Corona, Ebola et rougeole ? Cela ne s’arrêtera-t-il jamais à l’est du Congo ?

18 / 06 / 2020

L’est de la RD du Congo souffre de tensions et de conflits depuis des décennies. Quelque 120 groupes armés y sont actifs. Les causes de la violence y sont complexes : il y a notamment, des tensions toujours plus fortes entre éleveurs et agriculteurs (groupes ethniques Hema et Lendu). En effet, les milices s’y battent pour le contrôle des mines d’or et de cobalt dans la région. La violence s’est encore intensifiée en 2019, lorsque l’armée a lancé une offensive contre la CODECO et d’autres milices en Ituri. Depuis mars, plus de 200 000 personnes ont fui, selon les chiffres du Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). La plupart des réfugiés sont des femmes et des enfants.

Ce conflit sanglant a été oublié. Les médias et les responsables politiques concentrent leur attention sur d’autres foyers de tension dans le monde. Dans cette série d’articles, nous mettons en lumière les divers problèmes auxquels la région est confrontée, nous montrons comment Memisa essaie de contribuer à une solution et nous laissons les gens eux-mêmes s’exprimer. De cette façon, nous essayons de donner aux habitants de l’est du Congo l’attention qu’ils méritent.

 

PARTIE 1 : RENCONTRE AVEC LE PERSONNEL INFIRMIER QUI – AU PÉRIL DE SA VIE – FAIT FONCTIONNER L’HÔPITAL DE FATAKI

Lisez-ici la partie 1 

Partie 2 : La RD du Congo passe d’une épidémie à l’autre. Les virus Ebola et Corona, et à présent la rougeole qui progresse

La RD du Congo est victime de la pire épidémie de rougeole que le pays n’ait jamais connue. Depuis le début de l’épidémie en 2018, le virus a déjà touché 332.000 enfants, selon les chiffres de l’Unicef. En 2019, il y a eu 6.200 décès, dont 85 % avaient moins de 5 ans.

« En mars 2020, il y a eu une autre épidémie dans la zone sanitaire d’Angumu (Mahagi). A cause du conflit armé dans cette région, la population est souvent en fuite, ce qui contribue à la propagation du virus. En plus, de tels mouvements de population ne permettent pas de mettre en place une campagne de vaccination structurelle « , explique le Dr Luc de Bunia. « Or, ces vaccinations sont essentielles car la maladie est très contagieuse et il n’existe aucun traitement. »

Conserver les vaccins dans un endroit frais

Dans les zones urbaines de la RD du Congo, environ 90 % de la population est vaccinée, mais seulement 25 % dans les zones rurales. Différents facteurs interviennent. D’une part, une grande partie des Congolais vivent dans des régions éloignées, loin des centres de santé ou des hôpitaux, ce qui rend l’accès aux soins de santé difficile. Par ailleurs, les vaccins doivent être conservés au réfrigérateur. Ce n’est pas évident dans les centres de santé où il n’y a pas toujours d’électricité.

Bien que l’épidémie de rougeole ait commencé en 2018, la réaction a été tardive car tous les yeux étaient tournés vers la lutte contre le virus Ebola. La campagne nationale de vaccination a été reportée et le nombre de décès continue donc d’augmenter. Les professionnels de la santé mettent en garde, en ayant à l’esprit le COVID-19, de pour ne pas faire la même erreur.  En outre, l’épidémie de rougeole peut renforcer une autre épidémie. Le virus de la rougeole affecte la mémoire du système immunitaire. Par conséquent, les personnes atteintes sont souvent plus sensibles à d’autres maladies.

Formations

Outre la disponibilité de la vaccination, il est très important que les centres de santé soient accessibles et que les services fournis soient de bonne qualité. Un personnel médical formé peut mieux diagnostiquer un cas de rougeole et, le cas échéant, intervenir immédiatement pour empêcher une nouvelle propagation et de nouvelles épidémies.

.Les facteurs de risque suivants contribuent à une épidémie de rougeole, malheureusement ils sont tous présents à l’est du de la RD du Congo :

  • Manque d’eau potable et mauvaise hygiène dans les camps de réfugiés
  • Malnutrition
  • Présence d’autres maladies invalidantes telles que le VIH, la tuberculose…
  • Conditions socio-économiques incertaines et pauvreté
  • Faible taux d’immunité (<80%)
  • Une forte mobilité de la population

 

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