Accès universel aux médicaments essentiels : un défi urgent

05 / 08 / 2025

L’objectif 3.8 des Objectifs de Développement Durable (2015-2030) souligne l’importance d’un accès universel à des médicaments et vaccins essentiels, sûrs, efficaces et abordables. Il est de la responsabilité fondamentale des gouvernements, partout dans le monde, de garantir le bien-être de leur population. L’accès à des médicaments fiables joue un rôle crucial dans cet engagement.

Memisa s’engage à sensibiliser sur cette problématique. À travers une nouvelle série de fiches d’information, nous souhaitons offrir un contenu clair et accessible sur les défis liés à l’accès universel aux médicaments. Dans ce premier article, nous mettons l’accent sur la qualité des médicaments, un aspect de plus en plus menacé par la prolifération de médicaments falsifiés et de qualité inférieure.

Que sont les médicaments falsifiés?

Un médicament falsifié est un produit dont l’identité, la composition ou la provenance est délibérément manipulée dans le but de générer un profit financier. Ce qui distingue ces faux médicaments des médicaments de qualité, c’est l’absence de traçabilité et de transparence.

Ces produits sont souvent fabriqués et distribués sans autorisation de mise sur le marché délivrée par les Autorités Nationales de Régulation (ANR), et circulent par des canaux informels, comme Internet ou les marchés publics. Il arrive même qu’ils pénètrent les circuits de distribution officiels, via des pratiques de marketing trompeuses.

Les conséquences pour la santé publique sont graves et multiples : empoisonnements, échecs thérapeutiques, résistances médicamenteuses, persistance de maladies infectieuses. Le marché mondial des médicaments falsifiés est immense, et particulièrement sous-estimé dans les pays où la régulation est faible.

Les médicaments de qualité inférieure: un danger sous-estimé

Un médicament est aussi considéré comme de qualité inférieure lorsqu’il présente des défauts non intentionnels ou résultant d’une négligence lors de sa fabrication ou de sa distribution. Cela peut se traduire par un surdosage ou un sous-dosage, une instabilité, une faible biodisponibilité, des contaminations, des défauts de stérilisation, ou encore des erreurs d’étiquetage ou dans les notices d’utilisation.

Même si ces médicaments possèdent parfois une autorisation de mise sur le marché, ce label de qualité peut être trompeur. Leur usage peut s’avérer inefficace voire toxique, et entraîner des problèmes de santé graves, comme des réactions toxiques ou l’apparition de résistances, notamment aux antibiotiques ou aux antipaludéens.

La responsabilité incombe généralement au fabricant, mais aussi aux pharmaciens, fournisseurs et personnels de santé, notamment en cas de mauvais stockage ou de mauvaise manipulation.

Une régulation faible accroît le risque de médicaments non conformes

La qualité des médicaments est contrôlée par les Autorités Nationales de Régulation (ANR). Leur efficacité dépend fortement de leur niveau de maturité, qui est mesuré selon leur capacité en ressources, personnel, équipements et gouvernance.

Plus une ANR a un faible niveau de maturité – niveau 1 ou 2 sur une échelle de 4 selon la classification de l’OMS – plus le pays est vulnérable à la circulation de médicaments de qualité inférieure.

Ce faible niveau est souvent dû à un manque de ressources financières, alors que le contrôle du marché pharmaceutique est extrêmement coûteux. À cela s’ajoutent un déficit de personnel qualifié, une infrastructure insuffisante et parfois des cas de corruption.

Par conséquent, de nombreux médicaments sous-standards parviennent à atteindre le marché sans être détectés. Il est donc essentiel que les ANR et les ministères de la Santé s’attaquent activement à ce phénomène.

Dans les pays où la régulation est faible, on estime que 10 à 20% des médicaments sur le marché ne répondent pas aux normes de qualité recommandées par l’OMS. 

À suivre…

 

En Belgique, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) est désignée comme l’autorité compétente pour les médicaments.

Avant qu’un médicament puisse être mis sur le marché, la demande d’autorisation doit toutefois d’abord être introduite auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA) à Amsterdam. Le dossier y est évalué par le CHMP (Committee for Medicinal Products for Human Use), le comité scientifique de l’EMA, dans lequel la Belgique est également représentée.

Lorsqu’une décision d’approbation est prise, l’AFMPS suit l’avis du CHMP. Ce fut également le cas pour l’approbation des vaccins contre la Covid-19.

Cet article a été coécrit par Jean-Michel Caudron et Christian Roberti, tous deux bénévoles chez Memisa.

 

 

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