« Nous avons connu des revers, mais la solidarité internationale est restée une priorité »

03 / 11 / 2021

Après une année riche en événements et en rencontres numériques, cette année, la journée Hôpital pour Hôpital a pu se dérouler en personne. Au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren, les volontaires des hôpitaux solidaires se sont retrouvés. Compte rendu d’une journée riche en discussions, en témoignages inspirants et en idées novatrices.

« La participation massive de cette année (des bénévoles de 9 hôpitaux, des bénévoles de notre partenaire Médecins Sans Vacances, deux organisations de la diaspora, un centre médical, une initiative citoyenne et un hôpital en voie d’adhésion) montre à quel point il est agréable et important de se retrouver. Je suis fière que Memisa et Médecins Sans Vacances arrivent à créer des ponts avec la société civile belge », explique Marijke Ceyssens, responsable du projet Belgique chez Memisa.

bénévoles hopital pour hopital

« Et comment faites-vous cela ? »

La journée Hôpital pour Hôpital a été l’occasion idéale pour réfléchir à la coopération entre la Belgique et les différents pays partenaires. De multiples sujets y étaient abordés : des anecdotes de voyages d’immersion aux conseils concrets sur la collecte de fonds.

« Je dois admettre qu’il n’est pas toujours facile d’avoir l’attention des gens quand il s’agit d’activités au profit de l’hôpital partenaire à Fataki. Pour de nombreux Belges, le Congo reste lointain », explique Maureen Decavele, de l’hôpital AZ de Turnhout. Karla Briels (Ziekenhuis Oost Limburg) acquiesce et reconnaît qu’elle rencontre parfois les mêmes obstacles. Les deux femmes ont pu échanger des idées sur la manière de résoudre le problème dans leurs hôpitaux respectifs.

Le coronavirus et les inondations

Véronique Serpe (kinésithérapeute à l’hôpital de Verviers) a pris la parole et a expliqué, lors d’une présentation, ce que signifie pour elle le concept d’Hôpital pour Hôpital. « Bien que notre région ait connu des moments difficiles au cours de l’année écoulée, le nombre élevé de patients du COVID, puis les inondations, la solidarité internationale et la sensibilisation sont restées et resteront au cœur de nos préoccupations. »

Véronique s’est elle-même rendue plusieurs fois en RD du Congo. Deux thèmes lui tiennent à cœur et la motivent à s’engager : le pied bot chez les enfants d’une part, et la mortalité maternelle d’autre part. « Il s’agit avant tout de problèmes médicaux, mais qui ont un impact social important. De plus, ce sont des tragédies qui peuvent être évitées. C’est précisément ce qui explique que je trouve si choquant que les deux se produisent si fréquemment. Les pieds bots peuvent être guéris et, avec un suivi adéquat et un accès aux centres de santé, beaucoup moins de mères mourraient pendant l’accouchement. »

Décolonisation : éliminer l’injustice et l’inégalité

À l’occasion de la journée Hôpital pour l’hôpital, Memisa souhaitait également inviter ses volontaires à réfléchir sur des thèmes d’actualité tels que la décolonisation. « Le racisme est un héritage direct du colonialisme. La pensée coloniale profondément enracinée — toujours présente tant d’années après la colonisation — est la source de l’injustice et des inégalités entre les personnes et les pays. La décolonisation signifie que chaque vie compte, que nous sommes tous des êtres humains, sans distinction de race, d’origine, de sexe… » explique le sociologue anversois congolais Willy Musitu Lufungula. « Pour éliminer les inégalités, toutes les structures sont nécessaires, de l’éducation à la société civile en passant par les ONG telles que Memisa. »

L’accent sur les soins palliatifs

Memisa travaille en collaboration avec des organisations de la diaspora telles que l’IYAD (International Youth Association for Development). Le fondateur, Anselme Kananga a expliqué comment lui et quelques camarades étudiants ont fondé cette organisation en 2005. Il a aussi raconté comment ils se sont progressivement développés et ont été reconnus par différents milieux. « En RD du Congo, de nombreuses organisations travaillaient déjà autour de l’eau ou du paludisme. Les soins palliatifs étaient une partie oubliée des soins de santé et nous avons décidé de combler cette lacune. Notamment en sensibilisant les gens à ce sujet et en échangeant des informations entre les hôpitaux congolais et belges. »

IYAD travaille avec des volontaires, des professionnels qui se rendent en RD du Congo pendant leur temps libre. Selon Anselme, c’est un bon exemple de solidarité. « Nous avons besoin les uns des autres. Sans le nord, le Sud ne peut pas vivre, et vice versa. Ensemble, beaucoup est possible. »

 

Hôpital pour Hôpital

Avec l’initiative Hôpital pour Hôpital, Memisa souhaite tisser des liens entre des hôpitaux belges et des zones de santé dans différents pays africains. Dans le monde entier, l’accès à des soins de santé de base de qualité reste très inégal. Au sein du réseau, les hôpitaux belges s’engagent à sensibiliser leurs patients, leurs visiteurs et leur personnel aux inégalités liées à l’accès aux soins de santé primaires et périnataux de qualité.

Les hôpitaux solidaires sont jumelés à des structures de santé dans lesquelles Memisa est active. Une dynamique intéressante a été mise en place et des échanges entre les hôpitaux belges et leurs collègues ailleurs dans le monde ont vu le jour.

Télécharger la brochure « Hôpital pour Hôpital » 

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