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24 juillet 2024

Genre et santé : une réussite pour notre programme au Sud-Kivu

Pour qu’elles puissent vivre en bonne santé, les filles doivent pouvoir prendre les décisions qui les concernent et qui concernent leur corps. C’est essentiel. Pendant 2 ans, Memisa a mené un vaste projet d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des adolescents et adolescentes de Miti Murhesa (Sud-Kivu, RD du Congo). Pour que la santé et les droits sexuels et reproductifs soient une réalité pour les jeunes filles et les garçons.

Equipe d'Action d'Espoir (Sud-Kivu) et Memisa 2023

Les équipes de Memisa et Action d’Espoir au Sud-Kivu

La santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes est une priorité de santé publique. Il s’agit d’un levier important pour réduire la mortalité maternelle des adolescentes, lutter contre les mariages précoces, les grossesses non désirées, la transmission des infections sexuellement transmissibles, etc.

Un programme d’équité de genre en santé à Mithi Murhesa

Dans la région de Mithi Murhesa (Sud-Kivu) en 2020, aucun médecin ni infirmier n’était formé en matière de services de santé et de droits sexuels et reproductifs. Moins d’1 personne sur 5 utilisait des méthodes contraceptives modernes, et encore moins les jeunes. Memisa et Action d’Espoir ont voulu répondre à ce constat inquiétant. Ensemble avec le financement de l’Etat belge (DGD), nous avons développé un programme ambitieux qui a été mis en œuvre entre 2022 et 2024. Notre objectif : atteindre l’équité de genre en santé à Miti Murhesa, en particulier auprès des jeunes et des adolescents.

Pour ce faire, nous avons identifié 3 leviers d’action : le renforcement des compétences du personnel de santé, la collaboration et le renforcement des associations locales et enfin, la sensibilisation des adolescents et de leurs parents.

1. Renforcer les capacités du personnel de santé en matière de services de santé sexuelle et reproductive

Les professionnels de la santé doivent pouvoir assurer des prestations de qualité en santé sexuelle et reproductive. C’est-à-dire : pouvoir conseiller les jeunes en termes de santé sexuelle, dépister et traiter les infections sexuellement transmissibles (IST), offrir des consultations prénatales de qualité, proposer des méthodes contraceptives adaptées, etc.

En 2 ans, Memisa et Action d’Espoir ont ainsi assuré la formation de 39 prestataires de soins. Nous avons également approvisionné les 25 centres de santé et les hôpitaux de Miti Murhesa en moyens de contraception (préservatifs, pilule contraceptive…) ainsi qu’en dépliants informatifs et en tests de diagnostic rapide (détection de la grossesse, du VIH et de l’hépatite).

2. Collaborer avec les associations communautaires pour garantir l’appropriation du programme

Les aspects de la santé et des droits sexuels et reproductifs se heurtent souvent à un contexte social et culturel, au mieux réticent, au pire franchement défavorable à ces questions. La collaboration avec des associations locales est donc incontournable pour favoriser l’acceptation de ces thématiques au sein des communautés. Il est même primordial d’impliquer certains représentants de la communauté souvent hermétiques à cette approche, comme les leaders traditionnels ou religieux. C’est ce qu’ont fait Action d’Espoir et Memisa à Miti Murhesa, en collaborant avec les « cadres permanents » (voir encadré), dès le début du projet.

Avec les cadres permanents, la communauté prend le contrôle de sa santé

La santé des populations ne concerne pas uniquement les soignants. Les communautés de Miti Murhesa l’ont bien compris. Elles ont créé des espaces d’échange (appelés « cadres permanents ») au sein desquels des représentants de la communauté (chefs de village, directeur.trice d’école, prêtres, personnes issues de la société civile,…) débattent de sujets de santé ou de développement et essaient d’y trouver une solution collective.

Au cours du programme, 436 membres des cadres permanents ont bénéficié de formations sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, en particulier sur :

  • Les caractéristiques physiologiques, psychologiques et sociologiques des adolescents
  • Les problèmes de santé sexuelle et reproductive des adolescents
  • La manière dont communiquer et aborder le sujet avec un public jeune.

Forts de leurs nouvelles connaissances, les cadres permanents se sont ensuite mobilisés pour sensibiliser les adolescents et leurs parents aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

3. Sensibiliser les plus jeunes quant à leurs droits en matière d’équité de genre

Les jeunes filles et les garçons doivent être sensibilisés aux questions liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Dans le cadre du programme mené par Memisa et Action d’Espoir, plus de 20.000 adolescents ont pu recevoir des informations via :

  • Les visites à domicile des cadres permanents
  • Les sessions d’information et d’éducation au centre de santé, avec les prestataires de soins
  • La diffusion d’émissions de radio
  • Les dépliants d’information disponibles dans les centres de santé
  • La projection de films de sensibilisation dans les centres de santé
  • La création d’ « espaces sûrs» où les jeunes peuvent échanger entre eux en toute confidentialité

Des premiers résultats encourageants et un effet sur le long-terme attendu

Le programme de Memisa et Action d’Espoir a boosté les connaissances, les attitudes et les pratiques des jeunes en termes de santé sexuelle et reproductive. Au terme du programme, plus de 20.000 adolescents ont participé à des séances de sensibilisation. Le nombre de nouvelles utilisatrices de méthodes de planification familiale à Miti Murhesa a également augmenté. Il est passé de 18 à 31%.

Grâce à son ancrage au sein de la communauté, le programme continuera de porter ses fruits sur le long-terme.

La santé sexuelle et reproductive occupe une place très importante dans les projets de Memisa. RD du Congo, en Guinée, en Mauritanie… Si vous souhaitez soutenir nos actions, faites un don sur https://donate.memisa.be/

Soutenez Memisa

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12 juillet 2024

Bien vivre sa ménopause quand on est une femme en RD du Congo

La ménopause touche toutes les femmes, à un moment ou l’autre de leur vie. En RD du Congo le sujet reste souvent tabou, même pour les professionnels de santé. La ménopause impacte pourtant la santé physique et mentale des femmes de manière concrète. Dans le Sud-Ubangi, Memisa organise des journées d’informations pour aider les femmes à vivre cette nouvelle période de leur vie de manière sereine.

La ménopause, c’est quoi ?

La ménopause désigne la période de la vie d’une femme associée à la disparition des règles et à l’arrêt définitif de l’ovulation. On parle de ménopause quand une femme n’a connu aucun saignement menstruel pendant une période continue d’au moins 1 an. La ménopause survient avec le vieillissement – souvent vers des 45-55 ans -, suite à une baisse de la production d’œstrogènes par le corps.

L’impact de la ménopause sur la santé physique et mentale

Selon l’OMS, ce changement hormonal peut avoir des conséquences sur le bien-être  physique, émotionnel et mental des femmes [1].

La ménopause est en effet souvent accompagnée par des symptômes qui peuvent être gênants au quotidien. Ces symptômes sont :

  • les bouffées de chaleur
  • les douleurs pendant les rapports sexuels et les sécheresses vaginales
  • l’incontinence
  • les troubles du sommeil
  • les changements d’humeur
  • l’anxiété
  • la prise de poids

De plus, à la ménopause, le risque augmente de développer des pathologies plus graves comme l’ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires [2]

Il ne faut pas que la ménopause soit un tabou !

La ménopause est souvent mal comprise et mal considérée par la société. Elle reste associée à l’idée de perte et de déficience. Dans beaucoup de cultures, être une femme ménopausée, ce n’est plus « être une femme ». Comme si le corps fertile était la norme dont la femme non menstruée parvenait à s’échapper [3].

La plupart du temps, les femmes ménopausées se retrouvent seules face à leurs interrogations et à un corps qu’elles ne comprennent plus.

Cependant, la ménopause est un véritable enjeu de santé public. Il est important de bien la comprendre. D’une part pour permettre aux femmes de mieux vivre cette période de leur vie et, d’autre part, pour réduire le risque de maladies associées à la ménopause, comme l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires.

Des sensibilisations proposées par Memisa dans la province du Sud-Ubangi (RD Congo)

C’est pourquoi Memisa organise des séances d’information sur la ménopause dans les communautés rurales. A Bominenge (dans la province du Sud-Ubangi), 837 femmes ont participé à l’une ou l’autre journée de sensibilisation.

Sensibilisation femmes Bominenge (Sud-Ubangi)

Sensibilisation auprès des « mamans » à Bominenge

Mélanie a 47 ans. Elle a 7 enfants. Depuis plusieurs mois, elle avait remarqué qu’elle était sujette à des sautes d’humeur et à des sécheresses vaginales. Cela a créé des problèmes dans son couple. Elle a participé à une séance de sensibilisation organisée par Memisa et son partenaire sur place, le BDOM Budjala :

« Lorsqu’on m’a expliqué ce qui arrive aux femmes à la veille et à après l’arrêt des règles, j’ai tout de suite fait le lien avec ce que je ressentais ! J’ai mis un mot sur mes symptômes et j’ai appris à mieux les gérer. »

Mélanie a ensuite invité son mari à participer avec elles aux autres séances d’informations. En effet, si la ménopause touche le corps des femmes, elle est aussi une affaire de société et de relations sociales. Mélanie ajoute : « Souvent, les prestataires de soins oublient de s’occuper de nous, les « vieilles mamans. Mais nous aussi on a besoin de s’informer sur notre santé ! ».

En organisant des séances d’information autour de la ménopause, Memisa et le BDOM Budjala agissent pour la santé de toutes les femmes.

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3 juillet 2024

Améliorer la prise en charge des soins de santé mentale en Guinée

La santé mentale est universelle. Nous pouvons toutes et tous, à un moment de notre vie, souffrir de traumatismes ou de souffrances psychologiques, où que nous habitions. Malheureusement dans certains pays, la population a peu d’informations sur la santé mentale. Les professionnels de santé ne sont pas toujours formés pour aider correctement les patients en souffrance. En Guinée, pays de plus de 12 millions d’habitants, il n’y a que cinq psychologues et un seul hôpital psychiatrique pour répondre aux besoins de la population !

Travailler avec les familles sur la santé mentale

En Guinée, les familles sont en première ligne pour aider leurs proches atteints troubles mentaux. Les communautés sont souvent démunies face aux comportements inexpliqués de leurs proches. Les esprits, le mauvais sort sont parfois invoqués.

 

Ci-dessus, Mariama a été prise en charge au centre de santé

Mariama a souffert d’une psychose post-partum, après la naissance de son premier enfant. La psychose post-partum est un trouble psychiatrique grave qui survient dans les premières semaines suivant l’accouchement. Elle est considérée comme une urgence psychiatrique qui nécessite une prise en charge spécialisée et immédiate. Ces informations, ainsi qu’un traitement, Mariama les a découverts en allant au centre de santé. Mais la route pour se rendre au centre médical a été longue. Quand Mariama a commencé à agir étrangement, puis violemment, ses parents ont pris la lourde décision de l’enchaîner dans la maison familiale. Ils pensaient agir ainsi dans son intérêt, pour la protéger d’elle-même. Il a fallu la visite d’un agent communautaire dans le village pour que Mariama et sa famille fassent appel à un infirmier spécialisé.

« J’ai vécu des moments très difficiles. Quand j’ai commen­cé à devenir agressive, ma famille m’a enchaînée pour m’empêcher de me faire du mal. Un jour, un agent com­munautaire est passé au village. Il a convaincu mes pa­rents de m’emmener au centre de santé. Là-bas, on m’a écoutée et on m’a donné un traitement. Depuis, je me sens beaucoup mieux et ma famille est là pour me soutenir. »

Mariama

Ce que fait Memisa pour la santé mentale en Guinée

Memisa, en collaboration avec son partenaire guinéen Fraternité Médicale Guinée (FMG), œuvre en faveur de la santé mentale dans plusieurs centres de santé en Guinée. Nous agissons, entre autres pour que ces centres de santé soient de véritables lieux d’accueil, d’écoute et de traitement des troubles mentaux. Cela passe par :

  • La formation des médecins généralistes, sages-femmes, infirmières et infirmiers. Une fois sensibilisés et formés en santé mentale, les prestataires des centres de santé peuvent identifier les cas qui nécessitent des traitements spécifiques. Ils sont également capables d’offrir des soins adaptés à ces patients.
  • L’appui aux agents de santé communautaire. Les agents sont des membres de la communauté. Ils ont été formés et réalisent des visites à domicile et des séances d’écoute avec les habitants. Ils sont les mieux placés pour identifier les personnes vulnérables et les aiguiller vers un centre de santé. Les agents sensibilisent également leur entourage pour qu’ils comprennent mieux ce qu’est la santé mentale et les défis qui y sont liés.
  • La fourniture en médicaments pour les centres de santé et attention portée aux structures. Nous veillons à ce que des médicaments pour les troubles de santé mentale soient disponibles dans les centres médicaux. Nous faisons aussi en sorte que les infrastructures soient accueillantes pour les malades et qu’elles bénéficient d’eau courante et d’électricité.

Des résultats probants et la volonté d’étendre le projet à de nouvelles régions

Jusqu’en 2023. Memisa a développé la prise en charge de la santé mentale dans 10 centres de santé. Au vu du succès des actions et des résultats obtenus auprès des familles, des malades et des institutions locales, nous avons étendu étendre notre stratégie dans 4 nouveaux centres de santé.

Notre approche reste la même :

  • Nous apportons un appui aux agents communautaires et les formons. Ces hommes et femmes sillonnent les villages, à la rencontre des familles, et repèrent les personnes en situation de détresse psychologique qui méritent un accompagnement médical. Pour faciliter leurs déplacements, Memisa a également apporté 2 motos pour permettre la réalisation de visites à domicile auprès des malades.
  • Nous formons les infirmiers et les médecins dans les nouveaux centres de santé. En 2024, Memisa a assuré la formation de 20 infirmiers et infirmières qui, à leur tour, formeront leurs collègues.
  • Nous avons approvisionné les 4 centres de santé en médicaments de santé mentale
  • Nous avons rénové le centre de santé de Taboussy. Il est désormais relié à un réseau d’eau potable.

Ce projet n’aurait pas pu voir le jour sans la générosité de nos donateurs. Chez Memisa, nous pensons que les personnes qui souffrent de troubles mentaux ont droit à une prise en charge médicale de qualité.  En faisant un don pour ce projet, nos donateurs ont montré qu’ils s’engageaient à nos côtés pour la santé mentale.

Vous aussi, faites un don pour les projets de Memisa

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3 juillet 2024

Lutter contre les violences basées sur le genre

Outre la santé mentale, Memisa travaille également sur les sujets de santé sexuelle et reproductive et de violence basées sur le genre. Nous organisons la formation des sage-femmes à la prise en charge psychologique et médicale des victimes de violences sexuelles. Nous soutenons les associations locales d’assistance aux victimes de violences.

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19 juin 2024

Drépanocytose : A Katako, Memisa améliore le dépistage de la maladie génétique la plus répandue en RD du Congo

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue en RD du Congo. On estime à 50.000 le nombre de naissances d’enfants drépanocytaires chaque année. La moitié de ces enfants n’atteindront jamais l’âge de 5 ans [1]. A Katako Kombe, dans la province du Sankuru, Memisa investit dans le dépistage pour repérer les cas et aider les patients à vivre avec cette maladie.

Infirmière RDC avec une poche de sang

La drépanocytose entraîne la déformation des globules rouges

La drépanocytose est une maladie génétique qui provoque une déformation des globules rouges. La forme normale d’un globule rouge est ronde. Touchés par la maladie, ils adoptent la forme d’une faucille. Cette déformation des globules favorise l’obstruction des petits vaisseaux sanguins. Des caillots peuvent se former.

Cette maladie impacte la qualité de vie des malades et cause des douleurs extrêmement difficiles à vivre. Les malades drépanocytaires souffrent généralement d’anémie, car les globules rouges drépanocytaire ont une durée de vie beaucoup plus courte que les globules sains. Les patients sont aussi exposés à des complications diverses : accident vasculaire cérébrale, insuffisance rénale, infections en tous genre, etc.

peinture murale : le sang c'est la vie

Une maladie héréditaire

La drépanocytose est une maladie est héréditaire, à transmission récessive. Lorsqu’un seul des 2 des parents est porteur du gêne muté, le bébé peut contracter la forme « hétérozygote » de la maladie.  L’enfant sera alors un “porteur sain”. Il ne sera pas malade mais pourra transmettre le gêne à sa progéniture.  Par contre, quand les 2 parents sont porteurs du trait drépanocytaire, la maladie peut se déclarer chez leur bébé sous sa forme grave. C’est la forme dite « homozygote ». Tous les globules rouges de l’enfant prendront cette forme de faucille. Dans la Région africaine, la majorité des enfants atteints de la forme la plus grave de la drépanocytose meurent avant l’âge de 5 ans, généralement d’une infection ou d’une anémie grave.

Vivre avec la drépanocytose en RD du Congo

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement curatif permettant de guérir de la drépanocytose, outre la greffe de moelle osseuse. Cette pratique est rare et très coûteuse. Elle n’est actuellement pas possible en RD du Congo. Des solutions existent toutefois pour permettre au malade de vivre avec cette maladie.

Ainsi, les transfusions de sang régulières sont incontournables dans la prise en charge des patients atteints de drépanocytose. On transfuse le malade avec le sang d’un donneur compatible :

  • pour retrouver un taux acceptable de globules rouges en cas d’anémie
  • pour remplacer temporairement une partie des globules rouges falciformes avec des globules rouges sains [2].

poche de sang suspendue à une potence en bois

Dans les zones rurales de la RD du Congo, comme à Katako Kombe, avoir accès en temps voulu à du sang dépisté et testé, est un défi majeur. Il n’y a pas de stock de sang dans les hôpitaux. Ce sont souvent les parents qui assurent le rôle de donneur pour leur enfant. Le matériel adéquat n’est pas toujours disponible. Poches en plastique vides, tests de groupe sanguin, kit de dépistage,… Autant de matériel indispensable pour assurer une transfusion sûre, sans risque de transmission de l’hépatite ou du VIH.

L’importance du dépistage à Katako Kombe

Un examen sanguin appelé électrophorèse permet le diagnostic de la drépanocytose. Grâce au dépistage, les situations problématiques peuvent être identifiées. Cela permet au personnel soignant de mieux prendre en charge le patient et de tout faire pour réduire les complications liées à la maladie. A Katako Kombe, Memisa finance le matériel nécessaire pour la réalisation de cette analyse, ainsi que la formation du personnel de santé.

Louise est biologiste et responsable du service de laboratoire de l’hôpital de Katako.  Elle a suivi une formation pointue à Ngaliema en électrophorèse pour améliorer la précision de son diagnostic de la drépanocytose. Cette formation a été organisée par Memisa avec l’appui de la Fondation Roi Baudouin.  Outre les aspects techniques, de manipulation et d’interprétation, la biologiste a également été formée sur les aspects plus humains. Comment accueillir un patient pendant un examen ? Comment le rassurer ou lui annoncer le diagnostic ?

Louise, biologiste et responsable du laboratoire à Katako Kombe

Louise Odungola, responsable du laboratoire à Katako Kombe

Après 1 an, à Katako, 289 patients ont été dépistés, dont 79 identifiés drépanocytaires homozygotes (forme grave). Soit 27% des tests réalisés. Ces patients atteints de la forme grave peuvent bénéficier de consultations gratuites à l’hôpital.

Vivre avec la peur de transmettre la maladie à son enfant

Un autre tiers des patients testés est quant à lui « porteur » du gêne muté. Cela veut dire qu’il pourrait transmettre la maladie à son enfant, si son ou sa conjointe est également porteur du trait drépanocytaire. Ces résultats sont alarmants.

Sur les ondes de la radio de Katako, des spots de sensibilisation encouragent les plus jeunes à se faire dépister. Beaucoup de jeunes couples choisissent de se faire tester avant de se marier. Si le risque est trop grand de transmettre la maladie à leur futur enfant, ils prennent la douloureuse décision de se séparer.

***

La drépanocytose est une maladie héréditaire douloureuse, très fréquente en RD du Congo.  Ses conséquences peuvent être désastreuses, surtout sur la santé des enfants. Le dépistage est une première étape pour aider les patients à vivre avec la maladie. Dans la province du Sankuru, et grâce à Memisa, le personnel de santé est désormais outillé pour dépister les patients et les accompagner tout au long du processus de la maladie.

 

La zone de Katako Kombe est jumelée à l’hôpital gantois de Maria Middelares, dans le cadre du programme Hôpital pour Hôpital de Memisa. Chaque année, les équipes de Maria Middelares récoltent des fonds  au bénéfice de Katako. Une fois tous les 2 ans, des membres du personnel hospitalier se rendent à Katako  pour rencontrer leurs homologues congolais et visiter la zone jumelée. 

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12 juin 2024

A l’Est de la RD du Congo : malgré l’insécurité, Memisa nous donne la force de continuer notre mission

Sœur Jeanne-Cécile est la coordinatrice du BDOM Bunia, notre partenaire local à Bunia. Cela fait 20 ans qu’elle travaille en étroite collaboration avec Memisa. En mai 2024, lors d’une visite de nos bureaux à Bruxelles, elle prend le temps de s’entretenir avec nous. Une conversation passionnante s’en suit, sur l’insécurité à l’Est de la RD du Congo ainsi que sur le partenariat fidèle et constructif avec Memisa. Sœur Jeanne-Cécile exprime sa gratitude pour le soutien qu’elle reçoit.

Cécile ATIM NEDI. NYAMUNGU

  Dr./Soeur Jeanne-Cécile

« Je suis incroyablement reconnaissante envers Memisa pour son soutien, parce que la situation en Ituri n’est vraiment pas facile », soupire-t-elle, même si jour après jour, elle essaie de ne pas se décourager. À Bunia (dans la province de l’Ituri, à l’Est de la RD du Congo), où Sœur Jeanne-Cécile vit et travaille, ce soutien est plus que jamais nécessaire. « Par rapport à ce qui se passait il y a 20 ans, les problèmes de santé n’ont fait qu’augmenter ».

Collaborer dans le cadre d’un partenariat équitable

Memisa apporte un soutien structurel au système de santé local en Ituri depuis 1997.  Ensemble avec le BDOM Bunia, nous souhaitons faire face aux défis de santé publique dans cette région en proie à l’insécurité, en particulier dans le domaine des soins de santé primaires. Sœur Jeanne-Cécile qualifie le partenariat avec Memisa de « précieux ».

« Avec Memisa, le dialogue est toujours possible, contrairement à d’autres partenaires. Rien ne nous est imposé d’en haut. Lors du lancement et de la mise en œuvre des projets, les besoins sur le terrain sont toujours pris en compte. Nos connaissances issues du terrain aussi. »

Une des différences fondamentales par rapport à d’autres partenaires est l’approche structurelle de Memisa : « Memisa soutient le renforcement du système de santé local en donnant la priorité au renforcement des capacités et des institutions.  »

Le soutien aux zones de santé dans les provinces de l’Est de la RD du Congo est crucial. Car qui dit  « Est de la RD Congo », dit immédiatement « conflit ». La population locale, ainsi que l’infrastructure sanitaire locale, sont en proie à l’insécurité depuis des décennies. « Le besoin d’un soutien structurel au niveau des soins de santé est vraiment très important ici », déclare Sœur Jeanne-Cécile.

L’équipe de Memisa à Bunia

La situation à l’Est de la RD du Congo

Sœur Jeanne-Cécile estime que la Belgique, mais surtout la communauté internationale, ont accordé trop peu d’attention au conflit dans l’est du pays. Conflit qui dure depuis des décennies et dont les conséquences sont énormes.

La situation d’insécurité dans l’Est de la RD Congo n’a fait qu’empirer au cours des 20 dernières années. « Avant, il y avait déjà de l’insécurité, des massacres, des viols,… Mais ces événements violents sont aujourd’hui beaucoup plus fréquents qu’avant. »

Les difficultés sont nombreuses dans la province. Chaque jour, la population locale est confrontée aux violences : massacres, viols, destruction des infrastructures (de santé). « Dans ces circonstances difficiles, Memisa nous donne la force de continuer. Sans le programme que nous mettons en œuvre avec Memisa, la situation de la population locale aurait été encore plus désastreuse. Si l’on ajoute à cela l’instabilité, les conflits et la crise des réfugiés, tout devient encore plus difficile », souligne Sœur Jeanne-Cécile.

La résilience du personnel médical en situation de conflit

En tant que coordinatrice du programme de Memisa en Ituri, Sœur Jeanne-Cécile rencontre de nombreuses difficultés liées au contexte local. L’un des défis posés par l’insécurité est le manque de personnel qualifié dans les centres de santé des zones touchées. « Les citoyens ordinaires, mais aussi le personnel des centres de santé et des hôpitaux, fuient la région. On ne peut pas leur en vouloir, car la situation sur le terrain est vraiment très dangereuse ».

Centre de santé saccagé

Malheureusement, beaucoup d’agents de santé ont perdu la vie. Les autres restent sur le terrain, coûte que coûte. « Ici, dans l’est du pays, le personnel de santé fait preuve d’une formidable résilience. Il y a des médecins et des infirmières qui sont restés au même endroit pendant plus de 20 ans malgré l’insécurité. Ils et elles continuent à soigner leurs frères et leurs sœurs. Le programme de Memisa contribue aussi à cette résilience et apporte le soutien nécessaire au personnel médical ».

L’un des principaux défis est d’assurer la présence de personnel qualifié dans la région. Une solution pour garantir la motivation des prestataires de santé est de leur proposer des formations et d’assurer un renforcement de leurs capacités. « Nous avons particulièrement besoin de personnel capable d’assister les femmes pendant leur accouchement afin de réduire la mortalité maternelle et infantile.

« Grâce aux formations, nous donnons aux (futurs) soignants les connaissances et les capacités nécessaires pour prodiguer des soins dans un contexte difficile. Nous avons donné à 14 jeunes la possibilité d’obtenir un certificat d’aide-soignant. En leur donnant l’occasion de se former dans leur propre région, nous leur donnons l’envie d’y rester une fois leur diplôme en poche. Et de continuer à s’occuper de la population locale. Ils sont moins enclins à partir ».

Crise des réfugiés : Memisa apporte des kits d’hygiène et de dignité

Les violences incessantes dans la province d’Ituri ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes. Alors que des massacres et des viols ont lieu, que des villages entiers sont incendiés, la population doit chercher toujours plus loin de la nourriture, de l’eau, des abris et des soins de santé. Des centaines de milliers de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Cela entrave leur accès à des soins de santé de qualité.

Pour des centaines de milliers de personnes déplacées dans l’Est de la RD du Congo, l’accès aux soins est un véritable défi.

Les personnes déplacées vivent dans des conditions précaires. Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables. Les mauvaises conditions d’hygiène, entre autres, augmentent le risque de propagation des maladies. En outre, les femmes et les jeunes filles sont souvent victimes de violences sexistes.

Afin d’améliorer les conditions d’hygiène des femmes réfugiées, nous avons distribué 486 kits de dignité dans les zones de Lita et Fataki. Ces kits sont indispensables dans les camps où l’hygiène de base fait souvent défaut. Ils comprennent :

  • des sous-vêtements,
  • des serviettes hygiéniques,
  • des linges hygiéniques,
  • du savon

Ce matériel est une aide précieuse pour les femmes pendant leurs menstruations. Memisa souhaite à donner aux femmes un minimum de dignité, même dans un environnement précaire et peu sûr.

« La puberté et le corps ne se développent pas différemment, que l’on soit en sécurité chez soi ou que l’on vive dans un camp de réfugiés. Les femmes et les filles dans la précarité ont vraiment besoin d’être soutenues durant ces périodes ».

Outre les kits de dignité, nous distribuons également des kits d’hygiène pour permettre aux femmes d’accoucher dans de bonnes conditions. Une bonne hygiène durant l’accouchement protège les femmes et les nouveau-nés des infections graves. Cela contribue à réduire la mortalité maternelle et infantile« .

Comme nous l’avons déjà mentionné, la violence fondée sur le sexe est toujours présente dans ces circonstances difficiles. Cet aspect est également pris en compte dans la coopération, où nous sensibilisons et fournissons des médicaments qui réduisent le risque de maladies transmissibles. « En sensibilisant les femmes, celles-ci sortent souvent de leur silence et osent en parler », conclut Jeanne-Cécile.

Soutenez Memisa dans son action et apportez votre soutien aux femmes de l’Est de la RD du Congo.

  -> Je fais un don   

 

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31 mai 2024

Memisa s’associe à Sant’Egidio pour l’accès à la santé des sans-abris en Belgique

Memisa agit aussi pour la santé des plus vulnérables en Belgique depuis 2023. L’ONG belge s’est ainsi associée à Sant’Egidio Belgique pour permettre aux personnes en situation de rue d’avoir accès à des soins de santé de qualité et des services d’hygiène.

Au cœur notre mission : une attention particulière aux plus vulnérables

La mission de Memisa est d’améliorer l’accès aux soins de qualité pour toutes et tous, en portant une attention particulière aux populations les plus vulnérables. Des personnes en situation de précarité, il en existe également en Belgique. C’est pourquoi Memisa collabore avec Sant’Egidio en Belgique, en plus de nos activités de coopération en Afrique et en Inde.  En particulier, Memisa et Sant’Egidio unissent leurs forces pour le projet Kamiano Care, dans la ville d’Anvers.

Etre en bonne santé quand on vit à la rue

Beaucoup de sans-abris souffrent de problèmes de santé physiques ou psychiques. Parfois, ces problèmes médicaux sont la cause de l’arrivée à la rue. Pour d’autres, il s’agit plutôt de la conséquence. Un sans-abri en Belgique a ainsi une espérance de vie de seulement 48 ans, contre 81,7 pour le reste de la population belge [1].

Parmi les problèmes de santé les plus rencontrés, on retrouve les plaies ouvertes, mais aussi les problèmes liés à l’hygiène ainsi que les troubles psychiques.

Le Kamiano care, un lieu de soins pour les sans-abris à Anvers

Le Kamiano Care est un lieu où les personnes sans-abri peuvent recevoir des soins médicaux, prendre une douche chaude et laver leur linge. Une équipe de bénévoles (médecins, infirmiers et infirmières) apporte les soins aux patient.e.s, avec une attention toute particulière pour le soin des plaies et des problématiques liées à l’hygiène. Un psychiatre bénévole est également présent pour les personnes en détresse mentale.

Sant’Egidio est un mouvement chrétien laïc composé d’environ 80 000 membres dans plus de 70 pays. Sant’Egidio mène en Belgique des initiatives pour les enfants et les personnes âgées qui vivent dans les périphéries urbaines. La communauté mène également des actions en faveur de sans-abris, de nouveaux arrivants, de réfugiés et des personnes vivant avec un handicap.

Plus d’informations sur leur site : https://www.santegidio.be/fr/asbl/

Le Kamiano Care a ouvert ses portes en juin 2023, entre autres grâce à l’appui de Memisa qui prend en charge une partie des frais énergétiques pour le fonctionnement quotidien du centre.

En 2023, il y a eu 142 consultations médicales au centre Kamiano. Chaque jour, 18 personnes ont pu bénéficier d’une douche.

Plus que jamais, Memisa œuvre ainsi pour l’amélioration de la santé pour toutes et tous, en Belgique aussi.

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28 mai 2024

Au Burundi, pluies torrentielles et inondations menacent l’accès aux soins de santé

Les Burundais subissent les effets du changement climatique de plein fouet. Depuis septembre 2023, les pluies sont plus fréquentes que d’habitude. Et plus fortes. Ces derniers mois, le phénomène s’est encore aggravé. Plus de 100.000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer pour fuir les inondations et se protéger des potentiels glissements de terrain.

Pluies torrentielles, glissements de terrain et risque de crues : une réaction en chaîne 

Selon l’ONU, plus de 200.000 personnes ont été impactées par les pluies diluviennes, les grêles, les inondations ou les glissements de terrain depuis l’automne 2023 (OCHA, 2024). Et 100.000 d’entre elles ont dû quitter leur domicile pour rejoindre des zones épargnées par les eaux. A la hâte et sous la pluie – qui n’en finit décidément pas de tomber -, ces familles construisent leur nouveau foyer avec des bâches et des bouts de bois ou trouvent refuge dans des écoles et des églises. Mais après quelques mois ou quelques semaines à peine, elles ont l’ordre de quitter la place : la zone est à son tour menacée par des inondations et glissements de terrain. Il faut trouver un nouvel espace pour se protéger et recommencer. De nombreux habitants ont ainsi dû se déplacer à de multiples reprises ces dernières années [1].

Le 19 avril 2024, un nouveau glissement de terrain a eu lieu à Kirasa. Une personne est décédée et plus de 375 maisons sont endommagées. La centrale hydroélectrique de Kirasa est détruite. Des réservoirs d’eau sont endommagés.
Avec toutes ces pluies, le niveau du lac Tanganyika monte dangereusement [2]. Si le lac venait à déborder, les conséquences seraient encore plus dévastatrices pour le pays.

Le phénomène El Niño

Le Burundi connaît normalement 2 saisons des pluies : la première de septembre à janvier, la seconde de mars à mai. Cette année, la saison des pluies n’a pas connu de pause. Le phénomène climatique El Niño n’est pas étranger à cette catastrophe.

Un désastre pour la santé des habitants du Burundi

Actuellement, 5 structures de santé ont été détruites par les inondations. Beaucoup d’autres ne sont plus accessibles à cause des routes inondées. Cela veut dire que des milliers de personnes n’ont plus accès aux soins de santé. Que des centaines de femmes enceintes ne peuvent plus se rendre à l’hôpital ou au centre de santé pour accoucher avec l’accompagnement d’un professionnel de santé. Que les structures de soins encore fonctionnelles sont dans l’impossibilité de s’approvisionner en médicaments, par contrainte logistique.

Inondations Burundi - pharmacie sous eaux

Et puis, plus de 20.000 ménages ont perdu leurs récoltes. Des hectares de champs cultivés (au moins 40.000) ont été inondés. Cela laisse à prévoir un manque de nourriture dans les mois à venir, et donc un impact sur la nutrition des enfants.

De plus, dans son rapport, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) met également en évidence le nombre de latrines détruites par les inondations. L’accès à des toilettes aménagées est en effet un enjeu majeur de santé publique. Les déjections humaines contiennent des bactéries et des agents infectieux. Ces agents peuvent contaminer les sources d’eau. Des maladies telles que la diarrhée, le choléra, la dysenterie et la fièvre typhoïde peuvent se déclarer auprès des personnes vivant près de sites de défécation non protégés.

Une réponse humanitaire est nécessaire

Les populations déplacées ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Des abris d’urgence sont nécessaire, ainsi que du matériel de cuisine, des matelas et des moustiquaires. Le besoin en alimentation est aussi urgent. A Kirasa, au moins 2500 personnes ont besoin d’assistance en vivres (OCHA). Enfin, l’installation de latrines dans les camps de réfugiés et des kits de collecte et de conservation de l’eau sont également une priorité.

Inondations Burundi - personnes et voiture dans les rues

Que fait Memisa au Burundi ?

Ces catastrophes climatiques montrent combien il est important d’avoir un système de santé solide, résilient aux effets du changement climatique. Un système de santé qui peut, quoi qu’il arrive, assurer la continuité des soins de santé. Au Burundi, Memisa travaille chaque jour pour renforcer le système de santé local. Afin que le système de santé burundais puisse améliorer la santé de la population, même en cas de chocs.

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24 avril 2024

Paludisme : la première cause de mortalité en RD du Congo est pourtant une maladie dont on peut guérir

Le paludisme, ou malaria, est une maladie évitable, et dont on peut guérir. Pourtant, le paludisme reste la première cause de mortalité en RD du Congo. En cause notamment : la pauvreté et le manque d’information. Souvent, les familles les plus vulnérables ne se rendent pas au centre de santé et choisissent l’automédication avec des médicaments de mauvaise qualité. L’information et la sensibilisation des communautés sont primordiales pour lutter contre cette « fièvre des marais ».

2 femmes assises sur un lit avec moustiquaire, centre de santé en RD du Congo

Comprendre le paludisme : une maladie particulièrement dangereuse pour les enfants et les femmes enceintes

Le paludisme (appelé aussi « malaria ») est une maladie infectieuse transmise à l’homme par certains types de moustiques. Elle se rencontre surtout dans les pays tropicaux. En piquant leur victime, les moustiques infectés injectent un parasite dans le sang de leur hôte. Ces parasites se multiplient en quelques minutes et détruisent rapidement les globules rouges de la personne. L’anémie sévère est ainsi l’une des complications fréquentes rencontrée chez les patients atteints de paludisme grave.

En particulier, le paludisme est très dangereux pour les enfants de moins de 5 et les femmes enceintes. Ainsi, en RD du Congo, 67% des décès dus au paludisme en 2020 étaient des décès d’enfants âgés de moins de 5 ans (https://pnlprdc.org/).

Une maladie pourtant évitable…

Il est possible de prévenir le paludisme, tout d’abord en se protégeant des piqûres de moustiques. C’est ce que les infirmiers expliquent à leurs patients – en particulier les femmes enceintes – durant des « causeries éducatives » organisées au centre de santé. Les moustiquaires imprégnées d’insecticide, au-dessus du lit, sur les fenêtres et les vêtements protecteurs sont les premiers alliés pour éviter l’infection. Mêlant le geste à la parole, les infirmiers distribuent gratuitement des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée (MILD), grâce aux subventions du Fonds mondial.

causerie éducative, femmes enceintes, RD Congo

Pour les femmes enceintes la participation aux consultations prénatales  (CPN) est déterminante, car elles y recevront également un médicament pour les protéger, elles et leur bébé. C’est pour cela que les équipes médicales, souvent aidées par des bénévoles de la communauté, font régulièrement le tour des villages, pour informer les familles et encourager les femmes à faire suivre leur grossesse au centre de santé.

… et dont on peut guérir

La mortalité due au paludisme peut être réduite, grâce au diagnostic rapide et à une prise en charge précoce.

En RD du Congo, les prestataires de soins peuvent poser le diagnostic grâce au test de la goutte épaisse. Ce test, réalisé au laboratoire consiste à analyser une goutte de sang au microscope pour y détecter la présence du parasite.

Ce test peut être réalisé facilement dans les centres de santé ruraux, à condition de disposer, notamment :

  • D’un microscope
  • D’un liquide de coloration spécifique
  • D’un laborantin formé

Un homme en blouse médicale regarde dans un microscope, RD Congo

A l’hôpital de Pawa (Province du Haut-Uele), la majorité des patients en consultations sont atteints de paludisme (65.718 cas en 2020). Memisa rénove et agrandit le laboratoire de l’hôpital. De nouveaux équipements sont achetés. Les techniciens de laboratoire vont également suivre une formation supplémentaire pour les aider à poser des diagnostics précis.

 

Une fois le diagnostic posé, plusieurs médicaments – gratuits, approvisionnés par le Fonds Mondial – sont utilisés traiter le paludisme. Depuis fin 2021, un vaccin existe même !  Il réduirait la morbidité et la mortalité palustres chez le jeune enfant et est recommandé par l’OMS.  Toutefois, sa disponibilité est encore très faible et, actuellement, très peu d’enfants y ont accès.

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