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15 décembre 2023

Des alternatives durables pour vaincre la malnutrition

La malnutrition est l’une des principales causes de mortalité infantile dans le monde. Et chaque année, on observe une augmentation du nombre d’enfants sous-alimentés. Une tendance alarmante qui exige une intervention rapide. Memisa lutte contre la malnutrition des enfants en valorisant la consommation d’aliments disponibles localement.

Au Sud-Ubangi (RD du Congo), 9 enfants de moins de 5 ans sur 100 souffrent de malnutrition aigüe et 1 enfant sur 2 de malnutrition chronique (BDOM Budjala, 2021). Des chiffres plus qu’inquiétants.

Malnutrition aigüe sévère

La malnutrition aigüe sévère se caractérise par une perte de poids significative. Elle joue un rôle dans environ 45 % des décès d’enfants âgés de moins de 5 ans (OMS, 2021). Elle fait l’objet d’une urgence médicale et nécessite une prise en charge rapide et efficace.

Une méthode largement utilisée pour lutter contre la malnutrition aigüe est l’utilisation d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE), importés et commercialisés.

Les ATPE sont des compléments alimentaires énergétiques, enrichis en minéraux et vitamines. Ils se révèlent très efficaces pour surmonter la phase aigüe de la malnutrition, en particulier lors de situations d’urgence humanitaire. Malheureusement, ils ne sont pas disponibles partout et souffrent régulièrement de ruptures de stock.

C’est pour cette raison que Memisa ne dote pas les centres de santé en ATPE commercialisés mais se tourne vers des solutions alternatives, locales et plus durables.

En collaboration avec son partenaire local au Sud-Ubangi, le BDOM Budjala, Memisa encourage la production de bouillies thérapeutiques par les prestataires de soins, destinées spécifiquement pour la prise en charge de la malnutrition aigüe. Ces bouillies sont élaborées à partir de produits locaux tels que la farine de maïs, les arachides, favorisant ainsi une approche plus durable et adaptée aux réalités locales.

La rapidité est la clé dans le cas de la prise en charge de la malnutrition aigüe.

C’est pourquoi Memisa forme également des bénévoles au sein des communautés (appelés les « relais communautaires ») à la détection des cas de malnutrition. Ces volontaires peuvent ainsi repérer rapidement les enfants malnutris dans les villages et aider leurs parents tout au long du processus de prise en charge Au plus vite l’enfant se rend  au centre de santé, au plus vite il pourra être remis sur pied.

Malnutrition chronique

La malnutrition chronique, quant à elle, se développe lentement, en lien avec une situation de pauvreté et de vulnérabilité des familles. Elle peut se manifester lorsque l’alimentation n’est pas équilibrée.  Un enfant atteint de malnutrition chronique pendant une période prolongée, souffrira d’un retard de croissance. Ses défenses immunitaires seront également fortement affaiblies. Dès lors, il sera davantage confronté aux risques de maladies (diarrhées, paludisme…). Pour lutter contre la malnutrition chronique, Memisa mise sur la prévention et la sensibilisation des communautés.

« Aucun projet de lutte contre la malnutrition ne peut réussir s’il n’est basé sur les causes profondes de celle-ci et sans l’implication réelle de la communauté. Impliquer  la communauté, c’est lui permettre de s’investir dans sa propre sécurité alimentaire et endiguer de manière durable la malnutrition. » Dr. Nakwa Senemona, Directeur du BDOM Budjala

Memisa et le BDOM organisent ainsi des ateliers de cuisine et de sensibilisation dans le centre de santé pour que les parents apprennent à préparer des repas équilibrés à la maison.

Le BDOM diffuse également des messages d’information et de prévention à la radio pour alerter les parents sur les dangers de la malnutrition et sur les moyens de l’éviter.

 Plus d’informations sur le sujet dans notre Memisa Info intégralement consacré à la problématique de la malnutrition.

 

 

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12 décembre 2023

Des soins pédiatriques de qualité pour les enfants de Bokonzi (RD du Congo)

Beaucoup d’enfants dans le monde ne bénéficient pas des soins de santé auxquels ils ont  droit. C’est le cas dans la zone de santé de Bokonzi, en RD Congo.

Un accès limité aux soins de santé pédiatriques

A l’hôpital de Bokonzi, au nord-ouest de la RD du Congo, le service de pédiatrie est trop petit pour accueillir tous les enfants malades. Les enfants se partagent les 8 lits disponibles dans le service.

Le personnel formé se compte sur les doigts d’une main. 3 infirmiers seulement se relaient 7 jours sur 7 et 24h sur 24 pour soigner leurs petits patients.

Le matériel médical adapté et les médicaments font également défaut.

“Avec tous les enfants qui arrivent à l’hôpital, nous sommes parfois débordés par manque de place. Nos lits sont souvent tous occu­pés. De plus, nous ne disposons pas de certains équipements nécessaires, comme des tensiomètres, des stéthos­copes et des machines à oxygène”. Lydie, cheffe du service de pédiatrie à l’hôpital de Bokonzi (RD du Congo)

La malnutrition, à l’origine de nombreux problèmes de santé chez les enfants

Dans la région de Bokonzi, la malnutrition chronique touche de nombreux enfants. Près de la moitié des enfants qui arrivent au service des urgences souffrent de malnutrition sévère. En cause : l’accès limité à l’eau potable et le manque de nourriture de qualité qui causent des diarrhées fréquentes chez les plus petits. D’autres pathologies courantes au service pédiatrique sont l’anémie, l’insuffisance rénale, les maladies pulmonaires et le paludisme.

Construction et équipement d’un nouveau service de pédiatrie

Memisa et ses partenaires locaux souhaitent améliorer la qualité de la pédiatrie dans la région de Bokonzi.

La construction d’un nouveau bâtiment a débuté avec les moyens locaux. Memisa appuie cette initiative locale pour finaliser les travaux et, en priorité, achever la construction d’un bâtiment de pédiatrie séparé. Nous achetons également des lits supplémentaires pour permettre à chaque enfant hospitalisé de disposer de son propre lit.

Nous nous assurons en outre que les infirmières disposent de suffisamment de matériel et d’équipements. Nous dotons ainsi l’hôpital en kits de pédiatrie (dont des stéthoscopes, tensiomètres et appareils à oxygène).

“Nous avons besoin urgemment d’équipements et de médicaments pour mieux prendre en charge les enfants. Une meilleure alimentation électrique serait également bienvenue, pour nous permettre d’utiliser les appareils électriques à tout moment” Dr. Benjamin Mabe, directeur médical de l’hôpital à Bokonzi (RD Congo).

Que fait Memisa pour la santé des enfants ?  

En plus de la construction et de la rénovation de services de pédiatrie en RD du Congo, Memisa investit également dans la formation du personnel de santé. Il est en effet essentiel d’apporter des soins spécifiques aux plus petits. Ainsi, des formations en soins d’urgence pédiatriques sont organisées. Permettre aux prestataires de de soins se former de manière continue, c’est également agir sur leur motivation et réduire le turn-over du personnel.

Beaucoup de pathologies pédiatriques sont liées à la malnutrition. C’est pour cette raison que Memisa organise avec le per­sonnel médical des ateliers pour la popu­lation locale. Les parents y apprennent des recettes à base d’aliments locaux et frais pour nourrir leurs enfants.

Les actions de Memisa dans la communauté ont un réel impact

Grâce à Memisa et ses partenaires locaux, les enfants ont enfin droit aux soins qu’ils méritent. Au fil du temps, le soutien de Memisa à la pédiatrie en RD Congo contribue à l’épanouissement d’une population en meilleure santé, plus productive et plus résistante. Les parents et les autres membres de la famille sont heureux que leurs enfants soient soignés dans de bonnes conditions.

 

Pouvons-nous compter sur vous pour contribuer à l’amélioration des conditions de prise en charge des enfants à Bokonzi ?  

FAITES UN DON À MEMISA

ET SOUTENEZ LA CONSTRUCTION ET L’ÉQUIPEMENT D’UN SERVICE DE PÉDIATRIE À BOKONZI, POUR DES ENFANTS EN MEILLEURE SANTÉ !  

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6 décembre 2023

Comment lutter contre les violences obstétricales

Pour beaucoup de femmes, il n’est pas rare de subir des violences gynécologiques et obstétricales dans le cadre médical. Cette situation inacceptable est notamment fréquente en Afrique de l’Ouest.

Le terme « violences gynécologiques » fait référence à des violences physiques, verbales, psychologiques et/ou sexuelles qui se produisent pendant un accouchement, une consultation chez le gynécologue ou une consultation prénatale. 

Ces violences peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé physique des femmes qui ont subi ces situations. Dans le cadre d’examens brutaux, par exemple, on parle de véritables blessures, d’infections, de complications obstétricales et même, dans les cas les plus graves, de décès. Elles ont également un impact négatif sur la santé mentale des femmes, pouvant entraîner des troubles de l’anxiété, des dépressions ou du stress post-traumatique.

En Guinée, plus d’un tiers des femmes ont subi des violences obstétricales ou ont été victimes de discrimination lors de leur accouchement [1]. L’OMS y recense un taux anormalement élevé d’examens vaginaux, d’épisiotomies et de césariennes pratiqués sans le consentement des patientes.

DES VIOLENCES AUX ORIGINES MULTIPLES

Les causes des violences obstétricales notamment en RD du Congo et en Guinée sont multiples. Elles sont liées à des facteurs culturels, sociaux, économiques et politiques.

Il est parfois attendu qu’une femme soit « forte » lorsqu’elle accouche. La maman fait ainsi face à une pression qui n’autorise aucun signe de faiblesse. Pleurer pendant un accouchement ou un acte médical est source de grand déshonneur pour ces femmes et leur famille. Les douleurs ressenties par les femmes  sont alors minimisées par les accoucheurs et les accoucheuses. Certains membres du personnel médical peuvent même avoir des comportements brutaux pour que leur patiente reste « calme ». Des cris, des insultes peuvent fuser.

Les violences obstétricales sont également dues à la perpétuation de la discrimination et la stigmatisation fondées sur le genre, l’ethnie ou l’âge. Les adolescentes et jeunes femmes sont plus à risque de subir des violences durant les actes obstétriques que les femmes plus âgées. Cela s’explique par des facteurs culturels et symboliques qui posent un jugement sur la sexualité des patientes, bien souvent considérée comme taboue. Les normes sociales patriarcales perpétuent les inégalités de genre et contribuent à cette violence.

Par ailleurs, le mauvais traitement des patientes est aussi lié aux conditions de travail du personnel de santé et aux contraintes liées au système de santé. Cela inclut le manque de ressources, de matériels et de formation du personnel de la santé. En effet, les standards professionnels sont souvent ignorés, entrainant l’abandon ou la négligence dans la prise en charge des patient.e.s, le recours à la force ainsi que la transgression de la confidentialité.

Enfin, de nombreuses femmes sont régulièrement retenues dans les hôpitaux après avoir accouché, faute de moyens financiers pour payer les soins.

Ces violences découragent les femmes enceintes à se rendre dans les hôpitaux ou les centres de santé pour être suivies et pour accoucher. Cela contribue au taux très élevé de mortalité maternelle et infantile. En RD Congo, 547 décès maternels pour 100 000 naissances ont été enregistrés en 2022 (UNICEF).

DES FORMATIONS POUR SENSIBILISER LE PERSONNEL SOIGNANT

Dans le Sud-Ubangi, Memisa et ses partenaires locaux ont imaginé un nouveau module de formations qui sera donné dès 2024. Ces formations, appelées « accouchements humanisés » sont destinées aux accoucheur.euse.s. L’objectif : sensibiliser le personnel soignant à l’importance de la manière dont les femmes sont prises en charge lors de leurs accouchements. Ces formations seront conformes aux lignes directrices de l’OMS « soins de maternité respectueux ».

Parce que les soins de santé, en particulier les soins de maternité, doivent aller de pair avec le respect de la confidentialité, de la dignité, et de l’intimité de chacun et chacune. Les femmes en visite au centre de santé ou à l’hôpital  doivent avoir la possibilité de faire des choix éclairés et de bénéficier d’un soutien bienveillant durant leur accouchement.

***

Les violences obstétricales doivent être prises au sérieux. Il est important de sensibiliser à la fois la population et le personnel de soin de santé à cette problématique et de mettre en place des mesures pour  prévenir et combattre ces violences dans le cadre médical. En outre, conscientiser la population à ses droits et lever le voile sur certains sujets tabous permet d’impulser un changement et une amélioration durable des traitements.

 

Soutenez Memisa dans notre lutte pour un meilleur accès aux soins de santé de qualité pour toutes et tous. Faites un don !

 

 


[1] https://www.who.int/fr/news/item/09-10-2019-new-evidence-shows-significant-mistreatment-of-women-during-childbirth

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