaux du réseau Hôpital pour Hôpital, organisent également des événements de solidarité tout au long de l’année. Concerts, petits-déjeuners, projection de film,… Allez jeter un œil à la liste des hôpitaux partenaires de Memisa : il y en a certainement un près de chez vous !

4. Parlez-en !

Un moyen fort de contribuer à la lutte contre la mortalité maternelle est d’en parler autour de vous. Au travail, en famille, dans votre commune, votre association locale, votre mouvement de jeunesse… Pourquoi ne pas inviter vos amis à suivre Memisa sur les réseaux sociaux, par exemple ?

Un homme parle dans un mégaphone à une foule, RD Congo

Au plus grand sera le public sensibilisé aux questions de santé pour tous et à la problématique de la santé maternelle, au plus fort sera notre poids pour faire changer les choses et influencer les décisions politiques. Car la santé est un droit universel. Nous devons nous mobiliser pour que les gouvernements dans le monde entier puissent garantir l’accès à la santé à tous leurs citoyens.

 

***

Le moyen le plus direct pour aider les ONG dans leur mission reste de faire des dons. Toutefois, d’autres actions sont possibles ! La liste de naissance solidaire, la participation à des événements et la sensibilisation aux questions de développement sont aussi importantes pour permettre à Memisa de continuer à mener ses projets.

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9 février 2024

Pour une prise en charge de l’épilepsie en Guinée Conakry

L’épilepsie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Dans beaucoup de pays, comme en Guinée Conakry, cette maladie neurologique est encore associée à la sorcellerie. Les personnes épileptiques sont exposées à l’exclusion et la discrimination. Pourtant, des traitements efficaces existent. Memisa et Fraternité Médicale Guinée agissent pour que l’épilepsie soit reconnue en Guinée et que des traitements soient disponibles. 

Qu’est-ce que l’épilepsie ?

L’épilepsie est une affection chronique du cerveau. Elle se définit par la survenue de crises épileptiques, soudaines et imprévisibles. Ces crises sont dues à une activité électrique anormale dans le cerveau. Elles se concrétisent de manières très différentes d’une personne à l’autre, pouvant se résumer à une suspension de la conscience de quelques secondes, des mouvements involontaires ou une perte de connaissance avec convulsions1. Bien que l’épilepsie ne puisse pas être guérie, elle peut généralement être contrôlée avec un traitement approprié.

L’épilepsie concerne plus de 50 millions de personnes dans le monde. Et près de 80 % des personnes qui souffrent d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En Guinée-Conakry, Memisa et l’ONG locale Fraternité Médicale Guinée agissent pour que les personnes épileptiques aient accès à des soins appropriés.

 

Une maman et son enfant chez le médecin en Guinée

L’épilepsie fait l’objet de nombreuses croyances, partout dans le monde

Dans de nombreux pays, l’épilepsie, comme les maladies mentales, est encore considérée comme une maladie incurable, un sort jeté par les dieux ou un envoûtement. C’est le cas en Guinée Conakry mais également plus près de chez nous. Ainsi, en 2016, la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie dressait un constat étonnant : 9% des Français interrogés pensaient encore que les causes de cette maladie sont surnaturelles, 26% s’imaginent qu’elle est liée à une bactérie. Pourtant, l’épilepsie est bien une affection neurologique, facilement prise en charge avec des traitements appropriés.

En Guinée Conakry, beaucoup de personnes épileptiques sont exclues de la société

En Guinée, beaucoup de personnes craignent les porteurs d’épilepsie. Par peur de l’envoûtement ou de la contamination, les communautés rejettent les malades. La plupart des personnes épileptiques perdent leur travail, et les enfants ne peuvent plus retourner à l’école.

Formation, sensibilisation et traitement adapté : les 3 piliers de Memisa pour une meilleure prise en charge de l’épilepsie

Memisa et Fraternité Médicale Guinée appuient dans un premier temps la formation du personnel de santé. Pour que chaque infirmier sache poser le diagnostic de l’épilepsie et offrir à ses patients des soins adaptés.

Nous formons également des agents communautaires. Ce sont des bénévoles de la communauté qui discutent avec les familles. Lorsqu’ils repèrent un cas d’épilepsie, ils peuvent les orienter vers le centre de santé en cas de besoin. Ces hommes et ces femmes sont un soutien précieux. Ils sensibilisent également la communauté pour que les personnes épileptiques ne soient plus pointées du doigt.

 

Nous approvisionnons enfin les centres médicaux en médicaments et traitement antiépileptiques.  

Témoignage d’Oumar, patient épileptique à Télimélé

 

Oumar a 29 ans. Il a quitté les bancs de l’école quand il avait 10 ans, car ses crises répétées faisaient peur aux élèves et aux professeurs. Ses parents ont eu plusieurs fois recours à la médecine traditionnelle, sans résultats. Après une visite de l’Agent Communautaire dans leur village, les parents d’Oumar ont accompagné leur fils au centre de santé de Télimélé. Là-bas, il a été accueilli par le personnel de santé et a reçu des médicaments antiépileptiques. Après quelques mois de prise en charge, son état de santé s’est beaucoup amélioré. Sa maman témoigne :  

« Avant de venir au centre médical, j’avais déjà donné trois chèvres à un guérisseur traditionnel pour qu’il soigne mon enfant, sans amélioration de son état (ndlr : les chèvres valent environ 200€ chacune.  Les médicaments ont beaucoup soulagé mon garçon. Aujourd’hui, il nous aide à faire les travaux aux champs, il a des amis et se débrouille seul. » 

 

En Guinée Conakry, les patients épileptiques ont droit à vivre leur vie comme ils l’entendent ainsi qu’ à un traitement de qualité. Memisa et Fraternité Médicale Guinée travaille au quotidien pour lever les tabous au sujet de cette maladie et offrir au patient des solutions abordables.   

 

Vous aussi aidez Memisa et Fraternité Médical à soutenir les patients épileptiques

 

 


  1. Qu’est-ce que l’épilepsie – Ligue francophone belge contre l’épilepsie ASBL (ligueepilepsie.be)
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29 janvier 2024

Comment sont gérés les déchets médicaux en RD du Congo ?

Hôpital, centre de santé, laboratoire médical,… Toutes les structures de soins produisent des déchets dangereux. La manipulation de ces déchets médicaux présente des risques pour la santé du personnel soignant, des patients et de la population qui vit aux alentours de ces infrastructures médicales. Découvrez quelles mesures Memisa met en place pour les protéger.

Les déchets médicaux sont des déchets à risques pour la santé et l’environnement

La plupart des déchets médicaux requièrent une manipulation prudente. Les aiguilles usagées et les pansements infectés présentent ainsi un risque majeur de transmission de maladies graves, comme les hépatites B et C ou le VIH. D’autres déchets sont nocifs pour l’environnement. C’est le cas des flacons de produits chimiques en provenance du laboratoire, des piles usagées, des médicaments périmés, des ampoules fluorescentes, …

Laboratoire produits chimiques RDC

Beaucoup d’intrants médicaux sont dangereux au moment de leur élimination.  Incinérés dans de mauvaises conditions, transportés sans précaution particulière ou mal stockés, ils peuvent libérer des vapeurs nocives, causer des irritations, des coupures ou brûlures.

Parce qu’il présente des risques pour la santé et l’environnement, le traitement des déchets médicaux exige des infrastructures, des connaissances et des mesures de prévention particulières. En RD du Congo, l’Etat a fixé des normes en matière de gestion des déchets hospitaliers. Cependant, ces exigences sont difficiles à respecter principalement par manque de moyens et d’infrastructures.

L’importance de réhabiliter et construire des zones de déchets pour réduire les risques sanitaires liés aux déchets médicaux

La construction de zones de traitement des déchets permet de réduire les risques sanitaires et environnementaux. Les zones à déchets sont généralement équipées :

  • d’incinérateurs
  • de fosses à placentas
  • de fosses à verre
  • de points d’eau

zone de traitement des déchets médicaux en RDC

Une zone à déchet réhabilitée protège la communauté de nombreux dangers liés aux déchets médicaux

Les incinérateurs permettent l’élimination des déchets secs (seringues, lames, coton-tiges, masques, etc.) par combustion à très haute température. Ils sont construits en briques réfractaires.

Après chaque accouchement, les placentas sont placés dans la fosse d’enfouissement prévue à cet effet, où ils se décomposeront naturellement.  La fosse à verre permet quant à elle d’enfouir en toute sécurité les éléments tranchants, comme les flacons de vaccin.

Fosse à placenta centre de santé RDC

 

Les zones à déchets sont protégées par une clôture et leur accès et interdit à toute personne non autorisée. Cela permet de tenir la population à l’écart de tout danger. La manipulation des déchets est réservée aux membres du personnel formés à cet effet.

Les prestataires de soins doivent également être formés aux mesures d’hygiène

A elle seule, la présence des zones à déchets ne permet pas la bonne gestion des déchets médicaux de manière automatique. La présence de personnel formé est une condition indispensable pour garantir la bonne utilisation et l’entretien de ces infrastructures. Dans le Kwilu en 2023, des prestataires de soins ont participé à une formation sur la bonne gestion des déchets médicaux. Durant cet atelier, les professionnels de soins ont été formés à la prévention et au contrôle des infections. Ils ont également appris les bonnes pratiques de tri, de brûlage et d’enfouissement des déchets. Ils ont été formés à l’utilisation de l’incinérateur, des fosses a placentas et des fosses à verre ainsi qu’à la décontamination des poubelles.

zone à déchets ONG RDC

Grâce à Memisa, « le changement se fait ressentir ! »

Depuis 2023, Memisa a contribué à l’installation de zones à déchets conformes dans les zones de santé de Kingandu et de Pay Kongila, situées dans la province du Kwilu. Au Nord du pays, Memisa a également équipé les zones de santé de Budjala, Bominenge et Bokonzi. Nous construisons également des zones à déchets dans d’autres pays, conformément aux normes en vigueur dans chaque état, comme en Guinée en 2022.

La gestion des déchets est un domaine d’intervention à ne pas sous-estimer. En tant qu’ONG nous contribuons, par nos actions, à la gestion des déchets médicaux en RDC. Notre soutien contribue à améliorer l’hygiène, et donc la santé des populations locales.

 

 

 

 

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22 janvier 2024

Des infrastructures médicales rénovées pour une meilleure santé

Ghislaine a accouché au Centre de santé d’Itara, dans le Sud-Kivu (RD du Congo). Construit avec des planches de bois, ce centre ressemble davantage à une petite cabane qu’à une maternité. Le froid, l’humidité, les insectes, passent à travers les lattes de bois. Ghislaine ne s’y sent pas en sécurité, avec son bébé.

Chaque année, Memisa construit et rénove des centres de santé dans les zones rurales en RD du Congo, dont les centres d’Itara et de Balaw.

Qu’est-ce qu’un centre de santé ?

En RD du Congo, les personnes souffrantes et les femmes enceintes sont invitées à se rendre au centre de santé le plus proche pour y recevoir des soins.

Elles y sont accueillies par des infirmiers, spécialement formés pour accompagner les accouchements sans complication, administrer les vaccins aux enfants ou recevoir les patients en consultation. Le centre de santé permet ainsi un premier contact entre la population et le système de santé officiel. C’est également au centre de santé que les femmes se rendent pour bénéficier de consultations prénatales et faire le suivi de leur grossesse.

 

L’Etat exige la présence d’1 centre de santé pour 10.000 habitants. Cet objectif n’est pas encore atteint.    

Des centres de santé en mauvais état

Les centres de santé ne sont pas toujours en bon état. Certains sont construits en blocs de ciment ou en briques. D’autres sont faits de torchis ou de planches de bois, appréciées des termites.

Un centre de santé délabré, c’est un risque sérieux pour la sécurité des patient.e.s. Fuites d’eau, effondrements, … L’état du bâtiment peut véritablement mettre en danger la vie du personnel médical et des malades.

 

Centre de Santé de Digi, avant réhabilitation

A Balaw, par exemple, dans la province du Sud-Ubangi, le centre de santé menaçait à tout moment de s’effondrer. Sans alternative, des patients continuaient néanmoins à venir s’y faire soigner. Le personnel médical tentait tant bien que mal de les accueillir dans les meilleures conditions possibles.

« Un de mes enfants est né dans le centre de santé de Balaw, avant qu’il ne soit reconstruit. Ce jour-là il pleuvait fort… Et je voyais le bâtiment qui bougeait avec le vent ! J’avais des contractions et j’avais mal… mais j’avais aussi peur. Il fallait être courageuse pour venir accoucher ici.  Beaucoup des femmes hésitaient. Certaines préféraient se rendre à pied ou à vélo dans un autre centre de santé, à 17km d’ici, à pied ou à vélo. Maintenant, nous sommes très contents du nouveau bâtiment ! Maman Anto, Balaw. »

 

Un impact sur l’hygiène

Etre soigné dans un établissement de santé en mauvais état c’est aussi prendre le risque de contracter des infections nosocomiales. En effet, comment assurer un niveau d’hygiène adéquat au sein du centre de santé quand le sol de la maternité est en terre battue ? Quand de l’eau fuit de la toiture ? Le risque d’infections parmi les patients et le personnel est bien présent.

Finalement, lorsque le centre de santé tombe en ruines, la population perd confiance dans le système de soins. Les malades sont plus réticents à se rendre au centre de santé. Dans le meilleur des cas, il se rendent alors dans un autre centre médical plus éloigné. Mais parfois, ils se tournent vers des « charlatans » dont les conseils sont parfois dangereux pour la santé.

Le centre d’Itara (Sud-Kivu) avant la réhabilitation

Memisa appuie la réhabilitation et la construction de centres de santé

Tout patient qui se rend au centre de santé pour des soins devrait y trouver :

  • Un environnement sécurisant
  • Un lit et des draps propres
  • De l’eau potable
  • Du personnel de santé qualifié
  • Des médicaments

 

Le centre de santé d’Itara (Sud-Kivu), nouvellement construit

Memisa réhabilite des centres de santé en mauvais état. Nous y installons quelques panneaux solaires et des gouttières pour récupérer l’eau de pluie. Nous essayons également de rendre les centres de santé plus agréables pour les femmes qui viennent y accoucher (voir notre article : Genre et santé : des infrastructures de soins adaptées aux femmes – Memisa). Nous équipons ensuite le centre afin que les patients disposent de lits en nombre suffisant. Nous fournissons également du matériel de base comme des stéthoscopes, des balances, des seringues et du matériel gynécologique.

Inauguration du CS de Digi (Haut-Uélé)

Depuis le début de son programme , Memisa a ainsi réhabilité une dizaine de centres de santé en Afrique !

Vous aussi, vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice ? Faites-un don et participez à la construction de nouveaux centres de santé.

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15 janvier 2024

Les hôpitaux aussi sont solidaires !

Travailler dans un hôpital, y soigner chaque jour des patient.e.s, entendre leurs histoires, leurs expériences,… ça rapproche !

En Belgique ou dans le Sud global, les prestataires de santé partagent la même envie de soigner les patient.e.s et de sauver des vies. Grâce à l’initiative Hôpital pour Hôpital  de Memisa, les hôpitaux belges peuvent soutenir concrètement des collègues en RD du Congo ou au Bénin.

L’initiative Hôpital pour Hôpital

Les hôpitaux solidaires en Belgique sont jumelés à des zones de santé dans lesquelles Memisa est active.

Cela se traduit de manière très concrète. Tout d’abord, le personnel de soins des hôpitaux belges s’engage à sensibiliser les patients et les visiteurs aux inégalités liées à l’accès aux soins de santé de qualité. Ils et elles réalisent également, tout au long de l’année, des activités de récolte de fonds pour soutenir des projets mis en œuvre par Memisa dans ces zones de santé.

Ainsi, à Pawa, dans le nord-est de la RD du Congo, plus de 50 panneaux solaires ont ainsi été installés sur le toit de l’hôpital. Un projet rendu possible notamment grâce au soutien du CHC de Liège.

Memisa organise des voyages d’immersion

Tous les 2 ans, dans le cadre de l’initiative Hôpital pour Hôpital, Memisa offre l’opportunité à des travailleurs des hôpitaux solidaires de se rendre dans la zone de santé jumelée.

L’objectif de ces voyages d’immersion est de permettre au staff des hôpitaux solidaires de découvrir comment les soins médicaux sont organisés dans un pays du Sud Global, et de se confronter au quotidien des communautés . Ces voyages sont l’occasion d’une prise de conscience des inégalités persistantes en matière d’accès à des soins de santé de qualité.

A leur retour en Belgique, les bénévoles du réseau Hôpital pour Hôpital sont encore plus outillés pour sensibiliser leurs proches et à encourager l’engagement du grand public belge envers les défis mondiaux de la santé.

Un partenariat à distance mais des activités concrètes !

Chaque année, les hôpitaux solidaires débordent d’imagination pour soutenir les zones de santé avec lesquelles elles sont jumelées. Les activités présentées ci-dessous ne sont qu’une poignée d’exemples parmi les nombreuses initiatives développées par les hôpitaux du réseau Hôpital pour Hôpital.

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15 décembre 2023

Des alternatives durables pour vaincre la malnutrition

La malnutrition est l’une des principales causes de mortalité infantile dans le monde. Et chaque année, on observe une augmentation du nombre d’enfants sous-alimentés. Une tendance alarmante qui exige une intervention rapide. Memisa lutte contre la malnutrition des enfants en valorisant la consommation d’aliments disponibles localement.

Au Sud-Ubangi (RD du Congo), 9 enfants de moins de 5 ans sur 100 souffrent de malnutrition aigüe et 1 enfant sur 2 de malnutrition chronique (BDOM Budjala, 2021). Des chiffres plus qu’inquiétants.

Malnutrition aigüe sévère

La malnutrition aigüe sévère se caractérise par une perte de poids significative. Elle joue un rôle dans environ 45 % des décès d’enfants âgés de moins de 5 ans (OMS, 2021). Elle fait l’objet d’une urgence médicale et nécessite une prise en charge rapide et efficace.

Une méthode largement utilisée pour lutter contre la malnutrition aigüe est l’utilisation d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE), importés et commercialisés.

Les ATPE sont des compléments alimentaires énergétiques, enrichis en minéraux et vitamines. Ils se révèlent très efficaces pour surmonter la phase aigüe de la malnutrition, en particulier lors de situations d’urgence humanitaire. Malheureusement, ils ne sont pas disponibles partout et souffrent régulièrement de ruptures de stock.

C’est pour cette raison que Memisa ne dote pas les centres de santé en ATPE commercialisés mais se tourne vers des solutions alternatives, locales et plus durables.

En collaboration avec son partenaire local au Sud-Ubangi, le BDOM Budjala, Memisa encourage la production de bouillies thérapeutiques par les prestataires de soins, destinées spécifiquement pour la prise en charge de la malnutrition aigüe. Ces bouillies sont élaborées à partir de produits locaux tels que la farine de maïs, les arachides, favorisant ainsi une approche plus durable et adaptée aux réalités locales.

La rapidité est la clé dans le cas de la prise en charge de la malnutrition aigüe.

C’est pourquoi Memisa forme également des bénévoles au sein des communautés (appelés les « relais communautaires ») à la détection des cas de malnutrition. Ces volontaires peuvent ainsi repérer rapidement les enfants malnutris dans les villages et aider leurs parents tout au long du processus de prise en charge Au plus vite l’enfant se rend  au centre de santé, au plus vite il pourra être remis sur pied.

Malnutrition chronique

La malnutrition chronique, quant à elle, se développe lentement, en lien avec une situation de pauvreté et de vulnérabilité des familles. Elle peut se manifester lorsque l’alimentation n’est pas équilibrée.  Un enfant atteint de malnutrition chronique pendant une période prolongée, souffrira d’un retard de croissance. Ses défenses immunitaires seront également fortement affaiblies. Dès lors, il sera davantage confronté aux risques de maladies (diarrhées, paludisme…). Pour lutter contre la malnutrition chronique, Memisa mise sur la prévention et la sensibilisation des communautés.

« Aucun projet de lutte contre la malnutrition ne peut réussir s’il n’est basé sur les causes profondes de celle-ci et sans l’implication réelle de la communauté. Impliquer  la communauté, c’est lui permettre de s’investir dans sa propre sécurité alimentaire et endiguer de manière durable la malnutrition. » Dr. Nakwa Senemona, Directeur du BDOM Budjala

Memisa et le BDOM organisent ainsi des ateliers de cuisine et de sensibilisation dans le centre de santé pour que les parents apprennent à préparer des repas équilibrés à la maison.

Le BDOM diffuse également des messages d’information et de prévention à la radio pour alerter les parents sur les dangers de la malnutrition et sur les moyens de l’éviter.

 Plus d’informations sur le sujet dans notre Memisa Info intégralement consacré à la problématique de la malnutrition.

 

 

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6 décembre 2023

Comment lutter contre les violences obstétricales

Pour beaucoup de femmes, il n’est pas rare de subir des violences gynécologiques et obstétricales dans le cadre médical. Cette situation inacceptable est notamment fréquente en Afrique de l’Ouest.

Le terme « violences gynécologiques » fait référence à des violences physiques, verbales, psychologiques et/ou sexuelles qui se produisent pendant un accouchement, une consultation chez le gynécologue ou une consultation prénatale. 

Ces violences peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé physique des femmes qui ont subi ces situations. Dans le cadre d’examens brutaux, par exemple, on parle de véritables blessures, d’infections, de complications obstétricales et même, dans les cas les plus graves, de décès. Elles ont également un impact négatif sur la santé mentale des femmes, pouvant entraîner des troubles de l’anxiété, des dépressions ou du stress post-traumatique.

En Guinée, plus d’un tiers des femmes ont subi des violences obstétricales ou ont été victimes de discrimination lors de leur accouchement [1]. L’OMS y recense un taux anormalement élevé d’examens vaginaux, d’épisiotomies et de césariennes pratiqués sans le consentement des patientes.

DES VIOLENCES AUX ORIGINES MULTIPLES

Les causes des violences obstétricales notamment en RD du Congo et en Guinée sont multiples. Elles sont liées à des facteurs culturels, sociaux, économiques et politiques.

Il est parfois attendu qu’une femme soit « forte » lorsqu’elle accouche. La maman fait ainsi face à une pression qui n’autorise aucun signe de faiblesse. Pleurer pendant un accouchement ou un acte médical est source de grand déshonneur pour ces femmes et leur famille. Les douleurs ressenties par les femmes  sont alors minimisées par les accoucheurs et les accoucheuses. Certains membres du personnel médical peuvent même avoir des comportements brutaux pour que leur patiente reste « calme ». Des cris, des insultes peuvent fuser.

Les violences obstétricales sont également dues à la perpétuation de la discrimination et la stigmatisation fondées sur le genre, l’ethnie ou l’âge. Les adolescentes et jeunes femmes sont plus à risque de subir des violences durant les actes obstétriques que les femmes plus âgées. Cela s’explique par des facteurs culturels et symboliques qui posent un jugement sur la sexualité des patientes, bien souvent considérée comme taboue. Les normes sociales patriarcales perpétuent les inégalités de genre et contribuent à cette violence.

Par ailleurs, le mauvais traitement des patientes est aussi lié aux conditions de travail du personnel de santé et aux contraintes liées au système de santé. Cela inclut le manque de ressources, de matériels et de formation du personnel de la santé. En effet, les standards professionnels sont souvent ignorés, entrainant l’abandon ou la négligence dans la prise en charge des patient.e.s, le recours à la force ainsi que la transgression de la confidentialité.

Enfin, de nombreuses femmes sont régulièrement retenues dans les hôpitaux après avoir accouché, faute de moyens financiers pour payer les soins.

Ces violences découragent les femmes enceintes à se rendre dans les hôpitaux ou les centres de santé pour être suivies et pour accoucher. Cela contribue au taux très élevé de mortalité maternelle et infantile. En RD Congo, 547 décès maternels pour 100 000 naissances ont été enregistrés en 2022 (UNICEF).

DES FORMATIONS POUR SENSIBILISER LE PERSONNEL SOIGNANT

Dans le Sud-Ubangi, Memisa et ses partenaires locaux ont imaginé un nouveau module de formations qui sera donné dès 2024. Ces formations, appelées « accouchements humanisés » sont destinées aux accoucheur.euse.s. L’objectif : sensibiliser le personnel soignant à l’importance de la manière dont les femmes sont prises en charge lors de leurs accouchements. Ces formations seront conformes aux lignes directrices de l’OMS « soins de maternité respectueux ».

Parce que les soins de santé, en particulier les soins de maternité, doivent aller de pair avec le respect de la confidentialité, de la dignité, et de l’intimité de chacun et chacune. Les femmes en visite au centre de santé ou à l’hôpital  doivent avoir la possibilité de faire des choix éclairés et de bénéficier d’un soutien bienveillant durant leur accouchement.

***

Les violences obstétricales doivent être prises au sérieux. Il est important de sensibiliser à la fois la population et le personnel de soin de santé à cette problématique et de mettre en place des mesures pour  prévenir et combattre ces violences dans le cadre médical. En outre, conscientiser la population à ses droits et lever le voile sur certains sujets tabous permet d’impulser un changement et une amélioration durable des traitements.

 

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[1] https://www.who.int/fr/news/item/09-10-2019-new-evidence-shows-significant-mistreatment-of-women-during-childbirth

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