La lutte contre les faux médicaments : Memisa s’engage pour des traitements sûrs
Memisa s’engage pour des soins de santé sûrs et accessibles dans le Sud global. L’une des plus grandes menaces à cet objectif est la propagation de faux médicaments — des produits volontairement trompeurs sur leur composition, leur origine ou leur efficacité, mettant ainsi en danger la santé de millions de personnes.
Dans ce deuxième article de notre série sur les médicaments, nous expliquons comment cette forme de criminalité opère et quelles mesures sont prises pour protéger les patients.
Qu’est-ce qu’un faux médicament ?
Un faux médicament n’est pas un véritable traitement, mais un produit conçu pour tromper délibérément le consommateur, générant chaque année des milliards de profits pour le crime organisé.
Il n’existe pas de données fiables, car aucun mécanisme mondial ne collecte ces informations sur ce commerce illégal — une activité qui s’apparente à la criminalité organisée.
Dans de nombreux pays, les cas de contrefaçon — même lorsqu’ils sont découverts par des patients ou du personnel médical — ne sont pas signalés aux autorités compétentes.
Les chiffres publiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont donc probablement largement sous-estimés, ce qui suggère que le problème est bien plus grave qu’on ne le croit officiellement.
Une approche en deux volets : législation et prévention
La lutte contre les faux médicaments repose sur deux piliers : la législation et la prévention.
La falsification et la commercialisation illégale de médicaments constituent un délit grave pouvant donner lieu à des poursuites judiciaires, tant au niveau national qu’européen.[1]
Cependant, le cadre juridique n’est pas partout aussi strict, ce qui explique l’impunité dont bénéficient de nombreux vendeurs de faux médicaments.
La prévention joue également un rôle essentiel.
À long terme, elle n’est possible qu’avec des autorités sanitaires solides, capables de contrôler les médicaments et leur provenance, et avec un accès universel à des traitements de qualité et abordables.
Les criminels tirent profit du manque d’accès, de la faiblesse du pouvoir d’achat et du manque d’information dans les communautés vulnérables.
Le rôle des autorités et de la technologie
Les autorités sanitaires ont pour mission de garantir que les médicaments soient sûrs et efficaces.
Elles inspectent les sites de production, contrôlent la qualité des ingrédients, assurent la traçabilité de la chaîne de distribution et surveillent le marché.
La confirmation définitive qu’un médicament est contrefait se fait par analyse en laboratoire à l’aide de technologies avancées.
Cependant, dans de nombreux pays, l’équipement nécessaire fait défaut, ce qui rend cruciales les méthodes simples d’inspection visuelle réalisées par les professionnels de santé.
Memisa soutient la formation de ces soignants afin qu’ils puissent effectuer ces contrôles correctement et détecter rapidement les contrefaçons.
Les autorités les plus strictes — comme celles de l’Union européenne, des États-Unis et de l’Australie — ont instauré des règles de traçabilité.
Depuis 2019, chaque boîte de médicament contient un code 2D unique indiquant le fabricant, le produit, le numéro de lot et la date de péremption.
Le scan de ce code aide les pharmaciens à vérifier l’authenticité du médicament, même si la qualité ne peut être garantie que si la chaîne d’approvisionnement complète a été évaluée.
Les soins de première ligne et le risque en ligne
Les contrefaçons sont souvent découvertes dans les soins de première ligne, lorsque le personnel de santé constate qu’un produit ne fonctionne pas ou provoque des effets indésirables graves.
Dès qu’une contrefaçon est confirmée, les produits concernés doivent être retirés du marché, et patients comme soignants doivent être informés.
La vente en ligne de médicaments représente une menace croissante.
Sous l’apparence de « pharmacies en ligne », des produits illégaux et non fiables sont proposés à bas prix.
Pendant la pandémie de COVID-19, de nombreux vaccins, masques et tests frauduleux ont circulé — un exemple frappant des dangers que représente ce commerce.
Conclusion
La formation des professionnels de santé et l’information du public sont des étapes clés dans la lutte contre les faux médicaments.
Memisa continue de s’engager pour diffuser les connaissances, améliorer l’accès à des traitements de qualité et garantir ainsi la sécurité des patients.
Grâce à la coopération, aux avancées technologiques et à la sensibilisation, nous pouvons réduire l’impact de ce commerce dangereux et, surtout, sauver des vies.
À suivre…
En République démocratique du Congo, on estime que 20 à 30 % des médicaments en circulation sont contrefaits ou de qualité inférieure, avec toutes les conséquences que cela implique. Pour en savoir plus sur la manière dont Memisa améliore l’accès à des médicaments de qualité, consultez notre dossier: 👉 https://memisa.be/wp-content/uploads/2024/10/Brochure-MI4-FR-Medicaments-de-qualite.pdf |
[1] Le Conseil de l’Europe a adopté une Convention sur la contrefaçon, appelée Convention MEDICRIME.
Ce traité fournit un cadre pour la coopération nationale et européenne entre différents secteurs de gouvernance.
Il prévoit des mesures nationales de coordination, des actions préventives dans les secteurs public et privé, ainsi que des mesures de protection des victimes, en plus d’une coopération au niveau européen.