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29 février 2024

Accoucher en toute sécurité

Au quotidien, Memisa et ses partenaires s’engagent pour promouvoir des soins de santé de qualité pour les personnes les plus vulnérables. Une attention particulière est portée aux femmes enceintes afin qu’elles puissent accoucher en toute sécurité.

En RD du Congo, comme dans plusieurs pays où Memisa est active, le taux de mortalité maternelle reste très élevé avec 378 décès pour 100000 naissances (OMS, 2019). Ces décès sont la plupart du temps liés à des complications qu’il est possible d’éviter. Memisa lutte contre la mortalité maternelle et infantile, aux différents stades de la grossesse et après l’accouchement.

1. Pendant la grossesse

 

La prévention est primordiale

Il est important que les grossesses soient suivies par du personnel médical qualifié. Les futures mamans doivent être sensibilisées à l’existence et à l’importance des consultations prénatales. Elles y reçoivent un vaccin contre le tétanos, un traitement contre le paludisme et des médicaments pour prévenir l’anémie.

Il leur est conseillé de dormir sous une moustiquaire et elles reçoivent des conseils sur une alimentation saine. Diverses questions pratiques y sont abordées, telles que le centre de santé ou l’hôpital dans lequel l’accouchement aura lieu et sa distance par rapport au domicile, afin de prévoir les transports adaptés.

Les soins doivent être financièrement accessibles

De nombreuses familles vivent en situation de pauvreté et n’osent pas se rendre à l’hôpital par peur de ne pas pouvoir payer la facture. L’assurance maladie, sous toutes ses formes, offre une solution : mutuelles des césariennes, fonds de solidarité, paiements forfaitaires…

Consortium Memisa Burundi

À Katako Kombe (RD du Congo), par exemple, chaque femme enceinte verse une petite contribution au « fonds césariennes ». Si une femme enceinte présentant des complications doit subir une césarienne, l’opération est payée avec l’argent du fonds. Memisa soutient ces différentes initiatives.

Des transports d’urgence et des moyens de communication doivent être disponibles.

Dans les zones rurales en RD du Congo, les routes sont souvent impraticables et les centres de santé peuvent être très éloignés des hôpitaux. Il faut des transports d’urgence adaptés au contexte: moto-ambulance, bateau, ambulance, etc. pour transporter les patientes à destination. Pour que les centres de santé puissent prévenir les hôpitaux des arrivées, des radios et autres moyens de communication sont nécessaires. Dans les zones où le réseau le permet, les smartphones peuvent être utilisés.

2. Pour assurer le bon déroulement de l’accouchement

 

Les infrastructures de santé doivent être en bon état, propres et accueillantes

Dans le cas contraire, de nombreuses femmes préfèrent accoucher chez elles, sans assistance médicale. En cas de complications : l’issue peut être fatale. C’est pourquoi Memisa soutient la construction et la rénovation de centres de santé et de maternités.

Il est également important d’avoir du matériel adéquat à disposition, tels que des matelas, lits, thermomètres, glucomètres, tensiomètres, tables d’accouchement, autoclaves ainsi que des échographes. Sans ce matériel, les femmes enceintes ne peuvent pas recevoir des soins optimaux.

Memisa essaie d’acheter le matériel localement, sur base des demandes du personnel médical, afin qu’il soit adapté au contexte local. En ce qui concerne le matériel biomédical plus sophistiqué, il peut être acheté en Belgique pour garantir sa qualité et sa durabilité.

Le personnel médical doit être qualifié.

Les professionnels qui sont présents dans les centres de santé doivent pouvoir effectuer les bons diagnostics et détecter les complications suffisamment tôt pour référer les patient.e.s à l’hôpital le plus proche. Memisa soutient, de manière permanente, la formation des infirmiers/infirmières et des sages-femmes.

3. Après l’accouchement

 

Dans les semaines qui suivent l’accouchement, il est important que les mamans et les nouveau-nés soient accompagnés de manière adéquate.
Des conseils concernant les soins à prodiguer aux nouveau-nés, l’allaitement, les soins de plaies éventuelles… Autant de sujets dont il est important de discuter dans les jours et semaines qui suivent la naissance pour assurer une bonne santé des mamans et des enfants.

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29 février 2024

manières de contribuer à la lutte contre la mortalité maternelle, sans faire un don

Memisa lutte pour que chacun ait un meilleur accès aux soins de santé. En particulier, les femmes enceintes et les enfants. Nous comptons sur la générosité de nos donateurs pour nous aider à mener des projets en Afrique et en Inde. Mais saviez-vous que vous pouvez contribuer à la mission de Memisa grâce à d’autres actions que le don ?

1. Vous attendez un enfant ? Créez une liste de naissance solidaire pour accueillir bébé

Une liste de naissance permet à vos amis et à votre famille de contribuer, eux aussi, à l’arrivée de bébé. Quand il s’agit d’un deuxième enfant, les parents ont parfois déjà tout ce qu’il faut à la maison pour accueillir leur nouveau-né. Dans ce cas, pourquoi ne pas faire de la naissance de votre enfant une occasion unique pour aider d’autres mamans dans le monde à accoucher dans de bonnes conditions ?

Bébé endormi pagne wax Congo

Bien sûr, rien ne vous empêche de combiner liste classique ET liste solidaire. Ainsi, vos amis pourront à la fois gâter votre bébé et offrir un accouchement digne à une autre femme en RD du Congo.

Pour créer votre liste de naissance, c’est ici que ça se passe : https://together.memisa.be/

actions que le don ?

2. Lancez-vous un défi sportif et faites-vous encourager par vos proches !

Vous aimez les défis ? Comme Estelle et Daniella, transformez votre passion pour le sport en un acte de solidarité ! Que ce soit une course à pied, un tournoi de padel, une randonnée à vélo,… Toutes les occasions sont bonnes pour lutter contre la mortalité maternelle ! Sollicitez le soutien de vos proches en leur proposant de parrainer votre défi. Les fonds ainsi collectés pourront être reversés à des organisations comme Memisa. Non seulement vous prenez soin de votre santé, mais vous sensibilisez également votre entourage à une cause essentielle. Alors, prêt à relever le challenge ?

 

Pour organiser votre propre collecte de fonds sportive, rendez-vous sur : https://together.memisa.be/project/en-action

3. Pour votre anniversaire, luttez contre la mortalité maternelle

« Que souhaites-tu pour ton anniversaire ? » Cette question, à l’approche de la date fatidique, nous la connaissons toutes et tous. Et quelque fois, nous ne savons pas quoi répondre… Cessez de vous creuser les méninges ! Demandez à vos proches de faire un don à Memisa pour fêter votre anniversaire. Créez une cagnotte d’anniversaire sur notre site et laissez vos amis faire parler leur générosité.

Pour créer votre liste d’anniversaire, rien de plus simple : https://together.memisa.be/

4. Tenez vos bonnes résolutions

Transformez vos bonnes résolutions en un acte solidaire ! Vous avez décidé de vous (re)mettre au sport, boire 2l d’eau par jour, ou encore de lire davantage ? Faites-le pour une cause qui vous tient à cœur ! Sachez que vos bonnes résolutions peuvent sauver des vies !

  1. Choisissez votre bonne résolution pour 2025 
  2. Créez une page de collecte de fonds pour Memisa et fixez un objectif de dons à récolter pour tenir votre bonne résolution
  3. Invitez vos proches à vous encourager, en faisant un don à Memisa

Si vous atteignez votre objectif de récolte, plus d’excuse ! Vous vous êtes officiellement engagé à tenir votre résolution

Pour créer votre page de bonnes résolutions, rendez-vous sur : https://together.memisa.be/bonnes-resolutions

 

5. Participez à des événements solidaires

Memisa organise régulièrement des événements de solidarité. Exposition ou shooting photo, en participant à ces événements exceptionnels, vous nous aidez à poursuivre nos projets pour améliorer l’accès aux soins de santé de toutes et tous.

Les partenaires de Memisa, comme les hôpitaux du réseau Hôpital pour Hôpital, organisent également des événements de solidarité tout au long de l’année. Concerts, petits-déjeuners, projection de film,… Allez jeter un œil à la liste des hôpitaux partenaires de Memisa : il y en a certainement un près de chez vous !

6. Parlez-en !

Un moyen fort de contribuer à la lutte contre la mortalité maternelle est d’en parler autour de vous. Au travail, en famille, dans votre commune, votre association locale, votre mouvement de jeunesse… Pourquoi ne pas inviter vos amis à suivre Memisa sur les réseaux sociaux, par exemple ?

Un homme parle dans un mégaphone à une foule, RD Congo

Au plus grand sera le public sensibilisé aux questions de santé pour tous et à la problématique de la santé maternelle, au plus fort sera notre poids pour faire changer les choses et influencer les décisions politiques. Car la santé est un droit universel. Nous devons nous mobiliser pour que les gouvernements dans le monde entier puissent garantir l’accès à la santé à tous leurs citoyens.

 

***

Le moyen le plus direct pour aider les ONG dans leur mission reste de faire des dons. Toutefois, d’autres actions sont possibles ! La liste de naissance solidaire, la participation à des événements et la sensibilisation aux questions de développement sont aussi importantes pour permettre à Memisa de continuer à mener ses projets.

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19 février 2024

Solidarité internationale : Rencontre avec Karel Gyselinck

Karel Gyselinck et Memisa, c’est une vieille histoire ! Karel a travaillé pour Memisa en tant que responsable médicale endant plus de dix ans. Aujourd’hui, il reste un de nos fidèles bénévoles, en tant que conseiller médical. Nous avons engagé avec lui une conversation passionnante sur son expérience chez Memisa, la coopération avec les partenaires en Inde et l’évolution du secteur de la coopération au développement.

 

Karel a été responsable médical chez Memisa pendant de nombreuses années

Son master en santé publique de l’Institut tropical d’Anvers en poche, Karl travaille pendant cinq ans dans un hôpital en Zambie avec son épouse. En 1996, il rejoint Memisa. Pendant 12 ans, ce médecin généraliste de formation a travaillé chez Memisa en tant que médecin-chef, où il a vécu une période formidable. « Dès le début, j’ai adhéré pleinement à la vision de Memisa, qui, dans les années 1990, était  une organisation qui était encore en train de prendre forme », explique Karel.

Mais pourquoi un médecin généraliste prend-t-il la décision de rejoindre le siège d’une ONG ? « J’ai trouvé que mon travail de médecin à Memisa était très proche de mon travail de médecin généraliste. On offre une oreille attentive, on oriente les gens, on travaille avec des spécialistes et on s’assoit avec les gens ». La motivation intrinsèque de Karel pour travailler dans le secteur découle de son amour de la collaboration et du multiculturalisme. « Travailler avec des personnes d’autres continents, d’autres cultures, s’enrichir mutuellement de connaissances et d’expériences, je trouve que c’est une approche précieuse dans la vie », déclare Karel.

Le contexte de la coopération au développement change  

Karel Gyselinck a beaucoup d’expérience dans le secteur de la solidarité internationale. En 2024, il entrevoit un certain nombre d’évolutions positives dans la manière dont la coopération internationale est menée. Ce qui caractérise Memisa dans la manière de faire de la coopération internationale tourne autour de trois valeurs fondamentales, selon Karel : le partenariat égalitaire, la connaissance du terrain et la flexibilité.

En Inde, Memisa collabore avec WBHA pour l’empowerment des femmes

Les partenariats équitable sont élément fondamental dans la manière dont Memisa fait de la coopération internationale. Selon Karl, il est important que la demande de coopération émane du partenaire lui-même. « Nous ne devons pas imposer l’aide nous-mêmes, ce qui s’est trop souvent produit par le passé, mais nous devons faire preuve d’humilité », déclare Karel. Alors que la « coopération au développement » était autrefois fortement axée sur le Nord et le Sud, les ONG s’inscrivent aujourd’hui de plus en plus dans un long processus, mené par les partenaires eux-mêmes.

 

« Dans notre façon de travailler ensemble, nous devons faire preuve de plus d’humilité »

Karel Gyselinck

Karel souligne l’importance d’une collaboration constructive, sous forme de dialogue, et du fait que ce n’est pas à nous de fixer l’ordre du jour. « Ce n’est pas à nous de trouver des solutions, elles viennent principalement du terrain. La souveraineté du pays partenaire est toujours le point de départ. Mais en tant qu’acteurs de la coopération internationale, nous pouvons soutenir ce processus. »

Un deuxième aspect important est la flexibilité. Lors de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un projet, nous ne devons pas nous en tenir à une seule méthode de travail. Les procédures associées à la mise en œuvre du projet doivent permettre une certaine flexibilité. « Car il est important de pouvoir procéder à des ajustements substantiels lors de la mise en œuvre d’un projet, en fonction de l’évolution du contexte. Si l’on compare l’Inde d’aujourd’hui à celle d’il y a 20 ans, elle n’est plus du tout la même. La manière dont nous élaborons un projet est complètement différente.

La connaissance du terrain est également cruciale dans le cadre de la coopération internationale, « un domaine dans lequel Memisa est très forte », déclare Karel. Les concepts et la théorie ne peuvent être traduits avec succès qu’une fois sur le terrain. « Une fois sur le terrain, on voit vraiment quels sont les besoins réels et on les examine avec les acteurs locaux. Un autre changement positif est celui de la connaissance. « Alors que nous dépendions principalement de l’expertise européenne, la plupart des experts avec lesquels nous travaillons aujourd’hui viennent d’autres continents. Cet échange de connaissances avec les pays du Sud Global est extrêmement intéressant ».

Une collaboration positive en Inde, grâce aux connaissances du terrain

En Inde, Memisa soutient la West Bengal Voluntary Health Association (WBVHA), une organisation qui soutient un réseau d’ONG locales. Soutenue par Memisa, WBVHA se distingue par son impact sur le terrain. Par exemple, WBVHA soutient la mobilisation des communautés pour développer des initiatives locales qui promeuvent le droit et l’accès aux soins de santé.

En tant que bénévole pour Memisa, Karel travaille principalement au suivi du projet en Inde. Il y a plus de 25 ans d’expérience, en coopération avec la WBVHA. Ensemble, Memisa et WBVHA ont mis en réseau plus de 40 ONG locales autour des soins de santé. Les femmes, les adolescents et personnes âgées ont notamment créé des groupes d’entraide pour les urgences médicales, le bien-être mental et l’éduction sexuelle.

Cela permet de renforcer également les relations avec l’état, ce qui est très important, selon Karel : « Parce que pour apporter des changements, il faut non seulement commencer à chercher des solutions au niveau local, mais aussi commencer à influencer la politique avec le gouvernement, créer des réseaux et s’organiser ensemble.

La collaboration avec notre partenaire en Inde est un bon exemple où les trois composantes évoquées plus haut dans cet article entrent en jeu. « Dans ce partenariat, une grande importance est accordée au partenaire. En travaillant ensemble depuis de nombreuses années, nous avons développé une vision et des valeurs communes et nous nous sommes rapprochés l’un de l’autre ».

Karel Gyselink et Biswantah Basu de WHBA : ‘Une belle amitié s’est développée. »

 

Cette belle et longue coopération avec les partenaires indiens a donné naissance à un livre rassemblant des expériences sur les soins de santé en Inde, « Sailing below the waves »

 

Vous aussi vous souhaitez vous impliquer pour l’accès aux soins de santé dans le monde ? Découvrez nos appels à bénévoles et nos offres d’emploi sur : https://memisa.be/fr/jobs/ 
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9 février 2024

Pour une prise en charge de l’épilepsie en Guinée Conakry

L’épilepsie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Dans beaucoup de pays, comme en Guinée Conakry, cette maladie neurologique est encore associée à la sorcellerie. Les personnes épileptiques sont exposées à l’exclusion et la discrimination. Pourtant, des traitements efficaces existent. Memisa et Fraternité Médicale Guinée agissent pour que l’épilepsie soit reconnue en Guinée et que des traitements soient disponibles. 

Qu’est-ce que l’épilepsie ?

L’épilepsie est une affection chronique du cerveau. Elle se définit par la survenue de crises épileptiques, soudaines et imprévisibles. Ces crises sont dues à une activité électrique anormale dans le cerveau. Elles se concrétisent de manières très différentes d’une personne à l’autre, pouvant se résumer à une suspension de la conscience de quelques secondes, des mouvements involontaires ou une perte de connaissance avec convulsions1. Bien que l’épilepsie ne puisse pas être guérie, elle peut généralement être contrôlée avec un traitement approprié.

L’épilepsie concerne plus de 50 millions de personnes dans le monde. Et près de 80 % des personnes qui souffrent d’épilepsie vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En Guinée-Conakry, Memisa et l’ONG locale Fraternité Médicale Guinée agissent pour que les personnes épileptiques aient accès à des soins appropriés.

 

Une maman et son enfant chez le médecin en Guinée

L’épilepsie fait l’objet de nombreuses croyances, partout dans le monde

Dans de nombreux pays, l’épilepsie, comme les maladies mentales, est encore considérée comme une maladie incurable, un sort jeté par les dieux ou un envoûtement. C’est le cas en Guinée Conakry mais également plus près de chez nous. Ainsi, en 2016, la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie dressait un constat étonnant : 9% des Français interrogés pensaient encore que les causes de cette maladie sont surnaturelles, 26% s’imaginent qu’elle est liée à une bactérie. Pourtant, l’épilepsie est bien une affection neurologique, facilement prise en charge avec des traitements appropriés.

En Guinée Conakry, beaucoup de personnes épileptiques sont exclues de la société

En Guinée, beaucoup de personnes craignent les porteurs d’épilepsie. Par peur de l’envoûtement ou de la contamination, les communautés rejettent les malades. La plupart des personnes épileptiques perdent leur travail, et les enfants ne peuvent plus retourner à l’école.

Formation, sensibilisation et traitement adapté : les 3 piliers de Memisa pour une meilleure prise en charge de l’épilepsie

Memisa et Fraternité Médicale Guinée appuient dans un premier temps la formation du personnel de santé. Pour que chaque infirmier sache poser le diagnostic de l’épilepsie et offrir à ses patients des soins adaptés.

Nous formons également des agents communautaires. Ce sont des bénévoles de la communauté qui discutent avec les familles. Lorsqu’ils repèrent un cas d’épilepsie, ils peuvent les orienter vers le centre de santé en cas de besoin. Ces hommes et ces femmes sont un soutien précieux. Ils sensibilisent également la communauté pour que les personnes épileptiques ne soient plus pointées du doigt.

 

Nous approvisionnons enfin les centres médicaux en médicaments et traitement antiépileptiques.  

Témoignage d’Oumar, patient épileptique à Télimélé

 

Oumar a 29 ans. Il a quitté les bancs de l’école quand il avait 10 ans, car ses crises répétées faisaient peur aux élèves et aux professeurs. Ses parents ont eu plusieurs fois recours à la médecine traditionnelle, sans résultats. Après une visite de l’Agent Communautaire dans leur village, les parents d’Oumar ont accompagné leur fils au centre de santé de Télimélé. Là-bas, il a été accueilli par le personnel de santé et a reçu des médicaments antiépileptiques. Après quelques mois de prise en charge, son état de santé s’est beaucoup amélioré. Sa maman témoigne :  

« Avant de venir au centre médical, j’avais déjà donné trois chèvres à un guérisseur traditionnel pour qu’il soigne mon enfant, sans amélioration de son état (ndlr : les chèvres valent environ 200€ chacune.  Les médicaments ont beaucoup soulagé mon garçon. Aujourd’hui, il nous aide à faire les travaux aux champs, il a des amis et se débrouille seul. » 

 

En Guinée Conakry, les patients épileptiques ont droit à vivre leur vie comme ils l’entendent ainsi qu’ à un traitement de qualité. Memisa et Fraternité Médicale Guinée travaille au quotidien pour lever les tabous au sujet de cette maladie et offrir au patient des solutions abordables.   

 

Vous aussi aidez Memisa et Fraternité Médical à soutenir les patients épileptiques

 

 


  1. Qu’est-ce que l’épilepsie – Ligue francophone belge contre l’épilepsie ASBL (ligueepilepsie.be)
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5 février 2024

Enregistrement des naissances et dossier médical familial: 2 facettes du projet Memisa financé par l’Union européenne

Memisa facilite l’enregistrement des naissances et la mise en place de dossiers médicaux familiaux en RD du Congo, via le Programme Unis pour la Santé et l’Education (USE). Ce programme multidimensionnel est mis en œuvre par Memisa et financé par l’Union européenne. Dr Yves Sossou travaille pour Memisa dans la province du Kongo Central. Il nous explique les deux aspects clés du projet.

 

Les enfants dont la naissance a été enregistrée ont un meilleur accès aux soins de santé (Kongo Central, RD Congo)

Le dossier familial est un outil pour des soins de santé de meilleure qualité

Le dossier médical familial a été développé dans le cadre du Programme USE, afin d’améliorer la situation sanitaire des habitants du Kongo Central. Le dossier familial permet aux prestataires de soins de connaître l’historique de santé des ménages et des aires d’intervention et de faire un meilleur suivi de leurs patients. En collaboration avec son partenaire local, la  MUSAKIS-FASS,  Memisa apporte une assistance technique et un soutien financier pour renforcer ce système.

Yves Sossou est médecin en santé publique et Assistant Technique International pour Memisa.  Il décrit le dossier familial comme “une database” d’informations sur l’état de santé de tous les membres de la famille.  « Le dossier médical permet une connaissance approfondie des situations médicales de chaque membre d’une famille. Cela permet d’apporter des soins très spécifiques pour chaque patient. »

Des soins plus adaptés et une confiance renforcée vis-à-vis du corps médical

L’implémentation des dossiers médicaux  est une solution win-win pour l’ensemble de la communauté. D’une part, les centres de santé peuvent fournir des soins complets, spécifiques et continus de qualité. D’autre part, la population fait davantage confiance aux centres de santé. Elle s’engage, lorsqu’elle a besoin d’aide médicale, à considérer les centres de santé comme un endroit fiable où elle peut être soignée. Le dossier familial crée ainsi une sorte d’ « engagement mutuel » entre la population et les centres de santé. La qualité des soins de santé s’en trouve ainsi améliorée.

LE DOSSIER MÉDICAL FAMILIAL 

C’est une base de données en lien avec la situation de santé de chaque membre de la famille

⇒ Tous les actes médicaux sont enregistrés dans le dossier

⇒ Il garantit une connaissance approfondie de l’état de santé de chacun

⇒ Il permet d’apporter des soins adaptés au patient et au profil épidémiologique de l’aire de santé

⇒ Grâce aux données compilées, il est plus facile de réaliser des enquêtes épidémiologiques  plus larges

Le dossier médical familial permet de dresser un tableau de l’état de santé général de la communauté

Les dossiers familiaux sont actualisés de manière continue. « Les données sont collectées continuellement et régulièrement mises à jour. À chaque fois qu’un membre d’une famille se rend au centre de santé ou à l’hôpital ou qu’un prestataire réalise une visite à domicile, les données sont ajoutées », précise Dr Sossou.

 

Yves Sossou est responsable de la mise en oeuvre du Programme USE dans la Province du Kongo Central (RD du Congo)

Le dossier médical familial est un bon moyen de comprendre quels sont les besoins sanitaires dans la région.  La compilation de données médicales diverses permet de mener des enquêtes épidémiologiques approfondies, dans des zones spécifiques. Par exemple, il est possible de déterminer quelles sont les pathologies les plus courantes dans la région. Les dossiers familiaux permettent ainsi de fournir aux populations locales des soins sur mesure, adaptés aux maladies les plus courantes localement.

L’enregistrement des naissances est indispensable pour garantir le droit à la citoyenneté

L’enregistrement des naissances est une porte d’entrée privilégiée pour bénéficier d’un dossier familial.  Un dossier médical ne sera jamais exhaustif si la naissance du patient n’a pas été enregistrée.  Ne pas enregistrer la naissance d’un enfant peut même avoir des conséquences néfastes pour son accès futur aux soins de santé.  « Si un enfant a besoin de soins spécifiques et doit être transféré d’urgence à l’étranger pour être soigné, il n’aura pas vite accès aux soins de santé auxquels il aurait droit car il serait difficile de lui établir rapidement des documents de voyage», explique Dr Sossou.

L’enregistrement des naissances est l’un des droits de l’enfant, consacrés par la loi portant protection de l’enfance de la RD Congo  et certaines dispositions du Code de la Famille. En l’absence d’un acte de naissance, l’enfant ne peut bénéficier pleinement des droits y afférant  civiques, économiques, politiques, social et culturel (santé, éducation à l’extérieur du pays, nationalité, héritage en cas de décès de parents, etc), explique Dr Sossou.

En RD Congo, et plus particulièrement dans la province du Kongo Central, la situation en matière d’enregistrement des naissances est préoccupante. Avant l’intervention de Memisa dans les zones de santé de Kisantu, Ngidinga et Gombe-Matadi, seulement 31% des naissances étaient enregistrées. « Cela signifie que plus des deux tiers des enfants n’ont pas de document d’état civil. Leur citoyenneté en tant qu’enfants de la RD Congo  est compromise, déclare Dr Sossou.

 

Médecins, infirmiers, travailleurs communautaires… Toutes et tous agissent pour faciliter l’enregistrement des naissances au Kongo Central.

Comment Memisa facilite-t-elle l’enregistrement des naissances en RD Congo?

« La proportion de naissances enregistrées a atteint les 61% dans les zones de santé d’intervention. C’est grâce à l’appui de Memisa qui facilite l’enregistrement des naissances, précise Dr Sossou, qui qualifie ces progrès d’ « encourageants et prometteurs ».

En RD Congo, lorsqu’une naissance n’est pas enregistrée dans les 90 jours, les coûts d’enregistrement augmentent et se situent entre 140€ et 180€ par enfant. « C’est pourquoi beaucoup de parents ne déclarent pas la naissance de leurs enfants au-delà de la période de gratuité de 90 jours. ». Il revient au tribunal de paix ou pour enfant de statuer sur ces cas.  Memisa plaide pour la mise en place d’un mécanisme facilitant la régularisation des actes de naissance des enfants de plus de 3 mois. Des séances de plaidoyer ont été menées en direction du tribunal pour enfant de  Mbanza-Ngungu et du tribunal de paix de Madimba.

Désormais, les parents reçoivent à la maternité un formulaire de procuration. C’est le personnel soignant qui dépose ces formulaires à l’état civil à la fin de chaque mois. Ensuite, les actes de naissance sont délivrés et remis aux parents via les centres de santé. Ce système contribue à l’amélioration significative du nombre de déclarations de naissance.

Pour les naissances de plus de 90 jours, des fiches valant requête sont renseignées au niveau des secteurs d’état civil et transmises par les Médecins chef de zone aux tribunaux en vue de la délivrance des ordonnances portant acte de notoriété supplétif à un acte de naissance.

Memisa a organisé une formation à ce sujet pour le personnel de santé et les équipes des secteurs d’état civil.  « Des frais de déplacement sont payés sous forme de forfait à la fin de chaque mois au responsable de chaque centre de santé. Cela couvre les frais engagés par le personnel soignant pour déposer le formulaire de procuration et distribuer les actes de naissance », explique Dr Sossou.

OSensibiliser les parents à l’importance des démarches administratives à la naissance de leur bébé

La population locale ne perçoit pas toujours l’importance de l’enregistrement des naissances. C’est pourquoi Memisa met également l’accent sur la sensibilisation. Nous collaborons avec des relais communautaires. Ils et elles informent la population locale de ce qu’est un acte de naissance, de son utilité, de ses avantages, mais aussi des conséquences (possibles) causées par son absence. Memisa sensibilise également les (futures) mères lors, par exemple, des consultations prénatales, postnatales et des séances de vaccination. Les agents communautaires jouent également un rôle important à cet égard à travers des visites à domicile.

Vous voulez plus d’informations sur le Programme USE au Kongo Central? Lisez notre article: https://memisa.be/fr/appui-au-bien-etre-des-populations-congolaises-avec-le-projet-use/

 

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