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30 novembre 2023

Au Sud-Kivu, l’éducation à la santé sexuelle n’a pas d’âge

Au Sud-Kivu, la sexualité et la santé reproductive sont taboues. Les jeunes n’ont que peu ou pas accès aux informations ni aux services concernant la contraception, la protection contre les maladies sexuelles transmissibles, la santé maternelle, …

Ce sont pourtant autant de questions importantes. Y répondre, c’est permettre aux futurs adultes de mener une vie sexuelle active et positive, sans souffrance physique ou psychologique.

Notre partenaire Action d’Espoir a, en collaboration avec Memisa, réalisé une enquête auprès de personnes influentes dans la communauté de Miti Murhesa, une zone de santé située au Sud-Kivu.

Plusieurs questions relatives à la vie et à la santé sexuelle et reproductive ont été posées à des prêtres, des enseignant.e.s, des chef.fe.s de clan et de membres de la société civile (jeunes et moins jeunes) actifs dans le domaine de la santé. Le résultat est étonnant. 61% du panel est d’accord avec l’affirmation suivante : « Si une jeune fille tombe enceinte c’est uniquement de sa faute ». Plus de 3 répondants sur 5 (63%) déclarent que les IST se manifestent toujours par des symptômes visibles.

Ainsi, les personnes, hommes et femmes, dont la voix porte au sein de la communauté, et en particulier auprès des jeunes, n’ont pas toujours la connaissance suffisante pour donner de bons conseils en termes de santé sexuelle et reproductive.

Savoir communiquer et répondre aux interrogations des jeunes

L’implication de la communauté, des parents et des leaders religieux, dans les activités de santé sexuelle et reproductive est pourtant capitale. Les aînés sont en première ligne pour briser les tabous et les barrières qui empêchent les jeunes d’accéder à leurs droits sexuels.

C’est pour cela qu’Action d’Espoir et Memisa ont organisé plusieurs formations en santé et droits sexuels et reproductifs auprès des représentants et représentantes de la communauté.

 

Sensibilisation SSR Sud-Kivu

Sensibilisation et formation des leaders communautaires à Miti Murhesa par Action d’Espoir

Suite à la formation, les mêmes questions ont été à nouveau posées aux participant.e.s. Après plusieurs jours de discussion et d’apprentissage, les membres de la communauté ont revu leur positionnement.

La quasi-totalité des répondants (99%) n’est plus d’accord avec l’affirmation « lorsqu’une jeune fille tombe enceinte, c’est uniquement de sa faute ». Près de 70% des personnes sont désormais conscientes que l’on peut être porteur d’une IST sans développer de signe visible de l’infection.

Antoine est directeur d’école et également pasteur dans l’église de son quartier. Il est régulièrement en contact avec des adolescent.e.s qui lui posent régulièrement des questions au sujet de la puberté et de la sexualité :

 

« J’ai appris comment aborder le sujet de la sexualité et des changements corporels avec les adolescents garçons et filles, et leur parler sans honte. Avant, si un jeune me posait des questions, je lui faisais directement des reproches ou des réprimandes. Je pense en fait que j’avais peur. Mais, désormais, je sais comment expliquer chaque chose par son nom. » Antoine, directeur d’une école et pasteur dans une église. »

C’est grâce à des projets tels que la sensibilisation et la formation de la population, et à l’implication de la communauté qu’Action d’Espoir et Memisa contribuent à l’amélioration de l’accès aux soins de santé, dont la santé sexuelle et reproductive à Miti Murhesa. Depuis le début du programme, le taux d’utilisation de méthodes de planification familiale à augmenté de plus de 10%. Le nombre de personnes qui voit un professionnel médical en cas de problème de santé a également bondi de 21% à 45%.

 

***

La santé, c’est l’affaire des professionnels médicaux. Mais la communauté a aussi un rôle important à jouer pour permettre à chacun.e d’accéder à des soins de santé de qualité, en particulier les soins de santé sexuelle et reproductive.  Il est primordial d’accompagner ses représentants pour qu’ils et elles permettent aux générations futures de prendre leur santé en main.

 

Le sujet de la santé sexuelle et des droits reproductifs vous intéresse ? Découvrez d’autres projets de Memisa en lien avec cette thématique :

*Vidéo : Comment le consortium Memisa s’attaque-t-il aux défis de la santé sexuelle et reproductive au Burundi ? – Memisa

* Les fistules : une tragédie silencieuse pour des milliers de femmes – Memisa

 

 

 

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21 novembre 2023

Memisa organise sa première exposition solidaire

Rejoignez-nous les 24-25 et 26 novembre 2023 pour une soirée placée sous le signe de l’art et de la solidarité !

 

Pour la première exposition de solidaire de Memisa, une trentaine d’artistes se sont prêtés au jeu et ont créé des œuvres originales sur le thème de la brique.

La brique, comme symbole de la solidarité

Brique après brique, un mur, une protection, un abri est construit. Brique après brique, des femmes, des hommes et des enfants trouvent un lieu où recevoir des soins de santé. Grâce au projet Brique par Brique, vous pouvez agir pour un meilleur accès aux soins de santé !

La brique, comme clin d’œil à la construction

Memisa soutient la construction de centres médicaux et d’hôpitaux dans plusieurs pays d’Afrique.

Nous sommes ainsi actifs dans la zone de Pay Kongila. Pay, en RD du Congo, compte 17.000 personnes habitant.e.s, soit le même nombre d’habitants qu’à Ciney ou Diksmuide.

Les routes entre les villages et les centres médicaux sont inexistantes ou impraticables. Les centres médicaux sont très difficilement accessibles et les malades doivent s’y rendre à pied. Parfois, ils sont contraints de rester chez eux et ne se font pas soigner. Beaucoup de femmes enceintes accouchent chez elles, sans accompagnement médical. Parfois, elles prennent le chemin vers le centre de santé mais la route est tellement longue qu’elles prennent le risque d’accoucher au bord de la route.

Pour rendre les soins de santé plus accessibles, il est indispensable que les centres médicaux soient situés à distance raisonnable de tous les villages de la zone de santé. C’est pourquoi Memisa et ses partenaires souhaitent construire un nouveau centre médical.

De plus, le centre de santé actuel est beaucoup trop petit pour accueillir tous les patients et les femmes enceintes sur le point d’accoucher.

Memisa travaille actuellement, avec la population locale, à la construction d’un nouveau centre de santé plus spacieux et en meilleur état. Les populations locales contribuent au projet en fabriquant elles-mêmes les briques qui serviront à construire leur centre de santé. Cet engagement des populations est essentiel pour assurer la longévité du centre de santé.

Photo d’illustration

 

Achetez une oeuvre et participez à la construction du centre de santé

Les oeuvres exposées durant notre exposition solidaire « Brique par Brique » seront vendues au profit de ce beau projet. Que vous ayez un petit budget ou la folie des grandeurs, vous trouverez certainement une œuvre qui fera votre bonheur. Vous pouvez ainsi contribuer à la construction d’un centre médical, à la hauteur de vos moyens financiers.

 

Où ?

SOMA, Chaussée de Boondael 202 à Ixelles

Quand ?

Les 24, 25 et 26 novembre.

  • Vendredi 24/11 : vernissage de 18h à 21h
  • Samedi 25/11 : exposition de 11h à 17h
  • Dimanche 26/11 : exposition de 11h à 17h et récupération des œuvres de 16h à 17h.

ŒUVRES ORIGINALES DE :

Philippe Geluck Luc Schuiten La Cambre Graphic Clara Delacera
Lydia Nesvadba Daphné Keraudren Pascaline Blaton Angelo Vullo
Denis Meyers Degand Arnaud Kool Charles Kalsin
Laetitia Bica
Yanick Folly Emilie Duchêne Hell’O Collective
Tommy Lhomme Line Paroklem Florence Akyams Natan
Valentine Witmeur Olivia Hainaut Florence Detienne Atelier Kamiano
Jean-manuel Duvivier Julie Desmedt Bonjour Justine
Eden Krsmanovic Ania de Laminne  Et bien d’autres…
 

 

 

 

 

 

 

 

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20 novembre 2023

Genre et santé : des infrastructures de soins adaptées aux femmes

GARANTIR L’ÉQUITÉ D’ACCÈS AUX SOINS

Contraception, planification familiale, accouchement, … Les femmes ont des besoins spécifiques en matière de santé, principalement reproductive et maternelle. Pour répondre à ces besoins, les infrastructures de santé devraient disposer d’espaces et de services adaptés. Dans cette optique, Memisa et ses partenaires réfléchissent à l’intégration d’une dimension de genre dans la conception et l’organisation des infrastructures de santé.

Centre de santé - consultation prénatale

Bien souvent, les centres de santé sont bâtis d’une manière qui ne prend pas en compte les besoins spécifiques des patient.e.s, notamment en ce qui concerne l’intimité. Par exemple, les femmes qui se rendent en urgence à la salle d’accouchement doivent d’abord traverser la salle d’attente, souvent bondée, ce qui peut générer du stress et de la gêne. Elles ne disposent quasiment pas d’intimité car ces deux salles sont proches l’une de l’autre, parfois sans porte pour les séparer.

Une fois qu’elles ont accouché, les mamans repassent devant tout le monde, pour se rendre dans la salle postpartum. Les douches sont peu accessibles et trouvent à l’extérieur du bâtiment. Il n’y a pas non plus de toilettes séparées et adaptées aux femmes.

Ghislaine, 31 ans, qui a accouché dans l’ancien centre de santé (CS) d’Itara, témoigne :

 

Maman bébé Itara « J’ai beaucoup souffert du froid ici, ainsi que mon bébé, sans compter qu’on n’avait aucune intimité. En tant que femme, il y avait des choses dérangeantes. Par exemple, les patients dans les chambres attenantes pouvaient me voir pendant mon accouchement. La salle d’accouchement n’était en effet pas bien isolée. J’étais mal à l’aise ! »

INTIMITÉ ET ACCESSIBILITÉ

Il est important de repenser la conception et l’organisation des centres de soin de santé pour y intégrer la dimension de genre. Dans le cadre de la construction du centre d’Itara, Memisa et son partenaire Action d’Espoir réfléchissent, en collaboration avec une architecte, à la manière la plus adaptée de repenser l’architecture et d’optimiser les infrastructures afin d’offrir des espaces de soins confidentiels, respectueux de l’intimité de chacun.e.

Cela inclut une salle d’attente plus spacieuse, une entrée séparée pour les femmes qui vont accoucher, une salle d’accouchement directement reliée à la salle postpartum et des toilettes adaptées et plus proches.

 

Ancien plan du centre de santé et maternité d’Itara

Plan revisité du centre de santé et maternité d’Itara.

 

UN PROCESSUS CONTINU

Il est parfois difficile de mettre en œuvre tous les aménagements souhaités dans les centres de santé, mais l’intégration de la dimension de genre dans l’architecture et l’aménagement des infrastructures de santé est un processus continu. Il est essentiel pour garantir des soins de santé de qualité pour tous et toutes, indépendamment du genre. Memisa est déterminée à faire avancer cette cause et à favoriser l’équité dans l’accès aux soins de santé.

Nouveau centre de santé à Itara

 

L’ÉQUITÉ DE GENRE

Memisa accorde une attention particulière à la dimension de genre dans la prise en charge des patient.e.s. En effet, l’équité de genre fait partie des missions transversales de notre organisation. Ce concept d’équité prend en compte les différents intérêts et besoins de santé des personnes en fonction de leur genre. Il atteste que les ressources doivent être allouées de manière différenciée pour remédier aux disparités. L’intégration des questions de genre dans la conception des centres de santé contribue à améliorer la qualité des soins. Renforcer le confort permet ainsi de renforcer la confiance à l’égard des soins reçus. Cela contribue à l’amélioration de la qualité de vie des patient.e.s et à une diminution des symptômes de douleur chronique, dépression et troubles de stress post-traumatique.

 

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6 novembre 2023

Les soins de santé comme rempart à la crise climatique en RD Congo

L’accès aux soins de santé de qualité est indispensable pour permettre aux communautés de résister aux conséquences du changement climatique, en particulier dans les pays du Sud.

« Le changement climatique touche le continent africain de manière disproportionnée », déclare Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). « Les chaleurs extrêmes, les sécheresses et les inondations toucheront plus de 118 millions de personnes en Afrique d’ici à 2030 si nous ne prenons rapidement aucune mesure. »

Ce ne sont pas des paroles en l’air. En mai 2023, par exemple, le Kivu (RD Congo) a été frappée par de fortes pluies torrentielles qui ont-elles-même provoqué des éboulements, des inondations et des coulées de boue dévastatrices. Des villages entiers ont été anéantis.

Les conséquences ont été accablantes. Janvier (48 ans) est agriculteur dans le centre d Bushushu (Kivu). Il témoigne : « Je n’ai plus rien. Mes deux chèvres ont disparu, mes champs ont été détruits. Je porte les mêmes vêtements que je portais lorsque les inondations m’ont surpris. C’est tout ce qu’il me reste. »

Cette catastrophe naturelle a touché plus de 20 000 personnes. 428 d’entre elles sont mortes, souvent disparues dans les décombres ou emportées par des coulées de boue.

« Je n’ai plus rien. Mes deux chèvres ont disparu, mes champs ont été détruits. Je porte les mêmes vêtements que je portais lorsque les inondations m’ont surpris. C’est tout ce qu’il me reste. » Janvier, agriculteur.

L’Afrique injustement touchée par la crise climatique

Memisa travaille depuis de nombreuses années avec Action D’Espoir (ADE) au Sud-Kivu. Les deux organisations ont donc immédiatement cherché à porter secours aux survivant.e.s de la catastrophe. 105 abris d’urgence ont été rapidement construits, pour accueillir 677 personnes déplacées. 100 adolescentes et femmes ont également reçu des kits d’hygiène. Cette aide est cruciale pour la population, mais ne constitue cependant pas une solution à long terme.

La crise climatique ne fait que débuter. Les experts prédisent encore plus de catastrophes naturelles sur le continent africain dans le futur. Mais il n’est pas trop tard pour inverser la tendance. Memisa œuvre pour l’accès et la qualité des soins de santé en Afrique. Car, en cas de catastrophe naturelle, il est important que les systèmes de santés et les populations soient résilientes.

Ne croyez pas que cet objectif est irréaliste ! La résilience proviendra d’investissements dans les infrastructures sanitaires, les routes, les médicaments, la formation continue, le matériel, l’accès à l’électricité, à l’eau et aux transports. Des activités soutenues par Memisa, avec une attention portée aux solutions durables et respectueuses de l’environnement. Par exemple, l’achat de panneaux solaires et des vélos dans la zone de santé de Katako Kombe (RD Congo) pour améliorer la qualité des soins dans cette zone rurale isolée. (lien vers A Katako Kombe, un grand projet pour 9 centres de santé – Memisa)

 

Cet article a initialement été publié sur le site de 11.11.11. Memisa est membre de 11.11.11. Nous nous engageons activement dans la campagne 2023 de 11.11.11, ayant pour thématique « La justice climatique ».  Pour plus d’informations, consultez leur site : Internationale Solidariteit | 11.11.11

 

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