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31 mai 2024

Memisa s’associe à Sant’Egidio pour l’accès à la santé des sans-abris en Belgique

Memisa agit aussi pour la santé des plus vulnérables en Belgique depuis 2023. L’ONG belge s’est ainsi associée à Sant’Egidio Belgique pour permettre aux personnes en situation de rue d’avoir accès à des soins de santé de qualité et des services d’hygiène.

Au cœur notre mission : une attention particulière aux plus vulnérables

La mission de Memisa est d’améliorer l’accès aux soins de qualité pour toutes et tous, en portant une attention particulière aux populations les plus vulnérables. Des personnes en situation de précarité, il en existe également en Belgique. C’est pourquoi Memisa collabore avec Sant’Egidio en Belgique, en plus de nos activités de coopération en Afrique et en Inde.  En particulier, Memisa et Sant’Egidio unissent leurs forces pour le projet Kamiano Care, dans la ville d’Anvers.

Etre en bonne santé quand on vit à la rue

Beaucoup de sans-abris souffrent de problèmes de santé physiques ou psychiques. Parfois, ces problèmes médicaux sont la cause de l’arrivée à la rue. Pour d’autres, il s’agit plutôt de la conséquence. Un sans-abri en Belgique a ainsi une espérance de vie de seulement 48 ans, contre 81,7 pour le reste de la population belge [1].

Parmi les problèmes de santé les plus rencontrés, on retrouve les plaies ouvertes, mais aussi les problèmes liés à l’hygiène ainsi que les troubles psychiques.

Le Kamiano care, un lieu de soins pour les sans-abris à Anvers

Le Kamiano Care est un lieu où les personnes sans-abri peuvent recevoir des soins médicaux, prendre une douche chaude et laver leur linge. Une équipe de bénévoles (médecins, infirmiers et infirmières) apporte les soins aux patient.e.s, avec une attention toute particulière pour le soin des plaies et des problématiques liées à l’hygiène. Un psychiatre bénévole est également présent pour les personnes en détresse mentale.

Sant’Egidio est un mouvement chrétien laïc composé d’environ 80 000 membres dans plus de 70 pays. Sant’Egidio mène en Belgique des initiatives pour les enfants et les personnes âgées qui vivent dans les périphéries urbaines. La communauté mène également des actions en faveur de sans-abris, de nouveaux arrivants, de réfugiés et des personnes vivant avec un handicap.

Plus d’informations sur leur site : https://www.santegidio.be/fr/asbl/

Le Kamiano Care a ouvert ses portes en juin 2023, entre autres grâce à l’appui de Memisa qui prend en charge une partie des frais énergétiques pour le fonctionnement quotidien du centre.

En 2023, il y a eu 142 consultations médicales au centre Kamiano. Chaque jour, 18 personnes ont pu bénéficier d’une douche.

Plus que jamais, Memisa œuvre ainsi pour l’amélioration de la santé pour toutes et tous, en Belgique aussi.

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28 mai 2024

Au Burundi, pluies torrentielles et inondations menacent l’accès aux soins de santé

Les Burundais subissent les effets du changement climatique de plein fouet. Depuis septembre 2023, les pluies sont plus fréquentes que d’habitude. Et plus fortes. Ces derniers mois, le phénomène s’est encore aggravé. Plus de 100.000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer pour fuir les inondations et se protéger des potentiels glissements de terrain.

Pluies torrentielles, glissements de terrain et risque de crues : une réaction en chaîne 

Selon l’ONU, plus de 200.000 personnes ont été impactées par les pluies diluviennes, les grêles, les inondations ou les glissements de terrain depuis l’automne 2023 (OCHA, 2024). Et 100.000 d’entre elles ont dû quitter leur domicile pour rejoindre des zones épargnées par les eaux. A la hâte et sous la pluie – qui n’en finit décidément pas de tomber -, ces familles construisent leur nouveau foyer avec des bâches et des bouts de bois ou trouvent refuge dans des écoles et des églises. Mais après quelques mois ou quelques semaines à peine, elles ont l’ordre de quitter la place : la zone est à son tour menacée par des inondations et glissements de terrain. Il faut trouver un nouvel espace pour se protéger et recommencer. De nombreux habitants ont ainsi dû se déplacer à de multiples reprises ces dernières années [1].

Le 19 avril 2024, un nouveau glissement de terrain a eu lieu à Kirasa. Une personne est décédée et plus de 375 maisons sont endommagées. La centrale hydroélectrique de Kirasa est détruite. Des réservoirs d’eau sont endommagés.
Avec toutes ces pluies, le niveau du lac Tanganyika monte dangereusement [2]. Si le lac venait à déborder, les conséquences seraient encore plus dévastatrices pour le pays.

Le phénomène El Niño

Le Burundi connaît normalement 2 saisons des pluies : la première de septembre à janvier, la seconde de mars à mai. Cette année, la saison des pluies n’a pas connu de pause. Le phénomène climatique El Niño n’est pas étranger à cette catastrophe.

Un désastre pour la santé des habitants du Burundi

Actuellement, 5 structures de santé ont été détruites par les inondations. Beaucoup d’autres ne sont plus accessibles à cause des routes inondées. Cela veut dire que des milliers de personnes n’ont plus accès aux soins de santé. Que des centaines de femmes enceintes ne peuvent plus se rendre à l’hôpital ou au centre de santé pour accoucher avec l’accompagnement d’un professionnel de santé. Que les structures de soins encore fonctionnelles sont dans l’impossibilité de s’approvisionner en médicaments, par contrainte logistique.

Inondations Burundi - pharmacie sous eaux

Et puis, plus de 20.000 ménages ont perdu leurs récoltes. Des hectares de champs cultivés (au moins 40.000) ont été inondés. Cela laisse à prévoir un manque de nourriture dans les mois à venir, et donc un impact sur la nutrition des enfants.

De plus, dans son rapport, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) met également en évidence le nombre de latrines détruites par les inondations. L’accès à des toilettes aménagées est en effet un enjeu majeur de santé publique. Les déjections humaines contiennent des bactéries et des agents infectieux. Ces agents peuvent contaminer les sources d’eau. Des maladies telles que la diarrhée, le choléra, la dysenterie et la fièvre typhoïde peuvent se déclarer auprès des personnes vivant près de sites de défécation non protégés.

Une réponse humanitaire est nécessaire

Les populations déplacées ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Des abris d’urgence sont nécessaire, ainsi que du matériel de cuisine, des matelas et des moustiquaires. Le besoin en alimentation est aussi urgent. A Kirasa, au moins 2500 personnes ont besoin d’assistance en vivres (OCHA). Enfin, l’installation de latrines dans les camps de réfugiés et des kits de collecte et de conservation de l’eau sont également une priorité.

Inondations Burundi - personnes et voiture dans les rues

Que fait Memisa au Burundi ?

Ces catastrophes climatiques montrent combien il est important d’avoir un système de santé solide, résilient aux effets du changement climatique. Un système de santé qui peut, quoi qu’il arrive, assurer la continuité des soins de santé. Au Burundi, Memisa travaille chaque jour pour renforcer le système de santé local. Afin que le système de santé burundais puisse améliorer la santé de la population, même en cas de chocs.

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21 mai 2024

Opinion: les violences basées sur le genre dépassent les frontières géographiques et culturelles

Les violences sexistes et sexuelles sont universelles. Elles ne connaissent pas de frontières sociales ou géographiques. Nous devons de toute urgence nous mobiliser contre les violences basées sur le genre, que ce soit en Belgique, en RD du Congo, ou ailleurs dans le monde. C’est ce qu’écrivent dans cet article Anna Salvati et Thibaut Verhaeghe, tous les deux membres du personnel de Memisa. Nos collègues souhaitent ainsi sensibiliser le grand public à cette dure réalité. 

L’inégalité entre les hommes et les femmes, au fondement de la violence basée sur le genre 

La violence fondée sur le genre désigne tout acte préjudiciable à l’encontre d’un individu ou d’un groupe en raison de son identité de genre. Selon l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), la violence fondée sur le genre est l’une des pires formes que peut prendre l’inégalité entre les hommes et les femmes. Cette violence touche les femmes de manière disproportionnée, car elle est directement liée à la répartition inégale du pouvoir entre les hommes et les femmes (EIGE, 2016).

Les données recueillies montrent que la violence fondée sur le genre est omniprésente. Qu’il s’agisse de viols, de violences domestiques ou de féminicides, les violences basées sur le genre ont une dimension universelle. Elles dépassent les frontières géographiques et sociales. Aucune femme dans le monde ne peut être certaine d’échapper à cette forme de violence. Selon ONU Femmes, 1 femme sur 3 dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles à un moment ou à un autre de sa vie (OMS, 2018).

La violence basée sur le genre se manifeste partout. Elle peut toucher n’importe qui, à n’importe quel moment, indépendamment de la culture, de la langue, de l’appartenance ethnique ou de la religion. À la maison, sur le lieu de travail, dans les zones de conflit, dans les camps de réfugiés… Le viol, par exemple, ne se produit pas seulement dans les régions où l’insécurité, la pauvreté ou l’exploitation économique affectent la population, comme dans l’est de la RD du Congo. Même dans les régions les plus prospères du monde, la violence sexiste et sexuelle n’est pas une exception. En Italie, en 2023, 103 femmes ont été assassinées en raison de leur sexe, selon les chiffres de l’Observatoire national du féminicide en Italie.

Violence sexuelle: une souffrance mentale et physique

La violence sexuelle est une forme de violence fondée sur le genre. Elle constitue une expérience traumatisante et entraîne de profondes blessures psychologiques ainsi qu’un sentiment de honte. Une atteinte à notre intimité provoque un sentiment indescriptible d’humiliation et souvent de honte. L’impact de la violence sexuelle sur le bien-être mental est énorme. Les survivantes de la violence sexuelle (en raison de leur force et de leur persévérance, il serait erroné de les qualifier de « victimes ») sont confrontées à des troubles anxieux, à la dépression et au stress post-traumatique.

Tant sur le plan mental que physique, la violence sexuelle ruine d’innombrables vies dans le monde entier. Les blessures physiques ne sont pas seulement douloureuses. Elles brisent les rêves de l’enfance et ont un impact sérieux sur la vie sexuelle. Cette forme de violence a de graves conséquences sur la santé physique des femmes. Il s’agit souvent de blessures irréparables et, dans certains cas, la violence sexuelle peut même entraîner la mort. Les femmes doivent poursuivre leur vie avec une blessure mentale et souvent physique qui ne peut être guérie, comme l’explique Denis Mukwege dans son livre « Le pouvoir des femmes » (Mukwege, 2021).

En RD du Congo, la vie des victimes est à jamais bouleversée. Après le crime, la survivante est généralement rejetée et son mariage avec son mari est souvent dissous. En fait, elle est souvent tenue pour responsable de l’abus, comme si elle avait provoqué la violence par son propre comportement. C’est d’ailleurs ce qui est trop souvent mis en avant en Occident pour légitimer des comportements sexuels non désirés.

Les mutilations génitales sont encore pratiquées dans 33 pays d’Afrique, 6 pays d’Asie et 5 pays du Moyen-Orient. Les mutilations génitales ne sont pas non plus une exception dans certaines communautés d’Europe de l’Est et au sein de la diaspora en Europe et aux États-Unis. On estime qu’environ 4 millions de filles sont exposées chaque année au risque de mutilation génitale féminine.

Le viol est également une forme encore très répandue de violence sexuelle à l’égard des femmes. L’absence de chiffres fiables ne nous empêche pas de parler d’une véritable crise du viol qui sévit actuellement, et depuis de nombreuses années, en RD du Congo. En particulier dans l’est du pays, des millions de personnes sont touchées par l’insécurité. En Ituri et au Sud-Kivu, où Memisa opère en tant qu’ONG, le viol est utilisé comme arme de guerre.

En raison du manque de données fiables, il est difficile de quantifier les cas de violence sexuelle dans le monde. Et puis, les femmes hésitent souvent à dénoncer les crimes commis à leur encontre, ce qui est compréhensible. La violence sexuelle est la forme de violence la moins signalée dans le monde. Les recherches montrent que, contrairement à d’autres formes de violence, la violence fondée sur le genre ne diminue pas dans les pays occidentaux (source). C’est inquiétant.

Les femmes sont considérées comme des citoyennes de seconde zone 

Les causes de la violence fondée sur le genre sont culturelles, sociales, économiques et politiques. Dans cet article, nous aborderons les 2 premières, qui se traduisent par l’oppression des femmes. Les normes sociales patriarcales perpétuent l’inégalité entre les sexes et contribuent à ce type de violence.

En RD du Congo, mais aussi, dans une plus ou moins grande mesure, dans la plupart des sociétés, les femmes sont souvent considérées comme des citoyennes de seconde zone dès leur naissance. Dans les sociétés où les hommes détiennent le pouvoir social et politique, la violence sexuelle est un effet collatéral bien toléré.

Encore aujourd’hui, dans nombreuses communautés de l’Afrique à l’Europe, on attend des femmes qu’elles s’occupent des enfants, qu’elles fassent le ménage et qu’elles obéissent à leur mari. En général le travail de ‘care’ non rémunéré est traditionnellement réservé aux femmes.. Elles sont encore trop souvent considérées comme « inférieures » dans le monde entier. Pendant des millénaires, la société a été façonnée par la domination masculine, ce qui a conduit des millions, voire des milliards, de filles et de femmes à subir des discriminations et des injustices. Le mépris de la vie des femmes est en fin de compte la cause des crimes sexuels

La violence masculine à l’égard des femmes est également alimentée par une culture de l’impunité, où l’ « agresseur » n’est pas suffisamment puni et où les victimes ne sont pas suffisamment protégées et soutenues. Une écrasante majorité de femmes sont abandonnées par le système de justice pénale. Partout dans le monde, le viol reste souvent en dehors de la sphère pénale et trop souvent les femmes et filles sont obligées par leur même famille à accepter des accords à l’amiable voir marier leur bourreau.

Rompre le déséquilibre de pouvoirs 

L’un des moyens de lutter contre la violence sexuelle est de continuer à réduire les déséquilibres de pouvoir entre les hommes et les femmes. Car la violence sexiste est et restera toujours une histoire de pouvoir. Cet article d’opinion est un appel fait aux personnes en position d’influence : prenez la parole au sujet des violences sexuelles. Ensemble, en tant que citoyens, politiciens et activistes, nous pouvons jouer un rôle à bien des égards pour faire du monde un endroit plus sûr pour les femmes. En faisant entendre nos voix et celles des femmes.

Nous avons écrit ce texte pour exprimer notre indignation face à ce qui est fait à nos semblables. Personne ne mérite de souffrir physiquement et mentalement à cause des violences sexuelles. En tant que membres du personnel de l’ONG médicale Memisa, qui fait de la lutte contre la mortalité maternelle une priorité, nous pensons qu’il est important de sensibiliser le grand public à ce problème. Nous considérons également qu’il est nécessaire que des mesures soient prises au niveau politique, partout dans le monde, pour les prévenir et les combattre. En sensibilisant le grand public, ainsi qu’en éliminant certains sujets tabous comme les violences sexuelles, des changements positifs peuvent survenir dans la manière dont les femmes sont traitées. C’est ce en quoi nous croyons.

Anna Salvati est responsable régionale pour Memisa pour l’Ituri.  

Thibaut Verhaeghe est chargé de communication pour Memisa.

Ce texte est une traduction de l’opinion publiée sur le site du Mo* Magazine: https://www.mo.be/opinie/gendergerelateerd-geweld-overschrijdt-geografische-en-culturele-grenzen 

 

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13 mai 2024

Comment Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri (RD du Congo)

Memisa lutte contre la malnutrition en Ituri dans le cadre de son programme Unis pour la Santé et l’Education (USE). Ce programme est financé par l’Union européenne. Il a pour objectif d’améliorer la santé et le bien-être des populations en RD du Congo. Dr. Houssinnet Lipelba est responsable de ce programme pour Memisa, en Ituri. Il nous explique comment l’ONG belge agit pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante dans la province.

 

Memisa lutte contre la malnutrition en RD du Congo

Le programme USE, financé par l’Union européenne, permet à Memisa de mener des projets très variés, aussi bien au Kongo-Central qu’en Ituri. Après les premiers succès enregistrés au Kongo-Central, d’autres sont également à saluer dans la province orientale.

En Ituri, le programme atteint 1.5 millions d’habitants, dans 7 zones de santé. L’un des projets phares du programme USE dans cette province est la lutte contre la malnutrition, qui est l’une des principales causes de mortalité chez les enfants. Memisa encourage la production et la consommation d’aliments locaux pour combattre ce fléau. Nous sensibilisons également la population. Dr Lipelba Houssinnet travaille pour Memisa dans la province de l’Ituri en tant qu’assistante technique et médecin de santé publique. Il nous explique plus en détails comment Memisa y lutte contre la malnutrition.

La malnutrition est influencée par de facteurs politiques et économiques 

En RD Congo, la malnutrition est un défi structurel. Et des facteurs externes comme les épidémies, les crises économiques ou les conflits aggravent l’insécurité alimentaire. C’est le cas en Ituri, une province déchirée par la guerre. Dans cette région, plus de 1,6 million de personnes ont quitté leur foyer, laissant leurs biens derrière eux.

Souvent, être déplacé signifie ne pas être sûr de pouvoir donner à manger à son enfant. « Les gens se retrouvent en territoire inconnu après avoir dû fuir leur maison », explique le Dr Houssinnet. « Il est difficile pour eux de pratiquer l’agriculture et de rester autosuffisant. Par conséquent, des milliers de familles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins ».

 

Dr. Lipelba Houssinnet est Assistant Technique International pour Memisa

L’insécurité en Ituri rend également l’accès aux soins de santé difficile pour des millions de personnes. Les femmes et les jeunes enfants sont particulièrement touchés. L’incapacité à accéder aux établissements de santé aggrave la problématique de la malnutrition. De plus, les ménages manquent de ressources financières pour nourrir convenablement leurs enfants. C’est la raison pour laquelle la malnutrition est également beaucoup plus fréquente dans les familles défavorisées.

Outre les facteurs politiques et économiques, certaines maladies courantes ont également un impact sur le taux élevé de malnutrition dans la région. Par exemple, le paludisme, qui entraîne à un stade avancé une anémie grave. « Ces conditions accélèrent la malnutrition chez les enfants », explique le Dr Houssinnet. Le manque d’eau potable dans la région entraîne également des complications qui provoquent une augmentation du nombre d’enfants malnutris. « Lorsque les enfants manquent d’eau potable, ils ont souvent la diarrhée. Cela les affaiblit et les rend plus susceptibles de souffrir de malnutrition.

Consommation et production d’aliments locaux contre la malnutrition

Pour améliorer la sécurité alimentaire des populations locales en Ituri, Memisa veut accroître l’autonomie alimentaire. Concrètement, nous encourageons l’utilisation de produits locaux pour les repas des enfants. « Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi comme solution à court-terme, il est préférable, à long-terme, de s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas et des plats équilibrés ».

Pour lutter contre la malnutrition, de nombreuses organisations internationales réagissent en introduisant des aliments thérapeutiques (tels que plumpy’nut). Cette solution peut aider beaucoup d’enfants à se rétablir à court terme. Toutefois, elle n’est pas viable sur la durée. Pour réduire la dépendance à l’égard des produits importés, Memisa encourage la préparation d’une bouillie riche en calories pour les enfants qui souffre de malnutrition sévère. Les ingrédients de cette bouillie sont des produits locaux tels que la farine de maïs, l’huile et les cacahuètes.

“ »Au lieu d’importer des plats thérapeutiques prêts à l’emploi, il vaut mieux, à long terme, s’assurer que la population soit en mesure de produire elle-même des repas équilibrés », déclare Dr. Lipelba Houssinnet

 

La consommation de repas équilibrés est essentielle pour combattre la malnutrition infantile

Un rôle clé pour les relais communautaires

Les relais communautaires sont des bénévoles issus de la communauté. Ils sont formés par Memisa et conseillent aux gens des recettes à base d’aliments locaux pour préparer des plats équilibrés. Car la cause de l’état de sous-nutrition des enfants n’est pas seulement due au fait qu’ils ne mangent pas assez. Beaucoup d’enfants ne reçoivent pas suffisamment de vitamines et de nutriments essentiels. Leur régime alimentaire trop peu varié, ce qui entraîne des problèmes de santé.

L’amélioration de l’autonomie est encouragée par des démonstrations culinaires. « Au cours de ces ateliers de cuisine, soutenus par Memisa, les parents apprennent à préparer des repas. Grâce à cela, les enfants bénéficient d’une alimentation variée et riche en micronutriments », explique le Dr Houssinet.

Les relais communautaires sont en contact direct avec la communauté locale. Ils sont idéalement placés pour détecter la malnutrition à un stade précoce. Ils jouent également un rôle important dans la sensibilisation de la communauté. En effectuant des visites à domicile, les agents communautaires encouragent la population locale à prendre de nouvelles habitudes dans la confection des repas. « Par exemple, ils recommandent les aliments qui conviennent aux différentes tranches d’âge des enfants. »

Memisa soutient des ateliers de cuisine en Ituri

 

Un dispositif durable en réponse à un contexte particulier

La promotion en Ituri de l’utilisation de produits locaux dans l’alimentation des enfants est une réponse à 2 phénomènes. Tout d’abord, les frontières ont été fermées durant l’épidémie d’Ebola et la pandémie de Covid-19. L’importation d’aliments industriels était alors impossible. Ensuite, les produits locaux sont beaucoup moins chez que les aliments manufacturés, en cas de crise économique.

Produire des aliments localement, c’est avoir la garantie d’une disponibilité de nourriture, à court et à long-terme. L’un des inconvénients des produits importés est la longueur du cycle logistique. « Souvent, ces produits n’arrivent que six mois après la commande. C’est beaucoup trop long pour inverser la situation d’un enfant souffrant de malnutrition », explique le Dr Houssinnet. « En produisant et en consommant des aliments localement, nous controns ce problème ».

 

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