3 modes de transport alternatifs pour un meilleur accès aux soins
Un système d’ambulance efficace joue un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès aux soins de santé pour toutes et tous. Dans beaucoup de régions en RD du Congo, le mauvais état des routes empêche les véhicules, mêmes tout-terrain, de transporter rapidement les patient.e.s jusqu’à l’hôpital. Heureusement, des alternatives existent et vous en découvrirez 3 ci-dessous.
Accouchements au centre de santé, césariennes à l’hôpital
Dans les zones rurales en RD du Congo, les femmes accouchent le plus souvent dans le centre de santé le plus proche de chez elles.
Dans un centre de santé, il n’y a pas de médecin, encore moins de gynécologue. Les accouchements sont supervisés par des sages-femmes, des infirmières ou des infirmiers qualifiés spécifiquement formés au suivi des grossesses et à l’accouchement par voie basse. Les femmes accouchent à l’hôpital uniquement dans le cas de grossesses à problèmes ou de complications durant l’accouchement. A l’hôpital, elles sont alors suivies par un médecin et peuvent recevoir des soins plus spécifiques, comme une césarienne, par exemple.
Lorsqu’une maman accouche au centre de santé et que des complications surviennent, il est vital de la transporter le plus rapidement possible à l’hôpital. Toutefois, la route jusqu’à l’hôpital est souvent semée d’embûches : routes inondées, en mauvais état, absence de route, rivière à traverser. Dans les zones rurales en RD du Congo, des millions de personnes sont ainsi privées d’un accès rapide aux soins de santé, ce qui met leur vie en danger.
Des alternatives innovantes à l’ambulance 4×4
Pour permettre aux patients d’arriver rapidement à l’hôpital en cas d’urgence Memisa encourage le développement de systèmes d’ambulances adaptées au terrain.
1. La moto
Memisa et les équipes locales développent depuis de nombreuses années le système de motos-ambulances dans les provinces du Kwilu, de l’Ituri et du Sud-Ubangi. Les motos, au contraire de gros véhicules de type 4×4, permettent de se faufiler plus facilement sur les sentiers de brousse pour atteindre l’hôpital. La femme enceinte, ou le malade qui a besoin de soins d’urgence, prend place derrière le chauffeur sur un siège aménagé, ce qui lui garantit un meilleur confort durant le transport. Grâce à ce système, moins de temps est perdu sur les routes et les chances d’une issue heureuse augmentent considérablement.
Le système de motos-ambulances fonctionne avec la participation des équipes médicales locales et la solidarité de la communauté. Pour toute consultation payée au centre de santé, un pourcentage (l’équivalent de 0,25€) est prélevé et injecté dans une caisse de solidarité. Cette somme permet de prendre en charge une partie des coûts de carburant. Memisa complète ce système en finançant l’achat de pièces de rechange et la rémunération du chauffeur.
Un comité spécifique, composé à la fois de représentants de la communauté et du staff médical est garant de la bonne gestion de cette caisse de solidarité.
Découvrez les motos-ambulance dans ce mini-documentaire réalisé dans le cadre de notre campagne Santé pour Tous, menée en collaboration avec Médecins sans Vacances et Médecins du Monde.
2. Le bateau
Dans certaines régions de la RD du Congo, des villages entiers se sont développés sur l’eau. Les maisons sont construites sur pilotis ou sur des îles artificielles. Les déplacements au village se font par pirogues ou barques motorisées.
Cette situation a une conséquence immédiate sur la disponibilité et la continuité des services de santé.
3. Le vélo
Si les patients ne peuvent se rendre au centre de santé, alors ce sont les prestataires de santé qui vont vers eux… en pédalant ! Le vélo est en effet utilisé par le personnel des postes de santé pour réaliser des visites à domicile régulières chez leurs patients malades chroniques. Les infirmiers se déplacent dans les villages, toujours à bicyclette, pour sensibiliser les communautés sur les atouts des mutuelles de santé, les techniques de planification familiale, etc.
Chaque mois, les infirmiers des centres de santé prennent également leur vélo pour se rendre au chef-lieu de la zone de santé et y partager les données récoltées dans leur centre : combien de femmes ont accouché ce mois-ci, combien d’enfants ont bénéficié d’une prise en charge pour la malnutrition ? Ils profitent par ailleurs de leur venue pour réapprovisionner leur stock de médicaments et de vaccins.
Memisa appuie ainsi le développement de moto ou bateaux-ambulances qui permettent de référer plus rapidement les patients du centre de santé vers l’hôpital. Pour permettre à plus de personnes d’accéder aux soins de santé.