Les Burundais subissent les effets du changement climatique de plein fouet. Depuis septembre 2023, les pluies sont plus fréquentes que d’habitude. Et plus fortes. Ces derniers mois, le phénomène s’est encore aggravé. Plus de 100.000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer pour fuir les inondations et se protéger des potentiels glissements de terrain.
Pluies torrentielles, glissements de terrain et risque de crues : une réaction en chaîne
Selon l’ONU, plus de 200.000 personnes ont été impactées par les pluies diluviennes, les grêles, les inondations ou les glissements de terrain depuis l’automne 2023 (OCHA, 2024). Et 100.000 d’entre elles ont dû quitter leur domicile pour rejoindre des zones épargnées par les eaux. A la hâte et sous la pluie – qui n’en finit décidément pas de tomber -, ces familles construisent leur nouveau foyer avec des bâches et des bouts de bois ou trouvent refuge dans des écoles et des églises. Mais après quelques mois ou quelques semaines à peine, elles ont l’ordre de quitter la place : la zone est à son tour menacée par des inondations et glissements de terrain. Il faut trouver un nouvel espace pour se protéger et recommencer. De nombreux habitants ont ainsi dû se déplacer à de multiples reprises ces dernières années [1].
Le 19 avril 2024, un nouveau glissement de terrain a eu lieu à Kirasa. Une personne est décédée et plus de 375 maisons sont endommagées. La centrale hydroélectrique de Kirasa est détruite. Des réservoirs d’eau sont endommagés.
Avec toutes ces pluies, le niveau du lac Tanganyika monte dangereusement [2]. Si le lac venait à déborder, les conséquences seraient encore plus dévastatrices pour le pays.
Le phénomène El Niño
Le Burundi connaît normalement 2 saisons des pluies : la première de septembre à janvier, la seconde de mars à mai. Cette année, la saison des pluies n’a pas connu de pause. Le phénomène climatique El Niño n’est pas étranger à cette catastrophe. |
Un désastre pour la santé des habitants du Burundi
Actuellement, 5 structures de santé ont été détruites par les inondations. Beaucoup d’autres ne sont plus accessibles à cause des routes inondées. Cela veut dire que des milliers de personnes n’ont plus accès aux soins de santé. Que des centaines de femmes enceintes ne peuvent plus se rendre à l’hôpital ou au centre de santé pour accoucher avec l’accompagnement d’un professionnel de santé. Que les structures de soins encore fonctionnelles sont dans l’impossibilité de s’approvisionner en médicaments, par contrainte logistique.
Et puis, plus de 20.000 ménages ont perdu leurs récoltes. Des hectares de champs cultivés (au moins 40.000) ont été inondés. Cela laisse à prévoir un manque de nourriture dans les mois à venir, et donc un impact sur la nutrition des enfants.
De plus, dans son rapport, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) met également en évidence le nombre de latrines détruites par les inondations. L’accès à des toilettes aménagées est en effet un enjeu majeur de santé publique. Les déjections humaines contiennent des bactéries et des agents infectieux. Ces agents peuvent contaminer les sources d’eau. Des maladies telles que la diarrhée, le choléra, la dysenterie et la fièvre typhoïde peuvent se déclarer auprès des personnes vivant près de sites de défécation non protégés.
Une réponse humanitaire est nécessaire
Les populations déplacées ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Des abris d’urgence sont nécessaire, ainsi que du matériel de cuisine, des matelas et des moustiquaires. Le besoin en alimentation est aussi urgent. A Kirasa, au moins 2500 personnes ont besoin d’assistance en vivres (OCHA). Enfin, l’installation de latrines dans les camps de réfugiés et des kits de collecte et de conservation de l’eau sont également une priorité.
Que fait Memisa au Burundi ?
Ces catastrophes climatiques montrent combien il est important d’avoir un système de santé solide, résilient aux effets du changement climatique. Un système de santé qui peut, quoi qu’il arrive, assurer la continuité des soins de santé. Au Burundi, Memisa travaille chaque jour pour renforcer le système de santé local. Afin que le système de santé burundais puisse améliorer la santé de la population, même en cas de chocs.