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29 janvier 2024

Comment sont gérés les déchets médicaux en RD du Congo ?

Hôpital, centre de santé, laboratoire médical,… Toutes les structures de soins produisent des déchets dangereux. La manipulation de ces déchets médicaux présente des risques pour la santé du personnel soignant, des patients et de la population qui vit aux alentours de ces infrastructures médicales. Découvrez quelles mesures Memisa met en place pour les protéger.

Les déchets médicaux sont des déchets à risques pour la santé et l’environnement

La plupart des déchets médicaux requièrent une manipulation prudente. Les aiguilles usagées et les pansements infectés présentent ainsi un risque majeur de transmission de maladies graves, comme les hépatites B et C ou le VIH. D’autres déchets sont nocifs pour l’environnement. C’est le cas des flacons de produits chimiques en provenance du laboratoire, des piles usagées, des médicaments périmés, des ampoules fluorescentes, …

Laboratoire produits chimiques RDC

Beaucoup d’intrants médicaux sont dangereux au moment de leur élimination.  Incinérés dans de mauvaises conditions, transportés sans précaution particulière ou mal stockés, ils peuvent libérer des vapeurs nocives, causer des irritations, des coupures ou brûlures.

Parce qu’il présente des risques pour la santé et l’environnement, le traitement des déchets médicaux exige des infrastructures, des connaissances et des mesures de prévention particulières. En RD du Congo, l’Etat a fixé des normes en matière de gestion des déchets hospitaliers. Cependant, ces exigences sont difficiles à respecter principalement par manque de moyens et d’infrastructures.

L’importance de réhabiliter et construire des zones de déchets pour réduire les risques sanitaires liés aux déchets médicaux

La construction de zones de traitement des déchets permet de réduire les risques sanitaires et environnementaux. Les zones à déchets sont généralement équipées :

  • d’incinérateurs
  • de fosses à placentas
  • de fosses à verre
  • de points d’eau

zone de traitement des déchets médicaux en RDC

Une zone à déchet réhabilitée protège la communauté de nombreux dangers liés aux déchets médicaux

Les incinérateurs permettent l’élimination des déchets secs (seringues, lames, coton-tiges, masques, etc.) par combustion à très haute température. Ils sont construits en briques réfractaires.

Après chaque accouchement, les placentas sont placés dans la fosse d’enfouissement prévue à cet effet, où ils se décomposeront naturellement.  La fosse à verre permet quant à elle d’enfouir en toute sécurité les éléments tranchants, comme les flacons de vaccin.

Fosse à placenta centre de santé RDC

 

Les zones à déchets sont protégées par une clôture et leur accès et interdit à toute personne non autorisée. Cela permet de tenir la population à l’écart de tout danger. La manipulation des déchets est réservée aux membres du personnel formés à cet effet.

Les prestataires de soins doivent également être formés aux mesures d’hygiène

A elle seule, la présence des zones à déchets ne permet pas la bonne gestion des déchets médicaux de manière automatique. La présence de personnel formé est une condition indispensable pour garantir la bonne utilisation et l’entretien de ces infrastructures. Dans le Kwilu en 2023, des prestataires de soins ont participé à une formation sur la bonne gestion des déchets médicaux. Durant cet atelier, les professionnels de soins ont été formés à la prévention et au contrôle des infections. Ils ont également appris les bonnes pratiques de tri, de brûlage et d’enfouissement des déchets. Ils ont été formés à l’utilisation de l’incinérateur, des fosses a placentas et des fosses à verre ainsi qu’à la décontamination des poubelles.

zone à déchets ONG RDC

Grâce à Memisa, « le changement se fait ressentir ! »

Depuis 2023, Memisa a contribué à l’installation de zones à déchets conformes dans les zones de santé de Kingandu et de Pay Kongila, situées dans la province du Kwilu. Au Nord du pays, Memisa a également équipé les zones de santé de Budjala, Bominenge et Bokonzi. Nous construisons également des zones à déchets dans d’autres pays, conformément aux normes en vigueur dans chaque état, comme en Guinée en 2022.

La gestion des déchets est un domaine d’intervention à ne pas sous-estimer. En tant qu’ONG nous contribuons, par nos actions, à la gestion des déchets médicaux en RDC. Notre soutien contribue à améliorer l’hygiène, et donc la santé des populations locales.

 

 

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22 janvier 2024

Des infrastructures médicales rénovées pour une meilleure santé

Ghislaine a accouché au Centre de santé d’Itara, dans le Sud-Kivu (RD du Congo). Construit avec des planches de bois, ce centre ressemble davantage à une petite cabane qu’à une maternité. Le froid, l’humidité, les insectes, passent à travers les lattes de bois. Ghislaine ne s’y sent pas en sécurité, avec son bébé.

Chaque année, Memisa construit et rénove des centres de santé dans les zones rurales en RD du Congo, dont les centres d’Itara et de Balaw.

Qu’est-ce qu’un centre de santé ?

En RD du Congo, les personnes souffrantes et les femmes enceintes sont invitées à se rendre au centre de santé le plus proche pour y recevoir des soins.

Elles y sont accueillies par des infirmiers, spécialement formés pour accompagner les accouchements sans complication, administrer les vaccins aux enfants ou recevoir les patients en consultation. Le centre de santé permet ainsi un premier contact entre la population et le système de santé officiel. C’est également au centre de santé que les femmes se rendent pour bénéficier de consultations prénatales et faire le suivi de leur grossesse.

 

L’Etat exige la présence d’1 centre de santé pour 10.000 habitants. Cet objectif n’est pas encore atteint.    

Des centres de santé en mauvais état

Les centres de santé ne sont pas toujours en bon état. Certains sont construits en blocs de ciment ou en briques. D’autres sont faits de torchis ou de planches de bois, appréciées des termites.

Un centre de santé délabré, c’est un risque sérieux pour la sécurité des patient.e.s. Fuites d’eau, effondrements, … L’état du bâtiment peut véritablement mettre en danger la vie du personnel médical et des malades.

 

Centre de Santé de Digi, avant réhabilitation

A Balaw, par exemple, dans la province du Sud-Ubangi, le centre de santé menaçait à tout moment de s’effondrer. Sans alternative, des patients continuaient néanmoins à venir s’y faire soigner. Le personnel médical tentait tant bien que mal de les accueillir dans les meilleures conditions possibles.

« Un de mes enfants est né dans le centre de santé de Balaw, avant qu’il ne soit reconstruit. Ce jour-là il pleuvait fort… Et je voyais le bâtiment qui bougeait avec le vent ! J’avais des contractions et j’avais mal… mais j’avais aussi peur. Il fallait être courageuse pour venir accoucher ici.  Beaucoup des femmes hésitaient. Certaines préféraient se rendre à pied ou à vélo dans un autre centre de santé, à 17km d’ici, à pied ou à vélo. Maintenant, nous sommes très contents du nouveau bâtiment ! Maman Anto, Balaw. »

 

Un impact sur l’hygiène

Etre soigné dans un établissement de santé en mauvais état c’est aussi prendre le risque de contracter des infections nosocomiales. En effet, comment assurer un niveau d’hygiène adéquat au sein du centre de santé quand le sol de la maternité est en terre battue ? Quand de l’eau fuit de la toiture ? Le risque d’infections parmi les patients et le personnel est bien présent.

Finalement, lorsque le centre de santé tombe en ruines, la population perd confiance dans le système de soins. Les malades sont plus réticents à se rendre au centre de santé. Dans le meilleur des cas, il se rendent alors dans un autre centre médical plus éloigné. Mais parfois, ils se tournent vers des « charlatans » dont les conseils sont parfois dangereux pour la santé.

Le centre d’Itara (Sud-Kivu) avant la réhabilitation

Memisa appuie la réhabilitation et la construction de centres de santé

Tout patient qui se rend au centre de santé pour des soins devrait y trouver :

  • Un environnement sécurisant
  • Un lit et des draps propres
  • De l’eau potable
  • Du personnel de santé qualifié
  • Des médicaments

 

Le centre de santé d’Itara (Sud-Kivu), nouvellement construit

Memisa réhabilite des centres de santé en mauvais état. Nous y installons quelques panneaux solaires et des gouttières pour récupérer l’eau de pluie. Nous essayons également de rendre les centres de santé plus agréables pour les femmes qui viennent y accoucher (voir notre article : Genre et santé : des infrastructures de soins adaptées aux femmes – Memisa). Nous équipons ensuite le centre afin que les patients disposent de lits en nombre suffisant. Nous fournissons également du matériel de base comme des stéthoscopes, des balances, des seringues et du matériel gynécologique.

Inauguration du CS de Digi (Haut-Uélé)

Depuis le début de son programme , Memisa a ainsi réhabilité une dizaine de centres de santé en Afrique !

Vous aussi, vous souhaitez apporter votre pierre à l’édifice ? Faites-un don et participez à la construction de nouveaux centres de santé.

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15 janvier 2024

Les hôpitaux aussi sont solidaires !

Travailler dans un hôpital, y soigner chaque jour des patient.e.s, entendre leurs histoires, leurs expériences,… ça rapproche !

En Belgique ou dans le Sud global, les prestataires de santé partagent la même envie de soigner les patient.e.s et de sauver des vies. Grâce à l’initiative Hôpital pour Hôpital  de Memisa, les hôpitaux belges peuvent soutenir concrètement des collègues en RD du Congo ou au Bénin.

L’initiative Hôpital pour Hôpital

Les hôpitaux solidaires en Belgique sont jumelés à des zones de santé dans lesquelles Memisa est active.

Cela se traduit de manière très concrète. Tout d’abord, le personnel de soins des hôpitaux belges s’engage à sensibiliser les patients et les visiteurs aux inégalités liées à l’accès aux soins de santé de qualité. Ils et elles réalisent également, tout au long de l’année, des activités de récolte de fonds pour soutenir des projets mis en œuvre par Memisa dans ces zones de santé.

Ainsi, à Pawa, dans le nord-est de la RD du Congo, plus de 50 panneaux solaires ont ainsi été installés sur le toit de l’hôpital. Un projet rendu possible notamment grâce au soutien du CHC de Liège.

Memisa organise des voyages d’immersion

Tous les 2 ans, dans le cadre de l’initiative Hôpital pour Hôpital, Memisa offre l’opportunité à des travailleurs des hôpitaux solidaires de se rendre dans la zone de santé jumelée.

L’objectif de ces voyages d’immersion est de permettre au staff des hôpitaux solidaires de découvrir comment les soins médicaux sont organisés dans un pays du Sud Global, et de se confronter au quotidien des communautés . Ces voyages sont l’occasion d’une prise de conscience des inégalités persistantes en matière d’accès à des soins de santé de qualité.

A leur retour en Belgique, les bénévoles du réseau Hôpital pour Hôpital sont encore plus outillés pour sensibiliser leurs proches et à encourager l’engagement du grand public belge envers les défis mondiaux de la santé.

Un partenariat à distance mais des activités concrètes !

Chaque année, les hôpitaux solidaires débordent d’imagination pour soutenir les zones de santé avec lesquelles elles sont jumelées. Les activités présentées ci-dessous ne sont qu’une poignée d’exemples parmi les nombreuses initiatives développées par les hôpitaux du réseau Hôpital pour Hôpital.

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9 janvier 2024

Appui au bien-être des populations congolaises avec le projet USE

Memisa oeuvre pour l’amélioration de la santé des communautés et le bien-être des populations en RD du Congo dans le cadre du Projet Unis pour la Santé et l’Education (USE). Un projet mis en œuvre par Memisa avec l’appui de l’Union européenne. Ce projet de grande envergure a été lancé il y a près d’un an. Il s’articule autour de plusieurs thématiques. De belles réussites ont déjà été enregistrées en Ituri et au Kongo Central, les deux provinces où le projet est mis en œuvre. Dr. Yves Sossou travaille pour Memisa dans la province du Kongo Central en tant qu’assistant technique international Médecin Santé Publique. Dans cet article, il nous donne un aperçu du projet.

 

Yves Sossou est responsable de la mise en oeuvre du Projet USE dans la province du Kongo Central (RD du Congo)

Une approche multidimensionnelle

Avec le projet USE (Unis pour la Santé et l’Education), Memisa contribue à l’amélioration de la santé et le bien-être de la population congolaise en renforçant le système de santé local. Les bénéficiaires du projet sont les populations des provinces d’intervention du projet, environ 2 000 000 d’habitants de la province de l’Ituri, ainsi que les habitants du Kongo Central, où vivent plus de 500 000 personnes. Ce projet d’envergure est financé par l’Union européenne.

Au Kongo Central, le projet USE est mené dans trois zones de santé. Nous y renforçons le système de santé local grâce à un soutien technique et financier. Par exemple, des stages sont organisés pour les professionnels de la santé, ce qui leur permet d’affiner leurs connaissances et leurs expériences pratiques.

Ainsi, des médecins suivent un stage dans un autre hôpital pour y acquérir une expertise technique. A leur retour dans leur hôpital d’origine, ces médecins peuvent désormer traiter des patients qu’ils ne pouvaient pas soigner dans le passé. Un médecin témoigne :

«  Je suis fier de pouvoir maintenant contribuer à sauver des vies et à donner le sourire à mes patients. » «  Dr Padou Luwawu Kiangebeni

Le projet accorde une importance particulière à la gestion efficace et efficiente des médicaments. Cet aspect est essentiel pour améliorer la qualité des soins. « Memisa appuie les différentes zones de santé dans la gestion des médicaments. L’obejctif est de distribuer les médicaments vers les différents centres de santé de manière efficiente », explique Yves Sossou. Memisa soutient par exemple la CAAMEKI, le centre de distribution régionale des médicaments du Kongo Central. Des tables rondes d’échanges sur la gestion des médicaments ont également été organisées, au cours desquelles des informations ont été partagées sur les difficultés, les défis et les approches de solutions en matière de gestion des médicaments.

 

Le thème de la gestion efficiente des médicaments est au coeur du projet USE

L’importance de l’enregistrement des naissances 

En RD du Congo, l’enregistrement des naissances est un des droits de l’enfant, inscrit dans la loi sur la protection de l’enfance. L’enregistrement des naissances est déterminant pour la santé des populations. En effet, si la naissance d’un enfant n’est pas enregistrée, cela nuit à son accès aux soins de santé. Il est donc important que les parents fassent cette démarche dans les 90 jours qui suivent la naissance de leur enfant. Après ces 90 jours, l’enregistrement de la naissance est toujours possible, mais relativement coûteux.

En matière d’enregistrement des naissances (et donc des droits correspondants de l’enfant) en RD du Congo, et plus particulièrement dans la province du Kongo Central, la situation est préoccupante. Dans un centre de santé test, seulement 31% des naissances étaient enregistrées, avant l’intervention de Memisa. Cela signifie que plus de deux tiers des enfants n’ont pas de document d’état civil. Cela met en péril leur citoyenneté.

« Grâce à l’appui de Memisa, le taux d’enregistrement des naissances dans ce centre de santé, est passé à 61 %, ce qui est très encourageant et prometteur« , explique Dr. Sossou. C’est loin d’être parfait, mais c’est une amélioration significative. Cela est dû en partie à l’introduction d’un formulaire de procuration pour les naissances à la maternité. Les prestataires de soins remettent eux-même ce formulaire à l’état civil. Les parents reçoivent ensuite les actes de naissance, quelques semaines plus tard, sans avoir mené eux-mêmes les démarches administratives.

 

Disposer d’un acte de naissance est crucial pour l’avenir des enfants

L’introduction du dossier familial

L’introduction du dossier familial améliore également la situation sanitaire de la population. Ce dossier comprend les informations relatives à la santé pour chaque membre de la famille. Ces données sont conservées sur papier ou sous forme numérique. « Avec un tel dossier familial, la situation sanitaire des membres de la famille est toujours mise à jour et le personnel médical a une meilleure connaissance de l’état de santé du patient », explique Dr. Sossou.

Le dossier familial permet une connaissance approfondie des situations familiales et, par conséquent, une prise en charge globale de chaque membre de la famille. L’existence d’un dossier familial améliore l’accès à des soins de qualité et est une situation gagnant-gagnant pour l’ensemble de la société.

Un projet couronné de succès

Un certain nombre de succès ont déjà été obtenus dans le cadre du projet USE. Le projet a démarré début 2023 et se poursuit jusqu’en juin 2024.

Outre l’augmentation des enregistrements de naissances, un nouveau « contrat social » entre les centres de santé et la population, une gestion plus efficace des médicaments et une meilleure expertise des médecins grâce aux stages, le projet USE améliore la santé de la population en général. Des centaines de femmes bénéficient d’une meilleure prise en charge gynécologique, d’un accès à des interventions chirurgicales de qualité et d’une réduction des infections post-opératoires dans les hôpitaux.

La formation, l’appui à la gestion des médicaments, la facilitation de l’enregistrement des naissances et l’introduction du livret de famille améliorent l’accès à des soins de santé de qualité au Kongo Central.

 

Dans la zone de Kisantu (Kongo Central) Memisa soutient les soins de santé pour les femmes et les enfants.

 

Gardez un œil sur nos réseaux sociaux dans les semaines et les mois à venir pour en savoir plus sur l’avancement du projet USE. 

 

 

 

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2 janvier 2024

Article d’opinion: La justice climatique, c’est aussi l’accès aux soins de santé de qualité

Nous savons tous aujourd’hui que le changement climatique ne se limite pas à une crise écologique. Il est également à l’origine de crises sanitaires et a des conséquences désastreuses sur la santé publique mondiale, et sur les d’accès aux soins médicaux. En tant qu’employé de Memisa, je considère qu’il est de mon devoir d’attirer l’attention sur ce thème.

 

En RD du Congo, les centres de santé sont difficilement accessibles

La justice climatique, fait, à raison, couler beaucoup d’encre. Il est important de souligner, et je le fais à nouveau, que la crise climatique n’affecte pas tout le monde de la même manière. Les pays du Sud Global, à plus faible revenu, sont touchés de manière disproportionnée par le changement climatique, même s’ils y ont le moins contribué. À cela s’ajoute le fait que des milliards de personnes dans le monde – dont la plupart vivent dans les pays du Sud – n’ont pas accès aux soins de santé ou n’y ont qu’un accès insuffisant. Ces deux inégalités se renforcent mutuellement.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le changement climatique constitue la plus grande menace pour la santé des populations dans le monde. Le changement climatique pourrait remettre en cause des décennies de progrès dans le domaine de la santé mondiale. « Sans soutien extérieur, ce sont les systèmes de santé fragiles des pays à faible revenu qui seront les moins à même de faire face aux effets du changement climatique », a déclaré Ishmael Nyasulu (OMS, 2023).

Chez Memisa, nous travaillons chaque jour pour améliorer l’accès et la qualité des soins de santé dans nos pays partenaires, avec une attention particulière pour les plus vulnérables (les femmes enceintes et les jeunes enfants en particulier). Chaque jour, des centaines de femmes meurent des suites d’une grossesse ou d’un accouchement. En République Démocratique du Congo, pays où Memisa est présente, plus de 500 femmes meurent en moyenne pour 100 000 naissances enregistrées (Banque mondiale). C’est 75 fois plus qu’en Belgique (Statbel, 2023).

Accès aux soins de santé

Si l’accès à des soins de santé de qualité est une évidence en Belgique, il n’en est pas de même pour les habitants de nos pays partenaires. Le système de santé des pays dans lesquels Memisa intervient est loin d’être accessible aux personnes en situation de vulnérabilité. Comme nous l’avons vu plus haut, les taux de mortalité maternelle et infantile y sont encore beaucoup trop élevés. Et le changement climatique renforce ces tendances.

L’impact du changement climatique sur les soins de santé prend des proportions désastreuses. Le réchauffement de la planète est à l’origine d’un nombre croissant de problèmes de santé et complique l’accès à des soins de santé de qualité.

En raison du changement climatique et de ses conséquences directes et indirectes, de nombreux problèmes de santé surviennent plus fréquemment chez les femmes enceintes et les jeunes enfants. Par exemple, le nombre de maladies infectieuses augmente. Les grossesses chez les femmes deviennent plus difficiles sous les fortes températures. De plus, les enfants sont davantage exposés à la malnutrition chronique en raison de l’insécurité alimentaire croissante. Ce ne sont que quelques conséquences, parmi une longue liste d’autres effets néfastes du changement climatique sur la santé publique.

Par ailleurs, la crise climatique complique également l’accès à des soins de santé de qualité. Les systèmes de santé locaux sont durement touchés par les effets du changement climatique. Les constructions et infrastructures de soins, fragiles, sont les premières à tomber lors de catastrophes climatiques. Pensez aussi à l’accessibilité des hôpitaux et des centres de santé. Les inondations rendent les routes impraticables, empêchant par exemple les femmes enceintes d’atteindre le centre de santé à temps.

 

Il est de plus en plus difficile d’accéder aux centres de santé, lorsque des routes sont détruites par des catastrophes climatiques (Photo: RD Congo)

Le changement climatique impacte des millions de personnes – déjà –  vulnérables. Les enfants d’aujourd’hui, mais aussi leurs descendants. La justice climatique exige que le secteur de la santé agisse  sur l’atténuation, c’est-à-dire sur la réduction des émissions afin que le problème du changement climatique ne s’aggrave pas. Il est également primordial de travailler sur l’adaptation des systèmes de santé locaux aux effets du changement climatique, afin d’en minimiser les impacts.

En tant qu’ONG, Memisa aide les structures de santé à s’organiser pour mieux faire face aux effets du changement climatique. La construction de nouveaux centres de santé se fait ainsi dans des endroits où le risque d’inondation est plus faible qu’ailleurs.

En outre, les ONG ont la responsabilité de réduire leurs émissions de CO2 dans le cadre de leurs activités, afin de contribuer le moins possible au problème du changement climatique. Mais il est également important que les ONG encouragent les acteurs belges à agir, afin que nous prenions également nos responsabilités en Belgique. Par ailleurs, il est essentiel de réfléchir à la manière dont le secteur peut agir face aux conséquences du changement climatique sur le terrain. « Comment pouvons-nous rendre les systèmes de santé locaux plus résilients et résistants aux impacts du changement climatique ? ». Une question qui devient de plus en plus pertinente pour les ONG médicales telles que Memisa.

Lutter contre l’injustice climatique

Nous avons pleinement soutenu la campagne de 11.11.11 de 2023, dont le thème était l’injustice climatique. En tant qu’ONG de solidarité internationale, nous pensons qu’il est important de se joindre à la lutte contre l’injustice climatique. Car si nous n’agissons pas collectivement, la crise climatique risque de provoquer une crise sanitaire encore plus grave pour les populations du Sud, pour lesquelles nous travaillons tous les jours.

À terme, le changement climatique menace notre santé à tous. L’injustice climatique n’est plus une réalité lointaine, comme le pensent encore trop de personnes. L’impact de la crise climatique sur la santé et les soins est réel, en Belgique également. Il n’est pas inconcevable que l’accès aux soins de santé devienne plus difficile pour nous aussi, dans les pays occidentaux, comme pour les femmes enceintes en RD du Congo. Que se passerait-il si, en Belgique aussi, les femmes enceintes ne pouvaient pas se rendre à l’hôpital car les inondations ont rendu les routes impraticables ? Quelle importance accorderions-nous alors à la lutte contre l’injustice climatique ?

Memisa espère que des politiques climatiques plus équitables seront mises en œuvre de toute urgence afin que les populations vulnérables du Sud aient un accès à des soins de santé de qualité. L’inégalité d’accès aux soins de santé dans le monde ne fera que s’aggraver à mesure que le changement climatique se poursuivra. Le secteur de la solidarité internationale s’associe donc à la recherche de solutions transversales et commence à travailler sur cette question cruciale.

Car c’est ensemble que nous pourrons élaborer de manière constructive des solutions pour que les systèmes de santé locaux des pays du Sud puissent mieux s’armer contre les conséquences du changement climatique.

Thibaut Verhaeghe – Communication Officer chez Memisa

Cet article d’opinion a également été publié dans MO Magazine: https://www.mo.be/opinie/klimaatrechtvaardigheid-gaat-ook-over-de-toegang-tot-kwaliteitsvolle-gezondheidszorg

 

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