Genre et santé : une réussite pour notre programme au Sud-Kivu
Pour qu’elles puissent vivre en bonne santé, les filles doivent pouvoir prendre les décisions qui les concernent et qui concernent leur corps. C’est essentiel. Pendant 2 ans, Memisa a mené un vaste projet d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle auprès des adolescents et adolescentes de Miti Murhesa (Sud-Kivu, RD du Congo). Pour que la santé et les droits sexuels et reproductifs soient une réalité pour les jeunes filles et les garçons.
Les équipes de Memisa et Action d’Espoir au Sud-Kivu
La santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes est une priorité de santé publique. Il s’agit d’un levier important pour réduire la mortalité maternelle des adolescentes, lutter contre les mariages précoces, les grossesses non désirées, la transmission des infections sexuellement transmissibles, etc.
Un programme d’équité de genre en santé à Mithi Murhesa
Dans la région de Mithi Murhesa (Sud-Kivu) en 2020, aucun médecin ni infirmier n’était formé en matière de services de santé et de droits sexuels et reproductifs. Moins d’1 personne sur 5 utilisait des méthodes contraceptives modernes, et encore moins les jeunes. Memisa et Action d’Espoir ont voulu répondre à ce constat inquiétant. Ensemble avec le financement de l’Etat belge (DGD), nous avons développé un programme ambitieux qui a été mis en œuvre entre 2022 et 2024. Notre objectif : atteindre l’équité de genre en santé à Miti Murhesa, en particulier auprès des jeunes et des adolescents.
Pour ce faire, nous avons identifié 3 leviers d’action : le renforcement des compétences du personnel de santé, la collaboration et le renforcement des associations locales et enfin, la sensibilisation des adolescents et de leurs parents.
1. Renforcer les capacités du personnel de santé en matière de services de santé sexuelle et reproductive
Les professionnels de la santé doivent pouvoir assurer des prestations de qualité en santé sexuelle et reproductive. C’est-à-dire : pouvoir conseiller les jeunes en termes de santé sexuelle, dépister et traiter les infections sexuellement transmissibles (IST), offrir des consultations prénatales de qualité, proposer des méthodes contraceptives adaptées, etc.
En 2 ans, Memisa et Action d’Espoir ont ainsi assuré la formation de 39 prestataires de soins. Nous avons également approvisionné les 25 centres de santé et les hôpitaux de Miti Murhesa en moyens de contraception (préservatifs, pilule contraceptive…) ainsi qu’en dépliants informatifs et en tests de diagnostic rapide (détection de la grossesse, du VIH et de l’hépatite).
2. Collaborer avec les associations communautaires pour garantir l’appropriation du programme
Les aspects de la santé et des droits sexuels et reproductifs se heurtent souvent à un contexte social et culturel, au mieux réticent, au pire franchement défavorable à ces questions. La collaboration avec des associations locales est donc incontournable pour favoriser l’acceptation de ces thématiques au sein des communautés. Il est même primordial d’impliquer certains représentants de la communauté souvent hermétiques à cette approche, comme les leaders traditionnels ou religieux. C’est ce qu’ont fait Action d’Espoir et Memisa à Miti Murhesa, en collaborant avec les « cadres permanents » (voir encadré), dès le début du projet.
Avec les cadres permanents, la communauté prend le contrôle de sa santé La santé des populations ne concerne pas uniquement les soignants. Les communautés de Miti Murhesa l’ont bien compris. Elles ont créé des espaces d’échange (appelés « cadres permanents ») au sein desquels des représentants de la communauté (chefs de village, directeur.trice d’école, prêtres, personnes issues de la société civile,…) débattent de sujets de santé ou de développement et essaient d’y trouver une solution collective. |
Au cours du programme, 436 membres des cadres permanents ont bénéficié de formations sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, en particulier sur :
- Les caractéristiques physiologiques, psychologiques et sociologiques des adolescents
- Les problèmes de santé sexuelle et reproductive des adolescents
- La manière dont communiquer et aborder le sujet avec un public jeune.
Forts de leurs nouvelles connaissances, les cadres permanents se sont ensuite mobilisés pour sensibiliser les adolescents et leurs parents aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive.
3. Sensibiliser les plus jeunes quant à leurs droits en matière d’équité de genre
Les jeunes filles et les garçons doivent être sensibilisés aux questions liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Dans le cadre du programme mené par Memisa et Action d’Espoir, plus de 20.000 adolescents ont pu recevoir des informations via :
- Les visites à domicile des cadres permanents
- Les sessions d’information et d’éducation au centre de santé, avec les prestataires de soins
- La diffusion d’émissions de radio
- Les dépliants d’information disponibles dans les centres de santé
- La projection de films de sensibilisation dans les centres de santé
- La création d’ « espaces sûrs» où les jeunes peuvent échanger entre eux en toute confidentialité
Des premiers résultats encourageants et un effet sur le long-terme attendu
Le programme de Memisa et Action d’Espoir a boosté les connaissances, les attitudes et les pratiques des jeunes en termes de santé sexuelle et reproductive. Au terme du programme, plus de 20.000 adolescents ont participé à des séances de sensibilisation. Le nombre de nouvelles utilisatrices de méthodes de planification familiale à Miti Murhesa a également augmenté. Il est passé de 18 à 31%.
Grâce à son ancrage au sein de la communauté, le programme continuera de porter ses fruits sur le long-terme.
La santé sexuelle et reproductive occupe une place très importante dans les projets de Memisa. RD du Congo, en Guinée, en Mauritanie… Si vous souhaitez soutenir nos actions, faites un don sur https://donate.memisa.be/