Comment Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri (RD du Congo)

13 / 05 / 2024

Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri dans le cadre de son programme Unis pour la Santé et l’Education (USE). Ce programme est financé par l’Union européenne. Il a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des populations en RD du Congo. Dr. Houssinnet Lipelba est responsable de ce programme pour Memisa, en Ituri. Il nous explique comment l’ONG belge agit pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante dans la province.

 

Memisa lutte contre la malnutrition en RD du Congo

Le programme USE, financé par l’Union européenne, permet à Memisa de mener des projets très variés, aussi bien au Kongo-Central qu’en Ituri. Après les premiers succès enregistrés au Kongo-Central, d’autres sont également à saluer dans la province orientale.

En Ituri, le programme atteint 1.5 millions d’habitants, dans 7 zones de santé. L’un des projets phares du programme USE dans cette province est la lutte contre la malnutrition, qui est l’une des principales causes de mortalité chez les enfants. Memisa encourage la production et la consommation d’aliments locaux pour combattre ce fléau. Nous sensibilisons également la population. Dr Lipelba Houssinnet travaille pour Memisa dans la province de l’Ituri en tant qu’assistante technique et médecin de santé publique. Il nous explique plus en détails comment Memisa y lutte contre la malnutrition.

La malnutrition est influencée par de facteurs politiques et économiques 

En RD Congo, la malnutrition est un défi structurel. Et des facteurs externes comme les épidémies, les crises économiques ou les conflits aggravent l’insécurité alimentaire. C’est le cas en Ituri, une province déchirée par la guerre. Dans cette région, plus de 1,6 million de personnes ont quitté leur foyer, laissant leurs biens derrière eux.

Souvent, être déplacé signifie ne pas être sûr de pouvoir donner à manger à son enfant. « Les gens se retrouvent en territoire inconnu après avoir dû fuir leur maison », explique le Dr Houssinnet. « Il est difficile pour eux de pratiquer l’agriculture et de rester autosuffisant. Par conséquent, des milliers de familles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins ».

 

Dr. Lipelba Houssinnet est Assistant Technique International pour Memisa

L’insécurité en Ituri rend également l’accès aux soins de santé difficile pour des millions de personnes. Les femmes et les jeunes enfants sont particulièrement touchés. L’incapacité à accéder aux établissements de santé aggrave la problématique de la malnutrition. De plus, les ménages manquent de ressources financières pour nourrir convenablement leurs enfants. C’est la raison pour laquelle la malnutrition est également beaucoup plus fréquente dans les familles défavorisées.

Outre les facteurs politiques et économiques, certaines maladies courantes ont également un impact sur le taux élevé de malnutrition dans la région. Par exemple, le paludisme, qui entraîne à un stade avancé une anémie grave. « Ces conditions accélèrent la malnutrition chez les enfants », explique le Dr Houssinnet. Le manque d’eau potable dans la région entraîne également des complications qui provoquent une augmentation du nombre d’enfants malnutris. « Lorsque les enfants manquent d’eau potable, ils ont souvent la diarrhée. Cela les affaiblit et les rend plus susceptibles de souffrir de malnutrition.

Consommation et production d’aliments locaux contre la malnutrition

Pour améliorer la sécurité alimentaire des populations locales en Ituri, Memisa veut accroître l’autonomie alimentaire. Concrètement, nous encourageons l’utilisation de produits locaux pour les repas des enfants. « Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi comme solution à court-terme, il est préférable, à long-terme, de s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas et des plats équilibrés ».

Pour lutter contre la malnutrition, de nombreuses organisations internationales réagissent en introduisant des aliments thérapeutiques (tels que plumpy’nut). Cette solution peut aider beaucoup d’enfants à se rétablir à court terme. Toutefois, elle n’est pas viable sur la durée. Pour réduire la dépendance à l’égard des produits importés, Memisa encourage la préparation d’une bouillie riche en calories pour les enfants qui souffre de malnutrition sévère. Les ingrédients de cette bouillie sont des produits locaux tels que la farine de maïs, l’huile et les cacahuètes.

“ »Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi, il vaut mieux, à long terme, s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas équilibrés », déclare Dr. Lipelba Houssinnet

 

La consommation de repas équilibrés est essentielle pour combattre la malnutrition infantile

Un rôle clé pour les relais communautaires

Les relais communautaires sont des bénévoles issus de la communauté. Ils sont formés par Memisa et conseillent aux gens des recettes à base d’aliments locaux pour préparer des plats équilibrés. Car la cause de l’état de sous-nutrition des enfants n’est pas seulement due au fait qu’ils ne mangent pas assez. Beaucoup d’enfants ne reçoivent pas suffisamment de vitamines et de nutriments essentiels. Leur régime alimentaire trop peu varié, ce qui entraîne des problèmes de santé.

L’amélioration de l’autonomie est encouragée par des démonstrations culinaires. « Au cours de ces ateliers de cuisine, soutenus par Memisa, les parents apprennent à préparer des repas. Grâce à cela, les enfants bénéficient d’une alimentation variée et riche en micronutriments », explique le Dr Houssinet.

Les relais communautaires sont en contact direct avec la communauté locale. Ils sont idéalement placés pour détecter la malnutrition à un stade précoce. Ils jouent également un rôle important dans la sensibilisation de la communauté. En effectuant des visites à domicile, les agents communautaires encouragent la population locale à prendre de nouvelles habitudes dans la confection des repas. « Par exemple, ils recommandent les aliments qui conviennent aux différentes tranches d’âge des enfants. »

Memisa soutient des ateliers de cuisine en Ituri

 

Un dispositif durable en réponse à un contexte particulier

La promotion en Ituri de l’utilisation de produits locaux dans l’alimentation des enfants est une réponse à 2 phénomènes. Tout d’abord, les frontières ont été fermées durant l’épidémie d’Ebola et la pandémie de Covid-19. L’importation d’aliments industriels était alors impossible. Ensuite, les produits locaux sont beaucoup moins chez que les aliments manufacturés, en cas de crise économique.

Produire des aliments localement, c’est avoir la garantie d’une disponibilité de nourriture, à court et à long-terme. L’un des inconvénients des produits importés est la longueur du cycle logistique. « Souvent, ces produits n’arrivent que six mois après la commande. C’est beaucoup trop long pour inverser la situation d’un enfant souffrant de malnutrition », explique le Dr Houssinnet. « En produisant et en consommant des aliments localement, nous controns ce problème ».

 

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